Message Noël 2011 de Mgr Claude RAULT évêque de Laghouat-Ghardaïa diocèse du Sahara |
Jeudi
22 décembre 2011, à 7h15 et
19h45
Samedi 24 décembre à 9h30 Ecoutez Mgr RAULT, évêque du Sahara, sur RCF 72 Le Mans ou Ré-écoutez Détails de l'émission Avec Mgr Claude Rault, évêque de Laghouat en Algérie, nous voici transportés dans le désert en compagnie des anciens nomades dont le sens de l’accueil et de l’hospitalité est toujours aussi bienveillant. Ce désert fascine, attire. Que se passe t-il ? Pourquoi ? Inspiré par la spiritualité de Charles de Foucauld, vous découvrirez le parallèle que Mgr Rault fait entre cet espace géographique immense qu’est le désert et son espace intérieur, « sa cathédrale ». L’Algérie des années noires, 1991, violentes, sanglantes, traumatisantes ; le printemps arabe 2011, le dialogue interreligieux, qui sont les musulmans ? autant de sujets abordés par Mgr Claude Rault pour mieux comprendre la situation en Algérie. C’est dans Regards, jeudi 22 décembre à 7 h 15 et 19 h 45 et samedi 24 décembre à 9 h 30. |
Bien chers amis, Un assez long parcours à travers la Suisse et la France m’a permis de rencontrer, à travers sessions et conférences un petit échantillon de prêtres et de laïcs engagés dans le service de l’Eglise et bien « branchés » sur les défis de notre temps. Pour la plupart, les personnes rencontrées appartiennent à la « famille foucauldienne » et sont soucieuses des évolutions de la société et de l’Eglise aussi bien dans leur pays que dans les pays musulmans. A grands traits, ce qui m’a frappé : – celle face à l’avenir économique des pays européens, le sort fait aux plus pauvres, premières victimes de la récession économique. – l’inquiétude devant la diminution croissante de la pratique religieuse, la « relève sacerdotale » et l’avenir des communautés chrétiennes – une montée de la « christianophobie » due à une minorité intégriste agissante et tapageuse, plus prompte à élever le ton devant des phénomènes sensibles (liturgie, offense faite à la sensibilité chrétienne) qu’à s’insurger contre le chômage et la scandaleuse répartition des richesses. – ce qu’il est courant d’appeler une certaine « islamophobie » soigneusement entretenue : on agite les banderoles de la peur sous les caméras qui ont toujours besoin de boucs émissaires et de clichés faciles. Parler d’islamisme de façon inconsidérée devient courant après le passage aux urnes des pays arabes, sans trop savoir ce que l’on met derrière les mots. Le Concile Vatican II et le Pape Jean XXIII en tête invitaient à savoir lire « les signes des temps » ? Le souffle d’Espérance qui traverse l’Evangile et ce temps de l’Avent que nous vivons ne sont pas évanouis ! Alors… affinons notre regard sans nous laisser piéger par le prêt à penser médiatique. – Certes, on ressasse un intégrisme tapageur au sein même de l’Eglise catholique, mais que de chrétiens engagés aussi bien sur les questions mondiales de justice financière que sur la lutte contre la pauvreté à tous les niveaux et dans toutes les régions de notre planète. – Des expériences novatrices surgissent pour donner un avenir à des communautés chrétiennes plus réduites, mais plus responsables. – Le courant d’islamophobie ne peut pas nous faire oublier Assise et les nombreuses initiatives qui continuent d’en porter et d’en vivre le message La dernière table ronde de Jordanie faisant suite à la fameuse « Lettre des 128 » en est la preuve. Et notre vécu quotidien lui-même recèle tant de signes de proximité et de fraternité qui ne peuvent que provoquer notre émerveillement. – Dans les pays arabes, des hommes et des femmes de toute confession et au nom de leur conscience, continuent de lutter les mains nues au péril de leur vie pour faire naître une société plus juste et responsable. Certes, en Algérie, nous ne sommes pas atteints par les mêmes bourrasques qui traversent les pays occidentaux et les pays voisins. Mais comment le pays pourrait-il rester à l’abri de ce qu’il est courant d’appeler « le printemps arabe » ? Rappelons-nous qu’au Sahara tout printemps est traversé par des vents de sable redoutables. N’oublions pas que c’est aussi le temps de la fécondation, que ces vents tant appréhendés fécondent la nature grâce au pollen transporté, et que cela n’empêche pas les nouvelles pousses d’éclore pour de futures moissons. Savoir « lire les signes des temps » est une invitation pressante de Jésus à ses disciples. Aidons-nous les uns les autres à cette lecture assidue. Le nez trop collé sur notre présent, nous pouvons être tentés, nous aussi, par la morosité ambiante. Notre monde est en quête de sens. Sans fermer les yeux sur ce qui va mal, soyons des semeurs d’Espérance et de discernement dans ce monde en mutation. Notre
vocation ne serait-elle pas d’être
humblement mais fermement des veilleurs de l’aube dans un monde assombri par le
marasme, mais à la recherche du sens de
la vie, de dignité, de respect et de
paix ? Ne serait-ce pas cela tracer dans le
désert un chemin pour Ses
pas ?
