De la Rédaction du site ADS
Diocèse de Viviers avant programme Centenaire de la mort de Charles de Foucauld 1916 - 2016 ![]() Présidée par Mgr Jean Louis BALSA, évêque de Viviers Messe télévisée depuis la Grande Chapelle maison diocésaine de VIVIERS (Ardèche) dimanche 22 novembre 2015 10h30 sur France 2 ![]() ![]() "Ayant pris comme devise JESUS CARITAS (Jésus Amour) et comme emblème un Cœur surmonté de la Croix, son désir d’imiter Jésus dans sa Charité universelle lui fait accepter la perspective du sacerdoce. Il s’y prépare à la Trappe de Notre-Dame-des-Neiges et, le 9 juin 1901dans la Grande Chapelle, il est ordonné prêtre du diocèse de Viviers : c’est pourquoi il sera béatifié avec la qualification de « prêtre diocésain »." **************************************************************************************************************************************** De la Rédaction du site:
le 1er décembre 2015
Fête du Bhx, 10ème
anniversaire de sa béatification
25 Pages sur
Bhx Charles de Foucauld ![]() attente d'un nouveau miracle pour sa canonisation *****
Edition du 19 novembre 2015 De la Rédaction du
site:
Pour Information, la
famille spirituelle Charles de Foucauld
en France
a créé un site internet http://centenaire.charlesdefoucauld.org, dédié aux évènements du centenaire. ![]() ![]() *** |
||||||||||||||||||||||
|
||||||||||||||||||||||
******
|
||||||||||||||||||||||
01 Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du
Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le
désert 02 où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. 03 Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » 04 Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. » 05 Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. 06 Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. 07 Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » 08 Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » 09 Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; 10 car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; 11 et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » 12 Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » 13 Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld
: Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc 1er DIMANCHE DE CARÊME – ANNEE C Meditation Num. 270 Lc 4,1-13 Jeûne et tentation de Notre-Seigneur au
désert. Que vous êtes bon, mon Dieu, d'avoir
souffert pour nous tant de souffrances
et tant d'abaissements...
Pendant la Sainte Quarantaine, Vous avez souffert pour
nous de la faim, de la soif, du froid, de la fatigue,
de la faiblesse, Vous avez souffert dans Votre âme à
la pensée de la Sainte Vierge privée de Votre
présence, souffrant de ne pas Vous voir et de penser
que Vous souffrez, Vous avez souffert de toutes les
douleurs, de toutes les fautes, de tous les maux des
hommes présents et futurs, car tous Vous les aimez...
Vous Vous êtes abaissé
jusqu'à
permettre au démon de Vous tenter, peut-être de Vous
toucher!.. Tout cela pour nous, ô mon Dieu, pour Dieu
d'abord, sans doute : pour glorifier Dieu par Votre
obéissance ; mais ensuite pour nous, car c'est par
amour pour nous que Dieu Vous le demande, c'est pour
notre bien qu'il Vous le demande. C'est une mer
immense, ô mon Dieu, que Votre Quarantaine. .. Ses enseignements sont infinis. Car c'est
tout un type de vie que Vous nous y présentez. C'est
un des trois types de vie parfaits, divins, également
saints, que Vous pratiquez, que Vous nous proposez par
Votre exemple : la vie de Nazareth, la vie du désert,
la vie publique... Vous nous y apprenez ce que doit
être la vie du désert : Une vie de solitude, de
contemplation, de pénitence, de pauvreté... Vous
nous apprenez, en menant un certain temps cette vie
que c'est un genre de vie saint, parfait, divin, que
les âmes que Vous y appelez mènent pendant toute leur
vie... Et en ne la menant que pendant un certain
temps, Vous nous montrez que, si certaines âmes, par
suite d'une vocation spéciale, doivent la mener
toujours, les autres, doivent, comme Vous, la mener
dans une certaine mesure et pendant un certain temps,
en faisant à certains moments importants de la vie,
avant des actes graves, des retraites où
pendant un certain temps elles se recueillent dans la
contemplation, la solitude, la pénitence... Vous nous apprenez ensuite qu'on va au désert
pour être tenté, qu'il ne faut donc, ni
s'étonner, ni s'effrayer, ni se décourager, si,
lorsqu'on quitte tout pour Vous suivre, si, lorsqu'on
se retire dans la solitude, on est plus tenté
qu'auparavant: c'est la règle, et il n'est pas
étonnant que le démon s'attaque d'autant plus à une
âme qu'il la voit plus décidée à servir Dieu... D'autre part, et ces tentations et la vue de
nos propres imperfections nous apparaissent beaucoup
plus clairement dans la clarté de la solitude, de la
méditation, de la contemplation, qu'elles ne faisaient
quand nos yeux étaient obscurcis par mille pensées
terrestres. Vous nous donnez des moyens, des méthodes
pour vaincre les tentations: la foi en la
parole divine, la
pauvreté d'esprit qui regarde comme de la boue
la terre entière et tous ses biens, l'humilité
qui ne veut pas tenter Dieu et qui reste à la dernière
place, qui ne
veut pas faire de grandes choses même quand cela lui
serait facile et que cela produirait la conversion
du genre humain tout entier, si Dieu ne le lui
ordonne pas en lui manifestant clairement Sa volonté
à ce sujet... Cette dernière leçon est particulièrement
importante ; sans doute il faut faire, comme Jésus le
fera plus tard, des œuvres extérieures, mais seulement
quand on y est appelé par Dieu, quand «l'heure est
venue»... Tant
qu'on n'a pas reçu clairement mission de Dieu, la
manière de le glorifier n'est pas de tenter de faire
par soi-même les œuvres qui nous semblent utiles à
Sa gloire, mais de rester, comme Jésus, à Nazareth,
comme Jésus, au désert, à la dernière place, jusqu'à
ce que la main de Dieu même nous en tire, si cela
Lui plaît, et qu'il nous donne nettement mission
pour faire telle ou telle œuvre... Ayons toujours présent aux yeux cet exemple,
cet enseignement de Jésus, cet exemple de Son
obscurité de Nazareth, et du désert, double période
couronnée et résumée par ce mot: «Il n'est pas permis
de tenter Dieu »... Or, c'est le tenter que
d'entreprendre une œuvre dont l'accomplissement
demande des grâces surnaturelles, sans avoir reçu
mission de Celui qui seul distribue ces grâces...
Imitons Saint Jean, attendant 30 ans au désert la
mission d'en haut ; imitons Saint Paul attendant
d'abord en Arabie, puis à Tarse, pendant des années,
l'heure de recevoir des hommes, représentants de Dieu
ici-bas, cette mission de convertir les gentils, qui
lui avait été si nettement annoncée par Dieu ; ils ont
été parfaits tous deux, parce que, comme l'Esprit
Saint le dit de Saint Paul, ils ont été de « fidèles
imitateurs de Jésus»... Imitons donc surtout Jésus,
qui attendit, Lui, Dieu, pendant plus de 30 ans, la
mission de prêcher l'Evangile... Qui que nous soyons,
quelques désirs que nous ayons, à quoi que nous nous
croyons appelés, restons où nous sommes, nous
bornant à faire connaître pleinement l'état de notre
âme à un sage directeur, et vivons ainsi, faisant
chaque jour le plus parfaitement possible ce que
nous avons à faire, ne nous inquiétant, ne nous
occupant nullement de l'avenir, ni de faire autre
chose que le devoir de notre état dans le moment
présent; et pour tout le reste abandonnons-nous à
Dieu ; s'il veut rien d'autre de nous, Il nous
laissera toujours ainsi et nous resterons toute
notre vie dans cet état par Sa volonté; s'il veut
quelque chose d'autre de nous, Il nous le fera
connaître, Il nous appellera authentiquement, Il
nous donnera clairement mission quand le moment sera
venu...
«Ne tentons pas Dieu»... « Comment
prêcheront-ils, s'ils ne sont envoyés ? »...
Gardons-nous bien d'agir sans mission... Suivons toujours
cette ligne de conduite dont Jésus nous donne ici le
précepte et pendant plus de 30 ans, l'exemple[1]. [1] M/270, sur Lc
3,23-4,13, en C. de Foucauld,
La Bonté de
Dieu. Méditations sur les saints Evangiles (1),
Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 227-230. |
||||||||||||||||||||||
01 « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de
l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de
votre Père qui est aux cieux. 02 Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 03 Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, 04 afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. 05 Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 06 Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. 16 Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 17 Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; 18 ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld
: Considerations sur les Fêtes
de l’Annee MERCREDI DES CENDRES Mt 6,1-6.16-18 Charles de Foucauld
a écrit cette réflexion le jour du Mercredi des
Cendres. Mon Seigneur Jésus,
voici la dernière nuit que vous allez passer à
Nazareth avant votre baptême, la dernière nuit de
votre vie cachée, la dernière nuit de cette première
partie de votre vie, de votre tranquille et douce
obscurité de Nazareth... Encore une nuit à passer en
prière avec la très sainte Vierge comme vous en avez
tant passées, et puis ce sera fini pour jamais... Vous
passerez encore des nuits en prière, des nuits en
prière avec votre mère, mais plus jamais dans cette
obscurité, dans cette retraite, dans cette solitude
non seulement du lieu mais de l'âme, inconnu à tous
excepté à elle, oublié de tous excepté d'elle... La
volonté de Dieu se fasse... quelle qu'elle soit, elle
est bénie... C'est le bien qui sortira de ces
douleurs, la gloire de Dieu ; pour qu'il soit servi,
que vous soyez aimé, il faut que vous vous fassiez
connaître... et puisque vous vous êtes fait homme, ô
mon Seigneur, il faut que vous souffriez, puisque
c'est une loi universelle depuis Adam que les hommes
ne peuvent faire du bien sur la terre qu'au prix de
beaucoup de peine, « à la sueur de leur
front »... Demain matin vous quitterez cette
bourgade qui vous a abrité, caché, possédé trente
ans... Quel serrement de cœur pour votre mère, qui
voit en frémissant l'avenir, la carrière qui s'ouvre
devant vous ; pourtant elle est résignée : elle adore,
accepte, aime la volonté de Dieu : mais tout en
voulant à plein cœur tout ce que Dieu veut, même vos
douleurs, comme elle les souffre de tout son cœur
aussi... Et vous, mon Dieu, vous partirez à la fois
triste et joyeux, joyeux d'offrir à Dieu ce sacrifice
complet, joyeux de Lui donner une telle gloire, joyeux
de faire ce bien aux hommes : « vous êtes si
pressé d'être baptisé de ce baptême de votre
sang ». Vous désirez « d'un si grand
désir » en être à votre dernière Cène... Vous
êtes triste, cependant, de la tristesse de votre
mère... triste aussi de cette tristesse qui voile si
souvent votre visage en vos jours mortels, à la pensée
du grand nombre des âmes que votre sacrifice ne
sauverait pas, de ce grand nombre de vos enfants
perdus pour toujours, et de la mer de péchés et de
douleur qui inondent le monde... triste enfin de cette
tristesse qu'éprouve la nature humaine la plus
parfaite en quittant, surtout en quittant, pour un si
grand changement de vie, les lieux où ont été coulés
des jours paisibles et heureux entre des êtres aimés.
Vous avez parcouru tant de fois ces lieux, enfant,
adolescent, homme, entre Marie et Joseph ! Comment ne
seraient-ils pas chers à votre cœur si tendre ! Vous y
avez tant de fois adoré, contemplé votre Père, vu le
ciel ouvert... Comment le souvenir de ces douceurs
célestes, attaché à ce coin de terre, ne vous
attendrirait-il pas?... Mon Seigneur Jésus, faites-moi
passer cette dernière nuit entre vous et votre mère et
faites-la moi passer de manière à vous consoler le
plus possible, je vous le demande de tout mon cœur, en
vous, par vous et pour vous.
