comi.html
 Amis du Diocèse du Sahara
En partenariat avec croire.com   - en exclusivité - une courte interview télévisuelle de Mgr Claude RAULT, et en conclusion, le Notre Père chanté en arabe lors de la messe d'actions de grâce célébrée à l'abbaye de Tre Fontane le lendemain de la Béatification.
Pour consulter le Site officiel du Diocèse de Laghouat-Ghardaïa (diocèse du Sahara):
 l'Eglise Catholique d'Algérie.
Accueil
====================================================================================
Mémoire du Père François COMINARDI

HOMMAGES & EVOCATIONS du Père François COMINARDI
30 avril 2006

(pages spéciales mise à jour du 10 mai 2006)

Août 2005: devant la tombe qui vient d'être fleurie,Mgr Claude Rault se recueille et fait mémoire  du Père François Cominardi
et des Pères Sahariens Georges Rémy  et Louis Voltz, décédés dans l'année
. (cliquez sur les noms pour lire leur biographie)
Les Sœurs Franciscaines de Marie (FMM) ont  le feu vert de leur congrégation pour une nouvelle implantation à AIn Sefra

thibar55.jpg
 les Pères Gagnon et Cominardi( à droite)
compagnons d'ordination
 en 1956 ,dans le bled en Tunisie

comialx.JPG
 Père Cominardi et Alexandre,
 fils de son neveu François Cominardi Jr.
actuellement au Québec

comi2.jpg
Père Cominardi,
en étole jaune pour la messe concélébrée
 Paris 9 octobre 2004

Décédé le samedi 30 avril 2005, fête de Notre Dame d'Afrique, chère au coeur des Missionnaires d'Afrique, les obsèques de notre ami Père Blanc, François COMINARDI se sont déroulées à Bry sur Marne, le Mercredi 4 mai, veille de la fête de l'Ascension.C'est le frère de François, Jean Christophe -franciscain- qui présidait la messe concélébrée, assisté des Pères Guignard en poste à Tizi Ouzou et Fillet à Maison Alfort.
L'assistance nombreuse des concélébrants de la maison de retraite de Bry, dont les Pères Michel Laurent & Michel Crampon, anciens du Sahara, entourait la nombreuse délégation de la famille du père Cominardi,  sa soeur Marguerite, son frère Henri, sa belle soeur Thérèse, sa nièce Mireille, ses nombreux cousins et cousines; son neveu François Cominardi Jr au Québec depuis un an, était présent par la pensée.
Au cours de l'office furent lus le message de condoléances de Mgr Claude RAULT, évêque du Sahara et des témoignages d'Algérie (voir ci-dessous) ainsi qu'un des poèmes de Souami Lamri( voir  http://peres-blancs.cef.fr/soumia.htm ) et la spiritualité que le Père Cominardi en dégageait pour les liens entre  communautés chrétiennes et musulmanes ( voir bas de la page  http://www.och.asso.fr/article78.html).

Les prières de l'assemblée se portèrent aussi vers les équipes d'accompagnants aux malades qu' avait formé le Père Cominardi.

Pour marquer cette union de prières, 
le Père Miguel Larburu,vicaire général du Diocèse du Sahara était présent à Aïn Sefra le jour même des obsèques.
comi1.jpg
Père François Cominardi
soumia1.jpg
Soumia Lamri
cond110.jpg
Message de Mgr Teissier,
 Archevêque d'Alger
cond120.jpg
 Message du Sahara

MESSAGE DE Mgr Claude RAULT, évêque
 Diocèse du SAHARA

P.Claude Rault                               
Evêque.

B.P. 62.
47010. Ghardaia. ALGERIE.
                                                                                   
Beni Abbès le 2 mai 05.    

Bien chers amis.

    Notre cher François nous a donc quittés, après avoir souffert ce que nous désignons souvent par le mot " longue maladie ", comme pour en cacher pudiquement le nom. Lorsque je l’ai revu pour la dernière fois, c’était à Bry sur Marne, à la mi-janvier. Il se savait atteint de ce mal et laissait deviner son issue fatale. Cependant, il laissait nettement transparaître sa foi en la Vie, son espérance toujours en éveil. Il ne s’était pas départi d’un certain humour, même si parfois aux yeux de son entourage, il manifestait une certaine impatience et de brusques mouvements d’humeur. La maladie et la souffrance ; ne laissent personne indemne de ces mouvements incontrôlés.

Il est difficile en quelques lignes de retracer une si belle existence, marquée par un attachement têtu au Seigneur et à ses amis d’Aïn Sefra. Je voudrais vous parler de lui, non pas à la façon d’un chroniqueur, je n’ai sous la main aucun document de référence le concernant, mais comme un ami qui a perdu un proche.