+Claude, votre frère
évêque
|
Nouvelles….
Pour rester proches
● Le P. Norbert sera de retour à Ghardaïa la semaine prochaine et le P. Philippe à Adrar en janvier, in châ Allah. ● Le diocèse organise, à Ghardaïa, une session d’islamologie « Islam et modernité – Les enjeux dans le monde d’aujourd’hui, spécialement en Algérie », les 9, 10 et 11 février 2012. ● Après un mois d’arabe intensif en Egypte, le P. Marek, de Tam, nous revient. Il avait déjà fait au Caire une année d’étude, mais l’opportunité d’approfondir l’arabe moderne lui a été offerte. Bon retour parmi nous ! « Anselme vous salue tous, dit-il, il va très bien et est un brillant étudiant ». ● Un article paru dans El Watan fait savoir que la région du Hoggar et du Tassili est fermée au tourisme pour l’année en cours. Ceci va sérieusement affecter les agences de voyages, mais aussi sans aucun doute enlever la possibilité à d’éventuels touristes-pèlerins de venir passer un temps de ressourcement à Tamanrasset et à l’Assekrem. Il est un fait que nous mesurons mal les conséquences de la guerre en Lybie sur les pays voisins. Cette mesure de prudence est sans doute justifiée, mais remplit d’inquiétude les agences de voyage. ● Notre évêque vient de faire un long périple en Suisse et en France. Dès la fin de la CERNA à Tunis, le 18 novembre, il s’est rendu à Fribourg (Suisse), chez les Pères Blancs où il a été très fraternellement accueilli. Grâce à un prêtre de la Fraternité, il a pu se rendre à la Communauté de Grandchamp (Communauté œcuménique) pour un entretien avec les Sœurs, passer saluer la maman du Petit Frère Yvan (de Béni Abbès) et donner à Montbarry une récollection aux prêtres de la Fraternité Jésus Caritas. Il a repris son bâton de pèlerin pour donner à la suite une série de conférences (à Fribourg, Genève, et Lyon) sur la présence de l’Eglise en Algérie à partir de l’expérience de notre vie diocésaine. Son passage à Lyon lui a permis de revoir Eric et Hélène Perrodon, ainsi que leur petit Louis qui commence à marcher et à mettre un peu d’ordre dans la maison… Puis il s’est rendu à Viviers (France) au grand séminaire, transformé en maison d’accueil, pour une autre récollection avec une cinquantaine de prêtres « Jésus Caritas ». Charles de Foucauld avait été ordonné prêtre dans la grande chapelle de ce séminaire le 9 juin 1901. Dans une lettre du 26 avril 1900, il avait écrit « Par le seul fait que je célébrerai la Messe, je rendrai à Dieu la plus grande gloire et je ferai aux hommes le plus grand bien ». Ce fut aussi pour notre évêque un temps de pèlerinage émouvant. De Viviers, il s’est rendu au Mans pour une rencontre, le 1er décembre, avec la petite fraternité des prêtres « Jésus Caritas », et une conférence publique sur le thème cité plus haut. Séjour bien réussi grâce à l’initiative du P. Pierre Raimbault, qui avait passé une année sabbatique à Touggourt en 87-88 et qui n’a pas oublié ce séjour qui l’a profondément marqué. Le P. Claude a pu saluer en passant des « anciennes » du Diocèse, notamment une petite délégation de Petites Sœurs de Sr François. Il s’est rendu ensuite à Paris pour l’Assemblée d’ADS (Amis du Diocèse du Sahara) le 3 ; et le 4 il partait pour Poissy dans les environs de Paris pour une autre récollection à des Fraternités « Jésus Caritas ». Ces différentes rencontres lui ont permis aussi d’aborder avec un peu plus de sérénité et de recul les événements qui secouent le monde arabe, ainsi que les évolutions et défis de l’Eglise au Maghreb. Par ailleurs, grâce aux récollections, une bonne centaine de prêtres ont pu porter un regard toujours à renouveler sur leur vocation à la lumière de la vie du Frère Charles et de l’Eglise qui est la nôtre. Et comme la bible dit : « Tu ne muselleras pas le bœuf quand il foule le grain » (Dt 25,4), ce fut aussi pour notre évêque un temps de découverte, d’écoute et de rencontre sur l’actualité du message évangélique du Frère Charles. Il tient
