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page 2-  lettre du Diocèse janvier 2006
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LDCtitre


OFFICIEL

janvier 2006


Lettre du diocèse Laghouat-Ghardaïa

page 1

*Voeux de l'évêque,
*Noël à El Abiodh,  
*Béatification de C de Foucauld
-paroles du pape,
- retour de Rome d' A.  Chatelard , 
-Témoignage de Rania,

- Homélie de Mgr Rault
dunecr

Noël à El Abiodh
Sidi Cheikh

 
miguel
MIGUEL

vicaire général
OFFICIEL
janvier 2006

Lettre du diocèse
Laghouat-Ghardaïa

Cette année, il y avait, dans la crèche, auprès des  " bergers " habituels, cinq présences nouvelles, venues joindre leur vie à cette fête de l’Incarnation !

Homélie
Par deux fois en ce temps de Noël, il nous est donné de méditer le grand texte de Saint Jean, le Prologue.Il y a dans ce texte un souffle profond qui invite à un accueil silencieux ; un accueil qui ne peut être qu’émerveillé , comme devant une naissance. C’est quelque chose du domaine de l’humain qui est toujours à renouveler.
Cette année, nous vivons tous, en diocèse, une naissance nouvelle : la naissance d’une communauté à Aïn Sefra que nous accueillons sans bruit, mais avec " oh combien " d’émerveillement !
La naissance de Jésus, Dieu fait humain, s’est produite lors d’un recensement ( avec toutes les ambiguités que cela comporte depuis la nuit des temps ).  Nous ne sommes pas étrangers à ces ambiguités ; on connaît suffisamment les tracasseries policières, administratives…    Marie et Joseph ont dû se déplacer en Judée de fait de leur ancrage tribal et religieux, social et biblique dans la tribu de David, d’où allait naître la " souche de Jéssé "
Pour vous, Franciscaines Missionnaires de Marie, toutes ces démarches vous sont nécessaires aussi pour votre ancrage dans un peuple qui a expérimenté le terrorisme, qui connaît la mal-vie. C’est notre ancrage à tous ; celui la même que nous n’avons pas choisi.
Et oui, le futur est du côté des commencements ! Prenons ces tracasseries, cette impuissance par moment, ces manières de faire…comme un gage pour une marche vers la plénitude, et pas seulement comme un passage obligé pour accomplir " notre " vocation d’expansion de " notre " communauté.  Mais plutôt, comme une marche ensemble avec un peuple, avec une histoire, dans ce diocèse un peu particulier qui est le nôtre.
Et oui, le futur est du côté des commencements ! Et " au commencement était le Verbe ", Créateur d’une humanité, d’un peuple choisi, protecteur d’un petit reste, initiateur d’une Eglise qui, aujourd’hui nous rassemble dans ce coin perdu au Sahara, à El Abiodh Sidi Cheikh .

MIGUEL
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DOSSIER   Béatification de Charles de Foucauld

Extraits des Paroles du Pape Benoît XVI au terme de la messe de béatification
Chers frères et sœurs dans le Christ,

    Rendons grâce pour le témoignage donné par Charles de Foucauld. Par sa vie contemplative et cachée à Nazareth, il a rencontré la vérité de l’humanité de Jésus, nous invitant à contempler le mystère de l’Incarnation ; en ce lieu, il a appris beaucoup sur le Seigneur, qu’il voulait suivre avec humilité et pauvreté. Il a découvert que Jésus, venu nous rejoindre dans notre humanité, nous invite à une vie universelle, qu’il a vécue plus tard au Sahara, à l’amour dont le Christ nous a donné l’exemple. Comme prêtre il a mis l’Eucharistie et l’Evangile au centre de son existence, les deux tables de la Parole et du Pain, source de la vie chrétienne et de la mission. (…)

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Retour de Rome

 
AChat
Tamanrasset  1/12/05
Antoine Chatelard

OFFICIEL
janvier 2006

Lettre du diocèse
Laghouat-Ghardaïa
    Faut-il se réjouir des festivités romaines en l’honneur de Charles de Foucauld ? C’est la question que beaucoup ont pu se poser à juste titre.  OUI, réjouissons-nous, car ces jours de fêtes et de rencontres ont dépassé tout ce qu'on pouvait attendre. Je parle pour moi et le petit groupe venu de Tamanrasset et de l'Algérie, mais c'est vrai aussi de toutes les petites soeurs, qui ont été récompensées de leur immense travail de préparation et d’organisation. C’est aussi l’impression de tous ceux qui ont participé aux célébrations du samedi et du lundi, à l'abbatiale des trappistes de Tre Fontane et dans leur village fraternité et ne se sont pas contentés du dimanche à St Pierre.

