Bien chers amis,
Nous venons de célébrer à Alger le cinquantième anniversaire de « Caritas Algérie ». Elle a vu le jour au lendemain de l’indépendance, comme service caritatif de l’Eglise, et les besoins d’urgence étaient conséquents dans ce pays qui se reconstruisait. Je ne vais pas vous en retracer les étapes, mais elle a toujours été présente à la vie du pays, jusque dans les régions les plus éloignées de la capitale. Rendons hommage plus largement, à cette occasion, à tous les anonymes, les femmes en particulier, qui, avec son soutien ou non, ont mis en œuvre tant d’initiatives, avec peu de moyens mais tout leur cœur et leur ingéniosité, pour rejoindre les personnes les plus démunies. La Charité du Christ n’a pas besoin de label particulier, fût-il ecclésial, pour s’exprimer sous ses formes les plus humbles. Avec le temps, et à la suite des « pionniers », les activités de la Caritas ont beaucoup évolué, elles se sont structurées pour devenir plus opérantes et répondre le mieux possible aux nouveaux appels. La Caritas a aussi apporté son appui aux organisations humanitaires nationales lors des catastrophes naturelles qui ont secoué surtout le nord (tremblements de terre de Chleff et de Zemmouri, inondations de Bab El Oued, etc.). Le souci de partenariat avec les citoyens et organismes du pays a toujours été présent. Caritas Algérie vient de connaître une restructuration importante, due aux exigences nouvelles des partenaires et des législations diverses. Elle n’a pas varié dans son esprit, qui est toujours de servir, de former, de secourir. Les personnes engagées dans ses différents services montrent toujours la même ardeur et le même dévouement. Mais on ne peut se soustraire à la complexité administrative qui aurait plutôt tendance à augmenter ! Sr Marie-Christine et Emmanuel notre Econome, qui gèrent les projets au niveau du Service Caritas Diocésain s’en aperçoivent constamment ! La spontanéité de l’aide est relayée par une organisation en « programmes » qu’il faut présenter, suivre et évaluer pour demander, recevoir et bien utiliser les fonds engagés. Nous sommes là devant une limite nécessaire : les aides viennent de moins en moins de la part de donateurs particuliers, mais d’organisations humanitaires parfois de grande envergure. Il est normal que ceux qui nous soutiennent financièrement s’assurent que leurs dons sont utilisés pour l’objectif fixé. Il faut reconnaître aussi que cette rigueur demandée oblige à plus de réflexion sur ce que nous faisons ! C’est toujours au nom de la dignité des personnes quelles qu’elles soient que nous nous engageons et nous ne sommes pas les seuls. Nous pouvons parler « programme, campagnes, projets, rapports… » mais il ne faut jamais perdre de vue le sens profond de ce que nous entreprenons : « la Charité du Christ qui nous presse » ! A Alger, Mr
Joseph Farah, responsable Caritas de la
Région « Mona »
(Moyen-Orient et Maghreb) a souligné
deux points que je retiens ici.
C’est d’abord de ne
pas parler en termes
d’« insignifiance ».
Tout est grand et beau lorsque nous nous
mettons au service de la
croissance de la personne. Par ailleurs, la
solidarité doit toujours être
accompagnée de la
fraternité :
nous sommes tous les enfants de la
même famille humaine, et ce que
nous entreprenons nous ramène
à notre vocation commune. Je lisais
hier à Béni Abbès, dans
l’ancienne chambre du Fr. Charles, le
passage de l’une de ses lettres à
Henri Duveyrier : « Tous
les
hommes sont les enfants de Dieu. Il est
impossible de vouloir
aimer Dieu sans aimer les hommes.
L’amour de Dieu, l’amour des hommes, c’est
toute ma vie, ce
sera toute ma vie je
l’espère ».
Une petite
lumière
pour marcher ensemble vers Noël,
fête de la solidarité, et de la
Fraternité universelle.
+Claude, votre frère évêque |
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Nouvelles….