Amen. O Mère bien-aimée, appuyez ma prière auprès
du Cœur sacré de Jésus[1]. |
||||||||||||||||||||||
01 Or, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter
la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac
de Génésareth. 02 Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. 03 Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. 04 Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » 05 Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » 06 Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. 07 Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. 08 A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » 09 En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; 10 et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » 11 Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires a
l’Evangile selon saint Luc 5ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 276 Lc 5, 1-11 Jésus prêche les Galiléens... Il appelle
Saint Pierre à l'apostolat. .. Il guérit un
lépreux et lui défend de dire que c'est Lui qui
l'a guéri... Que Vous êtes bon, mon Dieu, de prêcher
ainsi, avec tant de fatigue ! Que
vous êtes bon de préparer Votre Église et la
prédication future de l'Evangile à toutes les nations
en appelant Pierre à l'apostolat, et en lui inspirant
courage et confiance par la pêche miraculeuse ! Que Vous êtes bon de guérir ainsi les
malades ! Travaillons au salut des âmes
et au soulagement des corps par tous les moyens
en notre pouvoir sans autres limites que celles
imposées par l'obéissance à Dieu et à Ses
représentants. Le salut de tous les hommes pour
procurer la gloire de Dieu, c'est la fin de
Notre-Seigneur ici-bas, c'est celle de l'Eglise, c'est
celle de tout humain. Travaillons donc de toutes nos
forces, dans les bornes de la sainte obéissance au
salut de tous les hommes ; aimons-les, prions pour
eux, mortifions-nous pour eux, sanctifions-nous pour
eux, donnons-leur le bon exemple, soyons affectueux et
bons avec eux, pratiquons envers eux toutes les
oeuvres de miséricorde que nous pouvons et devons ;
quand Dieu le veut, parlons, exhortons, consolons,
conseillons, corrigeons, punissons, soyons quand il le
faut les défenseurs de ceux qu'on attaque
injustement... Souvenons-nous toujours que notre fin sur la
terre c'est la glorification
de Dieu, et que cette glorification s'obtient
par la
sanctification de tous les hommes; la
glorification de Dieu c'est donc notre but final,
notre fin suprême ; la sanctification de tous les
hommes, c'est notre but prochain, notre fin prochaine
[1]. [1] M/276, sur Lc 4,42-5,14
en C. de
Foucauld, La bonté de
Dieu. Méditations sur les Saints Évangiles (1),
Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 235-236. |
||||||||||||||||||||||
21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit
ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » 22 Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » 23 Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” » 24 Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. 25 En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; 26 pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. 27 Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » 28 À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. 29 Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. 30 Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld:
Commentaires a l’Evangile selon saint Luc 4ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 271 Lc 4, 21-30 Notre-Seigneur prêche à Nazareth et en
est chassé. Que Vous êtes bon, mon Dieu, d'avoir essuyé
pour nous tant de travaux, de fatigues, de mépris,
d'outrages, de violences, de persécutions !.. Oh ! mon
Dieu, l'amour qui Vous remplit, que Vous êtes, qui est
Votre essence, vous a fait descendre du ciel et Vous a
fait choisir, pour la mener parmi nous, la vie la plus
souffrante, la plus abaissée, qui fut jamais... Vous avez jugé cette vie admirablement
propre à sanctifier les hommes, c'est pourquoi Votre
bonté l'a choisie... Vous auriez pu choisir une vie de
douceur « proposito sibi gaudio[1] »,
mais
Vous avez jugé que la souffrance sanctifierait plus
les hommes; et une vie de souffrance convenait mieux à
Votre amour, car l'Amour aime à donner, à se donner, à
se sacrifier... Que Vous êtes bon, mon Dieu, Vous qui,
si grand, avez trouvé le moyen de Vous sacrifier
tellement pour nous ! Vous nous donnez ici, ô mon Dieu, l'exemple
de bien des vertus : Vous n'agissez que par
obéissance ; ne prévenant pas la volonté divine,
mais la suivant dès qu'elle Vous appelle ; Vous
n'agissez pas par Votre esprit humain, si sublime
qu'il soit, mais Vous Vous laissez conduire par « la
vertu de l'Esprit Saint », Vous agissez non par
Vous-même, mais selon « l'onction » que Vous avez
reçue, la « mission », qui Vous a été donnée... Mais autant est grande l'humilité avec
laquelle pendant 30 ans Vous Vous tenez obscur et
caché, prêt à recevoir ou à ne pas recevoir de Dieu
quelque mission que ce soit, autant est grande
l'ardeur avec laquelle Vous Vous précipitez pour
accomplir la mission que Dieu Vous a donnée, aussitôt
que Vous l'avez reçue ; comme Vous embrassez
aussitôt toutes les fatigues, les travaux, les dangers
du Saint ministère !.. Vous nous donnez une leçon de
courage : avec quel courage Vous parlez aux Juifs de
Nazareth, et comme leur colère ne Vous empêche pas de
leur adresser les sévères paroles que Vous avez à leur
dire ! Avec quel courage Vous affrontez leurs
injures, leurs menaces, leurs violences, et le danger
de mort où Vous Vous trouvez !.. Vous
nous enseignez aussi l'amour de l'abjection : si Vous
avez été ainsi méprisé, rejeté, persécuté, Vous notre
Dieu, Vous notre Bien-aimé, avec quel amour et quel
empressement nous devons recevoir et désirer tout
mépris, toute violence, toute persécution, pour Vous
ressembler, ô Bien-aimé Jésus [2]! |
||||||||||||||||||||||
02 Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament
raconte l'ouvrage de ses mains. 03 Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance. 04 Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s'entende; 05 mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde. Là, se trouve la demeure du soleil : + 06 tel un époux, il paraît hors de sa tente, il s'élance en conquérant joyeux. 07 Il paraît où commence le ciel, + il s'en va jusqu'où le ciel s'achève : rien n'échappe à son ardeur. 08 La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; * la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples. 09 Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le coeur ; * le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard. 10 La crainte qu'il inspire est pure, elle est là pour toujours ; * les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables : 11 plus désirables que l'or, qu'une masse d'or fin, * plus savoureuses que le miel qui coule des rayons. 12 Aussi ton serviteur en est illuminé ; + à les garder, il trouve son profit. * 13 Qui peut discerner ses erreurs ? Purifie-moi de celles qui m'échappent. 14 Préserve aussi ton serviteur de l'orgueil : qu'il n'ait sur moi aucune emprise. * Alors je serai sans reproche, pur d'un grand péché. 15 Accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon coeur ; * qu'ils parviennent devant toi, Seigneur, mon rocher, mon défenseur ! |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld:
Commentaires sur les Psaumes 3ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 36 Psaume 18b (Lc 1, 1-4; 4, 14-21)
Dans cette
seconde partie du psaume on s'élève des créatures au
créateur, des beautés de la nature à celles de la loi
divine... on monte les degrés de l'échelle des
êtres... on va du matériel à l'immatériel... Quelle
admirable échelle ! Que c'est beau de la monter ! De
passer des créatures sans raison, si belles déjà et si
harmonieuses, aux créatures raisonnables, à l'âme
humaine devant laquelle toutes les autres beautés
visibles s'effacent comme un néant, et de cette âme
humaine si belle mais imparfaite à la plénitude des
perfections qui ne sont en elles qu'en germe !.. C'est
à Dieu même que nous montons dans ce psaume, car c'est
à sa parole, à sa loi, à sa volonté, aux paroles qu'il
a inspirées aux auteurs des saints livres, paroles
créées, créatures et non Dieu même, mais certaines de
ces paroles expriment des vérités éternelles, qui font
partie de l'essence même de Dieu, de ses pensées
éternelles... - Merci, mon Dieu, de nous donner cette
leçon et de nous apprendre dans ce psaume à monter
cette divine échelle des êtres. « La loi de Dieu
est immaculée, parfaite, elle convertit les âmes ; le
témoignage de Dieu est fidèle, il donne la sagesse aux
petits » il la donne aux humbles ; il la donne aussi
aux ignorants à qui il suffit de connaître et
pratiquer cette divine parole pour être infiniment
sages, mille fois plus sages que les savants du monde
; il la donne aux enfants à qui il suffit de la
pratiquer avec innocence, simplicité, amour pour être
aussi sages que de sages vieillards... « Les
commandements de Dieu sont justes, ils réjouissent les
cœurs ; les préceptes de Dieu sont lumineux, ils
éclairent les âmes »... Oui mon Dieu, votre joug est
doux et léger et la seule joie de l'homme en ce monde
est de le porter: il réjouit et lui seul peut réjouir:
car faire votre volonté est la seule chose qui puisse
donner à l'âme une joie pure et vraie dans cet exil...
Elle illumine nos âmes... Ce n'est qu'en vos paroles
que nous trouvons la lumière : votre volonté, vos
paroles qui nous la font connaître, c'est la lumière
de notre vie, la lumière qui nous est absolument
indispensable. ( Aussi sommes-nous obligés pour voir
clair et d'obéir à un directeur interprète de vos
volontés, et de méditer vos saints livres, pour nous
imprégner de vos pensées, de votre esprit )... « La
crainte de Dieu est sainte, elle durera éternellement
: ses paroles sont vraies, elles se justifient
elles-mêmes »... Oui, mon Dieu, votre crainte est
sainte et durera toujours, parce qu'elle est
indissolublement liée à votre amour... Nul ne craint
plus que celui qui aime, et plus on aime plus on
craint : on ne craint pas le châtiment, mais on craint
de faire de la peine, on craint de déplaire, on craint
de ne pas assez plaire, de ne pas assez prouver son
amour, de ne pas faire tout ce qu'on devrait pour ce
qu'on aime... On désire tellement faire tout ce qu'il
faut auprès de ce qu'on aime, on redoute tellement la
moindre désapprobation de sa part !.. L'être qu'on
craint le plus au monde est celui qu'on aime : d'un
regard il peut nous faire tant de peine ! « Mon Dieu,
votre loi est plus désirable de beaucoup que l'or et
que la pierre précieuse : elle est plus douce que le
miel et que le rayon de miel. » Oh oui, mon Dieu :
pour qui vous aime il est mille fois plus désirable de
connaître votre volonté que d'avoir toutes les
richesses ! Connaître votre volonté, que cela nous est
doux ! « Votre serviteur l'observera : cette
observation porte en elle-même sa riche récompense. »
Car par elle on évite le péché, on évite ce que
redoute le plus l'âme qui vous aime : de vous
offenser, de vous déplaire. « Qui pourra comprendre la
laideur du péché ! Purifiez-moi, mon Dieu, de tous mes
péchés, de ceux que je connais et de ceux que je ne
connais pas et que mes yeux ne voient
pas. »…« Gardez-moi de ceux qui vous sont
étrangers, des mondains: si les mondains ne me
dominent pas, s'ils ne s'emparent pas de mon esprit,
je suis sans tache et je serai sauvé d'un grand mal.
Alors mes paroles pourront vous plaire et la
méditation de mon cœur sera toujours en votre
présence. » Oui, un de mes grands périls c'est
l'esprit du monde : que les mondains ne me donnent pas
leur esprit et j'échapperai à un grand péril : le
monde c'est la concupiscence de la chair, celle des
yeux et l'orgueil, dit saint Jean : sensualité,
curiosité, orgueil. Le monde c'est la sagesse humaine,
opposée à l'Evangile, à la sagesse divine qu'elle
traite de folie... Le monde c'est l'égoïsme,
l'avarice, l'incrédulité... Il cherche à pénétrer en
nous par tous les côtés: il passe par-dessus les murs
et au travers des portes closes : le démon nous
souffle à toute heure cet esprit mondain ; les hommes
nous le communiquent par la plupart des relations que
nous avons avec eux; et hélas dans notre propre fond
nous le trouvons nous en sommes imprégnés et tout
mouvement fait monter à la surface de notre âme cette
boue qui repose en son fond... Gardons-nous-en de
toutes nos forces et pour cela employons 1° la prière
: supplions Dieu de nous rendre fous, fous de
l'Evangile, fous de sagesse divine, qui sont folie aux
yeux des hommes; 2° la lecture et la méditation du
saint Evangile: imprégnons-nous-en ; connaissons-le ;
que ses maximes viennent sans cesse à nos lèvres et
remplissent nos esprits et nos cœurs ; 3° la sainte
pauvreté : elle est l'opposé de l'esprit du monde :
plus nous la cultiverons, plus nous nous éloignerons
du monde, et plus le monde qui l'a en horreur,
s'éloignera de nous; 4° l'abjection: on peut dire
d'elle tout ce que nous venons de dire de la pauvreté
; 5° la solitude : moins nous verrons les hommes,
moins ils pourront nous donner leur esprit; 6° la
pénitence; 7° les lectures pieuses: les livres écrits
par des saints, et par conséquent pleins de l'esprit
de Dieu, d'un esprit opposé à celui du monde ; et
l'histoire des saints, c'est-à-dire l'histoire d'âmes
qui ont été ennemies du monde et qui ont mené une vie
toute opposée aux maximes mondaines, dont les exemples
sont ceux d'une guerre mortelle contre le monde ; 8°
dans les manières de faire, de dire, de penser,
s'éloigner de la manière d'être des gens du monde :
par là on déclare nettement qu'on n'est pas du monde :
on se déclare en état de guerre avec lui: ce moyen est
très puissant; mais quelle persévérance et quelle foi
il faut pour le pratiquer habituellement! 9°
par-dessus tout l'amour de Dieu: c'est lui qui chasse
de notre âme tous ces fantômes, toutes ces folies
d'idées mondaines, lui qui nous illumine, nous donne
l'intelligence, nous fait concevoir la vérité, nous
donne l'horreur des vanités, des sensualités, des
curiosités, des biens terrestres, lui qui nous fait
regarder le monde entier et tout ce qu'estime le monde
comme de la boue, et ne nous fait estimer qu'une
chose, notre sauveur Jésus, ses exemples et ses
paroles que nous aimons aussi passionnément que nous
méprisons profondément tout le reste : in lumine tuo
videbimus lumen. « C'est à la lumière de votre amour
que nous verrons la lumière », ô Jésus, « mon
Seigneur, mon soutien et mon Rédempteur ! » [1] [1] M/36, sur Ps 18,8-fin,
en C. de
Foucauld, Méditations
sur les psaumes, Nouvelle Cité, Montrouge
2002, pp. 103-107. |
||||||||||||||||||||||
01 Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de
Galilée. La mère de Jésus était là. 02 Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. 03 Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » 04 Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » 05 Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » 06 Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). 07 Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. 08 Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. 09 Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié 10 et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » 11 Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires de
l'Evangile de Jean 2ème dimanche du temps ordinaire – ANNEE C Meditation Num. 429 Jn 2,1-11 (le 17 janvier 2016) «Venez et voyez… Ils n’ont plus de vin.» Que vous êtes bon, mon Dieu, et de nous
donner en un mot la règle de toute notre vie: « Venez
et voyez, suivez et regardez, imitez et contemplez ! »
Que vous êtes bon de nous donner le moyen, la recette,
si j’ose dire, pour rendre nos prières infaillibles,
en nous apprenant à les offrir par l’intermédiaire de
la très sainte Vierge. Venons et voyons,
suivons et regardons, imitons et contemplons; c’est la
première parole de Notre Seigneur dans l’Évangile de
saint Jean… Ce sera la dernière: « Toi, suis-moi
», « Imite-moi », dit-il à saint Pierre à la fin
du dernier chapitre… Et c’est ce qu’il dit à tous ceux
qui veulent être ses disciples: « Renoncez-vous,
portez votre croix et suivez-moi… Imitez-moi ! » C’est toute
notre vie : imiter Jésus et le contempler…
Accomplissons ce programme à toute heure, à tout
instant, comme Marie et Joseph qui ne firent que cela
toute leur vie; comme Magdeleine, comme saint Jean,
comme saint Paul… Imitons et contemplons…
Contemplons-le
: il n’est pas loin, il est en nous par la divine
essence de la Personne du Verbe… Imitons-le,
tenons-lui compagnie en nous où il réside, en le
contemplant et l’imitant… Prions-le par
l’intercession de la sainte Vierge, demandons à
cette bonne Mère d’intercéder pour nous comme elle fit
pour la famille de Cana… Une fervente prière à la
sainte Vierge n’est jamais repoussée: Jésus tient à
montrer, aujourd’hui comme à Cana, qu’il aime sa Mère,
l’exauce toujours et se plaît à la voir priée et
honorée par nous… Il est naturel que les enfants
demandent à leur mère; demandons donc à la sainte
Vierge ; il ne
nous est pas possible d’être vraiment les frères de
Jésus, de l’imiter, de lui ressembler, si nous ne
sommes de vrais enfants pour la sainte Vierge,
enfants par la tendresse, par la vénération, par la
confiance, enfants en lui parlant souvent, en nous
entretenant avec elle aussi souvent que Jésus
s’entretenait avec elle dans sa vie mortelle:
nous entretenir avec cette mère chérie aussi souvent
que le faisait Notre Seigneur à Nazareth ne saurait
être une rapine faite à Dieu, quelque chose de pris
sur le temps que nous devons à Dieu seul, puisque nous
ne faisons qu’imiter Jésus lequel certainement, tout
en parlant à sa mère, rendait à Dieu ce qu’il devait à
Dieu, et d’une part, ne le perdait pas de vue un seul
moment, d’autre part, consacrait à l’oraison tout le
temps qu’il fallait, enfin passait un certain temps à
parler avec sa mère pour Dieu même, afin de lui obéir,
par amour pour lui, en vue de lui seul… Faisons de
même… Il faut remarquer que l’on doit, d’après ces
mêmes principes, consacrer un certain temps à prier
saint Joseph, à s’entretenir avec lui, si on veut
imiter parfaitement Jésus dans sa vie de Nazareth [1]. [1] M/429, su Gv
1,37-2,11, in C. de Foucauld,
L’imitation
du Bien-Aimé.