à remercier l’équipe de
l’évêché pour avoir si bien
« tenu la ferme » pendant
ce temps d’absence et de présence
ailleurs ! *
* *
Calendrier de Mgr Rault
en Décembre 2011
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Laghouat/Fribourg, 13
décembre 2011 (Apic) Algérie: "Des
hommes et des dieux" suscite un sentiment de
réserve chez les Algériens"
L'évêque de Laghouat comprend et respecte ce sentiment de réserve et de gêne face au drame de Tibhirine Si le film "Des hommes et des dieux" sur l’assassinat des 7 moines de Tibhirine en 1996, en pleine guerre civile algérienne, a connu un immense succès en France, "ce n’est pas le cas en Algérie, où les blessures du terrorisme ne sont pas encore refermées". Le Père Claude Rault, évêque de Laghouat, dans le Sahara algérien, s’en est expliqué à l’Apic lors de son récent passage à Fribourg. Sorti sur les écrans l’automne dernier, "Des hommes et des dieux", qui a remporté le Grand Prix du Festival de Cannes 2010, a fait un tabac de ce côté-ci de la Méditerranée. Le film a été autorisé de projection en Algérie, relève Mgr Rault, "mais il met trop en relief l’assassinat des moines dans un pays où on ne trouve pas une famille qui n’a pas perdu au moins un de ses membres pendant les années noires… On parle, durant cette décennie des années 90, de 150 à 200.000 morts!" 120 imams et une soixantaine de journalistes ont été assassinés Le missionnaire d’Afrique rappelle que ce ne sont pas moins de 120 imams qui ont été assassinés durant cette période, et une soixantaine de journalistes. Tous s’opposaient à la violence… "Il faut situer ce film dans le contexte d’une violence qui a frappé l’ensemble de la population, pas seulement les moines. Il n’y a pas eu de persécution religieuse spécifique visant les chrétiens en Algérie. De toute façon l’Eglise avait décidé de rester…", témoigne le Père Blanc. Dans ce contexte, le film du réalisateur français Xavier Beauvois fait naître un sentiment de malaise chez les Algériens. Dans ce pays d’accueil et d’hospitalité, ajoute Mgr Claude Rault, s’attaquer à des religieux désarmés vivant au milieu de la population est particulièrement mal accepté. "On a osé assassiner des hommes de Dieu dans ce pays, les gens en éprouvent une honte profonde!", un sentiment que l’évêque du Sahara algérien veut éviter de réveiller, lui qui veut construire "une Eglise de la rencontre, une Eglise pour les autres, tournée vers le monde musulman". (apic/be) |
le 1er
décembre, Fête du Bienheureux
Frère Charles de Foucauld,
voici la réponse de Frère Antoine Chatelard, ..." Photo extraite du film "L'appel du silence" prise en 1935, publiée en 1937 dans le livre de Léon Poirier "Ch de F et L'appel du silence" p.224 Historiquement cette photo de l'acteur Jean Yonnel est trompeuse et totalement fausse, - quant au costume, - quant à la scène de lecture publique qui n'a jamais existé en dehors de l'imaginaire du cinéaste. Ce n'est qu'un exemple de l'apport négatif de ce film dans la légende hagiographique. à faire suivre! " Fraternellement Antoine ******* Charles de Foucauld Le chemin vers Tamanrasset Frère Antoine Chatelard Edition Karthala, collection "Chrétiens en liberté", 2002 322 pages Antoine Chatelard, petit frère de Jésus, a vécu quarante ans à Tamanrasset. Avec une rigueur scientifique et beaucoup d'humanité, il analyse les revirements, les contradictions, la soif d'absolu de Charles de Foucauld. "On ne nait pas saint, on le devient'... Ce livre nous rend attachant notre frère Charles, bien vivant... comme un homme qui a beaucoup à nous dire, pour notre vie spirituelle et humaine, aujourd'hui. |
Amis du Diocèse du Sahara (ADS)
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