L’existence de François a été marquée par un certain nombre d’étapes qui se superposent, parfois dans le désordre, à la façon de strates géologiques, bien marquées par leur spécificité. J’espère seulement n’en oublier aucune. Je ne vais pas essayer de les dater dans ce parcours si bien rempli, et les esquisses de ce portrait que je tente sous vos yeux.
C’est au Centre de Formation Professionnelle d’Ain Sefra que François a commencé son enracinement dans cette région d’Algérie. Il y est resté 12 ans. On peut dire que  tout ce qu'il a pu faire et vivre par la suite découle de cette période et les meilleurs collaborateurs qu’il a trouvés sur sa route, notamment dans son engagement auprès des malades, ont été ses anciens élèves ou les enfants de ses élèves.

Ce que je retiendrai tout d’abord, pour nous situer loin dans le temps, c’est son intérêt pour la préhistoire, bien entendu celle de son environnement immédiat. Pendant une bonne période de sa vie, il a parcouru le désert environnant à la recherche des gravures rupestres de la région, ce qui lui a permis de rencontrer et de faire connaissance avec bon nombre de familles nomades, retrouvées plus tard à Aïn Sefra pour cause de sédentarisation. Il a fait de ces gravures un répertoire scientifique sérieux, qui contribue sans aucun doute à une meilleure connaissance de l’aventure humaine et de la préhistoire de la région. Il a dû interrompre des recherches pendant les années de violence que le pays a connue.
Mais son goût pour l’histoire n’était pas moindre. Il s’est intéressé au Cheikh Bouamama, résistant à l’occupation française à la fin du 19° siècle, dans cette partie Ouest de l’Algérie. Plus proche dans l’histoire contemporaine, il a aussi consacré une période de sa vie à Isabelle Eberhart, aventurière et femme de lettres originale, qui a vu la mort à Ain Sefra au début du siècle dernier lors d’une inondation à Ain Sefra. Elle repose dans l’un des cimetières de la ville.
Sa passion pour l’histoire ne le détachait pas des problèmes concrets de son environnement, puisqu’il a fait aussi une étude et une présentation pédagogique de la désertification, mettant en relief l’urgence de combattre un fléau qui progressivement ravage la région et n’est pas le seul fait de la nature.
Une autre strate de ses centres d’intérêt, et non pas des moindres, est celui de la place de la femme dans la société et notamment dans la presse algérienne. Faisant un véritable travail de moine, il a répertorié pendant des années les articles de journaux ayant trait à la femme algérienne, sur des fiches dûment numérotées, utilisables pour d’éventuelles recherches ultérieures. Dans le même mouvement, il ne manquait jamais d’apporter sa contribution à la journée de la femme célébrée chaque année dans le pays. Pour rien au monde il n’aurait manqué cet événement.

François n’était pas un homme à idées ou un théoricien. Son souci des personnes est resté toujours en éveil.
Intérêt pour les Chrétiens Coptes venus d’Egypte dans le cadre de l’arabisation de l’enseignement. Il leur consacrait du temps pour la réflexion et la prière, s’investissant par là davantage dans la langue arabe classique pour pouvoir célébrer dans leur langue et prendre contact avec eux. Il a d’ailleurs fait un voyage en Egypte pour les rejoindre.
Intérêt aussi pour la jeunesse. Il avait été enseignant dans le Collège des Pères Blancs d’Aïn Sefra. Mais cet intérêt ne s’était pas éteint avec la nationalisation du collège. Que de jeunes ont pu grâce à lui retrouver un goût pour les études, et continuer leur formation à l’université ! Que de fois il a fait les démarches nécessaires auprès de parents pour laisser leur fille aller étudier dans les campus et ainsi préparer leur avenir ! Et la confiance dont il était l’objet a bien souvent levé les obstacles. Beaucoup de jeunes filles, devenues maintenant mères de familles et ayant pris une place dans la société pourraient en témoigner.

Incontestablement, ce qui a le plus marqué son existence à Aïn Sefra, ce fut son souci pour les malades. Pendant plusieurs années, et d’abord dans le cadre d’une Association, il a arpenté les couloirs et les escaliers de l’hôpital de la ville, s’arrêtant à chaque chambre, à chaque malade pour un brin de conversation, une quête de nouvelles, ou encore un verre de thé. En effet, chaque jour, il faisait préparer par tout un réseau de familles amies un gros thermos de thé qu’il allait chercher lui-même au début de la matinée, et il en offrait ainsi un verre aux malades qui le désiraient. Pendant le mois du Ramadan, il faisait préparer la " schorba ", soupe consistante, qu’il offrait aussi aux malades au moment de la rupture du jeûne.
Il se faisait souvent accompagner par des jeunes pour les sensibiliser à cette démarche et leur passer le flambeau.  C’était une façon à lui de manifester son attachement pour les plus démunis, et il s’arrêtait davantage auprès des malades qui n’avaient pas de visites. Si les médicaments manquaient, il s’évertuait à les faire venir des villes environnantes ou même de l’étranger.

