Amis du Diocèse du Sahara (ADS)

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Edition du 20 décembre 2016

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Méditations sur les Evangiles de Charles de Foucauld
pour l' année C (suite Ascension, Pentecôte, ...)
***
( les Méditations de Charles de Foucauld sont recueillies par les Disciples de l'Evangile) à usage interne  © Disciples de l'Evangile-Viviers et pour la mise en page , légèrement modifiées par M.Feillée
(secrétariat évêché Laghouat-Ghardaïa)
Bonjour à toutes et tous,

Oui, nous clôturons cette année 2016, du centenaire, avec les méditations du frère Charles sur Noël et la Sainte Famille.

Pour apporter ma minuscule lumière, en réponse à son deuxième texte, bien doloriste à mon goût, je me permets de vous envoyer, en guise de souhait d'une belle fête de Noël, où que vous soyez, un de mes textes préférés de Noël, illustré par des photos prises par Luc il y a quelques jours...

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Coucher de soleil à l'Assekrem et ermitage du plateau     

 Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi.
    Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse :
ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson  (Isaïe 9, 1-2)

Marie Feillée (avec Luc, bien sûr !)

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Charles De Foucauld : Considerations sur les Fêtes de l’Année

NATIVITE DU SEIGNEUR

Lc 2,1-14
Méditation de Charles de Foucauld, écrite le jour de Noël

Charles De Foucauld : Commentaires à l’Evangile selon saint Matthieu

LA SAINTE FAMILLE

Mt 2,13-15. 19-23


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Méditations sur les Evangiles de Charles de Foucauld
pour l' année C (suite Ascension, Pentecôte, ...)
***
( les Méditations de Charles de Foucauld sont recueillies par les Disciples de l'Evangile)
 à usage interne 
© Disciples de l'Evangile-Viviers et pour la mise en page , légèrement modifiées par M.Feillée
(secrétariat évêché Laghouat-Ghardaïa)

Charles De Foucauld : Commentaires à l’Evangile selon saint Matthieu

LA SAINTE FAMILLE

Mt 2,13-15. 19-23

« Lorsqu'ils furent partis, l'ange du Seigneur apparut en songe à Joseph et lui dit : Levez-vous, prenez l'enfant et sa mère, fuyez en Egypte et n'en partez point que je ne vous le dise, car Hérode cherche l'Enfant pour le faire mourir. » (2, 13)

 

Mon Dieu, que vous êtes bon de conduire ainsi vos serviteurs dans toutes leurs voies ; tantôt vous les conduisez par des moyens naturels, comme quand vous amenez la sainte Famille à Bethléem pour un recensement, tantôt vous les guidez par des moyens surnaturels comme ici : tout est entre vos mains, les empereurs païens comme les saints Anges, et vous vous servez de tout à votre gré pour conduire à leur fin, par les voies que vous voulez, les âmes de bonne volonté. Ayons confiance. Quand nous sommes dans les ténèbres, la nuit, gardons-nous de nous décourager, soyons persuadés que Dieu veille sur nous et nous guidera toujours, soit que nous nous en rendions compte, soit à notre insu, pourvu que nous soyons fidèles. Ce n'est pas seulement parce qu'il y a ici Notre Seigneur Jésus que Dieu conduit si constamment saint Joseph, car nous le voyons avoir une sollicitude semblable pour les saints de l'Ancien Testament, et conduire dans toutes leurs démarches par des moyens souvent surnaturels Abraham, Isaac, Jacob. C'est sa conduite avec toutes les âmes fidèles : « Ses yeux sont sur les justes», dit-il lui-même, pour les garder et les conduire sans cesse. Ne nous décourageons jamais dans les obscurités, mais attachons-nous de plus en plus fermement à la pure volonté de faire en tout ce qui glorifie le plus Dieu, dans son pur amour, et faisons tout ce que Dieu, tout ce que l'Église prescrivent pour connaître la volonté divine et la faire, et soyons sûrs qu'avec de telles dispositions et une telle manière de faire, nous ne nous tromperons jamais, dans quelques ténèbres que nous marchions, Dieu guidant à notre insu nos démarches jusqu'au moment où il lui plaira de nous donner la lumière et de nous faire voir le chemin où il nous appelle. C'est pourquoi saint Jean de la Croix dit ces mots si vrais et si consolants : « Celui qui ne veut pas autre chose que Dieu, ne marche pas dans les ténèbres quelque pauvre et dénué de lumière qu'il se puisse croire. » Et l'Esprit-Saint nous laisse entendre la même vérité, car que demande-t-il pour que tout ce qui arrive coopère à notre bien, c'est-à-dire nous fasse avancer dans l'amour de Dieu et le glorifier ? que nous ayons des lumières ? Non : uniquement que nous aimions Dieu, que nous l'aimions de cœur et d'œuvres : « Tout ce qui arrive coopère au bien de ceux qui aiment Dieu. » Il est aussi facile à Dieu de nous conduire dans les ténèbres que dans la lumière, et il nous a donné un moyen infaillible de ne jamais nous égarer, même dans la nuit la plus profonde, en mettant près de nous des représentants à qui il a dit : « Qui vous écoute, m'écoute. » Obéissance aux interprètes authentiques de la volonté de Dieu, pureté d'intention, volonté et cœur attachés à Dieu seul, avec cela marchons en paix et confiance dans les plus obscures ténèbres, nous réjouissant de ces ténèbres mêmes qui, d'une part, nous donnent le moyen de glorifier Dieu par l'acte de foi continuel qu'elles nous font faire, la vie de pure foi qu'elles nous font mener, ainsi que par le sacrifice qu'elles nous imposent, et qui, d'autre part, sont un bien pour notre âme puisque «tout ce qui arrive coopère au bien de ceux qui aiment Dieu», et que, comme l'a si bien démontré saint Jean de la Croix, la nuit intérieure est une épreuve indispensable à l'âme pour se purifier de ses impuretés, de ses attachements terrestres et naître à la vie du pur amour. L'âme plongée dans la nuit, et qui cependant sent en elle qu'elle veut Dieu seul et voit qu'elle est pleinement soumise à lui par la parfaite obéissance à son représentant, cette âme doit se dire qu'elle est par cette nuit comme « rentrée dans le sein de sa mère », selon la parole de Nicodème pour renaître à une vie nouvelle, la vie du pur amour, qui sera d'autant plus rayonnante que la nuit d'où elle sortira aura été plus profonde. Depuis le péché d'Adam, le bien ne se fait ici-bas qu'au prix d'une peine proportionnée à ce bien : aussi le plus grand des biens que nous puissions acquérir ici-bas, l'amour pour Dieu, ne peut être acquis par l'âme que par les plus grandes souffrances : plus nous souffrons, soit par les hommes, soit par les démons, soit dans notre corps, soit dans notre cœur, soit par les tentations, soit par les obscurités intérieures, lesquelles sont la plus poignante et par conséquent la plus salutaire et la plus utile de toutes les douleurs, plus nous souffrons de quelque manière que ce soit et surtout de cette dernière manière qui fait pénétrer la douleur si au fond, si jusqu'à la moelle, plus nous souffrons, plus il faut nous réjouir et bénir Dieu, car plus notre douleur est grande, plus nous devenons capables d'un grand amour ; en nous faisant beaucoup souffrir Dieu ne fait que nous donner le moyen de beaucoup l'aimer ; la mesure de nos souffrances sera la mesure et de notre amour pour Dieu et de la gloire que nous lui rapporterons. Ne demandons donc pas la lumière avant que Dieu juge lui-même le moment venu de nous la donner, puisque les ténèbres nous comblent de biens si précieux, demandons seulement à Dieu de le glorifier le plus possible en tous les instants de notre vie dans ce monde et dans l'autre, et pour cela de l'aimer le plus possible : et ajoutons que nous demandons cela non seulement pour nous, mais non moins pour tous les hommes, en vue de lui seul, pour sa seule gloire : «Que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive. » En vue de vous seul, pour votre plus grande gloire, ô Dieu bien-aimé[1] !

 


[1] C. de Foucauld, Commentaire de Saint Matthieu. Lecture Commentée de l’Évangile, Nouvelle Cité, Paris 1989, p. 131.