Méditations sur les Saints Évangiles (2),
Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 146-147.
|
||||||||||||||||||||||
![]() 33 Alors Pilate rentra dans le Prétoire
; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs
? »
34 Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? » 35 Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? » 36 Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. » 37 Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. » |
||||||||||||||||||||||
Charles
De Foucauld: Commentaires sur l’Evangile selon
Saint Jean 34ème DIMANCHE
DU TEMPS ORDINAIRE «Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité… Non lui, mais Barabbas.» Que vous êtes bon, mon Dieu, de vous efforcer en toute occasion de faire du bien aux âmes! Vous ne répondez rien aux juges quand il s’agit de vous défendre; mais vous leur parlez avec détail et bonté quand il y a lieu d’essayer de les convertir… Que vous êtes bon, mon Dieu, de souffrir pour l’amour de nous (car tout ce que vous faites ici-bas, vous le faites et pour la gloire de Dieu, par justice, et pour notre bien, par bonté et amour pour nous) tant d’opprobres: traîné lié dans les rues de la ville, conduit de tribunal en tribunal, chargé d’accusations, d’injures et de coups, couvert de vociférations par la populace, mis au-dessous d’un brigand! Tâchons en tout, toujours, de faire du bien aux âmes; mais pour cela, avant tout, sanctifions-nous nous-mêmes: n’oublions pas que nous ne pouvons faire aucun bien aux autres qu’à condition d’être saints nous-mêmes. Si nous sommes saints, nous ferons naturellement et nécessairement du bien aux âmes, même sans action apparente à leur égard, comme leur en fit sainte Magdeleine à la Sainte-Baume, Joseph à Nazareth; si nous ne sommes pas saints, tous nos efforts, si grands qu’ils soient, ne pourront produire l’ombre de bien. Pour donner, il faut avoir; pour rendre saint, il faut l’être; pour que Dieu donne à nos œuvres intérieures ou extérieures cette bénédiction qui seule les rend fécondes, il faut l’aimer, mériter cette bénédiction par notre amour, amour dans lequel consiste la sainteté. Rendons témoignage à la vérité, non en la disant toujours à tous, souvent on peut et on doit la taire; Jésus la tait souvent: il se tait devant Hérode; il dit « Ne jetez pas vos perles aux pourceaux »; il dit: « Je ne vous dis pas cela maintenant, l’Esprit vous le dira plus tard »; mais quand il faut la dire, disons-la comme lui sans crainte, sans hésitation; comme Notre Seigneur dit aux Pontifes qu’il est le Messie, à Pilate qu’il est roi… Recevons avec joie, bénédiction, reconnaissance, amour, tout mépris, tout dédain, toute humiliation, toute mauvaise parole et tout mauvais traitement, à l’exemple de Jésus, lui offrant amoureusement ce sacrifice, heureux de pouvoir le lui offrir et désirant lui en offrir toujours et toujours davantage 1.M/510, sur Jn 18,24-40, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 268-269. |
||||||||||||||||||||||
33ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 411 (Mc 13, 24-32) Parallele Lc 21, 25-33 (le 15 novembre
2015) 24 En ces jours-là, après une pareille
détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera
plus sa clarté ;
*******25 les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. 26 Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. 27 Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. 28 Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. 29 De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. 30 Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. 31 Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. 32 Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Evangile selon Saint Luc 33ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 411 (Mc 13, 24-32)
Parallele Lc 21, 25-33 «Veillez
donc, priant en tout temps. » Que vous êtes bon, mon Dieu, et de nous
amener à votre amour par la crainte, en nous montrant
des visions si terribles, et de nous amener à votre
amour par l'espérance, en nous prédisant des bonheurs
si célestes, et de nous amener à votre amour en nous
donnant de si nombreux conseils sur la manière de
vivre en union avec vous. Veillons et prions
sans cesse,
veillons, c'est-à-dire: ayons une grande prudence dans
nos pensées, nos paroles, nos actions ; je ne dis pas
lenteur, mais prudence: tout en étant vif, rapide,
énergique, faisons grande attention à tout ce que nous
disons, pensons, faisons, afin de ne rien dire,
penser, faire qui déplaise à Dieu, qui soit autre que
ce que Notre Seigneur ferait, dirait, penserait à
notre place. En agissant, en pensant, en parlant,
faisons une extrême attention... Et après avoir pensé,
parlé, agi, examinons ce que nous avons pensé, dit,
fait, pour voir si nous avons fait en
tout la volonté de Dieu, fait le
plus parfait, fait ce qui plaît le
plus à Notre Seigneur, fait ce que
Notre Seigneur aurait fait à notre place... Et
prions en tout temps: prions en contemplant sans
cesse Notre Seigneur, comme Marie et Joseph le
contemplaient sans cesse, comme Notre Seigneur
contemplait sans cesse son Père, comme sainte
Magdeleine, saint Jean contemplaient sans cesse leur
Bien-aimé ; comme la sainte Vierge après l'Ascension
continuait à contempler sans cesse son Fils... C'est
la prière continuelle, celle qui consiste à ne jamais
quitter des yeux le Bien-aimé. Prions aussi à
certaines heures déterminées, comme Notre Seigneur
disait les prières canoniales, comme il
s'ensevelissait en certains moments, la nuit surtout,
en de longues oraisons solitaires. Prions plus particulièrement encore dans ce
dernier genre de prières certains jours, comme il
consacrait plus de temps à ces prières les jours de
sabbat et de fête... et même certains temps comme il y
consacrait certaines périodes toutes entières comme
celle de la sainte quarantaine [1]. [1] M/411, sur Lc
21,20-36, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé, Méditations sur
les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité,
Montrouge 1997, 116-117. |
||||||||||||||||||||||
32ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 408 (Mc 12, 38-44) parallele Lc 20,45-21,4
38 Dans son enseignement, il disait : «
Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en
vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur
les places publiques,
39 les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. 40 Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » 41 Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. 42 Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. 43 Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. 44 Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »
|
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Evangile selon saint Luc 32ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 408 (Mc 12, 38-44) parallele Lc 20,45-21,4 Le denier de la veuve. Que vous
êtes bon, mon Dieu, d'accepter ainsi les dons des
pauvres, non seulement de les accepter, mais de les
déclarer, quand on donne tout ce qu'on a, supérieurs à
ceux des riches, qui tout en donnant beaucoup, ne
donnent pas tout leur vivre... Que vos paroles sont douces pour les
pauvres, mon Dieu, puisque vous leur rendez possible,
facile, de donner autant que les plus riches. Et ces
paroles, comme tant d'autres, tendent à nous vider de
tout le créé, à nous détacher de tout ce qui n'est pas
vous, pour nous faire vous aimer uniquement, ô mon
Dieu ! En effet, si les
plus pauvres peuvent donner autant que les plus
riches, et si les richesses n'ont d'autre avantage que
de pouvoir faire l'aumône, à quoi celles-ci sont elles
bonnes ? Vous leur faites perdre, par vos paroles
présentes, ce seul avantage : elles ne sont donc
utiles absolument à rien. (Et en effet : 1°) Dieu
infiniment riche, s'il veut faire du bien
matériellement aux pauvres, peut le faire sans nous,
tandis que nous au contraire, nous ne pouvons le faire
sans lui ; 2°) nous-mêmes, par la prière, pouvons bien
plus soulager les besoins matériels du prochain que
par aucun autre moyen, car, par la prière, nous
puisons dans les trésors inépuisables de Dieu.) Donnons,
comme la veuve, tout notre vivre... Soyons généreux... Donnons tout
pour Dieu... Dieu nous
rendra dans la mesure où il nous faut ; il nous l'a
promis : « Cherchez le royaume de Dieu et sa
justice et le reste vous sera donné par
surcroît ». .. Ayons de la foi: donnons tout ce que Dieu veut que nous
donnions, sans limite, sans mesure... par
obéissance à sa volonté... par
amour pour faire ce qui lui plaît, avant
tout... en esprit de foi, convaincus
que Dieu, à cause de la parole qu'il nous en a donnée,
ne peut manquer de nous donner tout ce qu'il nous faut
dans la mesure où il nous le faut (non pas toujours
peut-être dans la mesure la plus agréable pour notre
corps, mais toujours dans la mesure la plus
avantageuse pour notre âme)... Soyons donc généreux! Donnons comme la veuve, sans
hésiter, tout ce que nous avons, « tout notre vivre »
: nous l'avons reçu de Dieu seul. Dieu le redemande et
nous ne le donnerions pas ? Donnons-le généreusement,
comme elle le donne... Quand même Dieu ne nous le
rendrait pas, quand même nous mourrions de faim, pour
l'avoir donné, heureux, heureux
serions-nous, de mourir de faim pour avoir fait ce
que demandait de nous l'amour de Jésus, pour avoir
obéi à notre Bien-aimé... Si nous mourons de
faim pour cela, si nous souffrons pour cela, nous
mourrons par pur amour, nous souffrirons par pur amour
: que peut-il nous arriver de plus heureux ? « Heureuses, heureuses mille fois les
carmélites de Saint-Joseph d'Avila, si elles mouraient
pour un tel motif », disait sainte Thérèse à ses
filles... Et en effet, mourir,
souffrir pour l'amour du Bien-aimé, qu'y a-t-il de
plus fortuné ?.. Soyons donc généreux,
généreux sans mesure, puisque cette générosité,
quand elle est selon la volonté de Dieu, ne peut, soit
dans la vie, soit dans la souffrance, soit dans la
mort, que nous apporter le plus doux des biens,
l'union à Jésus dans son amour, l'accomplissement de
la volonté du Bien-aimé, l'accomplissement de ce qui
plaît au Bien-aimé... Et n'ayons pas l'ombre d'estime
pour les biens terrestres, ne les recherchons en rien
: Dieu est plus riche que nous, il n'a pas besoin de
nous pour faire l'aumône aux pauvres ; ce que nous
acquérons nous est donné par lui seul, il lui est
aussi facile de le donner directement aux pauvres que
de le leur donner par nos mains... D'ailleurs par nos
prières nous pouvons soulager les infortunés, les
pauvres, mille fois plus que par les richesses
matérielles, car par elles nous puisons dans les
richesses infinies de Dieu... Le plus pauvre
solitaire, un Paul ermite, peut par ses prières
répandre plus de consolations et d'aumônes sur la
terre que les plus riches souverains... Comme sainte
Thérèse, par ses seules prières, convertit, dit-on,
autant d'âmes que saint François-Xavier par son
apostolat... Ne recherchons donc pas les biens
matériels, ne leur donnons aucune estime ! Cherchons le seul amour de Dieu, la
sainteté, « le royaume de Dieu et sa justice » et
soyons sûrs que nous ferons par là le plus grand bien
possible, même matériellement, au prochain [1]. [1] M/408, sur Lc
20,41-21,4, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé, Méditations sur
les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité,
Montrouge 1997,112-114. |
||||||||||||||||||||||
Solennité tous les saints Mt 5, 1-
12a
01 Voyant les foules, Jésus gravit
la montagne. Il s’assit, et ses disciples
s’approchèrent de lui.
02 Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : 03 « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. 04 Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. 05 Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. 06 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. 07 Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. 08 Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. 09 Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. 10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. 11 Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. 12 Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. ******** |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Évangile selon saint Matthieu Solennité tous les saints Mt 5, 1-
12a « Jésus voyant la
foule, monta sur une montagne, il s’y assit et ses
disciples l’entourèrent. Ouvrant la bouche, il se
mit à les instruire, disant : ... » J'instruis non
seulement mes disciples, mais la foule... La montagne
des Béatitudes est une colline couronnée d'un plateau
pouvant contenir une foule nombreuse ; à une extrémité
du plateau est une petite éminence formant comme une
tribune naturelle. Assis là au milieu des apôtres, et
voyant devant moi toute la foule assise sur le reste
du plateau, je parle a tous réunis[1]. « Bienheureux les
pauvres d'esprit, car à eux est le royaume des
cieux. » Ah, mon Seigneur,
expliquez-moi cela, je vous en prie. Explique-moi ces
béatitudes qui ont une si grande importance dans votre
doctrine, ces béatitudes qu'il est si nécessaire de
bien connaître pour vous imiter, car elles forment
comme un miroir où Vous Vous reflétez. ... Toutes les
perfections qu'elles expriment Vous les possédez
souverainement. Pour vous imiter il faut les posséder
aussi le plus possible. Faites-les moi donc bien
connaître, mon Seigneur. Je Vous le demande,
pressé contre Vous, Vous écoutant et Vous regardant,
me tenant à vos pieds entre la Ste. Vierge et S.
