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Edition 20 novembre 2011
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CONFERENCE DES EVEQUES DE LA REGION NORD DE L'AFRIQUE (CERNA)
Communiqué final Tunis novembre 2011
analyse de FlashPress- Infocatho

      La Conférence des Evêques de la Région Nord de l’Afrique (CERNA) s'est réunie à Tunis, du 13 au 16 novembre 2011. Y ont pris part les évêques, vicaires apostoliques et administrateur apostolique de la région et leurs vicaires généraux. Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat et président de la CERNA a conduit cette réunion. Mgr Thomas YEH, Nonce Apostolique à Alger et Tunis, Mgr Martin HAPPE évêque de Nouakchott et Mgr Domenico MOGAVERO, évêque de Mazara del Vallo en Sicile, tout proche voisin européen du Maghreb, les ont rejoints pour participer à leurs travaux, soulignant ainsi la communion avec le Saint-Siège et l'ouverture aux Eglises soeurs.

        Un long échange sur la situation de leurs différents pays et de leurs Eglises a occupé les deux premiers jours des travaux.

         Les vicaires apostoliques de Libye ont longuement témoigné des événements de la révolution libyenne, la manière dont elle a affecté la communauté chrétienne, mais surtout de la joie de la population de se sentir désormais libre et de l'urgence de la réconciliation nationale. En Tunisie le déroulement des élections a manifesté la soif de citoyenneté responsable des habitants de la région.
         Partout au Maghreb, la libération de la parole, la volonté d'échanger à propos de tous les sujets qui structurent la vie sociale et politique dans un respect grandissant pour les opinions diverses ont été relevées par les évêques. Il leur semble que trois défis essentiels émergent dans ces pays : un défi religieux, un défi politique et un défi socio-économique.


         Les membres de la Conférence soulignent les passages engendrés par ces défis, qui leur semblent promesses d'avenir et qui nourrissent leur espérance :
         ◊ passage de la crainte d'une récupération religieuse à l'affirmation tranquille de ses convictions croyantes dans le respect des autres valeurs, et au débat sans tabou sur l'importance de la promotion de toutes les libertés, y compris la liberté de conscience ;
         ◊ passage d'une vie sociale habitée par la peur, au risque de la liberté, quitte à se sacrifier pour que toute la nation puisse vivre avec plus de démocratie et de dignité ;
         ◊ prise de parole et de responsabilité de beaucoup de femmes qui proclament leur volonté d'être mieux respectées dans leur dignité et leurs droits ;
         ◊ cris des jeunes qui exigent des formations de bon niveau et débouchant sur un véritable avenir professionnel.
...

         Les membres de l'Eglise, généralement, ne sont pas acteurs directs de ces passages, mais ils se veulent "témoins émerveillés" – selon l'expression de la lettre pastorale de l'archevêque de Tunis – de ce qui germe partout dans le Maghreb, de la promotion de valeurs dans lesquelles ils se reconnaissent pleinement. Ils partagent les joies et les espérances de ces peuples. Eux aussi sont appelés à dépasser l'incertitude de l'inconnu, pour entrer et durer dans cette dynamique de l'espérance, car "l'espérance ne déçoit pas" (Epître aux Romains 5,5).


          Les communautés chrétiennes sont heureuses de se voir si souvent bien accueillies par les populations aux milieux desquelles elles vivent, surtout quand elles pratiquent la confiance, le respect, le service désintéressé. Elles sentent leur responsabilité d'encourager cette volonté de liberté, de citoyenneté, d'ouverture qui s'exprime toujours plus clairement dans ce "printemps arabe" : elles cherchent à le faire en accompagnant le discernement, mais aussi en témoignant de leur espérance, y compris au sein des réelles difficultés qu'elles rencontrent.
           Les évêques de la CERNA partagent la souffrance des évêques d'Algérie devant la non- délivrance et parfois le refus de visas aux prêtres et religieux/ses, quelle que soit leur nationalité. Ils ressentent cela comme une atteinte grave à la vie de leurs Eglises. Cela les peine d'autant plus lorsque ces personnes sont appelées à rejoindre des communautés d'Eglise qui – sans aucun esprit de prosélytisme – rendent de réels services au pays et entretiennent des relations très cordiales avec tous. Les évêques comme à chaque rencontre, ont été attentifs à leurs collaborateurs prêtres et religieux/ses, aux conditions d'exercice de leur ministère, à leur équilibre de vie, à leur statut. Ils admirent leur travail et rendent grâce pour la qualité de leur engagement.