Charles De Foucauld : Considerations sur les Fêtes de l’Année

NATIVITE DU SEIGNEUR

Lc 2,1-14

 

Méditation de Charles de Foucauld, écrite le jour de Noël

 

Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Il est 2 à 3 heures du matin... la messe de minuit est dite : j'ai reçu entre mes lèvres votre corps saint... Vous vous êtes donné à moi ; vous êtes entré en moi, comme vous êtes, il y a environ mille neuf cents ans, entré dans le monde... Mon Seigneur Jésus, le monde ne vous a pas reçu... Oh ! je veux vous recevoir ! Mais hélas ! avec tous mes désirs qu'ai-je à vous offrir ? Ai-je mieux à vous offrir qu'une grotte froide, obscure, souillée, habitée par le bœuf et l'âne, par la nature brutale, les pensées terrestres, les sentiments bas et grossiers. Hélas ! mon Dieu, je le reconnais, c'est là la triste hospitalité que je vous offre. Pardon, pardon, pardon, pardon d'avoir si peu travaillé à l'aide des grâces sans nombre que vous m'avez données pour faire de cette grotte de mon âme, où je savais que vous deviez entrer, une demeure moins indigne de Vous ; une demeure chaude, claire, propre, ornée de votre pensée... Mais ce que je n'ai pas fait, faites-le, Seigneur Jésus ! Illuminez cette grotte de mon âme, ô divin Soleil ! Réchauffez-la, purifiez-la... Vous êtes en elle, transformez-la par vos rayons... Obtenez-moi cette grâce, ô mon Père et ma Mère ! ô Sainte Vierge et saint Joseph ! Que faites-vous, en ce moment, tous deux ? Vous adorez, recueillis, silencieux, vous vous perdez dans une contemplation sans fin, couvrant, baisant du regard celui que vous avez, depuis quelques instants, adoré, caché... Comme vous le regardez ! Que d'amour, que d'adoration dans vos yeux et dans vos cœurs !... O ma Mère, vous le tenez dans vos bras, comme vous le réchauffez sur votre cœur, comme vous le serrez contre vous ! comme vous l'embrassez ! comme vous le nourrissez !... Comme vous lui prodiguez à la fois les adorations et les respects dus à votre Dieu ; et les tendresses, les caresses, les soins que demande un petit enfant !... Et vous, saint Joseph, comme vous vous montrez vrai père pour Jésus, comme vous Le regardez, comme vous l'adorez ! et en même temps comme vous le soignez et le caressez ! Comme vos infinis respects et votre adoration profonde vous empêchent peu de le caresser !... Au contraire, vous sentez que ce divin Enfant ne doit pas être plus dépourvu de caresses, de tendresses que ne le sont les enfants ordinaires... il doit plutôt en recevoir mille fois plus qu'aucun autre... Aussi vous l'en comblez tous deux. O saints parents... Votre nuit et désormais toute votre vie sont partagées en deux occupations, l'adoration immobile et silencieuse, et les caresses, les soins empressés et dévoués et bien tendres... Mais soit immobile, soit agissante, votre contemplation ne cesse pas ; vos cœurs, vos esprits, vos âmes ne cessent d'être noyés et perdus dans l'amour... Faites que ma vie se conforme à la vôtre, ô parents bénis, qu'elle se passe comme la vôtre à adorer Jésus ou à agir pour Lui, toujours abîmés dans son amour en Lui, par Lui et pour Lui.

Amen [1].


[1] C. de Foucauld, Considérations sur les fêtes de l’année, Nouvelle Cité, Paris 1987, 81-82.

En cette fin d'Avent, je vous envoie les méditations du frère Charles sur le songe de Joseph...
Ce dernier délai de mon envoi pour ce dimanche est dû à notre retour (à Luc et moi) de Tam et de l'Assekrem,
fraternité et beauté ont fleuri, comme des roses de Noël...Belle fin d'Avent à tous !Avec mon amitié, Marie F.


Charles De Foucauld : Commentaires à l’Evangile selon saint Matthieu

4ème DIMANCHE DE L’AVENT – Annee A

Mt 1, 18-24

 

« Comme Joseph, son époux était juste, et qu'il ne voulait pas la livrer, il eut dessein de la renvoyer secrètement. Lorsqu'il était dans cette pensée, l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : ''Joseph, fils de David, ne craignez point de retenir Marie votre épouse ; ce qui est formé en elle vient du Saint-Esprit, Elle mettra au monde un fils que vous nommerez Jésus, car c'est Lui qui délivrera son peuple de leurs péchés." Or tout ceci s'est fait pour l'accomplissement de ce que le Seigneur a dit par le prophète : Voilà qu'une vierge concevra, et mettra au monde un fils que l'on nommera Emmanuel, ce qui signifie : Dieu avec nous. Joseph étant donc éveillé, fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et retint son épouse.» (1, 19-24)

 

On peut considérer bien des choses dans ce passage : nous en remarquerons quatre :

1° le silence de la Très Sainte Vierge,

2° les perplexités de Saint Joseph,

3° la vie de Marie et de Joseph depuis l'apparition de l'ange jusqu'à la naissance de Notre-Seigneur,

4° notre vie à nous semblable à la leur, puisque comme eux nous avons Notre-Seigneur entre nous, contre nous, dans le Tabernacle, et puisque comme la Très Sainte Vierge, nous L'avons en nous corporellement au moment de la Sainte Communion et spirituellement à toute heure par la communion spirituelle.

 

1° Admirons le silence de la Très Sainte Vierge et faisons-en le modèle du nôtre... Il jette du jour sur sa vie cachée avec Saint Joseph, nous montre à quel point leur vie était une vie religieuse, de recueillement et de silence : combien ils vivaient ensemble non comme un époux et une épouse terrestres, mais comme deux religieux, observant entre eux le silence religieux, chaque fois que le devoir ne leur commandait pas de parler. La Sainte Vierge, si éclairée, ne croit pas devoir rompre ce silence pour faire part à ce grand Saint à qui elle était si unie en Dieu une communication de cette importance : non, le silence vaut mieux : «Savoir ce qu'on doit faire, et, quand on le sait, le faire et se taire» c'est tout ce qu'il faut, dit Saint Jean de la Croix...  […]

 

2° Les perplexités de Saint Joseph... Que pensa Saint Joseph en voyant les signes de la divine maternité de la Sainte Vierge ? Cent opinions ont été émises à ce sujet... Aucune n'est parfaitement satisfaisante : les unes concordent mal avec le texte du Saint Évangile, d'autres satisfont peu notre piété... Il est certain que le texte sacré laisse place à plusieurs interprétations... Est-ce défaut ? Qui oserait le dire ? S'il y a obscurité, cette obscurité est voulue. L'Esprit-Saint, à dessein, a laissé ce point dans l'ombre et Il l'a indiqué cependant : Il ne l'a pas éclairci pour que nous ne nous y arrêtions pas, Il en a dit un mot pour nous donner un enseignement...

Pourquoi a-t-Il laissé ce voile ? D'une part Il a voulu être bref, et comme il le dit dans Saint Jean, s'Il avait voulu faire connaître tout ce qui concerne Notre-Seigneur, «la terre ne suffirait pas à contenir tant de livres». D'autre part parce que ce dont il s'agit concerne moins Jésus que Joseph et Marie, et l'Esprit-Saint n'écrit pas l'Évangile de Marie ni de Joseph mais l'Évangile de Jésus : voulant nous montrer que c'est JÉSUS, Jésus seul que nous devons avoir comme Bien-aimé et prendre pour modèle, Jésus seul qui doit être l'objet de toutes nos pensées, le sujet de toutes nos méditations, l'exemple de toute notre vie. La Bienheureuse Vierge est a elle seule plus parfaite que tous les anges et tous les hommes ensemble, que tout le reste de la création réuni, la Sainte Humanité de Son divin Fils exceptée : ce n'est cependant pas elle qui est «la voie, la vérité et la vie» : c'est le seul Jésus... […]

 

L'Esprit-Saint a jeté un voile sur les pensées de Joseph pour que nous ne nous y arrêtions pas ; Il a répandu une sainte obscurité dans ce passage pour que nous passions outre et que sans nous arrêter à la contemplation des parents de Jésus si chéris et si saints qu'ils soient, nous allions au-delà, droit à Jésus. C'est ce qu'ils faisaient eux-mêmes : ils se comprenaient, s'aimaient et se vénéraient comme jamais deux âmes ne se sont comprises, aimées, vénérées ici-bas : mais ils étaient bien loin de vivre dans la contemplation l'un de l'autre, ils vivaient tous deux dans la seule contemplation de Dieu.