Joseph, durant ces très doux jours de retraite. ... Les pauvres
d'esprit sont ceux qui ont l'âme,
l'esprit détaché, dépouillé, nu, vide, libre,
dégagé, pauvre, dénué de tout
amour du créé, de tout amour de ce qui n'est pas Dieu,
qui ont, en d'autres termes, l'esprit, l'âme, mort,
crucifié à tout le créé, à tout ce qui n'est
pas Dieu, en un mot qui sont absolument vides de
tout attachement au créé. ... Je les proclame
bienheureux, car ils remplissent la condition indispensable
pour posséder le ciel ; on ne peut posséder le
ciel, sans remplir tous ses devoirs ; le premier
devoir est d'aimer Dieu de tout son cœur, et
l'exécution de ce premier devoir n'est possible qu'à
condition d'avoir le cœur vide de tout ce qui n'est
pas Dieu. Pour donner tout son cœur à Dieu,
il faut évidemment ne le donner à rien de ce qui n'est
pas Dieu, le Lui réserver tout entier, le tenir
complètement vide de tout ce qui n'est pas
Lui. Avant d'entrer au ciel il faut nécessairement que
toute âme remplisse ce premier devoir de se vider,
se détacher, se dénuder, se dépouiller
de tout amour autre que l'amour de Dieu,
et de se remplir entièrement, tout
entier du seul amour de Dieu. Si elle ne
remplit pas ce premier devoir sur la terre, elle devra
l'accomplir au purgatoire. Bienheureux ceux qui
l'accomplissent dès cette vie, car à eux dès leur mort
appartient « le royaume des cieux » et en cette vie
même l'union intime avec Dieu que leur donne Celui-ci
en récompense de leur parfait amour, est pour eux
comme un ciel anticipé, et fait de leur vie mortelle,
dès qu'ils se sont donnés tout à Dieu, en se
vidant, s' appauvrissant intérieurement
de tout attachement à ce qui n'est pas Lui,
comme une aurore, un commencement de la vie céleste et
du « royaume des cieux ». Mon Dieu, la
pauvreté extérieure nous est-elle commandée par cette
parole ? — Non, je ne parle ici que du détachement intérieur,
de la pauvreté d'esprit; la pauvreté
extérieure est nécessaire aussi pour mener la vie
parfaite sur la terre, puisque j'ai été pauvre dans
les trois vies dont j'ai donné l'exemple ; mais ce
n'est pas ici que j'en donne le précepte : Je la
recommanderai dans plusieurs autres passages. ... La
pauvreté d'esprit n'oblige pas à la pauvreté
extérieure, car on peut posséder des biens tout en
étant parfaitement détaché d'eux; elle est différente
en plusieurs points de la pauvreté matérielle, et
surtout en ce que celle-ci ne porte que sur les biens
matériels, tandis que la pauvreté intérieure, spirituelle, la liberté d'esprit,
la pauvreté d'esprit, porte non seulement
sur les biens temporels, mais aussi sur tous les biens
sensibles, sur le prochain et sur soi-même. Être
pauvre extérieurement c'est se débarrasser de l'or et
de l'argent ; être pauvre intérieurement, c'est
n'avoir plus aucun amour pour rien de ce qui est créé,
or, argent, corps, âmes, grâces spirituelles, tout ce
qui n'est pas Dieu enfin (excepté l' amour que dieu
même ordonne d'avoir ; et Il ordonne d'en avoir un
très ardent soit pour ta propre âme, soit pour le
prochain). Mais comme ces amours tu ne les as que dans
la mesure où Dieu te les ordonne, que parce qu'Il te
les ordonne et que tu es prêt à les quitter s'Il te
les interdisait, en un mot, comme tu ne les as qu'en
vue de Lui, ils disparaissent dans le sien, sont
compris dans le sien, enveloppés dans le sien,
renfermés dans le sien et il est très vrai de dire
(encore que tu aimes ta propre âme et le prochain très
vivement) que tu es totalement vide de tout
amour de toi, du prochain et de tout le créé et que tu
es totalement plein du seul amour de Dieu[2]. |
||||||||||||||||||||||
![]() Evangile selon saint Marc Mc 10, 46-5225 octobre 2015
|
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Evangile selon saint Marc 30ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 226 Mc 10, 46-52 «Va,
ta foi t'a sauvé!.. Et il vit aussitôt»... Que Vous êtes bon, mon Dieu, de faire du
bien ainsi, non seulement aux âmes immortelles, mais
aussi aux corps corruptibles, et de soulager l'homme
en tous ses maux! Que Vous êtes bon d'avoir par Vos
exemples constants et Vos préceptes répétés étendu les
devoirs de charité des hommes entre eux à tous les
besoins, toutes les infirmités, tous les maux de
l'âme, du corps et du cœur ! Vous faites ces miracles pour diverses
raisons, mon Dieu, et pour le bien des
âmes, afin de prouver aux assistants et aux
races futures la divinité de votre mission, et pour
donner à tous les siècles l'exemple en même temps que
le précepte de la charité, non seulement envers les
âmes, mais aussi envers les corps, et
aussi pour le bien des corps et la consolation des
cœurs que Vous voulez procurer simplement parce
que Vous êtes miséricordieux et bon : « Quoniam bonus
quoniam in aeternum misericordia ejus[1]
»... Suivons cet exemple. Faisons le plus de bien
possible à toutes les âmes et à tous les corps, pour
Vous imiter, ô Jésus, pour Vous obéir (Mt 25), pour
pratiquer la miséricorde et la bonté, qu'on ne peut
aimer sans les pratiquer et qu'on doit aimer pour
elles-mêmes, puisqu'elles sont Dieu (elles sont de
l'essence divine, Deus charitas est[2]),
puis
parce que tout homme est membre de Jésus et qu'on fait
à la tête, à Jésus, tout ce qu'on fait aux membres (Mt
25) [3]. |
||||||||||||||||||||||
Evangile selon saint Marc Mc 10, 35-4518 octobre 201535 Alors, Jacques et Jean, les fils de
Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître,
ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le
fasses pour nous. »
36 Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » 37 Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » 38 Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? » 39 Ils lui dirent : « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. 40 Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé. » 41 Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean. 42 Jésus les appela et leur dit : « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. 43 Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. 44 Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclave de tous : 45 car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » ****
|
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Évangile selon saint Marc 29ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditations Num. 224 et Num. 225 Mc 10, 35-45 «
Celui d'entre vous qui voudra être le plus grand,
sera votre serviteur ; et celui qui voudra être le
premier, devra être le serviteur de tous. » Que Vous êtes bon, mon Dieu, de nous rendre
à tous, sans exception, si facile d'être les premiers,
les plus grands, d'avoir la première place dans le
royaume des cieux !.. Puisqu'il suffit pour cela de
descendre, de s'abaisser, de prendre la dernière place
sur la terre, d'y servir les autres ; ce que tous,
tous, tous peuvent faire avec une facilité infinie... Servons les
autres... Servons-les en leur rendant les plus bas
offices, les plus
vils, les plus humbles, les plus abjects services,
ceux que rendent les valets à leurs maîtres, comme
Jésus les rendait à ses parents à Nazareth... Et servons les autres en nous dévouant au
bien de leurs âmes et de leurs corps, leur
rendant tous les services dont nous sommes capables,
en vue de Jésus, dans les seules limites de
l'obéissance aux représentants de Dieu... Et, autant
que nous le permet cette même obéissance, tenons-nous
toujours à la dernière place, comme
il convient aux serviteurs, aux valets de tous[1]. « Le
Fils de l'Homme n'est pas venu pour être servi,
mais pour servir et donner sa vie en rédemption
pour beaucoup. » Que Vous êtes bon, mon Dieu, Vous qui avez
tellement envoyé Votre Fils pour notre bien qu'il
résume dans ces deux mots la mission que Vous lui avez
donnée sur la terre et qu'il a accomplie en vue de
Vous, pour Vous aimer et Vous obéir : servir
les hommes et les racheter!.. Envoyer
Votre Fils dans le monde pour y accomplir un tel
ouvrage, Vous Dieu Tout-Puissant, que Vous êtes
divinement bon ! Servons et
rachetons les
hommes... Imitons Jésus !.. Servons-les comme
Il
les a servis ; de deux manières : servons-les
en leur rendant les plus bas offices, les plus vils,
les plus humbles services, des services de valets,
comme faisait Jésus servant ainsi Ses parents à
Nazareth... Servons-les en leur rendant dans leurs
âmes d'abord, dans leurs corps ensuite, tous les
services en notre pouvoir, en leur faisant tout le
bien en notre pouvoir, sans autres limites que celles
que nous impose l'obéissance à ceux qui représentent
Dieu pour nous... Et rachetons les
hommes avec Jésus, en priant, faisant des pénitences,
offrant à Dieu des communions, des messes, des
mérites, pour tous les hommes, et faisant par tous les
moyens que l'obéissance met entre nos mains, du bien
aux âmes, le plus de bien possible, au plus grand
nombre d'âmes possible, sans autres limites que celles
que nous impose la sainte obéissance [2]. |
||||||||||||||||||||||
Evangile
selon saint MarcMc 10, 17-30(11 octobre 2015) 17 Jésus se mettait en route quand un
homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : «
Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie
éternelle en héritage ? »
18 Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. 19 Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » 20 L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » 21 Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » 22 Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. 23 Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » 24 Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! 25 Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » 26 De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » 27 Jésus les regarde et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » 28 Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » 29 Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre 30 sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Evangile selon Saint Marc 28ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 221 et Num. 222 Mc 10, 17-30 «Va,
vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et
tu auras un trésor dans le ciel, et viens,
suis-moi. » Merci, mon Dieu, de nous donner cette loi,
cette règle générale de la vie parfaite, et d'établir
ainsi de votre propre bouche, si nettement, ce qu'il
faut faire pour être parfait, pour
Vous plaire entièrement, pour ne pas suivre seulement
les commandements, mais encore les conseils... Ces quelques mots
s'adressent à tous ceux qui veulent « courir à l'odeur
de Vos parfums », qui veulent ne rien Vous refuser, se
donner pleinement à Vous, Vous glorifier
le plus possible sur la terre, et pour cela Vous aimer, Vous obéir,
Vous imiter aussi parfaitement que le
peuvent des créatures. Quiconque veut Vous glorifier
le plus possible, mon Dieu, et pour cela Vous aimer, Vous obéir, Vous imiter le
mieux possible, doit, à moins que l'obéissance à Vos
représentants ne le lui défende, 1°: se dépouiller de
tous ses biens matériels ; 2° suivre Jésus comme Le
suivaient Ses apôtres, c'est-à-dire, en l'imitant
parfaitement à l'intérieur et à l'extérieur, en conformant entièrement
notre âme à la Sienne, embrassant, faisant nôtres
toutes Ses pensées, Ses sentiments, Ses affections,
rendant notre âme et notre cœur semblables aux
Siens... et conformant entièrement notre vie
extérieure à la Sienne, partageant en tout Sa vie
extérieure comme le faisaient les apôtres, Le suivant
pas à pas et ayant part à Sa pauvreté, à Son
abjection, à Ses fatigues, à Ses travaux, à Ses
persécutions, à Ses rebuts, à toutes Ses peines et à
tous les traitements bons ou mauvais qu'on Lui
faisait... Selon cette loi de la perfection que Vous
nous donnez, ce code, cette règle que Vous déterminez,
on parvient à la perfection fort
simplement, sans cette multitude de moyens indiqués
dans les livres, par deux degrés qui sont : 1° la
pauvreté volontaire unie à la charité envers les
pauvres, 2° soin continuel à Vous imiter en tout [1]. Merci, Mon Dieu, de nous montrer avec cette
charité et les écueils à éviter et la voie à suivre...
Les écueils : la richesse, toutes les douceurs qu'on
trouve dans les créatures ;... la voie : la pauvreté,
l'abandon de la famille, des biens, de tout le créé. Quittons nos champs, nos maisons, nos pères,
nos mères, nos frères, nos sœurs, nos amis, quittons
biens, êtres chéris, tout ! Quittons tout le créé et
nous recevrons, non pas cent fois autant en créatures,
comme le veulent des malheureux qui n'ont assurément
quitté ces choses que de corps et non d'esprit (et
sont bien loin d'être pauvres d'esprit),
puisqu'ils aspirent à recevoir dès ce monde cent fois
plus de ces mêmes biens sensibles qu'ils disent avoir
quittés pour Dieu... Plaisante pauvreté
d'esprit qui désire avoir cent fois plus de
jouissances matérielles, terrestres, sensibles, dans
la vie religieuse qu'on en avait dans le monde...
Saint Jérôme se moque de ces pauvres d'esprit qui «
quittent une femme», dit-il, pensent-ils en recevoir
cent de la main de Dieu?.. Et le saint docteur ajoute:
non, ils ne recevront pas le centuple en biens
sensibles, mais ils recevront des grâces spirituelles
dont la valeur sera cent fois plus grande que n'était
celle des biens sensibles qu'ils ont quittés pour
Dieu... Plus nous quitterons tous les
biens sensibles pour Dieu, plus Il nous donne à la
place de biens spirituels, voilà ce que veut dire ce
passage ; plus nous quittons du naturel, plus nous
recevons du surnaturel... Plus nous faisons le vide
en nous, plus Dieu nous remplit de Sa grâce... Plus
nous sommes pauvres du créé, plus nous sommes riches
du divin... Quand nous avons quitté tout le
naturel, tout le créé, que nous avons vidé
parfaitement notre âme de tout ce qui n'est pas Dieu,
que nous sommes parfaitement pauvres d'esprit, que
notre esprit n'a gardé aucune attache à rien de ce qui
n'est pas Dieu, qu'il est entièrement dépouillé et nu
de tout le créé, alors Dieu qui entre en nous dans la
proportion où nous nous vidons de ce qui n'est pas
Lui, se donne à nous pleinement, nous remplit
entièrement, s'unit complètement à nous, s'installe en
notre âme et y fait Sa demeure ; alors c'est l'état
d'union, le ciel sur la terre. « Ce n'est plus nous
qui vivons, mais c'est Jésus qui vit en nous »...
Faites-nous la grâce de parvenir là, mon Dieu, nous le
devons tous [2]. [1] M/221, sur Mc
10,17-21, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 160. [2] M/222, sur Mc
10,22-31, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 161-162.
|
||||||||||||||||||||||
Evangile selon saint Marc Mc 10, 2-16(4
octobre 2015) 02 Des pharisiens l’abordèrent et, pour
le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il
permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
03 Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » 04 Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » 05 Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. 06 Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. 07 À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, 08 il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. 09 Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » 10 De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. 11 Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. 12 Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » 13 Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. 14 Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. 15 Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » 16 Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Évangile selon saint Marc 27ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 220 Mc 10,2-16 Mon Dieu, que Vous êtes bon, que Vous êtes
tendre pour les enfants : « Vous les embrassez, Vous
leur imposez les mains ! Vous les bénissez. » Oh que
cela est doux, que cela est tendre !.. Mon Dieu! que
Vous êtes bon, tendre!.. Cœur de Jésus, comme Vous
êtes «humble et doux», comme Vous Vous inclinez
miséricordieusement, avec une maternelle tendresse,
vers les plus petits d'entre nous ! Soyons bons, tendres, pleins de douceur pour
tous, comme Jésus ; aimons, embrassons comme Lui les
petits enfants, ayons pour tous un cœur de mère...
