Amis du Diocèse du Sahara (ADS)
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la fraternité des Petits frères de Foucauld à El Abiod Sidi Cheikh

D I O C E S E   D E   L A G H O U A T – G H A R D A I A
BILLET MENSUEL SEPTEMBRE 2009





Bien chers Amis,

        Au moment même où je commence ce billet, les minarets de Ghardaïa appellent à la prière de l’après-midi (salât el ‘Aser) et répercutent cette invitation dans toute la vallée du M’Zab. Il en est ainsi dans tout le monde de l’Islam : nous sommes en plein mois de Ramadan.
        Ceux et celles qui parmi nous vivent ce temps dans ce pays, peuvent constater une fois encore combien cette période chère à nos frères et sœurs de l’Islam marque notre différence ! Combien parmi ceux que nous rencontrons nous posent la question de savoir si oui ou non nous « jeûnons » nous aussi ? Cette interrogation est parfois un désir à peine voilé de nous voir partager comme eux le temps de la privation, et le temps de la fête avec la rupture du jeûne ! En raccourci, cela pourrait signifier d’embrasser l’Islam ! Pourquoi s’en offusquer ?

        Le Ramadan est sûrement pour un Musulman et une Musulmane un des signes les plus radicaux de leur appartenance à l’Islam. Et par là même, ce mois de l’année musulmane est bien celui qui marque le plus notre « étrangéité ». Le Ramadan est un tout. Toute la vie religieuse mais aussi familiale, sociale, économique, nationale porte sa marque. Enfreindre le jeûne en public, c’est encourir la réprobation de l’entourage, c’est même provoquer un désordre susceptible de faire intervenir ceux qui sont chargés de veiller au bon déroulement de la vie de la cité ! Nous vivons dans une société où la dimension religieuse fait corps avec la façon de vivre en commun, d’investir le temps et l’espace, aussi bien personnel que communautaire.

        Les membres du Diocèse nouvellement arrivés dans le pays sont souvent déconcertés par cette emprise. Nos pays d’origine vivent en effet dans des contextes marqués par le pluralisme, où la différence elle-même a sa place. Je pense en particulier aux pays de l’Afrique subsaharienne où dans la même grande famille peuvent coexister chrétiens de différentes confessions, musulmans, animistes, et où la différence religieuse de l’autre fait partie du contexte global de la famille. Chacun y trouve son espace, peut vivre « sa différence » sans craindre le regard réprobateur de l’autre, sans pour autant tomber dans l’amalgame. Chacun et chacune peut être « soi-même » sans porter atteinte à la liberté de l’autre. Bien sûr il n’en est pas de même partout, les intolérances n’ont pas de frontières !

        Dans certains pays d’Occident, sous le parapluie d’une laïcité qui a du mal à ne pas exclure tout signe religieux extérieur, il est aussi difficile à nos frères et sœurs de l’Islam (comme souvent d’ailleurs aux autres confessions religieuses), de faire accepter aussi leur différence. Cet été, je rencontrais un imam très engagé dans le monde carcéral, et il me disait combien il lui était difficile d’obtenir de la part des responsables des prisons que les détenus musulmans puissent pratiquer le Ramadan en ayant la possibilité de décaler leurs heures de repas. Notre Planète ne serait-elle pas en train d’évoluer vers des types de sociétés unanimistes où vivre sa différence est de plus en plus difficile ?  Le rouleau compresseur de la mondialisation y est pour quelque chose, mais il peut avoir bon dos. Cette question n’est pas nouvelle dans l’histoire humaine.
        « Nos différences ont-elles le sens d’une communion ? » s’interrogeait le Fr. Christian de Chergé. Fort heureusement, la tendance à l’uniformisation de la vie est compensée par une valeur universelle qui donne le droit à l’existence de l’autre en tant qu’autre : c’est l’amitié. Elle se traduit par la convivialité et le respect de cette « différence » qui peut s’ériger en mur infranchissable ! Il nous arrive d’être invités au « ftour » (repas de rupture du jeûne) dans des familles, de nous voir offrir des assiettes de gâteaux, de pouvoir aussi dans des conversations amicales partager cette différence qui est nôtre, nous expliquant par exemple sur la façon dont nous vivons notre temps de Carême.

        N’y a-t-il pas là une occasion pour nous, chrétiens, de prendre plus au sérieux les temps privilégiés que nous donne notre propre espace de Foi, qu’il soit communautaire ou personnel ? Au-delà de tout formalisme qui peut pétrifier tout acte religieux collectif… pourquoi ne pas nous sentir interpelés nous–mêmes sur notre propre « pratique » religieuse ? Respecter la différence de l’autre, c’est en même temps prendre au sérieux la mienne ! Jésus a interpellé les siens sur le vrai sens de l’aumône, du jeûne et de la prière. Viendra le temps où nous aussi nous vivrons notre « Carême ». Sans tomber dans la pratique ostentatoire, quelle dimension concrète donnerons-nous à ce temps ? Ce sera alors notre tour d’être au pied du mur…


+ Claude, votre frère évêque


Nouvelles…. Pour rester proches

Depuis quelques semaines, la Pte Sr Lucie, de Beni-Abbès souffre d’une très grande faiblesse et anémie. S’ajoutent à cela des complications pulmonaires. Elle est à Oran à la Fraternité des Petites Sœurs, après un séjour chez les Petites Sœurs des Pauvres et à l’hôpital. Elle est bien entourée par ses sœurs dont la proximité a permis une nette amélioration de son état. La plupart des Petites Sœurs de Jésus sont actuellement à Alger pour une session jusqu’au 9 septembre.