Pour rester proches
● Le 1er décembre, à Béni Abbès, Pte Sr Giulia Amata et Pte Sr Jasmin ont prononcé leurs premiers vœux en présence de Pte Sr Henia, leur Régionale et de notre évêque Claude. Cette fête toute familiale a été largement comblée par l’annonce de la nomination du P. Jean-Paul Vesco comme évêque d’Oran. Le P. Jean-Paul a passé plusieurs mois à Béni Abbès pour se perfectionner en langue arabe avec notre regretté Fr. Xavier. Il était d’ailleurs revenu pour son inhumation. Cette nouvelle nous a tous ravis. Le P. Jean-Paul reviendra sans doute y revoir ses nombreux amis. Pte Sr Giulia Amata a rejoint Touggourt et Pte Sr Jasmin El Abiodh, où elles avaient prolongé leur noviciat. ● Le P. Ludo à Ghardaïa a pris en main un groupe de trois jeunes Pères Blancs stagiaires pour la première session d’arabe dialectal. Cette année commence sous de bons auspices ! ● Nous avons omis de le mentionner, mais la communauté de Ghardaïa a été touchée par le décès du père de Saïda, secrétaire du CCDS. Nous assurons de nouveau Saïda de notre profonde amitié, qu’elle saura transmettre à sa famille. ● Le P. Denys Pillet est revenu faire un séjour à Ouargla. Il a pu continuer à mettre au point, en lien avec la communauté des Pères Blancs, la suite des différents « Cahiers » édités en lien avec l’Association des Amis du Ksar. Le livret sur les anciennes photos du Ksar est disponible. Il suffit de contacter la communauté des Pères de Ouargla. ● Nous avons appris le décès de Mme Christiane PIRET, à Arles le mercredi 7 novembre. Elle a été institutrice à l’école des Sœurs Blanches d’Ouargla, dans les années soixante ; avec son mari Marc, instituteur à l'école des Pères Blancs, et leurs sept enfants, ils ont profondément marqué une génération d'enfants et de familles d’Ouargla. Ils sont nombreux à avoir été formés, éduqués, visités par eux. Nous sommes en union de prière avec sa famille. ● A Timimoun, Sr Simone va nous quitter pour rejoindre sa Belgique natale. Elle s’est beaucoup donnée dans de nombreuses activités tout au long de sa présence en Afrique du Nord, aussi bien en Tunisie que dans le Nord et le Sud de l’Algérie. Sa créativité et son dévouement ont beaucoup contribué à différents projets de formation féminine. Nous lui souhaitons un bon retour au pays. Bienheureuse la communauté qui l’accueillera ! ● Peu de temps avant de quitter l’Algérie où elle était Régionale des SMNDA (Sœurs Blanches), Sr Danuta a appris le décès de sa maman, déjà gravement malade. Sr Danuta est nommée par sa Congrégation Responsable de la Province d’Afrique. Elle résidera à Nairobi, mais nous espérons la revoir… C’est Sr Mia, qui nous vient de Mauritanie qui va la remplacer comme Régionale. Bienvenue en Algérie. Bienvenue pour une visite dans le Diocèse !
Calendrier de Mgr Rault Decembre
2012
Premiers vœux de Pte Sœur Giulia et Pte Sr Jasmin à Béni Abbès, puis visite des communautés du Sud : Béni Abbès, Adrar, Timimoun, El Meniaa. ensuite, Conseil rapproché à Ghardaïa et Calendrier encore « ouvert » pour la suite jusqu’à la fin du mois.