Aimons-les, et parce qu'ils sont membres de Jésus,
portion de Jésus, et parce que Jésus les a aimés,
aimés non seulement jusqu'à les embrasser, mais
jusqu'à embrasser pour eux la croix et y mourir ;
parce qu'ils sont purs, innocents, en état de grâce,
en amitié avec Dieu, comme les anges,... parce qu'ils
sont faibles, ignorants, qu'ils ont une foule de
besoins et qu'ils comptent parmi ces membres de Jésus
auxquels nous devons des soins, des attentions toutes
particulières, à cause de leurs besoins... pour imiter
Jésus enfin !.. Aimons d'ailleurs tous les hommes et surtout
ceux qui ont plus de besoins, ces pauvres, ces nus,
ces infirmes, que Notre-Seigneur nous a tant
recommandés, nous rappelant si fortement qu'ils sont
Ses membres, qu'ils sont quelque chose de Lui, qu'ils
sont une portion de Lui-même (Mt. 25) !.. Les
religieux, les apôtres, les prêtres, les âmes
consacrées à Dieu sont le sel de la terre ;
c'est-à-dire que ce sont elles qui empêchent par leur
sainteté, leurs prières,
leur vie de victimes, leur réaction contre l'esprit du monde, le
monde de tomber en pourriture, (comme le sel empêche
la chair de tomber en décomposition) ; que les
religieux ne cessent donc pas d'avoir ces qualités,
d'être saints, d'être des
âmes de prière, d'être pénitents,
de réagir sans cesse contre l'esprit du
monde; dès qu'ils ne les auront plus, ils ne
seront qu'un sel affadi, digne du mépris de Dieu et
des hommes... «Ne séparons pas ce que Dieu
a uni», soit dans le mariage, soit dans les
autres unions que Dieu a faites ; ne contrarions pas
son œuvre ; ne défaisons pas ce qu’Il a
fait; quand Il a fait une chose, ne la changeons
pas de nous-mêmes, ne changeons rien, tant que
Lui-même ne nous dit pas de modifier... Respectons
l'action de Dieu, et n'y mêlons pas notre propre
action [1]. [1] M/220, sur Mc
9,48-10,16, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 158-159. |
||||||||||||||||||||||
******** Evangile selon saint Marc Mc 9, 38-43.45.47-4838 Jean, l’un des Douze, disait à Jésus
: « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons
en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas
de ceux qui nous suivent. »
39 Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; 40 celui qui n’est pas contre nous est pour nous. 41 Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. 42 « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. 43 Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. 45 Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. 47 Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, 48 là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. |
||||||||||||||||||||||
***
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Evangile selon saint Marc 26ème
DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 219 Mc 9, 38-43.45.47-48 «
Couper notre bras droit, s'il nous scandalise »...
Merci, mon Dieu, de nous donner avec tant
d'insistance un avertissement si salutaire,
avertissement qui renferme à lui seul toute la
doctrine de beaucoup de livres spirituels, lesquels ne
font qu'enseigner sous mille formes : Coupez,
retranchez tout le créé, tout le naturel, videz-vous
de tout le créé, car ce n'est qu'obstacle à l'union
avec Dieu, et alors vous serez plein de Dieu. Coupons,
retranchons toute
occasion de faute, de péché, afin de nous sauver :
C'est la crainte de Dieu, « le commencement de la
sagesse »... Coupons, retranchons,
tout le créé, tout le naturel, car tout cela nous
distrait du pur amour de Dieu. C'est l'amour de Dieu,
c'est la sagesse parfaite ; une fois que c'est
accompli, c'est l'union avec Dieu, le ciel sur la
terre [1].
[1] M/219, sur Mc
9,37-47, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 158. |
||||||||||||||||||||||
**** Evangile selon saint Marc Mc 9, 30-3730 Partis de là, ils traversaient la
Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sache, |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Évangile selon Saint Marc 25ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 218 Mc 9, 30-37
«
Quiconque reçoit un de ces petits en Mon nom me
reçoit »... Que Vous êtes bon, mon Dieu ; Vous aimez
tant les hommes que Vous déclarez qu'ils font partie
de Vous, qu'ils sont Vos membres, Votre corps, et que,
par conséquent, tout ce qu'on fait à l'un d'eux, on le
fait à l'un de Vos membres, à Votre corps, à Vous-même
! Tout ce que nous
faisons à un humain, en bien ou en mal nous le
faisons à un membre de Jésus, à une portion de Son
corps, à Lui-même. .. Ayons donc un soin infini, qui
n'aura d'autre mesure que la mesure de notre amour
pour Jésus, à faire le plus de bien possible, (bien
spirituel à l'âme, consolation au cœur, bien
temporel au corps), à Jésus en faisant le plus de
bien possible au plus grand nombre possible de Ses
membres... et
comme les membres de Jésus ont des besoins divers, que
les uns en ont beaucoup, les autres moins, commençons
comme tout amour intelligent, par rendre les soins
nécessaires, à ceux de ses membres qui en ont un
pressant besoin, avant d'oindre de parfums ceux de ses
membres qui n'ont pas un besoin pressant de nos
services: Ainsi, pansons Ses plaies dans les malades,
baignons Ses pieds fatigués dans les hôtes, soutenons
la faiblesse de Son âge dans les enfants et les
vieillards, nourrissons-Le dans Sa faim, couvrons-Le
dans Sa nudité, faisons-Lui l'aumône dans Sa pauvreté,
avant de parfumer Ses cheveux en faisant des cadeaux
aux riches : assurément les riches sont dignes
d'autant d'amour et d'honneur que les pauvres, mais il
faut « ordonner la charité ». Parmi les membres de Jésus les plus
besogneux, sont les enfants dont l'âme a tant besoin
d'être formée et instruite, conduite à Dieu, le corps
besoin d'être soigné, le cœur besoin de vivre dans une
atmosphère d'amour pour s'attendrir et devenir bon,
tendre, affectueux. Quiconque élève des enfants, élève
donc Jésus enfant ! Quelle grâce des grâces ! [1]. [1] M/218, sur Mc
9,35-36, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 157-158. |
||||||||||||||||||||||
Charles
De Foucauld: Commentaires sur l’Évangile selon Saint
Marc Evangile selon saint Marc Mc 8, 27-3527 Jésus s’en alla, ainsi que ses
disciples, vers les villages situés aux environs de
Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses
disciples : |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Évangile selon Saint Marc 24ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 212 Mc 8, 27-35
Que vous êtes bon, mon Dieu, de reprendre si
vivement Saint Pierre, pour notre instruction à tous,
de ce qu'il ne goûtait pas la croix ! Que Vous êtes bon de nous montrer par la
vivacité de Vos paroles combien la croix est du goût de Dieu, combien aimer la
croix, chercher la croix, désirer, demander la croix à
Dieu, c'est avoir le même goût que Dieu;
et combien fuir, tâcher d'éviter la croix, c'est avoir
le même goût que le monde... Que vous êtes bon, mon
Dieu, de nous apprendre ici d'une manière si vive et
si péremptoire que tous tant que nous sommes, si nous
voulons avoir le même goût que Dieu,
imiter Dieu, être unis à Dieu, il faut désirer,
chercher la souffrance, la croix ! Merci, mon Dieu, de
nous dire ici si nettement cette vérité que Vous nous
avez enseignée par tant de paroles et d'exemples, mais
qui, malgré tout, par la ruse du démon et la lâcheté
de notre nature, semble être sans cesse en travail
pour s'effacer de notre pensée. Aimons, cherchons, désirons, demandons la
croix, la souffrance, en disant toujours, des lèvres
et du cœur: «Toutefois, non ma volonté, mais la vôtre
», et en restant en tout dans l'obéissance à Dieu et à
ses représentants, dans nos désirs comme dans nos
actes, car « l'obéissance vaut mieux que le sacrifice
», car nous devons porter non une croix quelconque,
mais celle que Dieu nous destine, et nous devons
porter, non celle qui nous plaît, mais celle qui
glorifie le plus Dieu, et que Lui seul connaît...
Aimons, cherchons, désirons, demandons la croix
toujours, toujours, et par la prière, et en la
demandant à notre directeur spirituel... Mais restons
dans une parfaite obéissance, car nos croix ne
glorifient Dieu qu'à condition de nous être données
par Lui-même, par Sa propre main ou par celle de ses
représentants... Et chaque fois que la croix nous est
donnée, demandée ou non, attendue ou non, baisons-la
avec amour, embrassons-la de tout notre cœur,
portons-la amoureusement, gardons-nous de la laisser
tomber, et de la jeter à terre, portons-la comme
Notre-Seigneur, jusqu'à tomber sous son poids... Il
est tombé trois fois sous son poids durant le chemin
de croix, pour nous apprendre à ne la quitter jamais,
mais à la porter toujours, toujours, sans la lâcher,
dussions-nous tomber et retomber sous elle... Après
tout, pourquoi nous est donnée cette vie, si ce n'est
pour porter notre croix, jusqu'à tomber avec
Notre-Seigneur Jésus et être cloué sur elle comme Son
vrai frère, partageant Ses tourments pour participer à
Ses bonnes œuvres et partager Sa gloire... Si Jésus a
tant souffert, s'il nous a dit de l'imiter, n'est-il
pas évident qu'il veut que tous nous souffrions...
S'il nous a dit que la deuxième condition pour être
Son disciple c'est de porter notre croix
chaque jour, n'est-ce pas parce qu'il veut que
la souffrance soit notre pain quotidien ?.. Mon Seigneur Jésus, daignez, je Vous en
prie, bien me pénétrer du prix, de la nécessité de la
souffrance, du soin avec lequel nous devons porter
amoureusement notre croix chaque jour, afin que nous
goûtions ainsi ce qui est de Dieu et que nous ne
goûtions pas ce qui est du monde [1]. [1] M/212, sur Mc
8,27-33, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 148-149. |
||||||||||||||||||||||
Charles
De Foucauld: Commentaires sur l’Évangile selon Saint
Marc Evangile selon saint Marc Mc 7,31-3731 Jésus quitta le territoire de Tyr ;
passant par Sidon, il prit la direction de la mer de
Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Evangile selon Saint Marc 23ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 208 Mc 7,31-37
Que vous êtes bon, mon Dieu, que Vous êtes
bon de guérir ce pauvre être malade ! Et que Vous êtes
bon de gémir sur lui !.. Permettez à Votre petit enfant, mon Dieu, de
Vous demander comment Vous gémissez, Vous qui voyez
Dieu dans la vision béatifique, Vous dont la volonté
est parfaitement conforme à la Sienne, qui voulez la
maladie de cet être comme Dieu Lui-même la veut, d'une
certaine manière au moins, en la permettant ?.. Tout
en voyant Dieu face à face, je suis homme, par
conséquent passible tant que je suis mortel, et malgré
le bonheur infini dont jouit sans cesse mon âme dans
la vision de Dieu, je souffre de tout ce qui fait
souffrir un cœur bon et tendre, des douleurs de ceux
que j'aime, de l'absence, de la mort de mes amis, de
tout ce qui naturellement, nécessairement
fait souffrir un cœur mortel bon et tendre ; la vision
béatifique ajoute à la nature humaine une grâce
infinie, mais ne détruit pas cette nature ; il en est
de même de la conformité à la volonté de Dieu ; je
veux pleinement tout ce que Dieu veut, mais parfois je
le veux en en souffrant; en moi la nature humaine est
revêtue de grâces infinies, de perfections infinies,
mais elle reste passible, et par là même nécessairement,
naturellement, je souffre de tout ce qui d'après
la qualité des choses, doit faire souffrir une nature
comme la nature humaine !.. J'en souffre tout en les voulant pleinement,
tout en jouissant ineffablement dans le fond de mon
âme de la vision de Dieu. Charité, charité envers les corps et envers les âmes, mais
celles-ci d'abord, envers les corps ensuite, mais
envers tous deux toujours ; charité
qui dans les sentiments du cœur ne doit être bornée
que par l'amour de Dieu qui seul les surpasse et qui
surpasse tout, charité qui dans ses
manifestations extérieures ne doit être bornée que par
les prescriptions du directeur spirituel, par
l'obéissance aux représentants de Dieu [1]. [1] M/208, sur Mc
7,31-37, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 143. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur l’Évangile selon Saint Marc Evangile selon saint Marc Mc 7,1-8.14-15.21-2301 Les pharisiens et quelques scribes,
venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, 14 Appelant de nouveau la foule, il lui
disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. 21 Car c’est du dedans, du cœur de
l’homme, que sortent les pensées perverses :
inconduites, vols, meurtres, |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Evangile selon Saint Marc 22ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 206 Mc 7,1-8.14-15.21-23
Merci, mon Dieu, de tous les enseignements
que Vous nous donnez ici!.. Et merci de nous donner
ces enseignements malgré les persécutions des
pharisiens qui s'indignent de Vous entendre nous
parler ainsi... Que vous êtes bon de nous faire tant
de bien, de nous donner si largement tous les moyens
de salut dont nous avons besoin, et de nous les donner
au prix de tant de fatigues, de peines, de périls ! Par Votre exemple Vous nous enseignez le courage à dire la vérité,
même quand elle doit déplaire, même quand elle doit
nous attirer des contradictions, des inimitiés, des
persécutions, des peines, des périls... Vous nous
apprenez à n'attacher aucun prix aux
institutions humaines quand elles ne s'accordent
pas avec les enseignements divins, mais
au contraire à les arracher sans pitié et à les faire
disparaître pour laisser croître à leur place celles
que Vous-même, ô mon Dieu, avez plantées et dont les
racines sont dans le St Évangile, dans Votre loi, dans
les lois de l'Église... Arrachons sans crainte, sans
ménagement, avec zèle et courage, toutes les
institutions si anciennes qu'elles soient, si
autorisées qu'elles soient par un long usage et
l'attachement qu'on a pour elles, quand elles
contredisent Vos enseignements, ô Jésus, quand elles
montrent, par leur désaccord avec Vos paroles, Vos
exemples, Vos lois, Vos conseils, qu'elles ne sont pas
plantées par Votre main... Arrachons
sans hésiter tout le mondain, toute la vanité,
tout ce que Vous n'avez pas planté par Vos paroles
ou Vos exemples et faisons tous nos efforts pour faire
croître à la place, ce qu'a planté Votre main bien
aimée, ô Jésus, ce qui fleurit de Vos paroles et de
Vos actions... Et puis n'oublions jamais que ce ne
sont pas les observances, les cérémonies extérieures
qui ont de l'importance, qui rendent saint, mais les
actes intérieurs ; les actes extérieurs n'ont de prix
que parce qu'ils aident à produire, à conserver les
actes intérieurs, ou qu'ils en sont les effets
nécessaires: «Toute la beauté de la reine est
au-dedans», toute la beauté des actes est dans les
sentiments qui les font accomplir, qui les
accompagnent... Ainsi attachons-nous toujours,
toujours, aux actes intérieurs ; et aux extérieurs ne
nous attachons que dans la mesure où ils sont unis aux
actes intérieurs, soit qu'ils facilitent leur
production, soit qu'ils doivent nécessairement en
résulter [1]. [1] M/206, sur Mc
7,1-23, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 140-141. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur l’Évangile selon Saint Jean Evangile selon saint Jean Jn 6, 60-69 60 Beaucoup de ses
disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette
parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »
61 Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? 62 Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !... 63 C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. 64 Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. 65 Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » 66 À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. 67 Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » 68 Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. 69 Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires sur
l’Evangile selon st Jean 21ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 452 Jn 6,
60-69 «
Personne ne peut venir à moi, s'il ne lui a été
donné par mon Père. » Que vous êtes bon, mon Dieu, non seulement
d'appeler tout le monde à vous, en mourant pour tous
les hommes, en donnant à tous les hommes pour devoir
de vous aimer de tout leur cœur, de tout leur esprit,
de toute leur âme, de toutes leurs forces, et en leur
donnant à tous la grâce suffisante et
pour se sauver et pour vous aimer parfaitement selon
leur devoir, mais encore d'appeler certaines âmes à
vous d'une manière plus spéciale en ajoutant à cette
grâce suffisante d'autres grâces, des grâces
particulières, des grâces efficaces
et pour leur salut, et pour le parfait amour!.. Que
vous êtes bon, ô mon Dieu, et que vous comblez les
hommes au-delà de toute mesure ! Tous les hommes sont appelés au
salut, qui consiste dans l'accomplissement
des commandements, et reçoivent pour cela la
grâce suffisante... Tous les hommes
sont appelés à aimer Dieu de tout leur
cœur, de toute leur âme, de tout leur esprit, de
toutes leurs forces, ce qui consiste, dans le Nouveau
Testament, dans l'accomplissement des
conseils (c'est-à-dire de la vie religieuse,
chasteté, pauvreté, obéissance), et reçoivent pour
cela la grâce suffisante... Une
partie seulement des hommes reçoit, outre cette grâce
suffisante, des secours particuliers, des
grâces efficaces soit pour le salut,
soit pour la pratique de la vie
religieuse... De sorte que, bien que tout le monde soit appelé et au salut et à
la vie religieuse, en ce que tout le monde
reçoit la grâce suffisante pour l'une
et pour l'autre, il est vrai aussi que, comme le dit
ici Notre Seigneur, tout le monde n'est
pas appelé, en ce que tout le monde ne reçoit
pas la grâce efficace, tous ne la
reçoivent ni pour le salut, ni pour la pratique de la
vie religieuse... Ne soyons pas infidèles à la grâce;
nous pouvons tous par notre fidélité
rendre efficaces les grâces suffisantes que nous avons reçues et
non seulement faire notre salut, mais le faire dans
l'accomplissement des devoirs du parfait amour,
c'est-à-dire dans la vie religieuse... Que nous sommes
heureux! Non seulement le salut, mais la sainteté est
entre nos mains !.. Il dépend de nous d'aimer notre
Dieu, notre Bien-aimé parfaitement : quel bonheur
divin ! Merci ! Merci! Mon Dieu [1]! [1] M/452, sur Jn
6, 59-72, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé, Méditations sur
les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité,
Montrouge 1997, 169-170. |
||||||||||||||||||||||
Evangile
selon saint Jean Jn 6, 51-58 51 Moi, je suis le pain
vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange
de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je
donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde.
