VŒUX DE L’AID EL ADHA 2013 / 1433 H. A TOUS LES MUSULMANS ET MUSULMANES A TOUS LES AMIS DE L' EGLISE CATHOLIQUE DU SUD DE L’ALGERIE (version française) |
أصدقاءنا الأعزاء لتزال مناسبة عيد الأضحى
مناسبة نغتنمها لكي نعبر لكم فيها عن روابط الأخوة
التي تجمعنا في جدنا إبراهيم كما تذكرنا على الخصوص
مناسبة العيد بمدى وفاء إبراهيم لله سبحانه و
تعالي عندما امتحنه في ابنه، طالبا منه تقديمه
كقربان. فما كان من إبراهيم إلا النزول عند طلب
الله و لم يحاول التنصل من تنفيذه، فقابل الله هذا
الموقف بمباركة إبراهيم و فدية ابنه بذبح عظيم. و ليس هذا الموقف بغريب من
الله، فالله هو الخالق و الحامي لكل نفس حية فهو من خلق البشر و هو لا يريد لدمهم أن
يُهرق من طرف يد إنسانية لأن الحياة و الموت من
إرادته. و في هذه الأزمنة الصعبة،
أزمنة الصراعات، و بالأخص في الشرق الأوسط، فإن دموعنا تختلط بدموعكم
عندما يسيل الدم البريء ، مسيحيا كان أو مسلما،
بسبب العنف أيا كان مصدره. و من يقومون بهاته الأعمال
و يدعمونها فهم يفعلون ذلك ضد الله و ضد
الإنسانية. و قد يعتقدون بأنهم
يمجّدون الله في ذلك و لكننهم في الحقيقة يخُوننه. و في هذا المقام نؤكد لكم
بأننا أكثر شعورا من ذي قبل بأننا أبناء و بنات
لإبراهيم و باسم هاته الأخوة و بعبادتنا لنفس الإله
الخالق و الحامي للحياة فإننا ندعوكم لمواصلة
النضال في المعركة الجيدة من أجل ضمان العزة و
الكرامة لكل حياة بشرية و هذا باستعمال الأسلحة
المناسبة و المسالمة، المتمثلة في الحوار و الصلاة
و التراحم. و في الأخير، نجدد لكم
أبهى التمنيات لهذا العيد. فليبارككم الله، و ليبارك عائلاتكم، و ليبارك أيضاعائلتنا
البشرية الكبيرة الأب كلود رو أسقف الأغواط – غرداية باسم الجماعة الكاثوليكية
بالجنوب الجزائرية |
La fête de l’Aïd El Adha
est toujours l’occasion de vous manifester nos liens
de fraternité en notre Ancêtre Abraham. Plus particulièrement cette fête
nous rappelle sa fidélité à Dieu. Lorsque le Très Haut l’a
éprouvé et lui a demandé de sacrifier son fils, il ne s’est pas dérobé,
mais à cause de sa soumission, il a été béni. Et c’est un mouton qui a
été sacrifié à la place de son fils bien-aimé. Dieu, en effet, est le
Créateur et le Protecteur de toute vie. C’est Lui qui a créé les
êtres humains, et Il ne veut pas que leur
sang soit versé par une main humaine. Car la vie et la mort Lui
appartiennent. En ces temps douloureux de
conflits, notamment au Proche Orient, nos larmes se mélangent lorsque le sang innocent de
chrétiens ou des musulmans est versé par la violence,
d’où qu’elle vienne. Ceux qui accomplissent ces
actes ou les soutiennent agissent contre Dieu et
contre l’Humanité. Souvent, ils croient
honorer Dieu et ils le trahissent. Plus que jamais nous nous
sentons fils et filles d’Abraham. Au nom de notre fraternité, adorateurs du même Dieu
Créateur et Protecteur de la Vie, continuons à mener le bon
combat de la dignité de toute vie humaine, mais avec les armes
pacifiques du dialogue, de la prière et de la
miséricorde. Avec tous nos vœux de
belles fêtes. Que le Très Haut vous bénisse, qu’il
bénisse vos familles et notre grande famille
humaine.
