Bien chers amis.

    Tout d’abord je remercie ceux et celles d’entre vous qui m’ont envoyé un message (auquel j’ai du mal à répondre...), ou qui m’ont porté dans la prière. Cela m’a beaucoup aidé dans cette difficile épreuve. Mais... El hamdou LLAH!
Pour vous rassurer, je vous fais parvenir des nouvelles plus fraîches du “frère âne”. Quelques uns de proches et amis les ont reçues sous une autre forme.

    Le mois  de septembre a été « sans histoires », j’ai seulement fait un aller-retour à Strasbourg pour le centième anniversaire de la mort de Charles de Foucauld (il est né dans cette belle ville d’Alsace). Je suis vite, au retour, passé voir le nouveau Nonce à Alger. Rien à l’horizon  en ce qui me concerne…si ce n’est une exhortation à la… patience.
Quelques jours de nouveau à Ghardaia pour refaire le point,  et envol pour Orly : j’étais déjà convoqué à l’hôpital St Joseph de Paris (non loin  de la maison des Pères Blancs) pour une visite le 26 sept (hernie inguinale toute banale).
Opération le mercredi 5 octobre, et tout s’est bien passé : sortie le jour même, assez euphorique...effet de l’anesthésie (?)         Le dimanche 9, mauvaise nuit fiévreuse, je me présente aux urgences du même hôpital, et on  détecte une pneumo – pleurésie, ce qui s’est confirmé par la suite.

         Ce fut la surprise.  Semaine assez pénible, douloureuse, obscure, les antibiotiques ne réussissant pas à faire régresser l’infection. J’ai pensé à une belle phrase de Thérèse d’Avila…« Seigneur, si c’est ainsi que tu traites tes amis… ne sois pas étonné d’en avoir si peu !».
Mais cette bonne dose de douleur me rend plus proche de ceux qui gisent dans les hôpitaux d’Irak ou de Syrie bombardés par de tristes « cinglés » du pouvoir et de la perversion du sens. Je ne suis pas à plaindre ! Et je mets ma main sur ma bouche.
         Finalement à la fin de cette première semaine, lueur d’espoir. Cette semaine laisse la place à une autre de « remonte-pente » qui satisfait le patient et les médecins. J’avais mis le paquet sur la rééducation respiratoire avec une kiné pédagogue et efficace. Et je continue. Une bonne partie de la guérison dépend maintenant de moi et des exercices spéciaux ad hoc.
         Il se trouve que ma sœur Solange, Fille de la Charité de St Vincent de Paul, habite à un ¼ d’heure de l’hôpital. Elle est venue me rendre visite chaque jour, et elles continue à le faire.
    J’ai annulé mon programme de novembre (dont une journée de la célébration du Centenaire de Charles de Foucauld près de Grenoble et la retraite aux évêques de la région parisienne) pour laisser le champ libre à la récupération.

         Voilà donc mes états d’âne ! C’est vrai que cela m’a fait un coup… mais je suis devenu enfin « patient » de par mon état.
         La bonne marche de notre caravane diocésaine continue. L’équipe épiscopale s’est doublement engagée, et vient de clore l’Assemblée Diocésaine.
J’en ai reçu des nouvelles chaque jour (merci à Luc et Marie et à Bertrand) et cela a stimulé confiance et espérance : quatre jours de rencontres, célébrations, travaux. Environ 55 membres des quatre points de l’horizon, ont répondu « présents ». Il a fallu parfois près de 20 heures de voyage pour arriver à Ghardaia. Beau, non ! Et tout ce petit monde a  partagé, travaillé, chanté, fait la fête, ouvert des horizons… Merci à Jean Toussaint pour sa précieuse collaboration... Mais n’était-il pas chez lui?
         J’ai suivi cela de près : chaque jour, une chronique et des photos ! Vive internet. La dernière journée s’est clôturée à El Meniaa, le vendredi 28 octobre, dans la petite église située à Bel Bachir, tout près du tombeau de Charles de Foucauld. Il a dû être heureux de ce déplacement. De là ce fut la grande dispersion aux quatre coins du Diocèse.

         Et maintenant ? Je me garde de donner une date de retour en Algérie… il va me falloir récupérer kilos et énergies perdues. On verra le 21 novembre : visite de contrôle à l’hôpital. Je serai mieux fixé. Dès lors… « A chaque jour suffit sa peine » disait si bien Jésus… même je songe sérieusement à la suite. Il va sans dire que je reviendrai plusieurs semaines à Ghardaia dès que l’âne commencera à gambader sur ses pattes. C’est en bonne voie !

    J’ai pu avoir Felix, notre vicaire général,  au skype.

    Je vous embrasse, regrettant de ne pouvoir venir auprès de chacun et chacune de vous. Et je vous confie à Dieu.

          +Claude, votre frère évêque

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edition du 1er novembre 2016