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La vie de Jacqueline Guillemin

par Denys Pillet, M.Afr.
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  C’était une femme au parcours quelque peu original, bien ancrée dans la société algérienne, tout en vivant une forme particulière d’érémitisme respecté par son entourage. Sa spiritualité était profondément marquée par le Carmel, où, en fait, elle n’a vécu que quelques semaines. Enseignante à Ghardaia, elle résidait dans une petite maison qui avait pris pour nom le « Le Carmel ». Cette petite demeure faisait partie d’un ensemble qui, reconstruit, n’est autre que l’actuelle Maison Diocésaine. Elle part à El Oued en 1957 et y résidera jusqu’à sa mort.Elle vivait recluse mais ses voisins étaient très attentifs à elle et veillaient à ce qu’elle ne manque de rien.  Elle a même eu droit à un article dans un journal régional d’El Oued. Elle a été inhumée dans le cimetière d’El Alia à Alger."    (in Billet diocèse sahara juin 2013)

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cimetière d’El Alia à Alger
la tombe de Jacqueline Guillemin,
PAYEE PAR UN VOISIN MUSULMAN...

Vie de Jacqueline Guillemin (1à 16)
Vie de Jacqueline Guillemin (1à 16)
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autre témoignage de Mr Doudi Med Bachir
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Doudi Med Bachir 06/05/2012

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Demoiselle Jacqueline Guillemin à El-Oued entre mai 1957 jusqu'à sa mort en juillet 2005

Doudi Med Bachir 06/05/2012

          Croyons-nous que c'est par le train du hasard que Demoiselle  Jacqueline Guillemin ait résidé durant les 48 années qu’a vécu  à El-Oued, trois foyer jouxtant tous une église !, si ce n’était la générosité  des autochtones et la compréhension  des responsables locaux qui estimèrent bien fort ses penchants religieux en tant que catholique pratiquante.
           Elle entra à El-Oued en mai 1957, et y mena une vie solitaire jusqu’à la découverte de sa mort le 3/7/2005 dans son domicile de Med Khemisti à El-Oued, à l’âge de 90 ans. Basant sur sa lettre de 1990, survenue comme réplique à la mienne, pliant  sur sa vie privée. Elle m’y révéla, qu’elle est agrégée en Physique-chimie de l’université des Sèvres- France- et  née en 1915 à Alençon.
Sa vie à El-Oued commença par la résidence au quartier Sahane Masset, comme l’indique sa lettre. Cet endroit implanté au sud d’el-Oued fut un véritable désert, où Guillemin la française de souche occupa  une modeste maison appartenant à un généreux autochtone d’EL-oued appelé Ali Belarouci, lui y céda gratuitement, comme geste de compassion, face à son caractère introverti, choqué. Dans ce quartier où  hébergeaient d’ailleurs, les Pères Blancs, avant la construction de la nouvelle l’Eglise au cœur de la ville, Guillemin s’est retrouvée tout à fait réconfortée entre la générosité des aborigènes et le voisinage de la chapelle pour assurer juste sa prière, sans qu’elle ait eu de relations cordiales  avec les clergés  qui les qualifièrent tantôt d’enfarinés, tantôt leur manifeste visage tourmenté. Elle était en même temps sévère avec l’un des Souafas qui s’est permis de lui poser la question : Pourquoi ne  convertis- tu pas à l’islam, lui répondit  après avoir remarqué sa tenue débraillée : Va régler ton col !

