Amis du Diocèse du Sahara (ADS)
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Décès de Petit Frère Xavier Habig
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(m.a.j. du 1er juin 2009)

Inhumation à l'Ermitage de Bénis Abbès
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Compte rendu complet sur le site
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de l'Eglise d'Algérie
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J'ai vu renaître l’espérance…

L’annonce de la mort du frère Xavier Habig a fait l’effet d’un coup de massue sur les membres du diocèse du Sahara et de son évêque alors qu’ils se retrouvaient samedi matin 25 avril pour une dernière eucharistie avant de prendre la route, après trois jours d’une assemblée diocésaine très fraternelle et porteuse d’une lucide espérance. Cette terrible nouvelle, en plus de la peine, portait une atteinte directe à cette espérance en privant le diocèse d’une de ses « personnes ressource », notamment pour l’apprentissage de l’arabe pour lequel il venait justement d’être fait des projets concrets.

Invité à cette assemblée, j’ai eu la chance de pouvoir me rendre directement à Béni-Abbès et d’y vivre des journées d’une très grande intensité. J’ai pu y voir renaître l’espérance.

J’ai vu renaître l’espérance dans le soulagement de tous les voisins et amis lorsqu’après deux jours d’incertitude et de démarches, il a été acquis que Xavier pourrait être inhumé dans la cour de l’ermitage. Ce soulagement réel de savoir que Xavier resterait au milieu d’eux rejoignait le désir profond et immédiatement exprimé de sa Maman et de toute sa famille.

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J’ai vu renaître l’espérance lorsque j’ai entendu Bruno, l’un des frères de Xavier arrivé dès le dimanche soir, raconter comment le père du conducteur du véhicule lui avait demandé pardon au cours d’une rencontre de réconciliation entre la famille et les frères.

J’ai vu renaître l’espérance dans les visites et les témoignages d’amitié et de reconnaissance qui n’ont cessé d’affluer durant ces jours à l’ermitage. Paradoxalement, j’ai vu renaître l’espérance dans tant de larmes plus ou moins dissimulées, tant de peine non feinte. Oui, quelque chose de solide de l’ordre de l’espérance a bien été semé durant ces plus de trente ans de présence aimante dans un même lieu auprès des mêmes familles.

J’ai vu renaître l’espérance dans les efforts déployés par les autorités civiles pour faciliter toutes les démarches et les tâches matérielles dès lors que la décision avait été prise d’autoriser l’inhumation de Xavier dans la cour de l’ermitage. Jusqu’à mettre la résidence du Wali à la disposition de la famille Habig.


J’ai vu renaître l’espérance dans la rapidité avec laquelle les quatre frères, la sœur, la belle-sœur et les quatre neveux et nièces de Xavier qui avaient pu faire le déplacement ont compris que la vérité sur la vie de Xavier importait infiniment plus que la vérité sur sa mort parce que Xavier était mort comme il a vécu, était mort de ce qu’il a vécu : un amour donné sans compter avec l’immédiateté d’un cœur d’enfant.

J’ai vu renaître l’espérance dans leur capacité de saisir que, dès lors que les circonstances de l’accident devenaient compréhensibles, le pardon demandé et donné était seul porteur de vie, notamment pour celui qui était au volant de la voiture et qui doit continuer à vivre à Béni-Abbès avec le poids de cette nuit sans lune où sa vie à lui aussi a un peu basculé en même temps que celle de Xavier. Dans leur capacité aussi à garder intact leur bonheur communicatif d’être ensemble et leur ouverture à la rencontre de tous les amis et voisins désireux de leur manifester leur sympathie et leur dire leur attachement à Xavier.


J’ai vu renaître l’espérance, jour après jour, alors que la liturgie nous ramenait sans cesse au cœur de la spiritualité de Xavier avec le discours de Jésus sur le pain de Vie après le récit de la multiplication des pains et des poissons, l’évangile du jour de sa mort choisi aussi pour la messe de funérailles dans la chapelle de l’ermitage.

J’ai vu encore renaître l’espérance lorsqu’au fil des échanges les uns avec les autres, il est apparu que, mystérieusement, il y avait eu dans la vie de Xavier ces dernières semaines comme une préparation inconsciente au grand moment de la Rencontre.

J’ai vu enfin renaître l’espérance dans les multiples fioretti qui ont émaillé ces journées comme l’obtention par Yves, le régional des petits frères, de son visa avec, comme pièce principale dans son dossier, le récit de ce pardon échangé entre les familles. Et aussi dans la paix qui a présidé aux funérailles pour partie dans le recueillement de la chapelle et pour partie dans la cour de l’ermitage en présence des amis musulmans.

A la lumière de cette espérance re-née se dessine non pas une vie bêtement amputée mais une vie accomplie, menée jusqu’au bout de sa course par un funambule de Dieu.

Jean-Paul Vesco










Communiqués de Mgr Claude Rault


Supplément au billet de mai 2009
A-Dieu, Xavier !