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(liens & photos de la rédaction ADS)
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1er décembre 2012
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De la rédaction
du site ADS, en ce 26 novembre
2012 Denys PILLET Au moment d’écrire quelques lignes pour essayer de dire une peu ce qu’a été ce mois de retour en Algérie (20 octobre – 20 novembre), une phrase bien connue du Coran s’impose à moi : «Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté, mais c’était pour vous mettre à l’épreuve dans le don qu’il vous fait. Rivalisez en bonnes actions. Votre retour à tous se fera vers Dieu. Il vous éclairera alors au sujet de vos différends» ( 5, 48). Oui, ce mois a été, pour moi et pour ceux que j’ai rencontrés de tant de manières différentes, un mois de communauté, de communion, de partage, où nous rivalisions d’amitiés, d’entraide, de compassion, de bonheur, ensemble. Tout cela bien vécu ensemble était vraiment un don, une grâce de Dieu, faisant de nous un seul cœur, une seule âme. Un ami bon arabisant parle de tawahud, le fait d'être un, unis de cœur et d'esprit. Oui ! retrouver des amis, mais aussi des inconnus qui m’aident à traverser la rue et sa circulation, des chauffeurs, connus ou non , qui s’arrêtent d’eux-mêmes pour faire un bout de chemin et de causette, qu’il s’agisse de retrouvailles autour d’un deuil ou d’un accident, ou bien d’une rencontre toute gratuite pour l’amitié ou pour le travail culturel (Exposition « Ouargla à travers l’histoire », ou « Cahiers de Ouargla ») qu’il s’agisse encore de constater une difficulté, une déficience ou un progrès, toutes ces formes de partage nous ont fait communier profondément, être « une seule communauté » où l’on rivalise en bien, en de bien bonnes actions. Je n'oublie pas non plus les longs parcours en voiture Alger-Laghouat-Ghardaïa-Ouargla, 800 kms et retour, ainsi que Ouargla- Touggourt 160 kms et retour, et Marseille-Arles-Aix en Provence- Reillanne-Digne et retour à Aix, des trajets riches en partages profonds. « Hamdullah » « Louange à Dieu » disons-nous ensemble et même : « El hamdu li l lah‘ala kulli hal » « Louange à Dieu en tout état de cause » Oui, je résume tous ces jours, les uns plus calmes, les autres plus chargés, en disant : tout s’est très bien passé, même si parfois ce n’était pas de la manière que j’aurais voulue ou prévue, et pourtant, cela était bon, voire excellent et même bonne surprise. A votre tour vous allez me dire sur un air connu : « Tout va très bien, madame la marquise .... ». En vérité, c’est bien plus beau et vrai que la chanson, et, parti peu en forme physique, j’en reviens tout ragaillardi. Plus encore, dans toute ce que nous vivons ensemble, musulmans et chrétiens, croyants et priants différents, il y a le Souffle de Dieu Unique qui fait de nous cette communauté de bien, cette communion qu’en langage chrétien nous appelons la Communion de l’Esprit-Saint, comme Jésus que le Coran appelle « Kalimat Allah wa Ruh Allah » ( ) « Parole de Dieu et Esprit, Souffle de Dieu ». Cette vieille femme Ouargli qui me disait dans un français impeccable son passé scoute : « Jeannette est toujours propre, Jeannette est toujours active, Jeannette est toujours gaie, Jeannette dit toujours la vérité, Jeannette pense d’abord aux autres. » … … cette femme me faisait communier à son bonheur partagé par bien d’autres filles et garçons devenus adultes et se réclamant encore aujourd’hui de cet idéal scout. Une telle communion n’est pas un mirage du désert, mais bien la vie de tous les jours vécue ensemble et en vérité. De même ceux qui veulent bien s’engager dans l’aventure de l’exposition : « Ouargla à travers l’histoire » …., et l’internet, ainsi que dans celle des « Cahiers de Ouargla », entendent bien faire bénéficier le grand public de Ouargla et d’ailleurs de leur savoir en des domaines-clés du quotidien d’aujourd’hui : la santé, l’eau, le pétrole, le palmier, l’artisanat, l’environnement géographique, les questions de population et d’éducation (plus de 25 000 étudiants !) etc. … et ces gestes de service sont bien des gestes de communion selon le Souffle de Dieu, dans le respect de chaque personne, de sa religion, de sa culture et de sa liberté. C’est ainsi que ma double préoccupation, culturelle et inter-religieuse, n’en font qu’une, sans dommage ni pour l’une ni pour l’autre, sans confusion bien au contraire, et j’en remercie Dieu, mais aussi tous ces chrétiens et musulmans avec qui j’ai vécu ce mois si riche d’amitié et de dévouement pour Ouargla.
26 novembre 2012 Anniversaire de la mort du Cardinal Lavigerie Et 125° anniversaire de sa compagne antiesclavagiste Denys PILLET |
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