Claude Rault. Évêque de Laghouat-Ghardaïa. Au nom de la Communauté Catholique du Sud Algérien. |
- - - - - BP 62 DZ- 47010 GHARDAIA sec.evghardaia@yahoo.fr |
AFRIQUE -
Pour les Evêques de la Région Nord de l’Afrique, «
nos pays deviennent des pays d’immigration »
Rome (Agence Fides) –
« L'invitation du Pape François à aller vers les « périphéries » nous stimule à vivre l'appel de l'incarnation, dans l'humilité, le service et l'espérance », affirment les membres de la Conférence des Evêques de la Région Nord de l’Afrique (CERNA) dans un communiqué envoyé à l’Agence Fides et publié au terme de leur réunion qui a eu lieu à Rome du 6 au 9 octobre. Les Evêques du Nord de l’Afrique, qui ont participé le 9 octobre à l’Audience générale du Saint-Père, rappellent que le Pape François les a encouragés à « consolider nos relations fraternelles avec les musulmans ». Au cours de leur réunion, les participants ont partagé les expériences que vivent chacune des Eglises dans les différents pays de la région. Le manque de sécurité en Libye « a eu pour conséquence que la plupart des communautés de religieuses venues travailler dans la santé publique à la demande des pouvoirs publics libyens ont été priées de quitter le pays ». Le Vicaire apostolique de Tripoli, S.Exc. Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, a affirmé : « Je ne pensais pas que la Libye pourrait un jour connaître une telle situation (…) nous qui n'avons rien fait contre elle. C'est pour moi une souffrance terrible. Même si je ne comprends pas le dessein de Dieu à travers tout cela, avec mes frères et soeurs qui sont encore là, je m'efforce de tenir dans l'espérance ». Des autres pays d’Afrique du Nord, parviennent des signaux encourageants comme l’arrivée de différentes communautés religieuses au sein du Diocèse algérien de Laghouat-Ghardaïa, la présence de nombreux religieux franciscains, de Filles de la Charité et de Carmélites dans le Diocèse marocain de Rabat – qui a par ailleurs stipulé une convention avec la Custodie franciscaine – et la création de l’Institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa de la part de ce même Diocèse et de l’église évangélique du Maroc. En ce qui concerne l’immigration, notamment aux vues du récent drame de Lampedusa, la CERNA souligne qu’il faut « dépasser la simple assistance qui demeure indispensable en cas d'urgence (la pastorale du Bon Samaritain), il convient de considérer le phénomène migratoire dans sa globalité, ses causes, ses effets, ses conséquences, et de discerner les justes moyens pour soutenir les personnes migrantes ». « A ce titre nous constatons que nos pays deviennent des pays d'immigration et non plus seulement des pays d'émigration et de transit ; en particulier, nous nous réjouissons de ce que le Maroc ait décidé d'une politique migratoire visant l'intégration des personnes migrantes, sous le signe des droits humains ». (L.M.) (Agence Fides 14/10/2013)
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CONFERENCE
DES EVEQUES DE LA REGION NORD DE L'AFRIQUE
(CERNA) Rome, 6 au 9 octobre 2013 |
Communiqué
final La Conférence des
Evêques de la Région Nord de l’Afrique (CERNA)
s'est réunie à Rome du 6 au 9 octobre 2013. Y ont
pris part les évêques et leurs collaborateurs ainsi
que le préfet apostolique de Laayoune, à l'exception
de Mgr Santiago Agrelo Martinez, archevêque de
Tanger, pour raison de santé. Mgr Domenico Mogavero,
évêque de Mazara del Vallo, nous a rejoints pendant
deux jours. Mgr Vincent Landel, archevêque de Rabat
et président de la CERNA, a conduit cette réunion.
Nous avons bénéficié avec joie de l'hospitalité du
Séminaire Français, ce qui nous a donné entre autres
l'occasion de vivre une belle soirée d'échanges avec
les séminaristes. Le mercredi 9
octobre, nous avons participé à l'audience publique
sur la place saint Pierre. Le pape François a donné
une belle catéchèse sur la catholicité de l'Eglise
insistant sur la communion dans les diversités. Il a
salué les évêques du nord de l'Afrique et nous a
encouragés à "consolider nos relations fraternelles
avec les musulmans". Un repas avec le P. Lombardi,
porte-parole du Saint-Siège, nous a permis
d'apprécier de plus près la personnalité du pape
François et le nouveau souffle qu'il apporte à
l'Eglise et au monde. Cela conforte notre manière de
faire Eglise au plus près des personnes avec
lesquelles nous vivons, tâchant d'être signes du
Christ qui aime les habitants du Maghreb.
