Bien chers amis,
« Mais qu’est-ce qui le fait courir de
cette façon ? Tantôt dans le Diocèse (beaucoup
trop peu…), tantôt ailleurs (beaucoup trop…), donnant des
conférences ici, une session là, une retraite
ailleurs ». «… il n’est jamais
là » ! Ces réflexions qui me parviennent
par bribes, ou de façon frontale me touchent, et croyez-moi, je
suis le premier à souffrir de ces tiraillements et des
conséquences que cela peut avoir sur la vie de notre
Communauté Diocésaine. Pourquoi ne pas me cantonner dans
le « désert, ma cathédrale »? Ne
serait-ce pas suffisant ?
Je
m’explique.
Cela fera cinq années ce mois-ci que j’ai
accepté avec l’aide de Dieu, votre confiance que je ne voudrais
pas trahir, et aussi une certaine appréhension, de servir ce
Diocèse comme évêque. A aucun moment je n’ai
regretté le « oui » prononcé
lorsque le Saint Père m’a proposé d’être le Pasteur
de ce Diocèse. Je suis touché par la mention de mon
prénom à chaque Eucharistie célébrée
avec vous, conforté par le soutien de votre prière et de
votre amitié fraternelle, mais aussi douloureux de ne pas
être à la mesure de certaines de vos attentes
légitimes. Me voici presque
à mi-chemin de mon parcours – in shâ Allah !
– et je voudrais simplement devant vous, exprimer où j’en suis,
et esquisser une possible ligne d’avenir. Deux « hantises »
m’habitent plus que jamais dans ce ministère.
Le premier est le
souci profond de notre avenir. Manque de foi de ma part ?
Pourtant je crois en cet Avenir qui est aussi celui de Dieu, et je ne
doute pas que notre Eglise diocésaine en ait un. Sa disparition
serait une cellule manquante dans ce Grand Corps du Christ. Et je crois
trop en la force de la Vie pour baisser les bras et la voir
s’éteindre. C’est un fait : nous avons un besoin impérieux de
relève. Elle ne peut plus venir uniquement des
communautés qui, jusqu’ici ont constitué les forces vives
du Diocèse. Certaines se renouvellent, mais se recentrent sur
telle ou telle localité. Toutes donnent le meilleur d’elles
mêmes. Si nous voulons aller de
l’avant, il faut donc appeler ! Et le faire
« à temps et à contre temps »,
comme le disait l’apôtre Paul. Il faut permettre aux
Congrégations et aux personnes qui nous rejoignent de prendre la
mesure de ce qui est le cœur de notre mission. Cela ne peut se faire en
« surfant sur la toile », enfermé dans un
bureau. Rien ne remplace la rencontre
des personnes. Et pour ce faire, il faut voyager, rencontrer,
expliquer, convaincre. Voilà ce qui me fait courir !
Mais rassurez-vous, je compte me stabiliser :
j’aimerais à
partir de l’été prochain me consacrer davantage à
la vie des communautés, en particulier de celles qui viennent de
nous rejoindre ou comptent le faire, et aux nouveaux arrivants. Merci
pour votre confiance, votre compréhension et votre aide pour
réaliser ce projet. Merci à ceux et celles qui à
travers le Diocèse continuent leur charge d’animation et
réduisent le vide provoqué par mes absences.
Le second souci que
je porte – et je le porte avec vous – se situe dans un contexte
plus large : celui de notre Eglise universelle, et de notre monde
« global » face à l’Islam. Je le
perçois dans tous mes voyages et dans certaines questions qui
sont posées par les médias : l’Islam fait peur ! Je suis
impressionné par le nombre de communautés humaines et
même chrétiennes qui se trouvent gagnées par cette
peur ! Le vote récent de la Confédération
Helvétique devant la perspective de la construction de nouveaux minarets (*) , tel ou tel sondage
réalisé en Occident
sont des manifestations de ce sentiment.
L’Eglise aussi fait peur dans certains milieux musulmans,
même si elle se démarque d’un Occident craintif et
tenté de se replier sur des identités nationales
trompeuses. Je ne nie pas que des gestes et des attitudes de part et
d’autres, et qu’une actualité chargée (Guerre en Irak et
au Pakistan, question israélo-palestinienne, migrations
clandestines) viennent renforcer ces peurs. Mais n’avons-nous pas à
témoigner, au nom de notre Foi et de nos fortes convictions
chrétiennes qu’un « vivre ensemble » dans
le respect de nos différences est non seulement possible, mais
qu’il traverse notre existence quotidienne et qu’il est une voie dans
un avenir incertain ? Ce désir de partager ce
vécu, de le communiquer est aussi ce qui me fait courir. Et je
ne suis pas le seul à le faire.