Voici la lettre que notre évêque a pu envoyer de Paris à l’occasion du dernier A-Dieu à Xavier :

A tous mes frères et sœurs de Beni Abbès, A sa famille. Aux amis,
A Xavier,


Bien chers tous et bien chers toutes,

Me voici encore plus triste ce soir de ne pas pouvoir être parmi vous pour partager ce temps fort de fraternité dans l'accompagnement de notre Frère Xavier vers notre Dieu à tous. Sa pensée m'a accompagné tout au long de ces jours de rencontre assez intense à Paris. J'ai pu partager avec mes frères évêques tout ce que Xavier était pour nous, et nous avons prié pour lui. Je crois que maintenant, c'est lui qui prie pour nous.
Ce que j'aimais en Xavier, et ce qui me fascinait le plus, c'est sa radicalité, une radicalité qui le faisait souffrir et qu'il portait comme une blessure : celle de ne pas être assez à l'image de Jésus. Une radicalité qu'il pouvait exiger pour les autres parce qu'il l'exigeait pour lui-même. Cette distance entre ce qu'il aurait aimé être et comment il se voyait aurait pu le faire désespérer de lui-même, mais elle était pour lui comme un tremplin qui le projetait toujours plus en avant.
Xavier était un homme de l'Eucharistie, de l'adoration, de la célébration mais aussi un homme eucharistique dont la vie était donnée d'avance. Ce lien de l'adoration, de la célébration et de la vie était très fort.
Il aimait avec passion ses frères et sœurs de l'Islam, spécialement les petits, les humbles, les enfants, les vieillards, ceux qui sont sans puissance. Ses visites dans les familles et sa façon d'accueillir étaient une façon de les rejoindre au plus profond d'eux mêmes.
Sa passion de rejoindre l'autre en vérité l'avait poussé à apprendre la langue arabe, dialectale et classique. Il en connaissait les secrets et il aimait aussi avec passion partager son savoir, mais avec beaucoup d'humilité et de patience.
Il aimait aussi le désert, s'extasiait devant la beauté des paysages, des dunes, des oueds en crue, mais il aimait surtout les hommes et les femmes du désert, comme un reflet de la beauté divine. Il n'était pas un romantique, mais un contemplatif, ravi de cette beauté de la création qui reflétait la beauté et la bonté de Dieu.

Xavier, tu vas nous manquer, et tu nous manques déjà. Mais tu vas reposer là où tu as fait le don de toi-même, à quelques pas de cette belle chapelle où tu priais et où tu accueillais, où tu aimais partager ton trésor : cet amour pour ce Jésus qui était ta passion.
Repose en Paix, Xavier. Que Dieu t'accueille parmi les Bienheureux, et qu'Il te comble à la mesure du désir que tu avais d'être auprès de Lui.
Tu m'écrivais toujours au bas de tes lettres « Prie pour moi ». Xavier, je te fais la même demande, maintenant que tu es délivré de tout tourment : « Prie pour moi. Prie pour nous ».
Repose en Paix et que Dieu t'accueille en son vaste Paradis, avec tous les Bienheureux qui nous précèdent.

Ton frère en Jésus.
Votre frère à tous et à toutes.

paques09_fichiers/crportraitfev08.jpg + Claude
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communiqué annonçant le décès
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Bien chers amis,
   Notre communauté diocésaine mais aussi la Fraternité des Petits Frères de l'Evangile viennent d'être durement éprouvées par la mort accidentelle du Petit Frère Xavier Habig.

     Revenant de Béchar, il marchait de nuit sur la portion de route qu'il lui restait à parcourir lorsqu'il a été happé par une voiture. Sa mort a été instantanée.
Xavier était âgé de 62 ans, et très enraciné dans la vie de Fraternité de Beni Abbès depuis de nombreuses années. Il y avait prononcé ses voeux d'engagement définitif.

Son amour de la population environnante, ses qualités d'accueil, son intense vie de prière, sa connaissance de la langue arabe, tout cela le faisait vivre de façon intense au service des autres.
Il laisse un grand vide dans sa Fraternité, mais aussi dans le quartier où il vivait.

Nous assurons sa famille, ses proches, les Frères Henri et Bernard (frères de sa Fraternité), Marek (un prêtre polonais qui vit dans cette Fraternité), mais aussi la Fraternité des Petites Soeurs de Beni Abbès, de notre fraternelle communion dans la douleur comme dans l'Espérance.

   Nous espérons que Xavier pourra reposer à Beni Abbès. Nous attendons les autorisations nécessaires pour cela.

En très fraternelle amitié et proximité dans cette épreuve,
+Mgr Claude Rault
Evêque de Laghouat-Ghardaïa
message adressé le 25 avril 2009
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ndlr: Xavier Habig, Petit Frère de l'Evangile a été inhumé à l'ermitage de Béni-Abbès
le jeudi 30 avril
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Quelques pages sur p.f. Xavier Habig,
condoléances, & mots de sympathie...






MESSAGES DE SON DIOCÈSE D'ORIGINE





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