L'Esprit-Saint, par la brièveté et l'obscurité voulue de ce passage, nous porte à faire comme ces deux saintes âmes, à regarder comme elles plus haut que toute créature, à ne pas nous arrêter dans la contemplation d'êtres créés si attrayante et si bienfaisante qu'elle puisse être, et à nous fixer dans la seule contemplation de Dieu, de Jésus. En effet, s'il ne nous arrête pas longuement à considérer Marie et Joseph, mais nous fait aller rapidement d'eux à Jésus, à combien plus forte raison ne faut-il jeter qu'un regard rapide sur les autres créatures et les exemples qu'elles offrent, mais monter droit à Jésus, aux paroles de Jésus, aux exemples de Jésus. L'Esprit-Saint, en jetant un voile sur les pensées de Joseph, les a indiquées cependant, pour nous donner un rapide enseignement. […]

 

3° Vie de Marie et de Joseph depuis l'Apparition de l'Ange jusqu'à la naissance de notre Seigneur... Qui pourrait imaginer la paix, la félicité qui envahissent l’âme de Joseph à la parole de l'Ange ?

Qui pourrait imaginer la vie des deux saints époux pendant ces six mois qui précédèrent la naissance de Jésus ? Eux si saints dès leur enfance, eux si favorisés des grâces célestes et si fidèles à ces grâces, eux qui avant l'incarnation vivaient d'une vie si divine, si perdue en Dieu, dans une si continuelle contemplation de leur seul Amour, de leur Tout, avec quelles délices ineffables, avec quelle reconnaissance émerveillée, dans quelle extase d'amour et de bonheur, dans quel ravissement céleste, ils se noyèrent, s'abîmèrent, se perdirent dans la contemplation et l'adoration de Jésus, de Jésus si près de Joseph, de Jésus en Marie ! Quel ciel fut l'humble toit de Nazareth durant ces mois qui précédèrent Noël ! De quelles adorations, de quel amour, de quelle contemplation Jésus y fut-il l'objet ! Dieu seul en fut témoin, avec les anges qui s'unissaient jour et nuit à Marie et à Joseph pour adorer Jésus dans le sein de la Vierge... […]

 

4° Notre vie est très semblable à celle de Marie et de Joseph entre l'Incarnation et Noël ; puisque comme Saint Joseph nous avons Notre-Seigneur contre nous, dans le tabernacle ; et comme la Sainte Vierge nous L'avons en nous, corporellement au moment de la communion sacramentelle, spirituellement par la communion spirituelle. Marie et Joseph adoraient Jésus au milieu d'eux, et nous trouvons que c'était bien doux... Jésus est-il moins au milieu de nous ! N'est-il pas dans ce tabernacle aussi réellement, aussi complètement que dans le sein de la bienheureuse Vierge ? N'y est-il pas aussi près de nous qu'il l'était de Saint Joseph ? Y est-il plus caché pour nous qu'il ne l'était pour ses saints Parents en ces mois de bienheureuse attente ! L'avons-nous moins en nous au moment de la sainte communion que ne l'avait en elle la très Sainte Vierge ? Ne pouvons-nous pas l'avoir sans cesse en nous spirituellement, par la communion spirituelle ?... Que nous sommes heureux ? Quelle destinée Dieu nous a fait ! Quelle béatitude divine ! La grâce incomparable que vous avez faite pendant quelques mois à vos saints Parents, vous nous la faites tous les instants de notre vie, ô Dieu de bonté […] [1].

 



[1] C. de Foucauld, Commentaire de Saint Matthieu. Lecture Commentée de l’Évangile, Nouvelle Cité, Paris 1989, pp. 48-58.

edition du 22 novembre 2016
Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Matthieu

1ER DIMANCHE DE L’AVENT

Meditation Num. 154

Mt 24, 37-44

 

« Veillez »...

 

C'est à donner à vos apôtres toutes les instructions dont ils ont besoin, à leur dire tout ce qui pourra leur être utile, que vous passez vos deux derniers jours... Que vous êtes bon, mon Dieu, à quel point vous vous oubliez ! Vous Dieu, de qui il serait si juste de parler, vous ne dites pas un mot de vous ! Que vous êtes bon ! Vous nous aimez bien « jusqu'à la fin », vous qui non seulement vous donnez vous-même pour nous, mais vous donnez à nous dans la Sainte Eucharistie, vous qui pendant ces derniers jours de votre vie, n'avez pas un mot pour vous et ne vous occupez que de nous !

Veillons... Soyons vigilants... Notre-Seigneur nous dit par ce mot de nous tenir purs, de nous tenir toujours en état de paraître devant notre Maître... Veillons, veillons en attendant sans cesse la mort, en y pensant souvent, en nous y préparant, en faisant tout avec cette pensée que nous mourrons peut-être ce soir... Veillons en pensant à la mort. Veillons aussi en étant attentifs à toutes nos actions, en veillant sur nous pour ne rien faire qui puisse déplaire à notre Maître, à notre Epoux, en faisant grande attention à tout ce que nous faisons pour ne rien faire qui ne soit fait en vue de Dieu, qui ne soit pour sa gloire, qui ne soit sa volonté...

Veillons aussi dans le sens le plus propre, faisons la guerre au sommeil, dormons le moins possible pour imiter Jésus passant ses nuits en prière, pour imiter Marie et Joseph passant leurs nuits dans la contemplation et l'adoration de Jésus ; dormons le moins possible, par mortification, pour trouver le temps de donner à nos âmes la nourriture spirituelle (prières, méditations, lectures), et surtout pour adorer le plus longtemps possible notre Dieu, pour être le plus longtemps possible en présence de Jésus, pour l'adorer le plus possible, pour employer autant que possible tous les moments de notre vie à l'adorer, à l'aimer, à le contempler, à nous noyer, à nous abîmer dans sa contemplation et son amour. Amen [1].

 



[1] M/154, sur Mt 24,14-42, en C. de Foucauld, La bonté de Dieu. Méditations sur les Saints Évangiles (1), Nouvelle Cité, Montrouge 1996, 23-24.

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST ROI DE L’UNIVERS – ANNEE C

Meditation Num. 423

Lc 23, 35 - 43

 

« On se moquait de lui... On le raillait... En vérité je te le dis : tu seras aujourd'hui avec moi en Paradis. »

 

Que vous êtes bon, mon Dieu ! Que vous nous aimez ! vous qui embrassez volontairement tant de douleurs pour notre amour, pour notre sanctification, pour nous porter à vous aimer par la vue de votre amour, et pour nous porter à embrasser la souffrance (qui nous est nécessaire pour nous détacher du créé et, par là, disposer notre âme à s'attacher à Dieu seul... «qui nous est nécessaire pour la conservation de la charité, de l'amour de Dieu», comme dit saint Benoît), par l'exemple que vous nous en donnez, la faisant désirer désormais par tous les cœurs qui vous aiment, comme une condition indispensable de votre ressemblance !.. Et que vous êtes bon de vous oublier jusqu'à la fin, pensant jusque du haut de la croix tantôt à vos bourreaux, pour prier pour eux, tantôt à votre compagnon de supplice pour lui donner le ciel, tantôt à votre mère, à votre disciple, à tous les hommes !

Aimons Jésus qui nous a tant aimés, « qui nous a aimés le premier », lui tout aimable qui nous aime, nous misérables, plus que nul autre cœur humain ne peut aimer, plus que nous ne pouvons le concevoir, lui qui nous a prouvé son amour par des délicatesses si célestes et en souffrant de si effroyables tourments. Embrassons la souffrance, recevons avec bénédiction, pour l'amour de Jésus, à son exemple et en la lui offrant, toute souffrance qui nous atteindra : ne nous contentons pas de cela ; recherchons la souffrance pour imiter notre Bien-aimé, pour le suivre, pour partager son sort, mortifions-nous volontairement dans la plus grande mesure possible, sans autre mesure que celle de l'obéissance à notre directeur... Oublions-nous pour Jésus d'abord en lui consacrant tous les instants de notre vie... Pour tous les hommes ensuite, ses enfants chéris, en leur consacrant tous les instants qu'il veut que nous leur consacrions et en les aimant « comme il les a aimés », « comme nous-mêmes », eux et nous également en vue de Lui seul [1] !

 



[1] M/423, sur Lc 23,35-43, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 137-138.