Je vous ai parlé à cœur ouvert. Merci
de m’aider à continuer la route dans une confiance
renouvelée en cette Etoile qui nous conduira à Noël
vers Celui qui est notre Espérance.
+
Claude, votre frère
évêque.
(*)ndlr: les citoyens suisses n'ont
pas eu à se prononcer contre la construction de nouvelles
mosquées, mais de minarets.
lire le texte en arabe "les minarets de la discorde"
transmis par le Père Roman
Stäger, M.Afr, ancien du Diocèse du Sahara et
...citoyen helvétique
Nouvelles….
Pour rester proches
*« Jacqueline
Morel-Journel, P.S. du Sacré-Cœur vient de faire
son Grand Passage le 23 Nov. à l’âge de 87 ans. Elle
était est était arrivée à Tamanrasset dans
la première équipe de nos sœurs en 1952, et y a
vécu environ 40 ans. Ce qui frappait les gens, c’étaient
sa bonté, sa faculté d’émerveillement, son amour
des plus pauvres. Bien qu’atteinte ces dernières années
par la maladie d’Alzheimer qui la paralysait de plus en plus, elle
avait gardé son sourire et réalisait ainsi ce qu’elle
avait souhaité « que ma vie devienne
prière … »
*Nous avons la joie d’accueillir Mgr
Ghaleb Bader, Archevêque d’Alger, à l’occasion de
la célébration du 70me
anniversaire de la naissance des Petites Sœurs de Jésus à
Touggourt. Sera présente aussi Pte Sr Jeanne, l’une des
premières compagnes de Pte Sr Madeleine, la Fondatrice. Ce sera
un beau jour de fête, une célébration de la
Fidélité du Seigneur à travers cette famille
spirituelle née à Touggourt et qui s’est répandue,
comme le dit le titre des mémoires de Pte Sr Madeleine
« Du Sahara au monde entier ».Le P. Cesare Baldi (rattaché
à la famille spirituelle des PIME) nouveau Responsable de la
Caritas-Algérie, accompagnera Mgr Bader.
*Depuis son arrivée dans notre Diocèse, le P. Emanuele Cardani, rattaché
à la communauté des PIME de Touggourt et en charge du
service pastoral de Hassi Messaoud, n’avait pris aucun
congé ! Il est reparti au pays natal pour quelques
semaines. C’est la saison de la chasse… mais il m’a demandé de
ne le dire à personne. Je ne le dis qu’à vous !
*Le Pt Fr. Yvan Stern, Petit
Frère de Jésus, a rejoint la Fraternité des Pts
Fr.de l’Evangile de Beni Abbès. Il va être ainsi un
premier maillon du rapprochement prévu des deux
Fraternités. Il va s’absenter quelques semaines avant de nous
revenir. Il est le bienvenu !
*Après une patience tenace, Sr
Marguerite Clouet a eu son visa et va rejoindre vite la
Fraternité des Petites Sœurs de St
François à Ouargla.
*Nous l’attendions aussi, et il est arrivé ! Le P. Norbert Mwhishabongo, de la
famille des SMA Pères Blancs,
a rejoint la communauté de Ghardaia (Il avait fait son stage
à Oran) La communauté est maintenant au complet,
avec aussi l’arrivée de Lucien Ramazani Kalyongo (stagiaire).
Malheureusement, le P. Le Clerc va
devoir partir en France assez rapidement pour des raisons de santé.
Nous lui souhaitons un bon rétablissement !
*A Ouargla, le P. Miguel est maintenant de retour,
bien rétabli, mais il devra se surveiller et se souvenir que ses
20 ans se sont multipliés par 3 !
*Glissade le jour de la fête du
Fr. Charles à El Abiodh ! Le Fr. Raymond s’est cassé la
rotule ! Il sera sans doute transféré à Oran
pour des soins plus appropriés qu’à El Abiodh. Et il
pourra de nouveau courir dans les rues de la ville !
*La première session d’arabe
parlé à Ghardaia a pris fin. Merci à Denys et à Ludo qui se sont
mobilisés pour cela. Bravo pour l’assiduité des
participants et des participantes ! La seconde session commencera
à la fin du mois de janvier. A Ouargla, un cours adapté
pour les « cheveux blancs » s’est mis en route…
vous pouvez vous inscrire !
*Catherine Vincent et Emmanuel Auphan sont
revenus de leur séjour sur les camps
de Tindouf. Une adaptation du programme prévu
s’avère indispensable pour continuer les actions
projetées.
*La nouvelle revue
interdiocésaine « PAX
ET CONCORDIA » se met en forme. Nous espérons
qu’elle pourra vous parvenir dans les plus brefs délais. Merci
à l’équipe de rédaction qui fait tout pour sa
réalisation.
pour plus, cliquez sur l'image.
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Fête de la Béatification de Frère Charles le 1er
décembre
dans le diocèse du sahara