»
52 Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » 53 Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. 54 Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 55 En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. 56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. 57 De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. 58 Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. » |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires à
l’Evangile selon saint Jean 20ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditations Num. 450 et Num. 451 Jn 6,
51-58 « Si
vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, vous
n'aurez pas la vie en vous. » Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous faire
un précepte si sévère de la chose du monde qui nous
est la plus douce !.. Que vous êtes bon, fidèle à
votre dessein d'« allumer un feu sur la terre», de
prendre, en instituant la sainte Eucharistie et en
nous ordonnant si fortement de la recevoir et de la
recevoir souvent, un moyen si fort pour nous unir à vous par l'amour, pour nous établir dans votre amour!.. Nous unir à
vous par la sainte communion, nous unir à ce point à
votre cœur qui bat quelques instants en nous, à votre
corps qui est quelques instants dans notre corps, à
votre âme qui se trouve quelques instants dans notre
corps avec notre propre âme, quoi de plus propre, mon
Dieu, à « allumer en nous ce feu » de l'amour divin
que vous êtes venu porter sur la terre ? Ô mon Jésus,
comment n'aimerions-nous pas Dieu, quand vous l'aimez
vous-même en nous si souvent ? Comment
n'aimerions-nous pas Dieu, quand la source de toute
perfection et de tout amour s'unit à nous si
étroitement ?.. Quand Dieu lui-même se serre contre
nous, entre en nous, si tendrement, si suavement, si
bienheureusement!.. Oui, de plus en plus, dans ce
quatrième Évangile, vous nous établissez
dans votre amour par la vie de foi,
l'obéissance, la sainte
Eucharistie, après nous y avoir préparés, dans
les trois autres, par le détachement,
le vide de toutes les jouissance
sensibles. Communions aussi souvent que nous le pouvons
; ne communions pas, que lorsqu'il y a impossibilité
matérielle ou que nous avons la certitude, en
conscience, que la volonté de Dieu est que nous ne
communiions pas. Et tâchons, par les moyens que Dieu
nous donne, suivant la mission que nous recevons de
lui, de faire que le plus grand nombre d'âmes possible
reçoivent la sainte communion aussi souvent que Dieu
le demande d'elles [1]. «
Comme je vis par mon Père, ainsi celui qui me
mange vit par moi. » Que vous êtes bon, mon Dieu, et quelle
parole infiniment douce!.. «Vivre par vous», vivre de
vous, de votre inspiration, vivre non plus de notre
vie naturelle, mais de votre vie divine, vivre de
telle manière que nous pouvons dire comme saint Paul :
« Ce n'est plus moi qui vis, c'est Jésus qui vit en
moi »... Voilà la vie que produira en nous la sainte
communion, si nous la recevons dignement, voilà
l'effet qu'elle doit produire, voilà ce à quoi vous
nous invitez, voilà ce que vous voulez établir en nous
en nous ordonnant de communier, de communier
souvent... Que vous êtes bon, mon Dieu !.. Que vous
êtes bon, non seulement de vous donner à
nous dans la sainte communion, ce qui est déjà
une grâce sans pareille et sans nom, mais encore de nous ordonner de la recevoir souvent,
et enfin, pour porter le comble à des bontés qui
semblent ne plus pouvoir être augmentées (à Dieu tout
est possible), de nous apprendre l'effet
quelle produira en nous, un effet si divin qu'il
doit être l'objet de tous nos désirs, de toutes nos
prières, qu'il suffit pour faire que nous fassions en
tout le plus parfait, que nous glorifiions Dieu autant qu'il le
veut de nous, que nous fassions en tout
sa volonté, que nous lui plaisions
à tout instant autant qu'il nous est possible,
cet effet, c'est qu'en nous comme en saint Paul, «ce
ne soit plus nous qui vivions, mais Jésus qui vive en
nous»... Mon Dieu, que vous êtes bon de poursuivre
avec cette force, cette constance, ce but si
bienheureux pour nous «d'allumer un feu sur la terre»,
d'allumer en tous les hommes le feu de
l'amour de Dieu ! Avec quelle joie vous nous établissez dans l'amour
divin par la sainte Eucharistie,
puisque par elle vous faites que «ce n'est plus nous
qui vivons en nous, mais Jésus qui vit en nous ».
C'est l'amour parfait que vous établissez dans nos
cœurs par la sainte Eucharistie... En nous la donnant,
«vous nous aimez jusqu'à la fin», non seulement parce
que vous nous aimez jusqu'à l'excès le plus
incompréhensible, le plus surhumain, le plus divin,
mais encore parce que vous nous aimez jusqu'à produire
l'effet, jusqu'à atteindre le but, « la fin » que vous
poursuivez par toutes vos paroles, tous vos exemples,
c'est-à-dire, l'établissement dans nos
cœurs de l'amour de Dieu par-dessus tout...
Combien merveilleusement vous atteignez « cette fin »
par la sainte Eucharistie, puisque par elle, comme
vous nous le dites ici, « ce n'est plus nous qui
vivons, c'est Jésus qui vit en nous», «nous vivons par
Jésus, comme il vit par son Père » ! Demandons sans cesse à Dieu d'accomplir en
nous cette « fin » de ses enseignements, de ses
paroles, de ses exemples, cette fin de la sainte
Eucharistie elle-même, cette fin qui contient toute
perfection possible et qui consiste en ce que «ce ne soit plus nous qui vivions en nous,
mais Jésus qui vive en nous». Que ce soit notre
prière, notre désir de toute heure, en vue de Dieu, en
vue de sa gloire... Et demandons-la pour tous les
hommes comme pour nous-mêmes en vue de Dieu [2]. [1] M/450, sur Jn
6, 53-54, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé, Méditations sur
les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité,
Montrouge 1997, 167-168. [2] M/451, sur Jn
6, 55-58, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé, Méditations sur
les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité,
Montrouge 1997,
168-169. |
||||||||||||||||||||||
Evangile selon saint Jean Jn 6, 41-51 41 Les Juifs
récriminaient contre Jésus parce qu’il avait déclaré :
« Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel. »
42 Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors comment peut-il dire maintenant : “Je suis descendu du ciel” ? » 43 Jésus reprit la parole : « Ne récriminez pas entre vous. 44 Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 45 Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. 46 Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père. 47 Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. 48 Moi, je suis le pain de la vie. 49 Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; 50 mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. 51 Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires à
l’Evangile selon saint Jean 19ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 449 Jn 6,41-51 « Le
pain que je vous donnerai est ma chair. » Mon Dieu, que vous êtes divinement bon !
Vous nous « aimez jusqu'à la fin »... Jusqu'à la fin
de votre infini amour et de votre infinie puissance,
semble-t-il, si cela était possible... Vous nous
donnez tout ce que vous êtes, humanité, divinité,
votre divine personne, votre double nature, tout
entier vous entrez en nous, dans notre corps, dans
notre bouche, tout entier vous vous unissez à notre
âme... S'unir, c'est l'idéal de l'amour... S'unir au
point d'avoir en soi, complètement en soi, le
Bien-aimé, c'est ce que l'amour peut entrevoir de plus
fortuné... L'amour humain ne peut même en imaginer la
possibilité ; il se perd et se consume en aspirations
impuissantes, mais, comme dit Bossuet, « Ce qui est
impuissance dans l'amour humain est réalité dans
l'amour divin »... « Defecit in te anima mea. » Que
nous sommes heureux, mon Bien-aimé! À moins d'impossibilité, à
moins de la volonté de Dieu,
nettement exprimée et nous en empêchant, ne manquons
jamais de recevoir la sainte Communion... Ne perdons
jamais une communion par notre faute,
par notre négligence, par notre lâcheté, par notre volonté...
Si Dieu nous en écarte, soumettons-nous amoureusement
à cette privation du plus doux des biens, comme à
tout; mais par notre propre volonté,
jamais ne perdons une communion ! Et puisque cet acte
divin de la sainte Communion glorifie tant Dieu,
efforçons-nous et par nos prières et, quand Dieu nous
en donne mission, par nos autres œuvres, de porter les
autres âmes à recevoir le bon Dieu aussi souvent qu'il
le veut d'elles[1]. [1] M/449, sur Jn
6, 41-52, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé, Méditations sur
les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité,
Montrouge 1997,166. |
||||||||||||||||||||||
Evangile selon saint Jean
Jn 6, 24-35 24 Quand la foule vit que Jésus
n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent
dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la
recherche de Jésus.
25 L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? » 26 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. 27 Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. » 28 Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » 29 Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » 30 Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? 31 Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel. » 32 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. 33 Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » 34 Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » 35 Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires à
l’Evangile selon Saint Jean 18ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 445 Jn 6,24-35 «L'œuvre
de Dieu c'est que vous croyiez en celui qu'il a
envoyé. » Que vous êtes bon, mon Dieu, vous qui nous
donnez ce principe général, ce principe de direction
qui suffit pour conduire toute notre vie, ce principe
que l'Esprit Saint a développé ensuite dans presque
tous les livres de saint Paul : l'œuvre de Dieu, c'est
la foi, la sainteté c'est la foi, la
volonté de Dieu, la perfection, la gloire de Dieu, ce
qui plaît à Dieu, de notre part, d'une manière
parfaite, c'est la foi... La foi de l'âme et la foi dans les œuvres,
l'une et l'autre réunies composent la foi vraie, la
foi vivante : une foi sans œuvres ne serait pas la
foi, ce serait une foi morte, ce serait une dérision
de la foi. Croyons, croyons en ce que Dieu veut que nous
croyons, en ce que l'Eglise nous enseigne, en ce que
nous disent, en son nom, ceux à qui il a dit : « Qui
vous écoute, m'écoute »... Croyons et faisons
ce que la foi nous apprend être la volonté de Dieu;
cette pratique fait partie de la foi ; la foi sans
elle ne saurait plaire à Dieu, car croire que Dieu
veut de nous telle chose et ne pas le faire, loin
d'être un honneur rendu à Dieu, est lui faire la plus
grave injure... Croire ce que Dieu nous enseigne et ne
pas le faire, loin d'être un mérite, est un motif de
châtiment plus grave, selon cette parole : « Celui qui
a ignoré la volonté de son maître, et ne l'a pas
faite, sera puni légèrement ; mais celui qui l'a
connue et ne l'a pas faite, sera puni très sévèrement
»... En ramenant tout à la foi, vous
ramenez donc tout à l'obéissance,
cette obéissance fille aînée de l'amour, premier effet
de l'amour, quand l'amour s'adresse à un Être
infaillible, cette obéissance indissolublement liée à
l'amour de Dieu, et par la nature même de l'amour, et
d'après la parole infaillible de Notre Seigneur : «
Celui-là m'aime qui accomplit mes paroles. » [1] [1] M/445, sur Jn
6, 22-29, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé, Méditations sur
les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité,
Montrouge 1997,162-163. |
||||||||||||||||||||||
01 Après cela, Jésus passa de l’autre côté de la mer de
Galilée, le lac de Tibériade. 02 Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades. 03 Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples. 04 Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche. 05 Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » 06 Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire. 07 Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. » 08 Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : 09 « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » 10 Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. 11 Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. 12 Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. » 13 Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture. 14 À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. » 15 Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires à
l’Evangile selon saint Jean 17ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditations Num. 444 Jn 6, 1-15 «Jésus,
voyant qu'ils voulaient le faire roi, s'enfuit
seul dans la montagne. » Merci, mon Dieu, de nous donner cette double
leçon : leçon de fuite des honneurs même les plus
mérités, leçon de solitude ! Toujours, mon Dieu, vous
poursuivez votre même but : nous faire
aimer Dieu de tout notre cœur. Vous
disposez ici nos cœurs à cet amour en les vidant de l'amour des honneurs, de
la gloire, de tout ce qui est grand aux yeux des
hommes, et en les vidant de l'amour de
la société, de la famille, des amis, des relations
avec les humains... Que vous êtes bon, mon Dieu, de
poursuivre avec cette constance un but qui est pour
nous toute félicité... Refusons tout
honneur, même
juste, même mérité, même avantageux en apparence pour
les âmes, à moins que l'obéissance ne
nous oblige à l'accepter (soyons sûrs que, quand
l'obéissance à notre directeur ou (à son défaut) à la
volonté de Dieu clairement exprimée et
consciencieusement reconnue ne nous oblige pas à
l'accepter, les âmes, loin de perdre en réalité,
gagnent tout à ce que nous imitions Jésus «notre
voie», Jésus toute perfection, bien qu'en
apparence elles puissent sembler y perdre...