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

33ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 409

Lc 21, 5-19

« On vous persécutera... Ne préméditez pas ce que vous répondrez... Moi je vous donnerai ma sagesse à laquelle vos adversaires ne pourront résister. »

 

Que vous êtes bon, mon Dieu, vous n'avez plus que deux jours à vivre et vous vous oubliez sans mesure... Pas un mot de vous, pas une pensée pour vous... Tout pour vos apôtres ; toutes vos paroles, tous vos soins pour leur donner les derniers avis, les derniers conseils... Que vous êtes divinement bon !

Si nous comparaissons devant les juges pour le service de Dieu, ne préméditons pas notre réponse, ayons foi en Jésus qui nous a promis de nous l'inspirer au moment même. Oublions-nous comme Jésus s'oublie pour nous, pour le service de Jésus : il s'oublie pour nous, oublions-nous pour lui. Oublions-nous à tout instant pour ne faire absolument que ce qui lui plaît à ce moment ; faisons comme les filles de Jérusalem, qui s'oublièrent pour penser à Jésus, méritons le reproche qu'il leur fit. Oh ! Puissions-nous, tous les instants de notre existence, mériter ces reproches de nous oublier totalement pour Jésus, et puissions-nous n'en jamais mériter d'autres ! Oublions-nous aussi, dans la mesure où c'est la volonté de Dieu, pour notre prochain, en vue de Dieu, comme Notre Seigneur nous en donne ici l'exemple[1] .


[1] M/409, sur Lc 21,5-15, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 114-115.

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

32ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 407

Lc 20, 27-38

 

 

La femme qui épouse les 7 frères.

« Tous sont vivants devant Dieu... Tous seront comme des anges de Dieu. »

 

Quelles douces promesses, quelles douces assurances ! Que vous êtes bon de nous les donner ! Et que vous êtes bon de répondre avec cette douceur, avec ces détails, avec cette patience, à des interrogations ou malveillantes ou du moins peu respectueuses, faites ou pour vous tenter, ou tout au moins par pure curiosité !

À l'exemple de notre Seigneur, répondons avec douceur, bienveillance, patience, aux questions qu'on nous fait, même quand elles sont faites avec malveillance, avec ironie, par des ennemis ; ou quand ce sont des questions indiscrètes, ridicules, faites par pure curiosité, par des désœuvrés, des oisifs, des railleurs. Imitons par cette patience, cette bénignité, cette douceur inaltérables et universelles, la divine bonté de Notre Seigneur Jésus. Cela ne nous sera pas difficile, si nous nous souvenons de ce dont nous devons toujours nous souvenir dans nos rapports avec le prochain : que tout humain est membre de Jésus... Que ce que nous faisons à un de ces petits, nous le faisons à Jésus... Que nous devons être avec les autres comme Jésus a été, serait avec eux... Que tous les hommes sont les enfants chéris de Dieu tant aimés de lui qu'il a donné pour eux son Fils unique... Qu'ils sont tous couverts du sang de Jésus... Que nous devons tous les aimer comme nous-mêmes, comme Jésus les a aimés, que c'est à cela qu'on reconnaîtra que nous sommes ses disciples [1] !


[1] M/407, sur Lc 20,27-40, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 111-112.

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

31ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 401

Lc 19, 1-10

 

 

« Le fils de l'Homme est venu chercher et sauver ce qui avait péri », dites-vous, mon Dieu, après la conversion de Zachée...

 

Que vous êtes bon, mon Dieu, de chercher l'humanité entière qui a péri, d'avoir cherché, et les Juifs, presque tous périssant dans le pharisaïsme ou le sadducéisme, et les gentils périssant dans l'ignorance totale des premières vérités. Que vous êtes bon de chercher à toute heure chaque homme qui périrait sans le secours de votre grâce, comme il cesserait d'exister, sans le soutien de votre volonté. Que vous êtes bon de rechercher avec une miséricorde toute particulière certaines âmes tombées, égarées, souillées, Magdeleine, Zachée, Paul, Augustin, et cet être indigne qui vous parle et qui a, avec ces grands saints, en commun, d'avoir péché et d'avoir été converti par votre divine bonté sans avoir hélas ! en commun avec eux, leur fidélité et leur ferveur après leur conversion... Que vous êtes divinement bon !

À l'exemple de Notre Seigneur, courons après les brebis perdues, par nos prières toujours, par tous les moyens qu'il met à notre disposition, quand il nous en donne les moyens... Ne faisons pas comme les pasteurs qui soignent amoureusement les brebis bien portantes et négligent les brebis malades. Toutes sont membres de Jésus, toutes ont droit au même religieux amour ; mais les malades ont droit à plus de soins, parce qu'elles ont plus de besoins, elles ont droit à ce qu'on s'occupe d'elles les premières, parce que cela presse davantage. Ne négligeons donc pas les pécheurs pour les saints, ni les pauvres pour les riches, ni les malheureux pour les heureux ; soignons les membres blessés de Jésus avant de parfumer ses membres sains, tout en aimant également les uns et les autres. « Je suis venu chercher et sauver ce qui était perdu... Je suis venu non pour les justes, mais pour les pécheurs. » [1]


[1] M/401, sur Lc 19,1-10, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 105-106.

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

30ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 395

Lc 18, 9-14

 

 

La prière du Pharisien et celle du publicain. « Qui s'élève sera humilié, et qui s'humilie sera élevé. »

 

Que vous êtes bon, mon Dieu ! Que vous êtes bon de nous prémunir contre les dangers qui nous menacent, contre ce danger d'une prière, d'une action de grâces orgueilleuse et sans charité ! Que vous êtes bon de nous montrer une à une les qualités que doit avoir cet acte si important de la prière, « notre entretien avec vous », et de faire comprendre nettement chacune d'elles par une parabole. Vous venez de nous montrer successivement la foi, la constance que doit avoir la prière ; maintenant vous nous montrez l'humilité dont elle doit être remplie. Que vous êtes bon d'apprendre ainsi à vos pauvres enfants tout ce dont ils ont besoin.

Humilions-nous ! Humilions-nous dans la prière, toujours. Quand devons-nous plus nous humilier que quand nous sommes seuls avec Dieu, nous si souillés, si pécheurs, si ingrats, si défaillants, lui si grand et si saint ! Humilions-nous en tout. En pensées, en paroles, en actions ; ayons de bas sentiments de nous, ne laissons pas notre esprit divaguer en vaines et orgueilleuses rêveries, mais maintenons-le dans cette humilité qui est la vérité. Que nos paroles, notre ton, notre amour du silence, soient remplis d'humilité. Que tous nos actes, notre conduite, nos goûts, notre manière de vivre, les objets matériels à notre usage, notre façon d'agir, le choix de nos relations, notre amour de l'abjection soient conformes à la plus profonde humilité[1].


[1] M/395, sur Lc 18,9-14, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 96-97.

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

29ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 394

Lc 18, 1-8

 

 

« Il faut toujours prier et ne jamais cesser de le faire »...

 

Et vous le prouvez ici, mon Dieu, par la parabole du mauvais juge. Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous ordonner d'avoir cette foi en votre bonté, cette confiance que vous exaucerez toujours nos prières, pourvu qu'elles soient ferventes, constantes, confiantes, humbles, et surtout quand elles sont en outre faites en votre nom. C'est nous ordonner de croire que vous nous aimez au point de ne pouvoir rien nous refuser (de ce qui est bon, bien entendu)... Que cela est doux ! Quel commandement d'une douceur céleste ! Nous commander de croire que vous nous aimez au point de ne jamais rien nous refuser, quel son divin ont ces paroles ! Quelle douceur céleste ! Quelle suavité pour nos oreilles ! Ô Dieu d'amour ! Ô Dieu de mon cœur, que vos inventions sont admirables ! « Je vous commande de croire que je vous aime au point de ne jamais vous refuser aucune demande vraiment bonne. » Ô mélodie divine ! Mon Dieu que vous êtes bon ! « Deus charitas est. »

Demandons, demandons, craignons d'encourir le reproche fait aux apôtres : « Vous n'avez pas encore demandé. Demandez ! Demandez en mon nom ! »... Demandons, puisque nos demandes peuvent tant pour la manifestation de la gloire de Dieu et le bien des hommes, ses enfants bien-aimés. Mon Dieu, faites-moi la grâce de vous demander tout ce que vous voulez que je vous demande et de vous le demander avec foi, humilité, ferveur, constance, charité pour tous les hommes, et en votre nom [1].