En quittant Tamanrasset, je me demandais ce que j'allais faire à Rome et surtout ce qu'on allait faire de ceux qui partaient avec moi. Au retour j'avais compris, car les interviews des journaux,  des radios et TV m’avaient bien occupé pendant ces jours, mais cela ne représentait rien en comparaison de l'impact médiatique de ces hommes, qui avaient conscience de représenter la ville de Tamanrasset, même s’ils n’avaient aucun mandat officiel. Quelle que soit la motivation première de leur désir de  participer à cette manifestation, ils ont été dépassés par l'événement, et ils ne sont pas prêts d'oublier ce qu'ils ont vécu à St Pierre avec le Pape et plus encore  à Tre Fontane, dans une ambiance de fraternité et d’universalité que, bien évidemment, Charles de Foucauld n’aurait jamais pu imaginer.

A St Pierre, après les longues attentes fatigantes à l’extérieur puis à l’intérieur, qui, heureusement, ont rendu possibles des rencontres imprévues, le cérémonial officiel avait sa dimension habituelle, dans le cadre somptueux de la basilique qui n'a pas pu contenir la foule. (On dit qu'il y avait autant de monde à l'extérieur). Pour nous, le moment important a été la présence du Pape, à la fin de la messe La présence des hommes de Tamanrasset en costumes traditionnels a donné un sens imprévisible à cette célébration. Ils avaient été placés derrière l’autel et ne pouvaient passer inaperçus, non seulement pour les photographes mais pour le pape lui-même qui s'est arrêté  pour serrer la main de chacun. Cette rencontre non programmée a donné une dimension qui aurait manqué  à une cérémonie très catholique, pendant laquelle on n'avait entendu aucune allusion aux musulmans.

Ce geste spontané de Benoît XVI, diffusé par toutes les TV, a été vu partout, y compris à Tamanrasset, où la nouvelle s'est répandue le jour même, et il aura certainement plus d'importance que de nombreux discours pontificaux, pour ceux qui peuvent lire les signes des temps. Plus d'importance que notre présence et celle d'un représentant officiel de l’Algérie, qui passaient inaperçues. Un diplomate algérien de l’ambassade a expliqué le sens de cette représentation, en citant au journaliste de La Croix, une phrase d’ un discours du président de la République disant que la religion est lumière et que c’est l’ignorance des hommes qui la transforme en ténèbres. Pour confirmer cela, voici que le nouvel ambassadeur d’Algérie auprès du Vatican présente ses lettres de créance le 1er décembre, alors qu’on fête pour la première fois le nouveau bienheureux que le Pape, dans son discours,  présente comme une" grande figure de paix et de réconciliation  entre les communautés".J'ai parlé surtout des hommes,

il faut dire qu'il y avait aussi une femme qui a impressionné le millier de personnes présentes, dès le premier soir à Tre Fontane, par son témoignage de musulmane sur Charles de  Foucauld. Rania, qui depuis trois ans accueille les visiteurs dans le bordj où le nouveau bienheureux a terminé sa vie, avait accepté de donner son témoignage en français alors qu'elle l'avait d'abord rédigé en arabe. Le trac et l'émotion ne l'ont pas empêché de partager  une expérience très personnelle et très profonde. Ce fut la première  manifestation du dialogue interreligieux, dans un contexte très international. Elle n’a pas été vue à la télévision mais, dans les jours suivants, tous s’empressaient autour d’elle pour la féliciter et la remercier en souhaitant de pouvoir relire son texte en français ou en arabe.

J’ai parlé de contexte international. Avec des petites sœurs venant de tous les coins du monde, c’était normal, mais pour des Algériens c’était une découverte de rencontrer en aussi grand nombre des gens de partout, des arabes, des asiatiques, des africains…mais aussi tous ces amis de Charles de Foucauld, des membres de sa famille charnelle, proche ou lointaine (ils étaient 150). On pouvait croiser des hommes et des femmes, en costumes religieux ou en civil, arborant l’insigne du cœur et de la croix, révélant l’existence de groupes ou de congrégations inconnus en Sibérie et ailleurs, bien au-delà des 18 membres de l’Association officielle. Ce temps de convivialité et de rencontres a marqué tous ceux qui ont pu en bénéficier mais c’est plus évident encore pour notre petit groupe d’algériens qui étions les hôtes des trappistes et des petites sœurs. La veille de notre départ, après un couscous saharien et un thé touareg, une soirée mémorable réunissait les sœurs de Tre Fontane et les derniers hôtes encore présents. Soeur  Joséphine, une palestinienne représentant les clarisses de Nazareth, nous a tous étonnés et séduits par son humour et son témoignage très fraternel.

Il a fallu une multitude de circonstances favorables et d’événements de dernière minute pour que tout se passe très bien, depuis les premiers projets jusqu’aux imprévus des derniers jours. Certains y voient l’intervention discrète de celui qui était au centre de ces journées. Merci à toutes celles qui ont œuvré  pendant des mois à la réalisation de ce  rassemblement qui a  dépassé nos prévisions et nos espérances.
Un message de fraternité universelle a été proclamé ainsi, autant que par les textes officiels.
 