L'exemple d'imitation de Jésus, l'exemple d'humilité
que nous leur donnons vaut mieux que le bien
problématique que nous eussions fait autrement... Si
Dieu avait jugé le contraire, il nous aurait fait
commander par l'obéissance ou
manifesté clairement sa volonté.) — Cherchons toujours la solitude, quand
la volonté de Dieu ne nous pousse pas parmi les
hommes... Notre Seigneur a vécu à Nazareth dans la solitude des cénobites, au désert dans
la solitude des ermites, dans sa vie
publique, jeté par la volonté de Dieu dans le monde,
il se réserve de nombreux moments de retraite et de
solitude... À son exemple, embrassons, selon la
vocation que Dieu nous donne, soit la solitude des
cénobites, soit celle des ermites, soit, si Dieu nous
donne mission d'exercer la vie apostolique, cette
triple retraite, cette triple solitude qui consiste
dans la solitude continuelle de l'âme adorant Dieu
dans le sanctuaire intérieur d'elle-même, dans la
solitude quotidienne de l'âme se recueillant d'une
manière particulière à certaines heures, spécialement
consacrées à la prière, dans la solitude accidentelle
de l'âme passant des jours entiers, des périodes
entières dans la « retraite » et la prière[1]. [1] M/444, sur Jn 6, 14-15, en C. de Foucauld,
L’imitation du Bien-Aimé, Méditations sur les Saints Évangiles
(2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997,161-162. |
||||||||||||||||||||||
30 Les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et
lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. 31 Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. 32 Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. 33 Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. 34 En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires A
l’Evangile selon saint Marc 16ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 202 Mc 6,
30-34 Que vous êtes bon, mon Dieu, Vous
avez pitié de ces hommes, parce qu'ils sont
comme des « brebis sans pasteurs »... Oh ! que cela
est vrai et que nous sommes des brebis sans pasteurs
lorsque nous ne nous serrons pas, obéissants, autour
de Vous ! Que vous êtes bon, mon Dieu, d'avoir pitié
de nous !.. Votre amour, Votre pitié se traduisent en
deux actes et annoncent un troisième bienfait
ineffable : Vous donnez d'abord la nourriture aux âmes
de ces pauvres brebis, leur enseignant beaucoup de
choses, puis, ayant encore pitié de leurs corps, Vous
les nourrissez de pain et de poisson... Et ces bienfaits ne sont que le commencement
des effets de Votre Amour, ô mon Dieu ; le pain que
Vous multipliez pour nourrir cette foule est la figure
de la Sainte Eucharistie, de ce mystère par lequel
Vous nous aimez « jusqu'à la fin », sans fin, nous
donnant comme nourriture Vous tout entier, Dieu tout
entier, Jésus Homme-Dieu tout entier ! Oh ! mon Dieu, que Vous êtes divinement bon
! Ayons pitié des
hommes, soyons tendres,
pitoyables à la vue de tous leurs besoins ; faisons
tout le bien à leurs âmes et à leurs corps ; que notre
charité soit agissante comme celle de Jésus,...
qu'elle ne se réduise pas à des sentiments, à une
pitié intérieure, ni à des paroles, mais qu'elle se
traduise en actions et que ces actions n'aient
d'autres limites que la volonté de Dieu, volonté que
nous pouvons toujours connaître par notre directeur
spirituel... Soyons reconnaissants sans fin à Dieu du don
par lequel Il nous aime sans fin, Il se donne à nous
sans fin, s'abandonnant, se confiant si complètement à
nous, nous à qui tant d'hommes ne se confieraient pas;
nous épousant, se donnant à nous si complètement, nous
que tant de mortels trouveraient indignes de leur
union ; nous donnant, dès ici-bas, ce qui fait le
bonheur des élus, le bonheur de Dieu même, Dieu tout
entier, à nous pécheurs... Ne perdons
jamais par notre faute ni une communion, ni un
moment de présence auprès du Tabernacle... Ce
n'est plus le fini, ici, c'est l'infini... Rien de
créé, mille univers comme celui-ci ne sont qu'un néant
à côté de la grâce, de la faveur qu'il y a d'être un
seul instant au pied du Tabernacle, bien plus encore,
de recevoir la divine Hostie. C'est Dieu, c'est tout :
tout le reste n'est que la créature, c'est-à-dire le
néant [1]. [1] M/202, sur Mc
6,33-44, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 134-136. |
||||||||||||||||||||||
07 Il appela les Douze ; alors il commença à les
envoyer en mission deux par deux. Il leur
donnait autorité sur les esprits impurs, 08 et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. 09 « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » 10 Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. 11 Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » 12 Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. 13 Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires A
L’Evangile selon Saint Marc 15ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditations Num. 199 et Num. 200 Mc 6, 7-13 Vous envoyez Vos douze apôtres, deux par
deux, leur disant de ne rien emporter avec eux que
leur seul bâton : ni souliers, ni pain, ni argent,
mais seulement des sandales, et point de tunique de
rechange... Merci, mon Dieu, de nous donner cet
enseignement, cette règle de vie... Merci d'avoir
envoyé ainsi Vos apôtres, et de leur avoir donné cette
prescription pour augmenter leur foi,
pour leur montrer le dédain que l'apôtre
doit avoir pour les choses matérielles, la pauvreté
dans laquelle doit vivre celui qui prêche l'évangile
et combien la seule chose qui remplit son esprit et
son cœur, doit être le zèle des âmes... Merci de
cette divine leçon, ô mon Dieu ! Oui, c'est là les enseignements qu'il faut
tirer de ce passage... C'est dire qu'il faut y
appliquer ces paroles : « La lettre tue, l'esprit
vivifie »... Il faut distinguer ici les règles
générales pour tous les temps et tous les lieux, des
prescriptions données dans un cas particulier et pour
une occasion déterminée seulement... Il faut aussi, en
étudiant ce passage, se souvenir que la grande règle
d'interprétation des paroles de Jésus, c'est Ses
exemples : Il est Lui-même le commentaire de Ses
paroles; a-t-il toujours accompli telle prescription ?
Cela indique que c'était une prescription; ne l'a-t-Il
que rarement ou jamais appliquée? Cela montre que
c'était un ordre particulier qui ne concernait qu'une
circonstance spéciale... Quand Il a toujours fait
Lui-même ce qu'il prescrit, il faut le faire toujours
aussi, c'est une loi générale, loi ou conseil... Quand
Il ne l'a point fait ou point toujours fait, il faut
chercher pourquoi, dans quelles circonstances, il a
fait cette prescription, ce qu'il a voulu en la
faisant ; et il faut le faire dans les circonstances
analogues, ne pas le faire dans les autres où Il ne
l'a pas fait... Le faire quand on y trouve les biens
qu'il a voulus, ne pas le faire quand on ne les y
trouve pas ou qu'on y trouve mêlés des inconvénients
qui Lui auraient fait y renoncer... Mais même alors
continuons à chercher les biens qu'il a eus en vue, et
tout en quittant la lettre qui, dans l'esprit de
Jésus, ne s'applique pas à la circonstance présente,
restons fidèles à l'esprit qui est de tous les temps
et de tous les moments. Dans le cas présent, nous
voyons que Jésus prescrit des choses qu'il n'a, non
seulement pas toujours, mais pas habituellement,
peut-être jamais pratiquées Lui-même. D'être sans
argent dans les courses apostoliques : nous savons
qu'il vivait des aumônes des saintes femmes, qu'il y
avait une bourse commune pour Lui et les apôtres et
que Judas en était chargé... De ne point emporter de
pain : nous voyons que Notre Seigneur en faisait
emporter par ses apôtres... Ce n'est donc pas une
règle générale que tracent les paroles ci-dessus, mais
une prescription temporaire, indiquant ce que les
apôtres devaient faire dans une circonstance
seulement, ou dans certains cas particuliers
seulement... Mais ce qui est éternel, ce que Jésus a
toujours pratiqué, ce que les apôtres ont pratiqué en
toutes les circonstances, toujours, toujours, c'est
les vertus que Jésus a en vue de développer dans les
apôtres par ces prescriptions passagères: c'est la confiance absolue en Dieu (Il leur dira
un jour : « Vous a-t-il manqué quelque chose quand je
vous ai envoyés sans argent ? — Non — Eh bien ! Ce temps est passé : maintenant que celui
qui a une bourse la prenne »...), c'est le désintéressement absolu, la pauvreté volontaire qui va jusqu'à
aller sans aucun argent comme dans ce cas particulier,
quand on le peut sans scandaliser personne, comme les
apôtres, qui dans ces courses en Galilée recevaient
partout l'hospitalité chez des amis, des
connaissances, ou trouvaient comme tous les pauvres
l'hospitalité toujours prête dans toutes les
synagogues, selon l'usage juif; la pauvreté
volontaire qui vit, ou d'un humble travail
manuel, ou des aumônes des fidèles, quand le temps,
employé tout entier à l'apostolat, ne laisse pas le
loisir de travailler, et qui dans tous
les cas se contente du strict nécessaire, vit de la
vie des pauvres, n'a en vêtements, nourriture,
argent, logement, mobilier, que ce qu'ont
les pauvres, ce que peuvent avoir de pauvres ouvriers; le zèle des âmes en
vue de la gloire de Dieu, qui seul remplit l'âme des
chrétiens, laquelle, attachée à Dieu, le souverain
bien, doit avoir un dédain infini pour tous les biens
périssables. La prescription dont il s'agit n'est donc
nullement une règle générale, mais il faut en prendre
l'esprit, il faudra même la suivre à la lettre dans
certaines circonstances, pour des courses de peu de
durée, ou même longues, mais faites en pays amis,
chrétiens, où on peut sans scandaliser ni être à
charge demander tout le nécessaire autour de soi... En
tous les autres cas, il faut faire comme Jésus faisait
habituellement, comme d'après l'ensemble des Saints
Evangiles nous voyons qu'il ferait à notre place... [1] « Quand
vous serez entrés dans une maison, restez-y sans en
sortir»... Merci, mon Dieu, de ce précepte, contraire
aux usages juifs, et qui renferme une leçon de tempérance, de recueillement,
de reconnaissance et
d'humilité. Ceci encore est un précepte particulier,
ayant trait aux coutumes juives... Il faut donc, pour
cette prescription comme pour la précédente, suivre
l'esprit toujours, la lettre dans certains cas
seulement... Chez les Juifs, quand un rabbin, un
prédicateur va dans une bourgade, afin de lui faire
plus d'honneur, et pour que l'hospitalité qu'on lui
donne ne soit pas trop à charge à un seul, chaque
personne un peu riche l'invite à son tour, lui offre à
son tour un repas ; de sorte que, pendant tout son
séjour, le rabbin ne fait qu'aller de maison en
maison, et si les habitants sont à leur aise, de
festin en festin... Cela n'est nullement propre à
entretenir la tempérance et le recueillement... Jésus
veut empêcher cet usage d'exister dans son Église ; Il
le prohibe formellement et c'est là ce qu'il défend en
disant « N'allez pas de maison en maison. » Dans ce
sens, qui est celui de la lettre, le
précepte est formel, général, et il faut toujours
l'accomplir : c'est la prohibition une fois pour
toutes dans l'Église d'un usage établi dans la
synagogue... Il faut aussi prendre, non seulement en
voyage, mais toujours, l'esprit qui a dicté cette
défense ; c'est un esprit de tempérance,
de recueillement, de
reconnaissance envers les premiers hôtes qui
nous ont reçus, et qu'il ne faut pas quitter pour
aller festiner chez d'autres ; d'humilité
qui veut qu'on reste tranquille, sans bruit, à la
dernière place, sans déranger personne, sans occuper
de nous le monde, et non qu'on trône dans les festins,
aux premières places, jetant autour de soi le
dérangement et le bruit... Mais il ne faut pas donner
à ce précepte un sens qu'il n'a nullement, en donnant
à la lettre une extension qu'elle n'a
point, ce qui arriverait, si on voulait, d'après ces
mots, empêcher dans tous les cas, les religieux, les
prêtres qui ont reçu l'hospitalité dans une maison,
d'en changer : comme on l'a dit, les paroles de
Notre-Seigneur ont un sens bien déterminé et ne font
que prohiber un usage juif, auquel
elles font allusion... Ce serait une faute
d'interprétation que de leur donner un autre sens... Il faudra donc, dans la pratique, ne point
changer de maison, chaque fois que les vertus que
Jésus a en vue dans cette prohibition, tempérance,
recueillement, humilité, reconnaissance, et d'une
manière générale, chaque fois que le bien
des âmes y gagnera : mais si, au contraire, la
pratique de ces vertus, et en général le bien
des âmes demandait que l'on changeât, il
faudrait changer sans hésiter ; en cela on obéirait à
l'esprit de Jésus, sans s'écarter de l'obéissance à Sa
lettre, celle-ci n'ayant trait qu'à un usage de la
synagogue, usage particulier n'existant pas parmi les
chrétiens [2]. |
||||||||||||||||||||||
01 Sorti de là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine,
et ses disciples le suivirent. 02 Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? 03 N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. 04 Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » 05 Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. 06 Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires A
l’Evangile selon saint Marc 14ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditation Num. 198 Mc 6, 1-6 Que Vous êtes bon, mon Dieu! Que Vous êtes
bon de présenter la vérité à des endurcis, malgré les
mépris que vous prévoyez qu'ils feront de Vous! Leur
ingratitude que Vous connaissez d'avance ne Vous
empêche pas de leur faire tout le bien qui les
sanctifierait s'ils le voulaient... Que Vous êtes bon d'endurer pour nous le
mépris, le dédain : «Hic est faber[1]»... Que Vous
êtes bon d'employer Vos jours, de Vous fatiguer à nous
évangéliser ! Présentons la vérité avec foi et avec zèle,
lorsque nous avons mission pour cela, même à des âmes
dont nous avons peu sujet d'espérer la conversion, et
cela pour suivre l'exemple de Notre-Seigneur qui l'a
prêchée et aux habitants de Jérusalem et à ceux de
Nazareth et à tant d'autres dont Il prévoyait
l'incrédulité, et pour suivre Son précepte: «Prêchez à
toute créature»... Faisons-le d'autant plus que
Notre-Seigneur l'a fait bien qu'il connût avec
certitude qu'on devait être incrédule à Sa parole,
tandis que nous n'avons absolument jamais cette
certitude : aidés de la prière qui peut tout auprès de
Dieu, avec cette charité qui « espère tout», nous
pouvons et devons toujours espérer la conversion de
tout homme vivant ; il est certain, en effet, que sa
conversion est possible ; nous ne pouvons jamais
affirmer qu'elle ne se fera pas ; prions donc,
espérons, faisons pénitence pour la conversion des
âmes, et travaillons dans la mesure où Dieu nous en
donne mission... Jetons-nous dans l'abjection,
la pauvreté, l'humble travail manuel de
Notre-Seigneur. L'amour
demande l'imitation ; aimons et imitons : « Le
serviteur n'est pas plus grand que le maître. » Soyons aussi petits que Jésus... Jésus nous
dit de Le suivre, suivons-Le, partageons Sa vie, ses
travaux, ses occupations, ses abaissements, Sa
pauvreté, son abjection, soyons ouvriers,
pauvres ouvriers dédaignés avec
Lui!.. Soyons couronnés de la même couronne de mépris
et de dédain que Notre Époux... « Celui qui me suit,
ne marche pas dans les ténèbres. » Suivons,
imitons, soyons-Lui comme des petits frères, vivant en
tout comme Lui : «Je suis la voie, la vérité et la
vie. » Suivons cette voie, vivons de la vie de Jésus,
faisons ses œuvres qui sont vérité... «Je suis venu
sauver le monde. » Nous avons la même fin, nous devons
aussi, non pas racheter le genre humain, mais
travailler à son salut ; employons les moyens que
Lui-même a employés ; or ces moyens ne sont pas la
sagesse humaine entourée de faste et d'éclat et assise
à la première place, mais la sagesse divine, cachée
sous l'apparence d'un pauvre, d'un homme vivant du
travail de ses mains, d'un homme sage et plein de
science, mais pauvre, méprisé, abject, n'ayant jamais
étudié dans les écoles des hommes, mais sous leurs
yeux et connu d'eux comme vivant humblement d'un
travail vil... Suivons ce divin exemple : soyons les images fidèles de Jésus... Soyons
vraiment, en partageant toute sa vie, les petits
frères de Jésus... Ne nous séparons jamais,
comme Son amant Saint Paul, de Son travail, de son
abjection, de Son imitation : « Soyez mes imitateurs
comme je suis l'imitateur du Christ»... Soyons toujours,
toujours les petits frères, les vrais frères de
Jésus, en entrant complètement dans sa vie, en la
pratiquant en tout, en Lui étant indissolublement
attaché ! Sainte Vierge, Saint Joseph, Sainte
Magdeleine, Saint Jean-Baptiste, Saint Pierre et Saint
Paul, Saint François d'Assise, Saints solitaires, si
pauvres devant les hommes, et si riches devant Dieu,
obtenez-moi cette grâce, en Notre-Seigneur, par Lui et
pour Lui, dans la mesure où c'est Sa Très Sainte
Volonté. Amen [2]. |
||||||||||||||||||||||
Evangile selon
saint Marc
Mc 5, 21-43 21 Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. 22 Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds 23 et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » 24 Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait. 25 Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – 26 elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… 27 cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. 28 Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » 29 À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. 30 Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? » 31 Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » 32 Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. 33 Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 34 Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » 35 Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » 36 Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » 37 Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. 38 Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. 39 Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » 40 Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. 41 Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » 42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. 43 Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger. |
||||||||||||||||||||||
Charles De Foucauld: Commentaires A
L’Evangile Selon saint Marc 13ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE Meditations Num. 195, Num. 196 et Num. 197
Mc 5, 21-43 « Et
il alla avec lui »...