[1] M/394, sur Lc 18,1-8, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 95-96.

edition du 4 octobre 2016

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

28ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 392

Lc 17, 11-19

 

« Les dix n'ont-ils pas été guéris ? Où sont les neuf autres ? »

 

Que vous êtes bon, mon Dieu, et de guérir ces lépreux, et de nous enseigner la charité, la charité en tout, envers les âmes, les cœurs et les corps, la charité envers tous, envers les reconnaissants et les ingrats... et de nous enseigner combien vous aimez, vous approuvez, vous commandez cette douce vertu de la reconnaissance, avec tout ce qui l'accompagne, actions de grâces, remerciements, tendre affection... Que vous êtes bon, par ces leçons comme par tant d'autres, de nous porter à cette tendre, fraternelle union que, bon père, vous voulez voir régner entre tous les hommes, tous vos enfants : la charité et la bienfaisance envers tous, la reconnaissance et les doux liens qu'elle forme sont éminemment propres à cimenter cette union, cette unité fraternelle que vous voulez voir régner dans votre grande famille humaine. Directement ou indirectement presque toutes vos paroles, presque tous vos exemples ont pour but, ou de nous amener à vous aimer parfaitement, ou de nous amener à aimer le prochain comme nous-mêmes... Que vous êtes bon, que vous êtes aimant, ô mon Dieu ! « Deus charitas est ! »

Soyons reconnaissants... Reconnaissants envers Dieu de qui nous recevons tout, et ce que nous recevons, intérieurement, et ce que nous recevons extérieurement, et ce qui nous vient directement de lui, et ce que nous recevons indirectement par les créatures : si un humain nous sourit, nous dit une bonne parole, nous fait du bien, c'est que Dieu, seul auteur de tout bien, lui met, par sa grâce, ce sourire, cette bonne parole sur les lèvres, cette bonne action dans la volonté. Sainte Thérèse ne voyait que Dieu partout où elle voyait le bien, ce qui lui ôtait toute tentation de s'attacher aux créatures et faisait monter sa pensée à tout instant vers le ciel. Faisons de même : dans tout bien que nous voyons dans les créatures, dans tout bien que nous recevons d'elles, voyons uniquement la grâce de Dieu, l'action de Dieu, admirons la bonté, la beauté, la tendre délicatesse de Dieu, enthousiasmons-nous et attendrissons-nous à la vue de ces reflets de ses perfections et de ces reflets de son délicat et chaud amour ; ne voyons que lui et faisons monter vers lui l'admiration, la louange et le remerciement de notre cœur. Mais remercions aussi les hommes qu'il choisit comme instruments ; ils sont ses membres, ils sont quelque chose de lui, quelque chose du corps de Jésus : « Ce que vous leur faites, vous me le faites. » Il s'est servi de ces membres qui sont siens, pour nous faire du bien, remercions-les, eux à qui nous devons d'ailleurs (puisqu'ils sont membres de Jésus) un si religieux respect, et un si brûlant amour, et témoignons-leur notre tendre reconnaissance par tous les moyens qui conviennent[1].


[1] M/392, sur Lc 17,11-19, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 93-94.



edition du 26  août 2016
Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

27ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 390

Lc 17, 5-10

 

 

« Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à ce mûrier : déracine-toi et va te transplanter dans la mer, et il vous obéirait. »

 

Que vous êtes bon, mon Dieu ! Vous nous donnez part à votre toute-puissance ! Vous mettez en nos mains votre pouvoir souverain ! Vous nous faites tellement vos enfants que vous mettez votre sceptre entre nos mains ! Nous pouvons tout par la prière, vous nous le dites formellement : tout bien, puisque vous-même ne pouvez faire que le bien... Nos prières sont toujours exaucées ; si parfois elles semblent ne pas l'être, c'est ou bien qu'elles étaient trop peu ferventes, leur peu de chaleur les a empêchées de monter jusqu'à votre trône... Ou bien sans charité pour le prochain : en vous priant nous n'exaucions pas vos enfants, nous ne pardonnions pas à vos enfants... Ou bien trop peu humbles : leur orgueil leur a donné une odeur insupportable et les a empêchées d'être admises devant vous... Ou trop peu confiantes : après vos promesses, notre manque de foi vous est une insulte... Ou trop peu répétées : vous voulez que par foi, par confiance, par certitude d'être exaucé, on vous demande, redemande, sans paix ni trêve, jusqu'à ce qu'on soit exaucé; si on se décourage, vous punissez ce manque de confiance, ce manque de foi en votre parole, véritable injure, en n'accordant pas ce que vous auriez accordé de si grand cœur à plus de foi, prouvée par plus de constance dans la prière... Parfois elles avaient un ou deux de ces défauts ou tous les trois et vous les auriez exaucées quand même, si nous avions suivi votre avis tant répété de « demander à votre Père en votre nom » ; de « vous demander en votre nom », mais faute d'avoir profité de ce moyen de rendre nos prières incomparablement plus puissantes, faute « d'avoir demandé en votre nom », vous n'exaucez pas nos prières trop défectueuses et qui avaient besoin de ce divin correctif... Parfois aussi nos prières semblent n'avoir pas été exaucées et l'ont été en réalité d'une façon beaucoup plus parfaite que nous ne le demandions ; nous vous demandions une chose médiocre, vous nous exaucez, non en nous la donnant, mais en nous en donnant une très supérieure : nous vous demandons la guérison du corps d'une personne, vous nous exaucez suréminemment en nous accordant non cette guérison, mais celle de son âme : nous vous demandons la vie temporelle pour quelqu'un, vous nous exaucez suréminemment en nous accordant pour elle, non la vie ici-bas, mais une mort sainte et la vie dans le ciel... Que vous êtes bon, mon Dieu, que vous êtes bon de nous exaucer toujours, toujours, quand nous vous demandons avec ferveur, humilité, foi, charité, constance, au nom de Jésus, de nous exaucer, ou en nous accordant ce que nous demandons, ou en nous accordant mieux que ce que nous demandions... Que vous êtes divinement bon !

Mon Seigneur Jésus, faites-moi la grâce de demander, de beaucoup demander, de demander tout ce que vous voulez que je demande; de le demander avec ferveur, charité, humilité, constance, foi, en votre nom ! Je puis, je dois demander pour tous les hommes en général, et pour chacun en particulier, d'une manière absolue, non d'une manière conditionnelle, ce que vous-même m'apprenez à demander pour tous d'une manière absolue : « Que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite par tous les hommes sur la terre comme elle est faite par les anges au ciel »... « Donnez-nous à tous le pain de la grâce, le pain de la sainte Eucharistie, le pain qui consiste à faire sans cesse votre volonté »... « Pardonnez-nous nos offenses »... « Ne nous laissez pas succomber à la tentation »... « Délivrez-nous du péché et du démon en cette vie et en l'autre »... Toutes ces paroles reviennent à demander « le bon esprit », « la Sagesse » que Notre Seigneur nous a promis de ne jamais nous refuser... Ici il nous les fait demander formellement et absolument pour tous les hommes ; d'ailleurs nous n'aimerions pas tous les hommes « comme nous-mêmes », si nous ne tâchions d'obtenir pour eux le « bon esprit », « la sagesse », les dons du « Pater », c'est-à-dire : les seuls vrais biens... Demandons-les donc formellement, absolument, comme Jésus nous l'enseigne, pour tous les hommes, parce que nous devons aimer tous les hommes également (nous-mêmes avec eux, comme l'un d'eux, pas plus que les autres, « les autres comme nous-mêmes ») pour le motif supérieur que tous les humains sont membres de Jésus (comme matière proche ou éloignée de son corps mystique) et par conséquent portion de Jésus, c'est-à-dire dignes d'un respect et d'un amour presque infinis. Demandons-le ensuite plus particulièrement pour ceux dont nous sommes spécialement chargés (parents, amis, bienfaiteurs, voisins, etc.) ; et demandons-le plus particulièrement que pour tous les autres, pour nous-mêmes, parce que nous sommes chargés plus spécialement de nous-mêmes que de tous les autres [1].