Tamanrasset  1/12/05
Antoine Chatelard

(les passages soulignés sont de la rédaction)    

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Témoignage de Rania

 
ctamguide
Rania Boussiad

OFFICIEL
janvier 2006

Lettre du diocèse
Laghouat-Ghardaïa

Dans plusieurs occasions, j’avais entendu parler de Charles de FOUCAULD, sans que son nom m’impressionne ou que ma curiosité me pousse à demander qui c’est cet homme-là ? J’avais même recopié un texte en arabe d’une autre personne disant qu’il était un espion que les touaregs avaient condamné et tué. Jusqu’au jour où il m’a été proposé de travailler dans un lieu qu’on appelle " le Bordj de Charles de F. "

    Pour que ma présence soit efficace, j’ai dû chercher pas mal d’informations concernant le lieu, les raisons et les circonstances de sa construction, ainsi que sur celui qui l’a construit. J’ai lu quelques livres, mais je ne comprenais pas grand chose. Dans le même temps, j’ai entendu raconter son histoire plusieurs fois, devant moi. Je remarquais surtout la flamme dan  s les yeux de celui ou de celle qui parlait comme s’il voyait de l’intérieur ce que les autres ne voyaient pas et souhaitait le partager avec plaisir, sans ennui ni fatigue de raconter toujours la même chose.
    Alors, j’ai commencé à avoir envie de connaître qui était ce Charles, non seulement pour progresser dans mon travail, mais aussi pour découvrir le secret de cet homme avec qui je passe le plus clair de mon temps, d’une façon ou d’une autre. Il n’a pas fallu longtemps pour que je reçoive la réponse. J’étais attirée par sa simplicité, sa manière d’aimer et de savoir vivre.

J’entendis souvent les visiteurs exprimer des impressions et des commentaires, j’assistais à des discussions et recevais leurs questions. Ils venaient de pays différents, des gens de toutes cultures, de tous niveaux, des jeunes et des vieux, de toutes les origines et de toutes les couleurs… J’étais étonnée de tout ce qui était entrain de se dire autour de moi. Tous cherchaient à comprendre comment cet homme a réussi à vivre et à s’intégrer dans ce coin isolé du Sahara. J’entendais des gens s’exprimer avec des avis opposés, mais tous avec respect et admiration pour ce Charles.
Certains visiteurs m’ont demandé les raisons de ma présence dans ce lieu. Est ce que c’était pour des études, pour Charles, ou pour le travail ? Qu’est ce que je pense de lui ? Qu’est ce qu’il représente pour moi ? J’ai répondu aux questions, mais sûrement avec beaucoup de réserves. Cela m’obligeait à préciser mes pensées et à voir ce qui s’était passé au plus profond de moi-même. Quel mystère que tous ces événements et toutes ces rencontres ! Je me demande encore si en cherchant à comprendre les questions des visiteurs, je ne cherchais pas surtout à me comprendre moi-même.
J’ai reconnu que je dois à cet homme une fière chandelle, parce que c’est grâce à lui que j’ai eu un boulot, qui n’est pas un simple boulot, mais un travail qui permet d’être en contact avec des gens si différents par les cultures et les religions. C’était un vrai bonheur de découvrir tout ce qu’il y a de richesse unique dans chaque personne. Mais tout cela ne m’a pas été facile, car j’avais très peur de perdre mon identité et mes propres racines. Je croyais que j’étais à un carrefour de séparation. Mais il semble que je suis trompée car ce carrefour était plutôt un point de rencontre et de rassemblement.

Je me suis souvenu un peu de ce que j’avais lu au sujet de Ch. et c’est là où j’ai senti, comme s’il me parlait et faisait savoir qu’il s’était trouvé lui-même très souvent dans des situations de carrefour à différents moments de sa vie et j’ai vu ce qu’il avais fait pour s’en sortir.
Cela fait à peu près deux ( 02) ans que j’apprends et découvre à travers ce que ce Charles a vécu, ce que j’ai de riche et d’unique en moi, sans avoir perdu mon identité, ni mes racines, ni rien d’autre. Au contraire, je suis arrivée à comprendre beaucoup de choses qui m’aident aujourd’hui à suivre mon chemin avec confiance et sans avoir peur.

Il répétait souvent que le changement et le renouvellement doivent commencer en nous. Il faut d’abord nous transformer au plus profond de  nous-mêmes pour pouvoir changer quelque chose dans la réalité  du monde. Il faut que nos rêves deviennent réalité et ne restent pas des idées dans notre tête. Ceux qui ont fait le bien ne disparaissent pas, ils vivent pour l’éternité.

Rania Boussiad,    
née à Tamanghasset en 1978, assure depuis trois ans une permanence dans le Bordj de Charles de Foucauld.                                                    
dunecr
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Messe d’action de grâces après la béatification de Charles de Foucauld.    OFFICIEL
Rome. Tre Fontane. 14 novembre 05
Texte de l’homélie de Mgr  Claude  RAULT

(cliquez sur le texte pour obtenir la page spéciale de l'Homélie )
FIN DU DOSSIER  Officiel de la lettre du Diocèse
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