Amis du Diocèse du Sahara (ADS)
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MOULA
MOULA 44
Bien chers tous et toutes. 15/10/21 Le grand arbre qui borde le Boulevard tout proche commençait à prendre des couleurs faisant déjà pressentir l’automne. Moula Moula s’y dissimulait, attendant que le lui confie un message. Sans doute est-il las de Paris ? Comme moi il aspire à reprendre la direction du désert, mais… ce ne sera pas pour cette année. Voici que je me retrouve à Ganagobie, un monastère très ancien et magnifique situé au sommet d’une colline des Alpes de Haute Provence. Moine parmi les moines, j’anime leur retraite annuelle. A Paris, nous avons déjà eu les premières bourrasques d’automne après quelques belles journées. Mais comme bourrasque de taille, nous venons de recevoir le fameux rapport « Sauvé » sur la pédocriminalité dans l’Église de France, qui s’en trouve sérieusement secouée. En fait ce n’est pas une surprise, la Commission du même nom était déjà au travail depuis au moins trois ans. J’avais eu la chance de rencontrer M. Jean Marc Sauvé au hasard d’une visite chez un ami prêtre cet été, et nous avions pu parler un bon moment avec lui. Il lui avait été demandé un travail gigantesque qu’il a mené à bien grâce à son équipe (la Ciase), et ils ont pu travailler en toute indépendance, donnant la priorité aux victimes, comme il l’a rapporté dans la presse. Et en cela, il avoué : « Nous avons été confrontés au problème du mal ». Ce n’est pas peu dire. Le résultat de cette enquête est douloureux, déchirant, comme peut l’être un scalpel ouvrant à vif une mauvaise plaie qu’il faut ouvrir et guérir. L’ampleur du mal est impressionnant : depuis 1970, 216.000 personnes environ ont été abusées dans leur enfance par au moins 3.000 prêtres, et si l’on ajoute celles qui l’ont été par les laïcs, nous atteignons le chiffre de 330.000 victimes. L’enquête en dit long aussi sur les crimes sexuels propres à la société civile... Que recommande cette commission ? Que l’Église prenne acte du silence coupable qui a accompagné tous ces actes de pédocriminalité. Il lui appartient d’assumer ces décennies de son histoire récente. Comment ? En prenant en compte que ce sont d’abord des enfants qui ont été blessés, traumatisés, offensés. Devenus adultes, un bon nombre se sont exprimés et le mal est profond, même si les agressions remontent souvent à quelques décennies. La conscience d’avoir été trahi, abusé parce qu’enfant ne s’efface pas par le seul fait de l’avoir dit, mème si c’est un commencement. Leur rendre justice ne saurait s’évaluer seulement en termes financiers, même s’il est nécessaire de passer par là. La dénonciation des dérives et des agressions ne fait pas tourner la page, il y a un suivi à leur accorder. Pour ce qui est des agresseurs, est-il souhaitable, une fois la justice rendue et accomplie, de les laisser dans la nature ? Un évêque canadien avait dit à propos d’un prêtre sorti de prison qu’il ne se contentait pas de le délester de sa charge sacerdotale, mais qu’il préférait le garder non loin de lui pour éviter une récidive. Pour les prédateurs potentiels, la vigilance des comportements s’impose dès la formation dans les séminaires, et bien après. Mais c’est à une profonde remise en cause de son fonctionnement que notre Eglise est appelée. La trop grande concentration des pouvoirs entre les mains des évêques et des prêtres conduit à des dérives, des abus et pas seulement dans le domaine de la sexualité. La première dérive est de se croire intouchable, de rester dans dans une sorte de pouvoir presque divin (cléricalisme !!!), comme si les membres de l’Église n’étaient pas soumis aux mêmes lois que les autres citoyens ! Jésus avait bien mis ses disciples en garde à propos de l’exercice de l’autorité : « Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous. : au contraire celui qui voudra être grand parmi vous sera votre serviteur... ».Mc 10, 42-43. Des revendications plus que légitimes se font jour et elles demandent à être entendues : associer les laïcs, et notamment les femmes au gouvernement de l’Église, chercher un mode plus dans la ligne de celui que Jésus a toujours désiré pour elle, dans la ligne du service. Nous voyons les énergies que le Pape François déploie pour cela, malgré des résistances internes. Une grande chance est à saisir avec la convocation d’un Synode sur la « synodalité », excusez moi pour ce mot un peu étrange que je n’ai pas inventé ! Ce terme plus spécifique à l’Église veut dire « faire la route ensemble ». Il propose un parcours de deux ans pour s’écouter, et aussi donner à notre Eglise un fonctionnement plus à l’image de celui que Jésus peut rêver pour elle. Au travail ! Moula Moula s’envole vers vous. Je vous embrasse. Claude. |
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octobre
2021 A la recherche du dépôt
caravanier d’Ijafen (12ème s.) dans la
Majabat-al-Koubra, Thierry Tillet, explorateur,
archéologue 15
novembre
2021 Le Sahara au temps des
amours poétiques, rencontre avec deux poètes
mauritaniens 13
décembre
2021 Les déserts de Camus,
Agnès Spiquel, anciennement présidente des Etudes
camusiennes 10
janvier
2022 Les oasis, des
écosystèmes remarquables au défi de l’avenir. Quel
rôle pour la société civile ? Le Cari, ONG 7
février 2022 Des pays au crépuscule.
Le moment de l’occupation coloniale au Sahara-Sahel
(Niger), Camille Lefebvre, directrice de recherche
CNRS 7
mars 2022 Les relevés d’art
rupestre saharien. Entre idéologies et techniques,
Frédérique Duquesnoy, archéologue 11
avril
2022 L’agroécologie en
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mai
2022 Une nouvelle approche
cartographique, l’exemple du massif saharien de l’AÎR,
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