A DIEU "KELTOUM "
(mise à jour du 16 juiillet 2010 )
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Obsèques
de Mlle Claude Giraud, dite"
Keltoum"
(sous bandes vidéo-sonores en petit format vidéo afin de permettre un chargement et surtout une ECOUTE pour les "privés d'accès rapide" sur la toile) appuyez sur le nom de la rubrique choisie
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présence des membres
de leurs familles HOMMAGES à Claude Giraud & Mgr Gagnon , ancien évêque (+ 1er juin 2004)  par Mgr Claude RAULT, évêque du Sahara Bry sur Marne - 20 avril 2008 ( sous bandes video -sonores) |
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Adieu " Keltoum " !
Bien chers amis, vous tous qui avez connu, aimé Claude Giraud, " Keltoum " ou entendu parler d’elle.  Depuis quelque temps, déjà avant son départ pour la France, nous ne la voyions plus sillonner les rues de la ville, et encore moins les routes des environs, avec sa légendaire 2 CV. Mais elle avait tenu à garder sa voiture comme une évasion encore possible vers les villages du désert. Elle aimait tant aller retrouver les femmes éloignées de la ville. Elle avait connu beaucoup d’entre elles successivement adolescentes, mamans, grands-mères. Ces femmes l’avaient appelé " Keltoum ", comme la grande chanteuse égyptienne. Elle leur a tout donné, et d’elle même et de son savoir-faire. Peu à peu, au fil des années et surtout depuis sa retraite, nous sentions sa santé se fragiliser jusqu’au jour où elle a dû être hospitalisée pour un malaise cardiaque. Assez vite, il a fallu envisager un retour en France pour des soins plus intensifs. Grâce à l’accueil chaleureux de sa famille et à l’attention des siens, elle a pu assez vite se sentir chez elle dans l’ancienne maison familiale. Ses frères et sœurs n’ont cessé de l’entourer, jusqu’à sa dernière hospitalisation. Suite à une série de complications, son état s’est empiré, et le Seigneur est venu la cueillir en ces premiers jours de printemps, le 29 mars. Elle sera inhumée le lundi 7 avril à Champigny. " Keltoum ", de santé fragile, était venue au désert pour insuffisance respiratoire. Il lui fallait un air sec ! Très vite elle s’est investie dans des activités visant à donner à la femme toute sa place dans la famille et la société. Elle ne l’a pas fait par de grands discours, mais par ses mains : rapiéçage, coupe, couture, tricot. Assurant un relais " Caritas ", elle était à elle seule toute une institution, qui a été fort appréciée dès le lendemain de l’indépendance. Sa maison était devenue une sorte de petit caravansérail dont la porte était toujours ouverte. Chez elle, femmes et enfants se retrouvaient chez eux ! Malgré ses engagements multiples, elle est restée une femme de prière. C’est là qu’elle puisait ses énergies et renouvelait son don aux autres et à Dieu. A l’annonce de son décès, les gens de son quartier se sont précipités pour offrir leurs condoléances aux Religieuses qui actuellement occupent sa maison. Faisant partie du quartier, elle faisait aussi partie de toutes les familles ! Adieu, Keltoum ! Tu es partie de chez nous avec l’abandon et le sourire de l’enfant. C’est en enfant de Dieu que le Tout Puissant t’a ouvert Sa maison. Repose en paix. ! +Claude Rault. Evêque.
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Née le 13 08 1930 à Paris (19e art) , Claude Giraud arrive le 27 9 1960 à Ghardaia pour enseigner à l’école primaire tenue par les " Soeurs Blanches " (école où des fillettes musulmanes, juives et chrétiennes étudiaient ensemble). En 1963 les sœurs ayant installé leur école dans le quartier de " la Hoffra " , elle enseigne aussi les fillettes de ce quartier qui deviendra le sien. De 1960 à 1962 elle met en œuvre sa longue expérience de guide (acquise en France) en devenant cheftaine de louveteaux à Ghardaia. Elle organise des camps rassemblant les meutes de Djelfa et Laghouat et forme les cadres de ce mouvement lors de camps à Zelfana et Staoueli En 1966, grand tournant dans sa vie, elle quitte l’enseignement pour répondre à l’appel lancé par Monseigneur Mercier de s’occuper des familles très pauvres de Ghardaïa. Elle va le faire en collaboration étroite avec la mairie d’abord dans les quartiers de Sidi Abbas et Mermed à Ghardaïa puis dans des communes beaucoup plus éloignées (Zelfana, Sebseb,Metlili, Mansourah,Hassi F’hal, Berriane et Guerrara). Elle rejoint des groupes de femmes pour leur apprendre à mieux s’occuper de leurs bébés, à faire de petits travaux de couture, broderie, tissage. Très vite, devant l’ampleur de la tâche elle forme des monitrices qui la secondent et peu la remplaceront. " Au maximum, j’ai eu 16 centres et 800 femmes et jeunes filles à suivre et former" En parallèle, avec le Père Le Vacher (PB) et Claire Confavreux , elle développe, toujours en faveur des plus défavorisés, des " microprojets " dans les domaines de l’agriculture, l’élevage… L’année 1978 va marquer un autre grand changement : elle est, en raison de sa connaissance de bon nombre de familles, " embarquée " (nous la citons) par " Terre des Hommes " pour s’occuper des handicapés. Là encore elle va nouer des relations profondes et durables…… Avec la " décennie noire ", elle va devoir à la demande des autorités, du jour au lendemain le 8 Janvier 1995, cesser toute activité hors de Ghardaïa, et se " contenter " de recevoir celles qui venaient chez elles apprendre qui le crochet, qui la couture……ce qu’elle fit jusqu’à son hospitalisation (pour un sérieux problème cardiaque) en Avril 07 à Ghardaïa . Elle aimait dire à qui voulait l’entendre : " Je suis là, je vis….c’est maintenant le temps de l’humilité, la discrétion ! " Le 25 Mai 2007,à cause des soins importants que nécessitait désormais son état de santé, elle se résolut à quitter, avec beaucoup de regrets " sa chère Algérie " et " son non moins cher Ghardaia " pour rejoindre la France, où elle fut accueillie , à bras ouverts, dans sa famille. Au début du mois de Février 08, une brutale aggravation de son état nécessite son hospitalisation à l’hopital de Limeil Brévannes (région parisienne) où, en dépit des soins prodigués, elle vient de décéder le 29 mars 08 La
veille de son départ, le 25 Mai 07, coïncidait avec
l’ouverture de l’ Assemblée diocésaine., Tout le
diocèse a pu ainsi la fêter et lui dire " au revoir
" . Temps de prière et d’action de grâces pour la vie de
Claude , pour le témoignage qu’elle laisse derrière
elle et pour tant d’amitiés tissées au fil des ans !