[1] M/390, sur Lc 17,5-6, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 88-91.

edition du 26  août 2016
Charles De Fouca
uld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

26ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 387

Lc 16, 19-31

Lazare et le mauvais riche. « Il désirait les miettes de pain qui tombaient de la table du riche et personne ne lui en donnait. »

Que vous êtes bon, mon Dieu, et que cette parabole est faite pour faire régner la paix entre tous les hommes... pour établir chaque âme dans la paix intérieure... et pour nous porter tous à votre pur amour ! Elle fait régner la paix entre tous les hommes, car elle porte les riches à donner aux pauvres, les pauvres à ne pas envier les riches dont les biens passent comme l'éclair et sont un péril pour l'éternité. Elle établit chaque âme dans la paix intérieure, car elle lui fait voir que « tout ce qui arrive est pour le bien de ceux qui aiment Dieu », tout, même de mourir de faim ; il n'y a donc pas à s'inquiéter de la nourriture, puisque mourir de faim peut nous conduire au ciel, mais seulement « à chercher le royaume de Dieu et sa justice » ; « Le reste nous sera donné par surcroît », si ce reste est la pénurie du pauvre Lazare, c'est là ce qui est particulièrement bon à notre âme, c'est là le chemin qui la conduira droit au ciel comme Lazare... Il n'y a donc qu'à faire en tout ce qui est le plus agréable à Dieu, et ceci fait, se réjouir de tout ce qui arrive, fut-ce de mourir de faim, fût-ce d'être tué par des brigands, fût-ce toute maladie, tout opprobre, tout anéantissement, toute douleur ; tout cela n'est que le chemin du ciel, le chemin de Lazare. Quelle paix profonde envahit l'âme qui vit ainsi en ne voyant plus en elle que son amour pour Dieu, et hors d'elle que l'amour de Dieu pour elle, disposant tout, tout, tout, pour son éternel bonheur ! Cette parabole nous porte tous au pur amour de Dieu : elle nous montre que l'amour des choses créées conduit où est le mauvais riche, en enfer ; que l'amour de Dieu conduit où est Lazare, au ciel.

Ne nous inquiétons jamais de notre nourriture ni d'aucun de nos besoins matériels ; Dieu nous l'a promis une fois pour toutes ; il nous l'a dit nettement : « Cherchez le royaume de Dieu et sa justice, tout le reste vous sera donné par surcroît. » Après de telles promesses d'un tel Maître, nous, ses serviteurs, lui ferions une extrême injure en doutant un seul instant que nous puissions jamais manquer des biens matériels dans la mesure où ils sont nécessaires pour notre véritable avantage, c'est-à-dire pour notre sanctification... Ne nous en préoccupons donc jamais, n'y pensons jamais, ne nous en inquiétons jamais, faisons seulement à toute heure ce qui est le plus agréable à notre Maître. Pour les choses matérielles, nous recevrons toujours tout à point par les moyens qu'il jugera à propos ; ce Maître si bon, si sage et si puissant, nous donnera ou beaucoup ou peu ou rien, selon ce qu'il sait être utile à notre âme. Qu'il nous donne ou beaucoup ou peu ou rien, ce beaucoup, ce peu, ce rien, sont ce qu'il y a de spécialement bon pour notre âme, nous devons le remercier également ; et si nous mourons de faim, nous devons, en mourant, le remercier de nous avoir donné sous cette forme « ce reste » qu'il nous a promis « par surcroît », forme qu'il savait être particulièrement avantageuse à notre âme 1 .

1 M/387, sur Lc 16,18-31, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 84-86.

edition du 26  août 2016
Charles De Fouca
uld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

25ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 384

Lc 16, 1-13

« Nul ne peut servir deux maîtres... Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent. »

Merci, mon Dieu, de nous exposer si fortement cette vérité qu'on ne peut avoir deux amours à la fois, qu'on ne peut aimer à la fois Dieu et quelque chose d'autre. Vous ne cessez de nous le répéter sous toutes les formes : « Ne vous préoccupez pas de votre nourriture ni de vos vêtements. » « Celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple, » « Celui qui ne hait pas son père, sa mère, tous ses parents et sa propre âme n'est pas digne de moi. » Que vous êtes ineffablement bon, vous dont toutes les paroles vont directement ou indirectement au même but : nous amener à vous aimer sans partage et sans mesure !.. Que pouvez-vous faire de plus tendre, de plus divinement aimant pour nous que de nous appeler et de nous tirer par tant de moyens à vous aimer ! Que vous êtes bon !

Ne servons pas deux maîtres... Ne partageons pas notre cœur... N'ayons nul attachement, ni pour l'argent, ni pour rien de matériel, ni pour aucune jouissance sensible, ni pour la famille, ni pour les amis, ni pour la santé, ni pour les consolations spirituelles, ni pour rien de créé, rien de ce qui n'est pas Dieu, son amour et sa grâce. Que notre cœur soit absolument vide de ce qui n'est pas Dieu et que Dieu l'occupe absolument seul. C'est toute la doctrine de saint Jean de la Croix : nous ne pouvons pas être pleins de deux choses ; il faut être vide de tout ce qui n'est pas Dieu pour pouvoir être plein de Dieu 1 .

1 M/384, sur Lc 16,10-13, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 82.

edition du 26  août 2016
Charles De Fouca
uld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

24ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 380

Lc 15, 1-32

« Il va à celle qui était perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve, et quand il l'a trouvée, il la met sur ses épaules, joyeux... »

Que vous êtes bon, mon Dieu, et qu'il est tendre ce divin Pasteur qui va, par les monts et les ravins, à travers rochers et buissons, chercher cette brebis infidèle ! C'est jusqu'au calvaire qu'il monte pour la chercher. C'est non seulement le sang de ses pieds, mais celui de tout son corps qu'il donne pour la trouver. Il donne pour elle, comme dit sainte Thérèse, son repos, son honneur et sa vie. Et il ne se contente pas de la chercher, de la chercher longtemps, non, il la cherche jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée. Il semble qu'il soit toujours possible de sauver une âme : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr. » « Cherchez et vous trouverez » ... « C'est impossible aux hommes, mais tout est possible à Dieu. » Dieu respecte toujours la liberté humaine, mais il a des trésors de grâces d'une puissance souveraine, et il les répandra sur les âmes si nous savons les obtenir de lui, à force de prières ; bien plus, il ne demande, il ne désire que de les répandre et il nous reprochera un jour de ne pas avoir su les obtenir de lui pour tant de pauvres âmes que nous aurions pu et dû sauver par nos prières. « Demandez... Vous ne m'avez encore rien demandé... Demandez en mon nom... » disait-il, répétait-il à ses apôtres... On dit que sainte Thérèse a sauvé des millions d'âmes par ses prières, ses soupirs... Et après l'avoir trouvée, il la prend sur ses épaules. Il ne tombe pas seulement sur son cou, il ne va pas seulement à sa rencontre comme le père de l'enfant prodigue, non, il va la chercher, la chercher jusqu'à ce qu'il la trouve, et alors la charge sur ses épaules. Que vous êtes divinement bon, ô bon pasteur ! Et alors, c'est bien à cette pauvre brebis, si bienheureusement sauvée après avoir été si perdue, de se réjouir, mais non, on ne dit pas que c'est elle qui se réjouit, c'est ce bon, ce divinement bon pasteur, qui se réjouit d'avoir retrouvé cette pauvre brebis si coupable et si souillée... C'est mon histoire, ô mon Dieu, c'est ainsi que vous m'avez cherché, retrouvé, rapporté, coupable et souillé, au bercail et mis tout contre vous, non dans la bergerie ordinaire, avec les autres brebis, mais dans votre propre chambre, « in abscondito faciei tuae1 »... Que vous êtes bon, ô mon Dieu !

Faisons aux autres ce que Jésus a fait pour nous... Imitons l'exemple de Jésus bon pasteur, en courant à la recherche des brebis égarées, par nos oraisons toujours, et par des courses réelles, matérielles, chaque fois que sa volonté nous y appelle... Courons dans ce dernier cas comme Jésus y a couru, «sacrifiant notre repos », comme Jésus dans sa vie publique, « sacrifiant notre honneur » comme Jésus conspué et condamné comme blasphémateur, « sacrifiant notre vie » comme Jésus crucifié... Courons comme le bon Pasteur, «jusqu'à ce que nous ayons trouvé la brebis»; encore que Jésus respecte la liberté humaine, il ne met pas de limites à sa grâce et il a des trésors de grâces irrésistibles ; à nous de les lui ravir, ce qui est le plus ardent désir de son Cœur. Et après l'avoir trouvée, si Dieu nous en fait la grâce, n'ayons pour elle ni reproche, ni paroles amères, ni sévérité : le repentir descendra plus tard dans son cœur, c'est à Dieu même de l'y faire descendre par sa grâce intérieure ; nous, n'ayons que des paroles de tendresse, de compassion, d'amour; tombons sur son cou, rendons-lui sa tunique première, tuons le veau gras, prenons-la sur nos épaules, réjouissons-nous et disons aux âmes qui aiment Dieu de se réjouir avec lui, avec les anges et avec nous, car « il y a plus de joie dans le ciel pour un pécheur faisant pénitence que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de pénitence. » 2

1 « au secret de ta face ».