Voici quelques nouvelles de Béni-Abbès envoyées par le Fr. Bernard : C'est vers la fin du mois de juin que Marek qui vivait avec nous a quitté Béni Abbés avec un pincement de coeur, car il s'était fort attaché à cette oasis et sa population où il séjourna une petite année. Henri était déjà parti vers la fin mai pour participer au Chapitre Général de notre famille religieuse qui a duré tout le mois de juin en Italie. Il est revenu à la mi juillet, le jardin était prêt pour commencer la récolte des dattes. Quant-à moi je n'ai pas bougé je suis resté à Béni Abbés où la récolte des dattes de notre jardin bat son plein surtout depuis le début du Ramadan.

Le P. Krzysztof de Ghardaïa et le P. Marek de Béni Abbès vont donc rejoindre le P. Davide à Dar Comboni pour des études d’arabe littéraire.  Bon séjour au pays des Pharaons !
Sr Monica, qui vient de quitter Ghardaia, doit être déjà arrivée au Tchad. Nous lui souhaitons un bel apostolat dans un pays où elle a déjà vécu une quinzaine d’années. Nous la remercions encore vivement pour son engagement à Ghardaia, et nous lui resterons proches dans cette nouvelle étape.

Nous espérons toujours l’arrivée de trois jeunes « Pères Blancs » dont deux stagiaires (Patient Bahati Hamuli à Ouargla et Lucien Ramazani Kalyongo à Ghardaia) et un jeune prêtre, Norbert Mwishabongo, à Ghardaia également, qui a déjà fait son stage en Algérie.

Nous espérons aussi l’arrivée de Sr Marguerite Clouet, des Petites Sœurs de St François, qui viendra prendre le relais de Pte Sr Gisèle. Mais… nous sommes suspendus à l’obtention des visas ! Sans que notre Espérance soit atteinte, Sr Serena, des Sœurs de l’Immacolata vient de recevoir le sien, et ira rejoindre la communauté de Ouargla.

Le Pèlerinage des anciens, qui aura lieu du 11 au 18 octobre 2009 se précise. Les personnes concernées se réfèrent au P. Felix et au P. Daniel de Tamanrasset. Il reste quelques places !

Nous venons d'apprendre le décès de Michael, un frère de Sr Patricia Stowers (Adrar). Il s'est noyé voici une dizaine de jours au cours d'une partie de pêche en mer. Fort heureusement, on a retrouvé son corps. Il est le papa de onze enfants, (le plus jeune a 6 ans), dont sept sont encore à la charge de la maman Losa. Nous assurons Patricia et sa famille de notre soutien fraternel et de notre prière."

Voici ce que nous écrit Pte Sr Martine de Tamanrasset : « merci de signaler le départ de Maman ce 3 Septembre ; j’ai eu la chance de vivre de bons jours avec elle au mois d'août, je l'ai quittée il y a 4 jours, et l'un de mes frères était avec elle  hier soir quand elle est tombée dans un coma profond, par rupture d’anévrisme. Elle désirait partir ainsi dans la vie et pour la Vie... Inch Allah, je prends le vol de ce soir  pour rejoindre la famille, le jour de la sépulture n'est pas encore fixé ». Nous l’assurons de notre proximité fraternelle.

Quelques personnes du diocèse (dont Anselme Tarpaga, Eric et Hélène Perrodon, Anne Bénédicte, ainsi que deux étudiants de Ouargla, Clément et Pascal) ont eu la joie de participer cet été à la rencontre de Taizé à Tlemcen,  l’occasion d’une belle semaine de rencontre, de prière et de fête au milieu de 120 jeunes étudiants africains, étudiant en Algérie !

La bibliothèque de l’évêché a déménagé ! En effet grâce à deux de nos étudiants burundais de Ouargla, Pascal et Clément, la bibliothèque se trouve désormais à Dar Keltoum (notre Maison Diocésaine), où les livres sont en train d’être répertoriés dans le logiciel de la bibliothèque. Vous pourrez désormais les emprunter plus facilement ! S’il reste des ouvrages prêtés à certains d’entre vous, merci de nous les rapporter le temps qu’ils soient enregistrés ! Merci !

La session d’arabe intensive débutera le 1er octobre. Si vous êtes intéressés merci de contacter le P. Felix.

Le 8 septembre nous fêterons le 70ème anniversaire de la fondation des Petites Sœurs de Jésus par PS Madeleine.

Calendrier de notre évêque :Septembre - Octobre  2009

13 septembre : Conseil financier diocésain.
14 : Réunion du Bureau « Service Culturel ».
25 : départ pour Alger. Visites diverses.
03-25 octobre : participation à Rome au Synode pour l’Afrique avec trois autres évêques du Nord de l’Afrique.

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  PS Madeleine à Touggourt ( archives sma)  et tombeau à Trefontane ( Rome)

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