Que
Vous êtes bon, mon Dieu, à la première nouvelle de
la maladie de cette enfant, à la première demande
qu'on vous fait de la guérir, quittant tout, Vous
suivez celui qui vous appelle! Que Vous êtes bon ! Quittons tout, interrompons
toutes nos occupations, dès qu'une œuvre de
charité se présente. Jésus
faisait ainsi pour les hommes : imitons-le!..
Et faisons-le d'autant plus que non seulement nous
l'imitons en faisant ainsi, mais c'est
envers Lui-même que nous pratiquons la charité,
c'est envers un de Ses membres, par conséquent
envers Son Corps, envers Lui-même que nous
sommes charitables, c'est pour
Lui-même que nous quittons tout... Quelle
double raison, infiniment puissante, pour nous
faire tout quitter aussitôt que la charité appelle
! C'est Jésus Lui-même qui appelle,
et c'est Son exemple qui nous incite...
Quittons tout aussi, quand l'heure de la prière,
de la méditation, de la fin du travail manuel
arrive ; là aussi c'est Jésus qui appelle : il
demande non les services matériels pour Son corps,
mais les hommages et les tendresses, les paroles
d'amour, les caresses auxquelles il a
droit comme notre Dieu et notre Epoux... Avec quel zèle nous devons les
Lui donner ! Comme
nous devons tout quitter pour les Lui offrir [1] ! « Ma
fille, ta foi t'a sauvée ; va en paix et sois
guérie »...
Mon
Dieu, que Vous êtes bon ! Que
Vous êtes bon envers cette femme en la guérissant
! Que Vous êtes bon envers tous les hommes futurs
en leur donnant cet exemple de charité et cette
preuve de Votre bonté et de la confiance qu'ils
doivent avoir envers Vous !.. Que
Vous êtes bon envers les assistants en leur
prouvant la divinité de Votre mission par ce
miracle!.. Que Vous êtes bon envers tous les
hommes futurs en leur donnant cette preuve
miraculeuse de Votre mission divine !.. Que Vous
êtes bon envers cette femme, les assistants et
toutes les générations avenir, en leur donnant
cette leçon de foi et d'humble et muette prière ! Soyons charitables comme
Jésus, pour les âmes et les corps... Par cette
guérison Jésus fait du bien à un corps et un plus
grand bien encore à une foule innombrable d'âmes :
faisons de même tout le bien possible, suivant les
moyens que Dieu nous donne et dans l'obéissance
à notre père spirituel; que cette obéissance et la possibilité soient
nos seules limites... Faisons du bien aux corps et
aux âmes, à tous deux toujours, autant que
possible, mais surtout, surtout aux âmes
immortelles : aux deux, mais faisant toujours
passer les âmes infiniment avant les corps, comme
Jésus qui faisait ici du bien à un seul corps et à
une foule incalculable d'âmes... Ayons foi en la puissance de
Dieu, de Jésus Dieu,
Dieu en nous, Dieu en tout homme, Dieu partout ( «
En Lui nous nous mouvons et nous sommes » ), Dieu
qui nous voit du ciel, Dieu qui nous voit du
tabernacle, et ayons foi en Sa bonté,
en Son Cœur percé, épuisé, mort pour nous, pour
chacun de nous... Prions-Le dans
tous nos besoins, et dans tous les besoins de ceux
dont Il nous a spécialement chargés, parents,
amis, voisins, tous ceux qu'il a mis près de nous
dans le pèlerinage de la vie, dans les besoins de
tous les hommes qui sont tous nos frères, que nous
devons tous aimer avec une tendresse d'autant plus
grande que nous aimons plus tendrement leur Père,
Dieu, et Jésus dont ils forment le corps, Jésus dont ils sont les membres,
Jésus qu'on aime Lui-même en aimant Ses membres,
Jésus qui a donné Son sang pour chacun d'eux... Prions avec foi, foi dans la
bonté et la puissance
de Dieu, foi dans Sa promesse
cent fois répétée de nous exaucer chaque fois que
nous Le prierions avec foi ; prions-Le avec foi
qu'il nous exaucera ; qu'il nous exaucera ou en
nous accordant ce que nous Lui demandons, ou en
nous accordant quelque chose de meilleur ( puisque
dans Son ineffable bonté Il s'est réservé ce droit
miséricordieux en nous promettant de nous exaucer
)... Prions-Le sans beaucoup de
paroles, mais avec
beaucoup de foi, d'humilité, d'amour, de confiance
filiale : on peut le prier sans aucune parole,
comme Il nous le montre ici en louant la prière
muette de cette femme ; un regard, un désir, une
élévation humble et tendre vers Lui suffisent : «
Ne priez pas avec beaucoup de paroles comme les
païens », a-t-il dit... « Ils n'ont pas de vin
»... « Celui que vous aimez, est malade »... Et
ici, un simple attouchement... Voici
les prières qui plaisent à Celui « qui connaît
tout ce dont nous avons besoin avant que nous
demandions. » Notre besoin
demande de lui-même à Celui qui voit tout ;
accompagnons cette demande naturelle d'un regard
silencieux vers Dieu, d'un élan muet de confiance,
d'abandon, d'amour, d'un cri : « Que votre volonté
se fasse », et soyons sûrs que nous serons exaucés
et que nous recevrons pour nous, pour les autres,
pour tous les hommes ce qui est le plus désirable,
les grâces les meilleures du Père des
Miséricordes... Oh !
Oui, mon Dieu, que Votre volonté se fasse en moi,
et en tous les hommes... Je ne demande rien de
plus, mais cela je le demande de toute mon âme, en
Vous, par Vous et pour Vous. Amen, amen, amen [2]. Mon
Dieu, que Vous êtes bon ! A
cette jeune fille Vous rendez la vie, et en même
temps, les moyens, les grâces pour acquérir dans
l'éternité un accroissement de bonheur... A ces
parents Vous rendez leur fille... A vos
apôtres, à cette famille, à tous ceux qui ont eu
alors connaissance du miracle et à tous ceux qui
depuis ont connu vos Évangiles, Vous avez donné ou
augmenté la foi en Votre mission divine, donné une
leçon de charité, donné un enseignement sur le
devoir de croire, par cette parole : « Crois
seulement », montré jusqu'où il faut pousser la
bonté, la tendresse, la délicatesse de la bonté,
non en Vous contentant de ressusciter cette
enfant, mais en disant ensuite : « Donnez-lui
maintenant à manger », ne dédaignant pas, aussitôt
après avoir fait ce grand miracle, d'entrer dans
ce petit détail familier, ce petit soin
maternel... A tous ceux qui
ont connu ce miracle, Vous inspirez confiance,
espérance, courage, en leur faisant voir l'infinie
bonté de Votre Cœur... Vous portez, par tous ces
bienfaits et surtout par cette vue de Votre
infinie bonté, les hommes à Vous aimer, ô Très
Doux Jésus, et à aimer la Bienheureuse Trinité
dont Vous êtes la deuxième Personne... Croyons... Croyons
que
Jésus peut tout et qu'il nous accordera tout ce
que nous Lui demandons avec foi : Il nous
l'accordera, parce qu'il est infiniment bon et
tout-Puissant ; Il nous l'accordera d'autant plus
qu'il nous l'a formellement promis ; Il nous
l'accordera, soit en nous donnant la chose
demandée soit en nous en donnant une meilleure;
s'il nous fait attendre, si nous recevons tard ou
jamais, soyons sûrs que l'attente est ce qui nous
est le meilleur, que recevoir tard ou jamais nous
est meilleur que recevoir tout de suite... Soyons charitables et pour les âmes
et pour les corps, autant que Dieu nous en donne
le moyen, que Ses représentants nous le
permettent, que Dieu le veut de nous ; faisons du
bien aux âmes, travaillons à leur salut, à leur
perfectionnement ; consolons les cœurs ;
soulageons les corps : les trois sont
nécessaires ; Jésus nous donne l'exemple des trois
; nous devons les trois à Jésus, au corps de
Jésus, aux membres de Jésus et, par conséquent, à
tous les hommes, tous membres de Jésus, tous
partie de Jésus : « Tout ce que vous faites à un
de ces petits, vous me le faites »... Nous
devons faire à tous les hommes, aux corps, aux
cœurs, aux âmes, tout le bien que le père le plus
tendre veut que ses enfants se fassent entre
eux... Et
soyons délicats sans fin dans
notre charité ; ne nous bornons pas aux grands
services, ayons cette tendre
délicatesse qui entre dans les détails
et sait par des riens mettre
tant de baume dans les cœurs — « Donnez-lui à
manger », dit Jésus —, entrons de même avec ceux
qui sont près de nous dans les petits détails de
santé, de consolations, de prières, de besoins,
consolons, soulageons par les plus
minutieuses attentions ; ayons, pour ceux
que Dieu met près de nous, ces tendres, délicates,
petites attentions qu'auraient entre eux des
frères très tendres, et des mères très tendres
pour leurs enfants, afin de consoler autant que
possible tous ceux qui nous entourent et d'être
pour eux un objet de consolation et un baume comme
le fut toujours Notre-Seigneur pour tous ceux qui
l'approchèrent, soit pour la Sainte Vierge et
Saint Joseph, soit pour les apôtres, Sainte
Magdeleine et tous les autres... A quel point Il
fut une consolation, une douceur pour ceux qui
l'approchèrent; nous devons, autant qu'il est en
nous, tâcher de Lui ressembler en cela ainsi qu'en
tout, et passer dans ce monde, en sanctifiant, en
consolant, en soulageant dans la plus grande
mesure qu'il nous est possible [3]. [1] M/195,
sur
Mc5,21-24, en C. de
Foucauld, La bonté de
Dieu. Méditations sur les Saints Évangiles
(1), Nouvelle Cité, Montrouge 1996,
120-121. [2] M/196, sur Mc
524-34, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 121-123. [3] M/197, sur Mc
5,35-43, en C. de Foucauld, La
bonté de Dieu. Méditations sur les Saints
Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge
1996, 123-125. |
||||||||||||||||||||||
35 Ce jour-là, le soir venu, il dit à ses disciples : «
Passons sur l’autre rive. » 36 Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient. 37 Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. 38 Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » 39 Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. 40 Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » 41 Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » |
||||||||||||||||||||||
Edition du 19 juin 2015
*****Charles De Foucauld: Commentaires A l’Évangile selon Saint Marc 12ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (21 juin 2015) Meditation Num. 105 Mc 4, 35-41 « Il menaça le vent et dit à la mer : tais-toi, calme-toi ! Et le vent cessa, et il se fit un grand calme » (Mc 4,39). Espérons ! Le divin Maître est au fond de notre âme, comme au fond de la barque de Pierre... Parfois il semble dormir, mais toujours il est là, prêt à nous sauver, prêt à exaucer notre demande, n'attendant ou que notre appel, ou parfois que le moment le plus favorable à notre âme pour dire à la mer : tais-toi... D'un mot il peut toujours calmer tous les orages, éloigner tous les dangers et faire suivre un grand calme à des angoisses mortelles... Prions toujours ! Plus la tempête nous agite, plus il nous faut lever vers lui seul le cœur et les mains, et en priant espérons invinciblement ! [1] [1] M/105, sur Mc 4,39, en C. de Foucauld, En vue de Dieu seul. Meditations sur les passages des Saints Évangiles relatifs à quinze vertus, tome IV/1, Nouvelle Cité, Montrouge 1999, 292. |