2 M/380, sur Lc 15,1-7, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 75-77.

edition du 26  août 2016

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

23ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 377

Lc 14, 25-33

« Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut être mon disciple. »

Que vous êtes bon, mon Dieu, de demander à ceux qui veulent être vos disciples ce qui est pour eux le plus heureux, le plus doux et le plus haut : de vous aimer ; porter sa croix, non pas la croix, mais sa croix, c'est-à-dire la croix que vous imposez, c'est à la fois souffrir pour l'être aimé et lui obéir : le suivre, c'est imiter... Souffrir pour le Bien-aimé, lui obéir, l'imiter, qu'y a-t-il de plus doux, qu'y a-t-il qui soit plus pur amour, qu'y a-t-il qui fasse plus partie de l'essence de l'amour ?.. Comment pourrait-on croire qu'on aime, si on n'obéissait pas à un Bien-aimé parfait, si on ne l'imitait pas, si on n'était pas prêt à tout souffrir pour lui ?.. Mon Dieu, que vous êtes bon ! Toutes, toutes vos paroles directement ou indirectement reviennent à nous dire cela et cela seul : « Aime-moi. » Que vous êtes bon et que nous sommes heureux !

Embrassons la croix avec un grand courage, un grand bonheur, un grand amour ! Il est si doux de souffrir pour ce qu'on aime, quand on aime vraiment ! Ce serait si indigne que nous, créatures pécheresses, nous refusions de souffrir pour honorer notre Dieu qui a souffert pour nous jusqu'à la mort de la croix ! Obéissons, n'embrassons pas une croix de notre choix, selon notre propre volonté, portons fidèlement celle que Dieu nous donne par les événements ou par la sainte Obéissance : obéissons à Dieu en tout, en obéissant à notre père spirituel d'abord, puis si parfois les circonstances, l'éloignement, nous rendent impossible d'avoir son avis, au Saint Évangile, à la raison éclairée par la foi, à l'inspiration du Saint-Esprit, aux conseils des personnes saintes et sages. Imitons, imitons Jésus toujours, toujours, sans autres limites que la sainte Obéissance et pour cela contemplons dans l'oraison, méditons le Saint Évangile, lisons aussi les écrits et les vies des saints ; mais gardons-nous, comme dit saint Jean de la Croix, « d'imiter complètement, de prendre complètement comme modèle aucune créature, parce que toutes sont imparfaites en quelque chose, même les plus grands saints, et le diable est si fin qu'il trouverait moyen de nous faire imiter en elles précisément ce qu'elles ont d'imparfait. Imitons complètement Jésus seul. Lui seul est pleinement, entièrement parfait. Lui seul est en tout, pour tout, notre modèle ! » 1

1 M/377, sur Lc 14,27, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 71-72.


edition du 26  août 2016
Charles De Fouca
uld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

22ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 374

Lc 14, 1.7-14

« Quand vous préparez un dîner ou un souper, n'invitez pas vos amis, ni vos frères, ni vos parents, ni vos voisins riches, mais invitez les pauvres, les faibles, les boiteux, et les aveugles. »

Que vous êtes bon, mon Dieu, vous qui voulez que non seulement on donne à tous les hommes, tous vos enfants, ce qu'on peut leur donner de biens spirituels, doctrine chrétienne, prédication de l'Evangile, moyens de sanctification, les seules choses au fond qui aient une valeur réelle, les seules qui durent éternellement ; non, il nous pourrait sembler que ces biens, si supérieurs aux autres qu'eux seuls semblent des biens et que tout le reste près d'eux est un néant, suffisent ; mais ce n'est pas assez à votre délicatesse, à votre paternelle tendresse : vous voulez qu'on ne se contente pas de donner aux hommes les biens de l'âme, vous voulez qu'après les leur avoir donnés, dans la mesure où on peut, on y ajoute les friandises des biens terrestres et des consolations du cœur... Que vous êtes divinement bon !

N'employons pas notre temps, nos ressources, nos biens, ce que nous avons et ce que nous sommes, à parler de Dieu aux justes, à faire des cadeaux aux riches, à faire plaisir aux heureux; mais à appeler à Dieu les pécheurs, à donner ce qui leur manque aux pauvres, à consoler les infortunés... Oh ! sans doute il faut aimer les bons, les riches et les heureux, Jésus aimait Marie, Lazare et ses sœurs. Tous les hommes sont membres de Jésus, membres de son corps (comme matière prochaine ou éloignée de son Église) ; tous à ce titre ont droit à un immense et religieux amour de notre part. Membres de Jésus ! Quelque chose de Jésus ! Une portion de Jésus ! Quelle vénération, quel respect, quel amour pour chacun d'eux ! Tous, tous, nous leur devons le même immense amour, riches, pauvres, bons, mauvais, heureux, malheureux, puisque tous sont membres de Jésus, sont quelque chose de Jésus. Mais si Jésus venait à nous, avec une partie de ses membres blessés, souffrants, ensanglantés, infirmes, oh ! sans doute, avant de lui parfumer les cheveux (quoique ses cheveux soient dignes de plus de parfums que n'en peuvent produire la terre et les cieux), nous panserions ses membres endoloris, sanglants. Oindre d'eau de rose ses membres sains et laisser là les parties de son corps blessées, saignantes, sans nous en occuper, ou bien ne vouloir nous occuper de les panser qu'après avoir bien parfumé les autres, ce serait non pas amour, mais folie... Ainsi ferait celui qui s'occuperait des riches, des justes, des heureux, avant de s'occuper des pécheurs, des pauvres, des malheureux : celui qui ferait ainsi ferait une folie, comme nous le voyons ; il désobéirait à la parole si nette de Notre Seigneur dans ce passage, il n'imiterait pas son exemple car il « est venu chercher non les justes, mais les pécheurs » ; il est venu « non pour les sains, mais pour les malades », il s'est entouré de pauvres, a vécu parmi les pauvres, consolé les pauvres, appelé à Lui « tous ceux qui sont fatigués et accablés. » 1

1 M/374, sur Lc 14,12-14, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 67-68.

edition du 16  août 2016
Charles De Fouca
uld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

21ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 371

Lc 13, 22-30


« Entrez par la porte étroite. »


Quelle est cette porte ? C'est vous, mon Dieu, car vous dites ailleurs : « Je suis la porte. » Oui, mon Dieu, c'est vous, car quand on entre par vous on entre par la meilleure des portes... Et quand on n'entre pas par vous, on reste dehors. C'est donc vous qui êtes la porte ! Pourquoi dites-vous que vous êtes une porte étroite ? Pour nous indiquer qu'il nous faut passer par l'étroitesse de la porte et non à côté, qu'il nous faut absolument passer par là et non par ailleurs : il n'est pas si étroit qu'on ne puisse y passer à l'aise, mais vous entendez nous dire qu'il faut de toute nécessité nous engager dans les limites de ce passage ; c'est comme s'il y avait : « Passez dans l'étroitesse de la porte ; passez dans le passage de la porte, passez entre les limites de la porte. » Que vous êtes bon, mon Dieu, que vous êtes divinement bon ! Vous ne nous donnez d'autre moyen de nous sauver que de passer par vous, c'est-à-dire : par votre amour, et votre obéissance (laquelle est contenue dans votre amour). Que cela est doux ! Nous ordonner de vous aimer, quel commandement suave ! Nous ordonner, sous peine de ne pouvoir nous sauver, quel surcroît de suavité ! Que vous êtes bon ! Que nous sommes heureux ! Entrons par l'unique porte qui est Jésus, entrons par Jésus, en aimant Jésus, et en ne vivant que pour son amour, en ne vivant que dans sa contemplation, son imitation, son obéissance, en ne nous occupant que de l'aimer et de pratiquer les œuvres que demande son amour 1.