           La CERNA, qui avait participé à la session spéciale du Synode pour le Moyen-Orient, tient à exprimer sa communion avec ces Eglises dans les évolutions que vivent leurs pays ; elle est attentive aux difficultés et souffrances que provoquent ces évolutions, et prie pour que les droits des chrétiens soient sauvegardés, que les fidèles du Christ puissent être reconnus comme des citoyens à part entière, acteurs pleins d'espérance de l'avenir de leurs peuples.

           La CERNA a préparé sa participation au prochain synode d'octobre 2012 et a désigné son représentant. Elle perçoit au Maghreb combien le témoignage rendu par les chrétiens est parlant quand il est d'abord témoignage en actes de la charité évangélique, et quand ils se mettent au service de l'humanisation des personnes et de la société : "vous êtes la lettre que Dieu écrit" aujourd'hui, pour reprendre une expression de saint Paul (2° lettre aux Corinthiens 3,3). D'un autre côté, la Conférence est témoin de la manière dont nombre de chrétiens venus vivre au Maghreb redécouvrent l'importance de la foi, de la prière, du témoignage en actes et en vérité au contact de peuples qui vivent leur foi musulmane avec ferveur, et en participant à des communautés chrétiennes fraternelles et ferventes. Ainsi ils sont souvent témoins de la croissance du "royaume de Dieu", du travail de l'Esprit dans les cœurs, même au-delà des frontières visibles de l'Eglise, et aiment le célébrer ensemble.
            Les évêques expriment leur reconnaissance à toutes les personnes qui s'impliquent avec cœur et compétence dans tant de services caritatifs et qui manifestent ainsi l'amour du Christ pour tous les hommes.
            Dans cet esprit, les Caritas de chaque diocèse sont des lieux importants de collaboration avec des associations des différents pays et des personnels musulmans au service de la charité et de la solidarité auprès des populations démunies ; de manière désintéressée, selon les besoins et les pays, la Caritas œuvre dans les domaines suivants : promotion féminine, soutien aux migrants, aux prisonniers et aux personnes handicapées, action sociale d'urgence, enfants des rues et petite enfance, santé, bibliothèques, renforcement des capacités des associations à caractère social...

             Les évêques de la CERNA soulignent la présence de nombreux étudiants, stagiaires et jeunes professionnels venus de tous les pays d'Afrique, qui constituent souvent l'essentiel des communautés chrétiennes, y apportent leur dynamisme, y trouvent avec joie la possibilité de prendre leurs responsabilités de baptisés. Les communautés chrétiennes sont soucieuses de leur offrir une formation humaine et spirituelle dont la qualité est favorisée par les dimensions conviviales de nos paroisses. Taizé à Tlemcen, universités d'été, JMJ, activités œcuméniques, marches au désert, récollections, camps, chorales, catéchèses... : multiples sont les activités auxquelles se donnent aumôniers et/ou religieuses, dont les évêques admirent l'esprit d'initiative et de persévérance.

             En réponse à la demande du Saint-Siège, comme chaque conférence épiscopale, ils ont mis en place une commission pour les aider en cas de problèmes de pédophilie.