         Parmi les malades, il en est une qui a profondément marqué sa vie, c’est Soumia Lamri, qu’il a accompagnée dans son ultime passage. C’était une jeune fille atteinte d’un cancer irrémédiable, et qui a succombé à ce mal faute de soins prodigués à temps. François a recueilli ses poèmes, écris sur un cahier d’écolière, bouleversants de révolte, de foi, d’espérance, de profonde humanité, et les a fait connaître, à travers diverses revues. Il ne pouvait en parler sans une profonde émotion.
Lorsque je l’ai visité la dernière fois, c’est de Soumia que nous avons encore parlé. C’est comme si elle était là à ses côtés, lui faisant le don de sa présence, maintenant qu’elle était dans la lumière de Dieu, lui communiquant la force qu’il avait su lui  apporter tout au long de son agonie.
Je vous livre ici le dernier poème de Soumia, il était devenu le sien.

" L’éclat de mon espoir "

Interroge l’ensemble des temps, ils te parleront de mes douleurs.
Interroge tous les gens sur ma souffrance et ma peine.
Je suis malade, mes douleurs m’accablent,
 Mais dans tous les cas je suis forte.
Dieu m’a donné ma suffisance de foi.
Je n’ai pas peur de mon sort, mais des fatigues du chemin.
Mon chant, c’est ma prière, ô Seigneur, ma guérison!
Je dis et je redis, du plus haut de ma voix : " Sois la bienvenue, ô mort ! "
Je n’ai pas peur de toi, mais de la rencontre de mon Seigneur.


Notre François a eu une existence bien remplie, atypique il est vrai, originale, mais profondément évangélique.
Il nourrissait sa vie en mettant au centre la prière. Il avait d’ailleurs aménagé avec un ami une tente nomade à l’intérieur d’une pièce, dont il avait fait sa chapelle. Et ce lieu était le passage obligé de toute visite. Il y refaisait ses forces.
Même s’il était seul, ses Eucharisties n’étaient jamais célébrées en solitude. Il y apportait toute son existence, celles de ses proches, et celles de cette population d’Ain Sefra à laquelle il était viscéralement attaché.
Sur sa fin, il me disait être habité par cette " lancinante curiosité " dont parle le Fr. Christian de Chergé dans son testament.
Nous le croyons maintenant dans la lumière de Dieu, qui seul a pu satisfaire son insatiable recherche.

+Claude Rault.

boutonhaut.jpg
cocim1.JPG
décembre 2004: Aïd avec les  Pères Rémy, Laurent,
Cominardi et Voltz

cocim2.JPG
Dernier A-Dieu: Père Lepage, compagnon d'ordination 1er avril 1956, son frère Jean Christophe, franciscain,Père Douillard supérieur de Bry; Marguerite, sa soeur;Thérèse, sa belle soeur;puis Henri son frère; et à l'extrême gauche G. Chanron, ancien économe du Diocèse qui l'accompagna en juillet 2004 depuis Aïn Sefra .
cimbry3+.jpg
Août  2005, tombeau où reposent le Père Cominardi, avec une rose des sables, " terre d'Afrique"& ses amis sahariens les Pères Blancs G.REMY & L.VOLTZ ,décédés à Bry en 2005.Fleurissement en août avec Mgr RAULT

=============================================================
Textes recherchés et fournis par François Cominardi Jr, et transmis depuis le Québec lors de l'annonce du décès de son oncle

 

Soumia : sa maladie réunit musulmans et chrétiens

Elle avait dix-sept ans et s’appelait Soumia. Atteinte pendant trois ans d’un cancer des os qui la faucha trop tôt, elle força l’admiration de tous ceux qui l’entourèrent jusqu’au bout.

Algérienne, lycéenne d’Aïn-Sefra, musulmane, elle laissa trois poèmes adressés au « Seigneur des mondes », confiés après sa mort au Père François Cominardi, Père Blanc, qui suivit Soumia en phase terminale et nous livre son espérance : auprès d’elle s’est révélé un nouveau chemin vers l’unité : la compassion.

-   Soumia m’a ouvert le regard Depuis trente-sept ans en Algérie, j’accompagne de nombreux malades à l’hôpital local d’Aïn-Sefra. L’expérience auprès de Soumia m’a bouleversé.

Malgré trois opérations, le mal se généralise. Elle se sait condamnée à brève échéance, et bien que croyante, elle redoute la montée de la souffrance : « plutôt mourir que de souffrir autant ». Hospitalisée, toute une équipe médicale l’entoure de soins affectueux. Chaque jour, je soutiens son courage et sa foi, veillant à ce qu’elle ne manque pas de calmants pour atténuer ses douleurs. Parfois cela va mieux, elle veut écouter de la musique, lire, faire des mots croisés, regarder la télévision… parfois, je la trouve prostrée, engourdie par les drogues… souvent elle gémit, et même crie sous la douleur.