Notre
assemblée diocésaine nous oriente résolument vers
l’Avenir. Cet avenir n’est pas issu du néant, il a
été
préparé par une nuée de témoins, de
prophètes, d’ouvriers du Royaume.  Au début de cette Assemblée, je vous invite à tourner vos regards un instant vers celle que beaucoup connaissent sous le nom de Keltoum, " Mademoiselle " pour les gens du quartier de la Hofra , qui au terme de 50 ans de présence à Ghardaïa , va retrouver son pays natal. Claude ! Keltoum ! Plusieurs passages de l’Ecriture me viennent à l’esprit au moment de souligner ce que fut ta vie ici : Tout d’abord c’est, au chapitre 18 du livre de la Genèse, la figure d’Abraham au chêne de Mambré, accueillant au plus chaud du jour trois hommes envoyés de Dieu. Ta porte Keltoum était toujours entr’ouverte, invitant quiconque à entrer à n’importe quelle heure du jour ! Puis c’est le " Bon Samaritain ", au chapitre 20 de Saint Luc qui illustre pour moi tous les services que tu as rendus au cours de ta longue vie ici. Tous se souviendront de " ta monture à toi ", ton inoubliable 2 CV ! Que de kilomètres parcourus (Zelfana, Sebseb, Metlili, Mansoura, Berriane, Guerara…) au service de ceux et celles qui en avaient besoin : éducation, formation féminine, handicapés, scoutisme…. Combien de pneus usés à ce service ! Et puis, pourrais-je taire ce passage de Luc 1,39 : Marie en sa Visitation : Comme elle, Keltoum, tu portais en toi le secret d’une présence que tu ne pouvais dire, mais tu rejoignais si bien, dans leur foi, les femmes de ton entourage qu’elles soient musulmanes ou chrétiennes comme " Khalti " Marie. Tu étais, sans toujours en avoir conscience, une " humble passerelle " permettant de faire se rejoindre deux mondes, deux cultures, deux religions. Keltoum, cette brève évocation de ce que fut ta vie à Ghardaïa illustre à merveille les trois convictions sur lesquelles notre Assemblée Diocésaine veut bâtir son Projet Pastoral : " Accueil – Service - Humble Passerelle " Avons-nous besoin d’inventer autre chose ? Les pierres de fondation sont choisies, le Maître d’œuvre est là ! Qu’Il nous guide dans une fidélité créatrice, une audace sans limites, une patience géologique !
Sœur Anne Christine
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 dans l'Oasis de Ghardaïa |
 "Mademoiselle" , avec Mgr Rault à Champigny en juillet 2007 |
 la chapelle où elle priait |
 "Keltoum" reçoit
la visite du Père Pillet
à l’hôpital de Limeil-Brévannes en mars 2008, |
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Claude Giraud s'est éteinte doucement le samedi de Pâques 29 mars, à Limeil Brevannes où elle était soignée. En présence du Père Alain DUTERTRE , responsable du secteur paroissial de Champigny ,spécialement délégué par Mgr Santier (évêque du lieu), des Pères Bernard LEFEBVRE, longtemps à Ghardaïa, recteur de la basilique NDame d'Afrique à Alger , Philippe THIRIEZ ancien vicaire général du diocèse du Sahara , Jean FISSET , ancien vicaire général du diocèse d'Alger et ancien du sahara, la messe concébrée des obsèques était présidée par le Père Ludo LUCET de OUARGLA , de l' Eglise ( diocèse) du Sahara , lundi 7 avril dernier en l'Eglise St Saturnin de Champigny sur Marne (94) . L''inhumation a suivi au caveau familial au cimetière Montparnasse à Paris. Dans le silence du " Passage", nous prions pour elle et sa famille, en ce temps Pascal. |
 "Mademoiselle" au milieu, avec l'équipe de Ghardaïa en juin 2004, dont Odette Viguier, à d.  |