             La CERNA a procédé au renouvellement de son bureau. A compter du 1° mars 2012, seront président : Mgr Maroun LAHHAM archevêque de Tunis, vice-président : Mgr Paul DESFARGES évêque de Constantine-Hippone, membre du Bureau : Mgr Vincent LANDEL archevêque de Rabat. Le père Daniel NOURISSAT a été confirmé comme secrétaire général. Elle a désigné Mgr Vincent LANDEL comme délégué à la CEFTL (Commission Episcopale Francophone pour les Traductions Liturgiques) et Mgr Paul DESFARGES délégué au SCEAM (Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et de Madagascar).

La prochaine réunion de la CERNA aura lieu à Mazara del Vallo (Italie) du 17 au 22 novembre 2012.


+ Vincent LANDEL
Archevêque de Rabat, président de la CERNA

Tunis, le 16 novembre 2011


CERNA - 1 rue Hadj Mohammed Riffai – B.P. 258 RP – 10001 Rabat / MAROC Téléphone 00 212 537709239; Fax 00 212 537706282; E-Mail secrcerna@yahoo.fr; vincent.landel@gmail.com
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analyse de FlashPress- Infocatho
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20 novembre 2011- Tunisie
LES ÉVÊQUES DE LA CERNA APPELLENT AU DISCERNEMENT

Réunis à Tunis, le 16 novembre, les évêques de la CERNA la région nord de l´Afrique ont salué le "printemps arabe". Confiants sur la situation en Tunisie, ils sont plus prudents sur la Libye et la Syrie, et ils appellent au discernement.

Les bouleversements en cours au Maghreb permettent "la libération de la parole, la volonté d´échanger à propos de tous les sujets qui structurent la vie sociale et politique dans un respect grandissant pour les opinions diverses", lit-on dans leur communiqué final.

Les communautés chrétiennes "sentent leur responsabilité d´encourager cette volonté de liberté, de citoyenneté, d´ouverture qui s´exprime toujours plus clairement dans ce ´printemps arabe´. Elles cherchent à le faire en accompagnant le discernement, mais aussi en témoignant de leur espérance", écrivent les évêques. "L´Église, dans le monde arabe, est au service des peuples avec lesquels elle vit", confie Mgr Maroun Lahham, archevêque de Tunis. "Nous devons prendre la mesure des évolutions qui traversent ces sociétés pour les accompagner au mieux".

Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat et président de la Conférence des évêques de la CERNA observe la montée en puissance de partis politiques d´obédience islamiste dans la région, y compris au Maroc, où des élections législatives auront lieu le 25 novembre. "L´Église ne veut pas avoir peur de l´islamisme", a-t-il dit.

Mgr Maroun Lahham accepte la victoire du parti islamiste Ennahda aux élections du 23 octobre en Tunisie, "le premier scrutin libre et démocratique de l´histoire du pays". "Ennahda va exercer le pouvoir et je serai vigilant au respect de leurs engagements à tous les niveaux", assure-t-il. L´archevêque de Tunis se dit "certain que le respect mutuel entre les communautés religieuses va perdurer."

Mgr Giovanni Martinelli, vicaire apostolique de Tripoli, admet que "la Libye n´a jamais été un pays fondamentaliste, et les Libyens ne sont pas hostiles aux chrétiens". Il ressent, au contraire, le désir d´une présence chrétienne dans le pays.

Comptant établir des relations avec le gouvernement de transition, le nonce évite de commenter la volonté du Conseil national de transition (CNT) de fonder la future législation du pays sur la loi islamique, mais Mgr Maroun Lahham, au contraire, n´hésite pas à se dire scandalisé par cette annonce. Il constate que la situation des chrétiens en Libye est dramatique.

