La présence de l’Église de Tamanrasset a été assurée jusqu’à présent par les disciples de Charles de Foucauld, Petits Frères de Jésus (1952), Petite Sœurs de Jésus (1953 – 2006), laïques consacrées, et nous les Petites Sœurs du Sacré- Cœur (1952). A leur manière, tous ont voulu prolonger la mission initiée par Charles de Foucauld à Tamanrasset, lui qui peut être considéré comme le « fondateur » de cette ville qui compte aujourd’hui plus de 150 000 habitants. Ces disciples ont dû évoluer et adapter leur forme d’insertion, tout au long des années, pour répondre aux défis et aux grands bouleversements qu’a vécus cette ville depuis ses origines.

Actuellement, la communauté chrétienne, en dehors des migrants subsahariens est réduite à sa plus simple expression par le nombre ; malgré cela la communauté reste très dynamique et engagée, et compte 5 membres : trois Frères de Jésus, une Petite Sœur du Sacré Cœur et un prêtre Jésus-Caritas.

Tamanrasset est devenue une capitale administrative et militaire. C’est une ville cosmopolite avec une population qui s’est beaucoup diversifiée. Toute l’Algérie et toute l’Afrique se retrouvent ici. Les années noires du terrorisme (1992 à 2000) ont poussé beaucoup de gens du Nord à chercher plus de tranquillité par ici. Les gens du terroir sont Harratins, Touaregs et côtoient des Algériens venant de toutes les régions du pays : Arabes, Kabyles, Mozabites... Tamanrasset est devenue une des routes de passage de migrants subsahariens d’origines très diverses, qui espèrent aller vers l’Europe. Ils représentent un des défis de notre monde d'aujourd'hui.
La mission de la communauté chrétienne de Tam est une présence contemplative et solidaire. C’est-à-dire:

Une présence gratuite aux différentes populations : sans faire de distinction.
Une présence solidaire réelle mais obligatoirement très discrète vis-à-vis de la population plus pauvre :
Les migrants subsahariens, dont une bonne partie se disent être chrétiens au milieu de musulmans, ont besoin de réconfort au niveau humain et spirituel. Ils sont les pauvres les plus visibles de cette ville.
Les femmes et les enfants, spécialement les handicapés, très nombreux. Ce sont les pauvres invisibles de la ville.
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Projet de reconstruction

En 1952, notre maison a été construite en terre, elle est située à proximité de l’ermitage de Charles de Foucauld. C’est une grande concession qui au fil des années est devenue le lieu de prière de toute la communauté chrétienne, puis la PAROISSE accueillant les migrants et de nombreux pèlerins ; depuis 2011, à cause de l’insécurité du Sahel et spécialement du Mali, l’obtention des visas est difficile, les pèlerinages se sont taris, mais au gré des années, le tourisme reprend doucement vie.

Aujourd’hui, nous sentons la nécessité de séparer l’espace « paroisse du diocèse », doté d’une grande chapelle, et l’espace de la communauté féminine ; notre terrain est grand et s’y prête, un petit mur de séparation – ou une haie vive – avec porte d’accès sera construit, ce qui laissera plus d’intimité à la communauté féminine, et plus de liberté dans l’espace paroisse.

Actuellement les bâtiments sont devenus très vétustes: difficulté d’entretien, manque d’un minimum de confort (petitesse des chambres, manque d’aération et de lumière, toilettes à l’extérieur...) la question sécuritaire empêche de dormir dehors pendant les mois de forte chaleur.
Depuis deux ans, seule une petite sœur est présente à Tamanrasset. Pour nous, c’est une priorité de reconstituer cette fraternité, alors qu’il n’est plus possible d’envoyer des femmes dans l’état actuel des bâtiments, entre autres à cause de leur manque de sécurité.

Le projet de rénovation comporte la division du terrain actuel en deux parties, séparées par une clôture végétale qui délimiterait l’espace paroissial et celui de la fraternité. (voir en annexe – la future reconstruction)

* Première partie : Espace paroissial
Avec la clôture de séparation du terrain, nous céderions à la paroisse les pièces qui étaient jusqu’à présent nos lieux de vie commune : salle d’accueil, cuisine et pièce adjacente. Cela permettra à la paroisse d’avoir des pièces indépendantes ; bureau, espace d’accueil, réserves diverses, en plus de la grande salle de prière ou de réunion. Donc plus d’autonomie et de liberté, pour le prêtre et les frères. Nous garderons en commun l’oratoire de la communauté, dans un bâtiment indépendant, où est célébrée l’Eucharistie chaque jour pour de petites assemblées.

* Deuxième partie : Espace de la fraternité.
Dans une rue différente de celle de l'entrée de la paroisse sera ouvert un portail avec création d’un garage.
Nous avons choisi de démolir les anciens bâtiments en terre, peu pratiques, difficilement rénovables dans l’état et trop petits. Ainsi les 4 chambres actuelles des sœurs, un atelier et une chambre d’accueil seront détruits.
En lieu et place, nous construirons un ensemble composé de :
- 4 studios de 25m2 complètement autonomes avec cuisine, sanitaire / douche et petit espace privatif devant. Ces studios seront sur deux niveaux
- une grande salle communautaire pour l’accueil avec salon, cuisine, salle à manger et un espace pour la buanderie.
- un escalier, donnant accès à l’étage et aux terrasses.
Il ne s’agit plus de construire de simples chambres de sœurs, mais de construire des studios indépendants, pour des femmes qui peuvent venir d’ horizons bien différents, qui ont le désir de s’engager pour un temps dans une vie fraternelle très souple, avec une large autonomie mais avec un projet de mission commun, mission partagée avec les frères et le prêtre de Tam.
La réalité c’est que nous, comme c’est le cas de bien d’autres congrégations, surtout dans les lieux de frontières, nous ne pouvons plus maintenir seules ces communautés, par manque de renouvellement de personnes. Nous ne pouvons plus penser à des communautés de sœurs de la même congrégation ou de la même spiritualité, Il s’agit maintenant de faire fraternité dans la diversité des charismes des congrégations et de femmes laïques, qui veulent s’engager pour un temps plus ou moins long pour ce projet.
L’appel a été lancé et des personnes sont déjà intéressées pour rejoindre Tamanrasset. Nous sommes donc dans l’attente de ces nouveaux bâtiments.

Dans ce contexte il nous semble urgent de maintenir la présence chrétienne féminine, dans ces lieux de défis pour notre Eglise comme pour notre monde.