En partenariat
avec
croire.com - en exclusivité
- une courte interview télévisuelle de Mgr Claude RAULT,
et en conclusion, le Notre Père chanté en arabe
lors de la messe d'actions de grâce célébrée
à l'abbaye de Tre Fontane le lendemain de la Béatification. |
Août
2005: devant la tombe qui vient d'être fleurie,Mgr Claude
Rault se recueille et fait mémoire du Père François
Cominardi
et des Pères Sahariens Georges Rémy et Louis Voltz, décédés dans l'année. (cliquez sur les noms pour lire leur biographie) Les Sœurs Franciscaines de Marie (FMM) ont le feu vert de leur congrégation pour une nouvelle implantation à AIn Sefra |
Décédé le samedi 30 avril 2005, fête de Notre Dame d'Afrique, chère au coeur des Missionnaires d'Afrique, les obsèques de notre ami Père Blanc, François COMINARDI se sont déroulées à Bry sur Marne, le Mercredi 4 mai, veille de la fête de l'Ascension.C'est le frère de François, Jean Christophe -franciscain- qui présidait la messe concélébrée, assisté des Pères Guignard en poste à Tizi Ouzou et Fillet à Maison Alfort.
L'assistance nombreuse des concélébrants de la maison de retraite de Bry, dont les Pères Michel Laurent & Michel Crampon, anciens du Sahara, entourait la nombreuse délégation de la famille du père Cominardi, sa soeur Marguerite, son frère Henri, sa belle soeur Thérèse, sa nièce Mireille, ses nombreux cousins et cousines; son neveu François Cominardi Jr au Québec depuis un an, était présent par la pensée.
Au cours de l'office furent lus le message de condoléances de Mgr Claude RAULT, évêque du Sahara et des témoignages d'Algérie (voir ci-dessous) ainsi qu'un des poèmes de Souami Lamri( voir http://peres-blancs.cef.fr/soumia.htm ) et la spiritualité que le Père Cominardi en dégageait pour les liens entre communautés chrétiennes et musulmanes ( voir bas de la page http://www.och.asso.fr/article78.html).
Les prières de l'assemblée se portèrent aussi vers les équipes d'accompagnants aux malades qu' avait formé le Père Cominardi.
Pour marquer cette union de prières, le Père Miguel Larburu,vicaire général du Diocèse du Sahara était présent à Aïn Sefra le jour même des obsèques.
Père François Cominardi
Soumia Lamri
Message de Mgr Teissier,
Archevêque d'Alger
Message du Sahara
MESSAGE DE Mgr Claude RAULT, évêque
Diocèse du SAHARA
Soumia : sa maladie réunit musulmans et chrétiensElle avait dix-sept ans et s’appelait Soumia. Atteinte pendant trois ans d’un cancer des os qui la faucha trop tôt, elle força l’admiration de tous ceux qui l’entourèrent jusqu’au bout. Algérienne, lycéenne d’Aïn-Sefra, musulmane, elle laissa trois poèmes adressés au « Seigneur des mondes », confiés après sa mort au Père François Cominardi, Père Blanc, qui suivit Soumia en phase terminale et nous livre son espérance : auprès d’elle s’est révélé un nouveau chemin vers l’unité : la compassion. Soumia m’a ouvert le regard Depuis trente-sept ans en Algérie, j’accompagne de nombreux malades à l’hôpital local d’Aïn-Sefra. L’expérience auprès de Soumia m’a bouleversé. Malgré trois opérations, le mal se généralise. Elle se sait condamnée à brève échéance, et bien que croyante, elle redoute la montée de la souffrance : « plutôt mourir que de souffrir autant ». Hospitalisée, toute une équipe médicale l’entoure de soins affectueux. Chaque jour, je soutiens son courage et sa foi, veillant à ce qu’elle ne manque pas de calmants pour atténuer ses douleurs. Parfois cela va mieux, elle veut écouter de la musique, lire, faire des mots croisés, regarder la télévision… parfois, je la trouve prostrée, engourdie par les drogues… souvent elle gémit, et même crie sous la douleur. Un matin, je la trouve au plus mal. Elle se sent mourir. Je la reverrai toujours prononçant de toutes ses lèvres sa profession de foi musulmane, sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche, l’index levé, ses grands yeux tournés vers le ciel, avec une concentration et une solennité extraordinaires. Je lui tiens la main, accompagnant sa prière. « Soumia, Dieu t’aime, il est le Miséricordieux, plein de tendresse, il t’attend, il est prêt à t’accueillir ! » Elle approuve d’une pression des doigts. Le 25 mars, elle est partie vers son Créateur. Huit jours après, sa maman me confie le petit cahier sur lequel elle avait transcrit trois poèmes écrits depuis qu’elle se savait condamnée. Aux réflexions désabusées, quasi désespérées des premiers textes, ont succédé foi, courage, lucidité. Ses petites sœurs, neuf et onze ans, connaissent ses poèmes par cœur, et les récitaient par dessus mon épaule, au fur et à mesure que je les découvrais sur le cahier… C’est personnellement au terme de l’accompagnement de cette jeune fille que j’ai fait le lien entre ce que je vivais au chevet des malades et la réflexion amorcée par Christian Chessel sur la compassion comme instrument de dialogue islamo-chétien. Partant du constat d’échec des tentatives de dialogue inter-religieux, et de l’expérience commune de la souffrance que vivent chrétiens et musulmans dans l’Algérie en crise, il se demandait si « la compassion ne serait pas le premier mot d’une prise de parole et le premier geste d’un engagement avec l’autre et pour l’autre, quelle que soit sa foi. » Réflexion initiée aussi par Mgr Pierre Claverie, qui déclarait : « Il nous faut tout reprendre à la base, vivre ensemble. Pas seulement dans les mots et les livres, mais dans les mots vécus ensemble, des mots justes, une expérience partagée ». En suscitant la compassion, aussi bien des musulmans que des chrétiens, Soumia a grandement contribué à modifier le regard de chacun sur l’autre. Père François Cominardi Le temps Passe le temps, s’écoulent les jours,
Que sont difficiles les instants que je vis ! (…) Souffrance dans mon cœur Une maladie a été décrétée pour
moi, Soumia LAMRI (traduit de l’arabe par François Cominardi) |