Le camp de réfugiés de Choucha, dans le sud de la Tunisie, accueille encore 3.800 réfugiés du conflit libyen, la plupart originaires d´Afrique subsaharienne. "Certains ont peur de rentrer chez eux en Libye, explique encore l´archevêque. Ils ne savent pas pour combien de temps ils sont là." (source : Apic)
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Les Suites du Synode pour l'Afrique
20 novembre 2011-
UNE ÉTONNANTE EXHORTATION APOSTOLIQUE

Cette Exhortation reprend les réflexions du Synode pour l'Afrique en une synthèse des chantiers qui attendent l'Église dans les réalités africaines où elle doit dire le Christ. C'est une vision de l'Afrique, globale, lucide et pleine d'espérance.

Ce document de plus 100 pages ne peut être résumé, en raison même de sa densité et de sa précision. Au bas de cette dépêche, nous vous donnons le lien avec l'intégral publié par Rome. Nous en commenterons divers passages dans les jours à venir.

Le premier chapitre place le Christ au cœur des réalités africaines, pour que puisse se vivre la justice du Christ dans la vérité et un ordre juste dans la logique des Béatitudes et des grandes traditions africaines.

Le deuxième chapitre fait le tour des chantiers qui attendent tous les hommes en Afrique. La vision africaine de la vie, de la personne humaine, du savoir vivre ensemble, dans le dialogue et la communion.

Des paroles fortes pour que soient vécus le dialogue œcuménique et le défi des nouveaux mouvements religieux, le dialogue interreligieux avec les religions traditionnelles africaines et l'Islam.

La deuxième partie de l'Exhortation s'adresse plus directement aux membres de l'Église, et d'une manière concrète et spirituelle : les évêques, les prêtres, les missionnaires, les diavres permanents, les personnes consacrée, les séminaristes, les catéchistes et les laïcs.

Une Église, présence du Christ, dans le monde de l'éducation, le monde de la santé, le monde de l'information et de la communication.

"Il ne me semble pas nécessaire de m’appesantir sur les différentes situations sociopolitiques, ethniques, économiques ou écologiques que vivent quotidiennement les Africains et qui ne peuvent être ignorées. Les Africains savent mieux que quiconque combien, trop souvent malheureusement, ces situations sont difficiles, troublées voire même tragiques. Je rends hommage aux Africains et à tous les chrétiens de ce continent qui les affrontent avec courage et dignité. Ils désirent, avec raison, que cette dignité soit reconnue et respectée. Je puis les assurer que l’Église respecte et aime l’Afrique."

"La tâche qu’il nous faut préciser, n’est pas aisée, car elle se situe entre l’engagement immédiat en politique – qui ne relève pas de la compétence directe de l’Église – et le repli ou l’évasion possible dans des théories théologiques et spirituelles ; celles-ci risquant de constituer une fuite face à une responsabilité concrète dans l’histoire humaine.

"Il ne fait pas de doute que la construction d’un ordre social juste relève de la compétence de la sphère politique. Cependant, une des tâches de l’Église en Afrique consiste à former des consciences droites et réceptives aux exigences de la justice pour que grandissent des hommes et des femmes soucieux et capables de réaliser cet ordre social juste par leur conduite responsable. Le modèle par excellence à partir duquel l’Église pense et raisonne, et qu’elle propose à tous, c’est le Christ."

Il n'est pas possible de résumer une telle "encyclopédie" de la société africaine et des exigences que l'avenir lui impose. Discerner quels éléments culturels et quelles traditions sont contraires à l’Évangile permettra de pouvoir séparer le bon grain de l’ivraie (cf. Mt 13, 26).

Tout en restant pleinement lui-même, dans l’absolue fidélité à l’annonce évangélique et à la tradition ecclésiale, le christianisme revêtira ainsi le visage des innombrables cultures et des peuples où il est accueilli et enraciné. L’Église deviendra alors une icône de l’avenir que l’Esprit de Dieu nous prépare, icône à laquelle l’Afrique apportera sa contribution propre." (source : VIS)

Le texte intégral de "Africae munus" est accessible sur site du Vatican
relire les pages  sur le Synode pour l'Afrique
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