L'invitation du pape François à aller vers les
« périphéries » nous stimule à vivre
l'appel de l'incarnation, dans l'humilité, le
service et l'espérance. Comme à chaque
conférence, les évêques ont partagé ce que vivent
leurs Eglises, et on a pu noter un contraste très
fort entre la Libye et les autres pays. Le manque de
sécurité qui règne en Libye a eu pour conséquence
que la plupart des communautés de religieuses venues
travailler dans la santé publique à la demande des
pouvoirs publics libyens ont été priées de quitter
le pays. Le vicaire apostolique de Tripoli nous
confiait : « Je ne pensais pas que la
Libye pourrait un jour connaître une telle situation
et qu'on nous demanderait de partir, nous qui
n'avons rien fait contre elle. C'est pour moi une
souffrance terrible. Même si je ne comprends pas le
dessein de Dieu à travers tout cela, avec mes frères
et sœurs qui sont encore là, je m'efforce de tenir
dans l'espérance. » Les suites du
processus révolutionnaire en Tunisie placent le pays
dans une situation d'incertitude et d'attente, dans
laquelle néanmoins l'ordre public n'est pas mis en
péril. Sur fond de difficultés économiques et
sociales croissantes, le pays cherche son chemin sur
le plan politique, toujours dans l'attente d'une
constitution deux ans après les élections. L'Eglise
dans ce contexte vient d'accueillir un nouvel
archevêque en avril dernier : Mgr Ilario
Antoniazzi a pu d'ores et déjà visiter l'ensemble
des régions et communautés du pays, à la rencontre
d'une Eglise réputée « des catacombes » et
qu'il découvre « mosaïque, jeune et
vraie. » L'Algérie vit aussi
un temps d'incertitude dans l'attente des prochaines
élections présidentielles. Le Diocèse d'Oran a
accueilli son nouvel évêque, le père Jean-Paul
Vesco, le 25 janvier : il retrouve avec joie un
diocèse qu'il a connu comme vicaire général. Le
Diocèse de Constantine et Hippone, à l'occasion de
la rénovation de la basilique Saint Augustin
d'Hippone et des cent ans de son élévation comme
basilique, vit cette année 2013-14 à la lumière de
St Augustin. Le Diocèse de Laghouat-Ghardaïa se
réjouit de l'arrivée de plusieurs communautés
religieuses. Et les quatre diocèses d'Algérie
commencent à vivre une année interdiocésaine sur les
traces des disciples d'Emmaüs. Au Maroc, la
nouvelle constitution se met en œuvre peu à peu, sur
un fond d'incertitudes dues à la crise économique
mondiale. Un débat émerge sur la question de la
liberté de conscience, à laquelle l'opinion publique
ne semble pas encore prête. Le Diocèse de Tanger se
réjouit de l'arrivée de plusieurs Frères
Franciscains, de Filles de la Charité et de
Carmélites, et de la signature d'une convention
entre le diocèse et la Custodie franciscaine. La
collaboration entre les deux diocèses s'intensifie
dans l'accompagnement des étudiants et des migrants.
Et le Diocèse de Rabat vient de créer avec l'Eglise
Evangélique au Maroc l'institut œcuménique de
théologie Al Mowafaqa dont une quarantaine
d'étudiants catholiques et protestants suivent les
cours ; parmi eux, douze ont été appelés au
service de paroisses catholiques et protestantes en
manque de prêtre ou de pasteur. Le Sahara
Occidental, toujours dans l'attente d'une solution
politique durable, vient de recevoir un nouveau
Préfet apostolique, le P. Mario León Dorado, qui en
était l'administrateur depuis 2 ans. La venue de
nombreux touristes dans le sud de la région a
conduit à un nouvel essor de la paroisse de Dakhla.