Un matin, je la trouve au plus mal. Elle se sent mourir. Je la reverrai toujours prononçant de toutes ses lèvres sa profession de foi musulmane, sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche, l’index levé, ses grands yeux tournés vers le ciel, avec une concentration et une solennité extraordinaires. Je lui tiens la main, accompagnant sa prière. « Soumia, Dieu t’aime, il est le Miséricordieux, plein de tendresse, il t’attend, il est prêt à t’accueillir ! » Elle approuve d’une pression des doigts. Le 25 mars, elle est partie vers son Créateur. Huit jours après, sa maman me confie le petit cahier sur lequel elle avait transcrit trois poèmes écrits depuis qu’elle se savait condamnée. Aux réflexions désabusées, quasi désespérées des premiers textes, ont succédé foi, courage, lucidité. Ses petites sœurs, neuf et onze ans, connaissent ses poèmes par cœur, et les récitaient par dessus mon épaule, au fur et à mesure que je les découvrais sur le cahier…

C’est personnellement au terme de l’accompagnement de cette jeune fille que j’ai fait le lien entre ce que je vivais au chevet des malades et la réflexion amorcée par Christian Chessel sur la compassion comme instrument de dialogue islamo-chétien. Partant du constat d’échec des tentatives de dialogue inter-religieux, et de l’expérience commune de la souffrance que vivent chrétiens et musulmans dans l’Algérie en crise, il se demandait si « la compassion ne serait pas le premier mot d’une prise de parole et le premier geste d’un engagement avec l’autre et pour l’autre, quelle que soit sa foi. » Réflexion initiée aussi par Mgr Pierre Claverie, qui déclarait : « Il nous faut tout reprendre à la base, vivre ensemble. Pas seulement dans les mots et les livres, mais dans les mots vécus ensemble, des mots justes, une expérience partagée ».

En suscitant la compassion, aussi bien des musulmans que des chrétiens, Soumia a grandement contribué à modifier le regard de chacun sur l’autre.

Père François Cominardi

Le temps

Passe le temps, s’écoulent les jours,
mais trompeur est le temps.
Tu ne sais ce qu’il cache, ni ce qu’il se propose
mais l’amertume du temps fond sur toi à l’improviste.
Il y a des jaloux, il y a des généreux,
il y a des porteurs de cadeaux, il y a des injustes.
Cependant le temps ne change ni mon destin ni mes jours,
et il n’allège pas la douleur. (…)
Le temps a changé ma ressemblance
et a dispersé mon savoir.
Il m’a fait perdre ma beauté et ma jeunesse.
Ah ! Temps, tu m’as trahie.
Ce qui était doux pour moi, tu l’as rendu amer,
mon adolescence a été livrée à la médecine.
Ô temps, l’étonnant, l’extraordinaire,
toi qui assombris famille et amis.
Toi qui lèses le malade innocent,
et loues l’oppresseur orgueilleux. (…)
Plaise à Dieu,
ô temps,
que tu reviennes en arrière,
et que tu oublies ce qui m’est arrivé.

boutonhaut.jpg

Que sont difficiles les instants que je vis !

(…) Souffrance dans mon cœur
et dans mon intelligence,
souffrance au plus profond de mes profondeurs.
Souffrance que médecin ne guérit,
et que ne panse le temps.
Ma douleur ne vient pas
d’un amour éperdu ;
ni d’une passion,
mais du Seigneur des mondes.

Une maladie a été décrétée pour moi,
en elle,
pas d’espoir pour moi.
Une maladie s’est assise sur mon âme,
mon pied se dérobe à mon mouvement.
Une maladie qui m’a fait perdre
le souffle de ma jeunesse,
et a tué à l’intérieur de moi
tous mes rêves.
Mes rêves en tant que jeune fille,
rêves de quiétude et de tranquillité.
Une maladie qui m’épouvante le jour,
et hante mes nuits des tourments du lendemain.
Qu’en est-il de la guérison, Seigneur,
une guérison venant de Toi,
pour moi et pour tous mes frères.
C’est toi Seigneur,
notre berger, notre bienfaiteur,
celui qui nous fait vivre et mourir,
Seigneur.
Seigneur,réponds à ma prière,
et à la prière de tous mes frères.
Ô Seigneur des mondes,
Ô Créateur de la création toute entière.

Soumia LAMRI

(traduit de l’arabe par François Cominardi)

comi7.jpg

boutonhaut.jpg

Autres pages commémoratives  sur le Père Cominardi
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Retour Sommaire/Accueil
 Amis du Diocèse du Sahara