          Après l'indépendance Guillemin demanda aux autorités Algérienne, la gratuité d’un domicile inviolable, pour son indigence. Les autorités de l’époque lui attribuèrent gracieusement entre 1962-63 à un appartement au premier étage, que personne ne songeait à en bénéficier, situé au beau milieu de l’ex Daira d’El-Oued, attenant la caserne actuelle. Elle s'y rétablie jusqu'à 1984 dans un recueillement profond, elle refusait sa porte à qui que ce soit. Les sœurs blanches dont leur église  est juste en face, n’étaient épargnées,  voire,  jamais de la vie ait reçu personne chez elle-même ses anciens élèves de France ou de lycée Descartes à Alger qui venaient lui porter aide avant l’âge de 65 ans exigé pour bénéficier de sa retraite pour ses 12 ans de travaille entre la France et l’Algérie.  Celui-ci  établie  au cœur de la ville d’el-oued, soit dans un rayon ne dépassant pas 50 m, on repère une Eglise, 2 Synagogues et des Mosquées; autours desquelles vécurent en toute affabilité des  Imams, Prêtres et Rabbins. Guillemin, qui sortit d’elle entre 10h et 10h30 selon la lettre plus haut, pour ouvrir sa boite aux lettres numéro 11, et faire ses emplettes du marché avoisinant, se cotonnera ensuite chez elle des jours entiers, sans voir personne.
            En 1984, date de la création de la wilaya d'El-Oued, Guillemin, a été  adroitement informée de  libérer les lieux pour qu'ils soient ajoutés à l'administration. Dans le but de ne pas troubler sa quiétude, M. Obeidi Belgacem, directeur de la transmission, fut chargé par le premier Wali d’el-oued de lui offrir un logis selon son propre grès. Durant trois jours consécutifs, dit-il, accompagné de Guillemin, sillonnèrent la ville d’El-Oued à bord d’un véhicule de service, jusqu’à ce que son dévolu fut porté sur le site de Med Khemisti en face des Pères Blancs. Humblement aménagé, et lui est attribué, comme d'habitude, à titre gratuit. Ce logis de 30 M² de superficie, faisant partie de l'ex tribunal d'El-Oued, courant les années 70, occupé ensuite par les services des impôts jusqu’au fin 90, puis alloué à l'FLN (front de la libération nationale) à nos jours. Ce domicile composé de deux petites pièces et une salle de bain, jouissant d'ailleurs, d’une rentrée indépendante se faisant en plein boulevard Med Khemisti, en face  à l’Eglise d’El-Oued, entouré de bloques administratifs et domiciles de personnages  influents. Construit en plâtre local, appelé communément (gypse). Le privilège de cette matière réside dans le fait qu’elle combatte la chaleur en été et le froid en hiver. Les voûtes semis cylindriques qui recouvre l’habitat, amortissent les brusques changements et les excès de la température. Ce qui était pour la faveur de Guillemin, qui ne disposait pas de moyens suffisants, lui permettant de se prémunir contre la cruauté du froid et la chaleur torride qui a tant tué dans le Souf des personnes à son  âge. Donc, c’est grâce à la providence divine que la femme qui a lâché  les agréments de la vie, ait échappé à une mort certaine, alors qu'elle menait une vie d’ordre monastique très sévère.

       Guillemin, en tant que chrétienne pratiquante, n’appartenait pas aux rangs des religieux de l’église, comme le croit la plus part des gens, pour son port courant de la blouse blanche et le bonnet. Elle n’a jamais d’ailleurs exercé d’autres fonctions à El-Oued, exclusivement, les 12 ans d’exercice dans l’enseignement secondaire avant son recueillement en 1948 et l’état d’errance qu’a vécu à Ghardaia en Algérie puis à Rome et finie par son établissement définitif à El-Oued,  à-partir de 1957 jusqu’à sa mort en 2005, sans y quitter jusqu'à sa mort.
       En 2005, elle faisait une chute grave devant le monoprix d’el-oued lui causa une fracture au niveau du tibia, hospitalisée 30 jours et rejoint sa maison en marchant à quatre pattes. Son voisin Belgacem Sayah lui assura quotidiennement ses courses, sans lui donner même une fois, dit-il, l’occasion de les faire à son compte, Guillemin l’orgueilleuse n’a jamais tendue sa main ou demandé l’aumône  de  personne, c’est pourquoi qu’elle a refusé l’aide du croissant rouge d’el-oued, comme son refus de voir le Père Denys venu à son aide de Ouargla.

        Le 3/7/2005, ce généreux voisin  de Guillemin s’aperçut qu’une odeur malodorante  se débarrassa de sa maison. Sa porte fermée par l’intérieure, fut défoncée, en présence du procureur de la république près le tribunal d’El-Oued et les éléments de la protection civile, pour découvrir la malheureuse gisante à même la terre, corps inédit.
Acheminée vers la morgue de l’hôpital d’El-Oued, Bachir Ben Amor, pour y demeurer 20 jours entiers, comme s’il s’agit d’une abstention de quitter  el-oued à tout prix.
           Le 6/7/2005, nos collègues de la presse locale à El-Oued, publièrent malheureusement  des informations malveillantes, voire hostile  sur  Guillemin, en dépit de sa  la loyauté plus qu’évident aux yeux des Souafas, ils la qualifièrent de prosélyte chrétienne venait à el-oued pour faire la propagande catholique, j’étais le seul qui a annoncé sa mort dans le quotidien l’Est Républicain sans se livrer à des commentaires satiriques, pour  publier une année plus tard dans le même canard un article intitulé : « hommage à Jacqueline Guillemin ».
         La mise en bière n'a eu lieu que le 23/7/2005 et son enterrement fut le jour suivant au cimetière chrétien d'El-Alia à Alger, en présence du Père Francis Dupont qui lui assura la cérémonie religieuse, et ce, en l'absence de ses amis chrétiens du  Sahara dont elle dépend. la représentation de la communauté musulmane dans le Souf à fait défaut pour sa part. C'est ainsi le destin des exilés et le sort de tous les honnêtes dans le monde entier !

     Enfin, Guillemin, s'est obstinée qu’à mourir à El-Oued, car tout simplement "le Souf est l'abri des évadés" comme le dit l'adage et cela signifie que le Souf ne rejettera jamais ses réfugiés qui leur manifestent tendresse et affection et les amène tranquillement à leur dernière demeure.
 
Doudi Med Bachir


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