Nous avons
longuement travaillé sur un projet de document qui
dise l'actualité de la présence et de l'action de
notre Eglise au Maghreb. Après le document
« les Eglises au Maghreb en l'an 2000 »,
il nous paraît important d'actualiser le sens de
notre présence de disciples de Jésus dans un
contexte régional et ecclésial en pleine évolution,
et d'aider les fidèles à s'insérer dans nos Eglises
ou à y persévérer. Une équipe de rédaction a été
désignée à cette fin. Le Cardinal Tauran
nous a reçus au Conseil Pontifical pour le dialogue
interreligieux, et nous a entretenus de l'action du
Conseil dans le cadre du nouveau Centre du dialogue
interreligieux de Vienne (KAICIID). Nous avons
échangé sur l'actualité du dialogue, dans un
contexte où les musulmans eux-mêmes se trouvent
davantage confrontés à leurs diversités. Nous
souffrons de ce que beaucoup d'Eglises manifestent
une certaine peur de l'islam. Il est vrai que le
dialogue n'est pas facile, mais nous réaffirmons
notre conviction qu'envers et contre tout, c'est
notre vocation chrétienne que de chercher les
chemins de la rencontre de l'autre et du dialogue. Une visite au
Conseil Pontifical pour les migrants et itinérants
nous a permis de rencontrer le Cardinal Veglió et
ses collaborateurs avec lesquels nous désirions
fortement évoquer la présence de nombreux étudiants
subsahariens dans nos pays et nos Eglises, car le
monde des étudiants à l'étranger relève de la
mission de ce Conseil. L'apport de chaque pays a
vivement intéressé nos hôtes : grâce aux
étudiants venus de presque tous les pays d'Afrique,
nous ré-ouvrons des communautés, nos Eglises
rajeunissent, ces jeunes sont, au cœur de
l'université,t acteurs d'un dialogue Nord-Sud et
interreligieux que l'Eglise ne peut vivre en ces
lieux que par eux, ouvrant à un plus grand respect
mutuel et à une évolution réciproque des mentalités.
A l'écoute des nombreuses et diverses initiatives de
formation humaine et chrétienne que nous proposons
aux jeunes et à leurs accompagnateurs, le Conseil
nous a généreusement proposé son appui. Les personnes
migrantes sont nombreuses dans nos pays et aussi
dans nos communautés chrétiennes, et dans le
contexte du drame de Lampedusa, nous avons voulu
rencontrer « Caritas Italiana » avec
laquelle nous entretenons depuis de nombreuses
années un étroit partenariat, notamment sur cette
question. M. Silvio Tessari, responsable pour
« Caritas Italiana » des relations avec
les Caritas du Maghreb et du Moyen-Orient, est venu
nous entretenir des enjeux d'une pastorale de la
migration : cette pastorale sociale et
spirituelle est de notre responsabilité. Il en a
souligné les rtois dimensions : Agir, Former,
Promouvoir. Pour dépasser la simple assistance qui
demeure indispensable en cas d'urgence (la pastorale
du Bon Samaritain), il convient de considérer le
phénomène migratoire dans sa globalité, ses causes,
ses effets, ses conséquences, et de discerner les
justes moyens pour soutenir les personnes
migrantes ; à ce titre nous constatons que nos
pays deviennent des pays d'immigration et non plus
seulement des pays d'émigration et de transit ;
en particulier, nous nous réjouissons de ce que le
Maroc ait décidé d'une politique migratoire visant
l'intégration des personnes migrantes, sous le signe
des droits humains. Il convient aussi de
sensibiliser l'opinion publique sur ces thèmes trop
souvent ignorés ou médiatisés seulement dans le cas
de terribles drames comme celui de Lampedusa. Il
nous est essentiel d'entretenir et d'accentuer le
partenariat avec les associations et organismes
locaux qui agissent sur le terrain auprès des
migrants. Grâce à ce travail de plaidoyer, nous
notons avec satisfaction que plusieurs de nos pays
accueillent dans leurs écoles les enfants migrants
et dans leurs hôpitaux les migrants malades, même
s'ils sont en situation irrégulière. Au lendemain de l'annonce d'un synode
extraordinaire sur la famille, Monseigneur Paglia,
Président du Conseil Pontifical pour la Famille, est
venu partager notre repas, très désireux d'entendre
nos préoccupations en ce domaine : nous avons
longuement échangé, en particulier à propos des
familles islamo-chrétiennes, du mariage coutumier
auquel le mariage religieux semble parfois faire
doublon, et des nullités de mariage dont la
procédure nous semble bien trop complexe. La
prochaine CERNA consacrera un long moment à
travailler ce dossier. La CERNA exprime sa solidarité priante
avec les peuples et les Eglises d'Afrique et du
Moyen-Orient qui sont plus particulièrement dans la
tourmente. La prochaine
réunion de la CERNA aura lieu à Rome du 14 au 19
juin. + Vincent LANDEL Archevêque de Rabat,
président de la CERNA avec les évêques du Maghreb Rome, le 9 octobre 2013 |
LA REGION NORD DE L'AFRIQUE (CERNA) |