1 M/371, sur Lc 13,18-30, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 64-65.

edition du 9 août 2016
Charles De Fouca
uld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

20ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 365

Lc 12, 49-53

« Je suis venu apporter le feu sur la terre. Que veux-je, sinon qu'il s'allume. »

Vous êtes venu apporter l'amour sur la terre ; vous êtes venu mettre au milieu de nous les flammes de votre Cœur. Que vous êtes bon ! Et vous nous dites nettement votre volonté à notre égard, c'est que nous vous aimions à notre tour ; c'est là tout ce que vous demandez, tout ce que vous voulez de nous ; vous ne voulez rien d'autre de notre part : « Que veux-je ? », si ce n'est que vos cœurs s'allument ? Que vous êtes bon d'être venu apporter sur la terre d'une manière visible ce feu d'amour ! Que vous êtes bon de ne vouloir qu'une chose de nous, que nous vous aimions ! Que vous êtes bon de nous le dire !

Dieu ne veut qu'une chose de nous, que nous l'aimions, que nous brûlions d'amour pour lui. Aimons, aimons, que toute notre occupation soit d'aimer, de contempler le Bien-aimé, de lui demander ce qu'il veut de nous, de penser, dire, faire ce qu'il veut que nous pensions, disions, fassions... Ayons une grande dévotion à ce Cœur Sacré de Jésus, par lequel Dieu a allumé le feu sur la terre ! Jésus Charitas : « Je suis venu allumer un feu sur la terre, que veux-je, si ce n'est qu'il brûle ? » O mon Dieu, faites brûler ce feu dans mon cœur et dans celui de tous les hommes ! Amen... C'est l'unique nécessaire : « Que veux-je, si ce n'est qu'il brûle ? » 1

1 M/365, sur Lc 12,49, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 59-60.

edition du 1er août 2016
Charles De Fouca
uld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

19ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 360

Lc 12, 32-48

« Ne craignez pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner un royaume. »

Que vous êtes bon, mon Dieu ! Quelles douces paroles en ces trois mots : « Ne craignez pas » ! Nous n'avons rien à craindre, et c'est vous qui nous le dites, suprême Vérité ! Que cela est doux ! Dans quelle paix vous nous mettez !.. « Petit troupeau », petits enfants, tendre parole toute paternelle, toute suave. « Votre Père », vous appelez Dieu « Notre Père ». Nous sommes les enfants de Dieu ! Dieu est pour nous un père, nous regarde d'un œil paternel, nous aime comme un père aime ses enfants ; que nous sommes heureux !.. « Vous a donné un royaume », le royaume du ciel dont deux pas, deux jours nous séparent encore : il est à nous, il nous est préparé, à nous de faire les deux pas qui nous en séparent.

Oui, nous avons un royaume, le royaume des cieux. Ne nous attachons donc pas aux choses de la terre qui ressemblent si peu à un royaume, un peu de boue, un peu de nourriture, un peu de laine, telle ou telle misère, voilà ce que nous offre la terre. Quelle insanité de nous attacher à cela, nous rois, nous possesseurs du royaume céleste1 !

1 M/360, sur Lc 12,32, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 56.

edition du 25 juillet 2016
Charles De Fouca
uld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

18ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 357

Lc 12, 13-21

« Hommes, qui m'a établi juge ou diviseur entre vous ? Gardez-vous de toute avarice. »

Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous attacher si étroitement à vous, si complètement à vous seul, en nous détachant si nettement de tout ce qui passe ! Dans quelle paix vous nous ensevelissez ou plutôt dans laquelle vous nous faites vivre de la vraie vie, en nous détachant de tout bien matériel, de toute créature ! Que vous êtes bon de nous détacher de tout ce qui n'est pas vous, pour que, absolument vides de tout le créé, parfaitement pauvres dans notre âme, dans notre esprit, vidés et dépouillés de tout attachement à ce qui n'est pas vous, nous puissions être parfaitement attachés à vous, pleins de vous seul, riches sans mesure en vous possédant autant que notre nature aidée de la grâce en est capable.

Gardons-nous de toute avance... Ne nous attachons à aucun bien matériel ni pour nous, ni pour les autres... Car tous sont un néant, ils n'ont aucune valeur pour nous, ni aucune valeur pour les autres ; encore que les autres s'y attachent peut-être, nous qui savons quel néant ils sont et qu'ils ne leur sont point un avantage mais plutôt un danger, gardons-nous, gardons-nous de nous y attacher pour eux. Soyons aussi détachés de ces vanités pour les autres que pour nous, car ce détachement, c'est la vérité... Les créatures ne nous sont un avantage que si elles contribuent à nous unir à Dieu ; or les biens matériels contribuent plutôt à nous détacher de lui et (quoiqu'ils ne soient point un mal en eux-mêmes) ils sont toujours un danger : « Combien difficilement les riches entreront dans le royaume des cieux ! » 1

1 M/357, sur Lc 12,13-21, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 51-52.

edition du 18 juillet 2016
Charles De Fouca
uld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

17ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 346

Lc 11, 1-13

« Demandez et on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et on vous ouvrira. »

Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous donner en quelque sorte part à votre toute-puissance en nous promettant d'exaucer nos prières !.. Vous nous le promettez formellement, en nous donnant comme exemple celui des hommes qui, mauvais, cependant exaucent celle qu'on leur fait... Vous y mettez une condition : c'est qu'on vous prie avec constance... Ailleurs vous en mettez d'autres : qu'on vous prie avec humilité (le pharisien et le publicain), avec foi, confiance (figuier stérile. Épître de saint Jacques) ; vous recommandez aussi de demander en votre nom (discours après la Cène). Vous nous donnez par ces instructions la recette, pour ainsi dire, pour rendre nos prières infaillibles... Que vous êtes divinement bon !

Demandons, demandons, demandons constamment, et pour tous les hommes et pour ceux dont Dieu nous a spécialement chargés, et pour nous-mêmes de qui nous sommes très spécialement chargés (nous ne devons pas nous aimer plus que les autres, ni telle ou telle âme plus que telle ou telle autre, car nous leur devons à toutes tout ce que notre cœur peut donner d'amour à des créatures, en vue de Dieu, leur Père commun : l'amour que nous devons à nous-mêmes, à ceux dont nous sommes chargés, à tous les hommes, parce que nous sommes enfants de Dieu, est si grand que tous les autres motifs qui pourraient apporter des distinctions disparaissent et sont noyés dans la grandeur de cet amour qui par le rapport étroit qu'il a avec Dieu, par son motif qui est Dieu, a quelque chose de l'amour infini dont nous devons aimer Dieu)... Demandons sans cesse, puisque notre prière est si puissante... Pour les autres demandons tous les biens de l'âme, du cœur, du corps, puisque nous devons demander pour eux tout ce que nous demanderions pour Jésus vivant parmi nous, eux qui sont tous les membres du corps de Jésus, quelque chose de Jésus, en quelque sorte Jésus (Mt 25)... Demandons pour nous-mêmes les seuls biens spirituels, puisque Jésus nous a dit : « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et tout le reste vous sera donné par surcroît »... Si nous prions avec constance, humilité, foi et confiance, si surtout nous prions ainsi au nom de Jésus, nous serons toujours exaucés, nous en avons pour garantie la parole de Dieu... Il met une seule restriction à sa promesse, et c'est sa bonté ineffable, son amour souverain qui la met : il nous exaucera toujours, mais il se réserve une seule chose, de nous donner quelque chose de meilleur encore que ce que nous demandons ; aveugles, nous demandons souvent des biens faux ou médiocres, ou inopportuns ; si nous demandons comme nous le devons et que nous n'obtenons pas visiblement l'objet de nos prières, c'est que Dieu dans sa bonté paternelle nous a donné ou nous donnera quelque chose de meilleur, nous exauçant non selon notre aveuglement, mais selon sa sagesse et avec surabondance. .. Mon Dieu, que vous êtes divinement bon1 !

1 M/346, sur Lc 11,5-10, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 40-42.

edition du 13 juillet 2016

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

16ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 344

Lc 10, 38-42

« Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera point ôtée. »

Mon Dieu, que vous êtes bon de défendre votre servante que sa sœur attaque!.. Que vous êtes bon de défendre une fois pour toutes tous ceux qui laissent tout pour vivre dans votre divine contemplation !.. Que vous êtes bon de déclarer « la seule chose nécessaire » et « la meilleure part » ce qu'il y a de plus doux au monde, ce qui fait de notre vie un ciel, votre contemplation, ô Bien-aimé Jésus !

Une seule chose est nécessaire, ô Jésus, vous aimer et accomplir d'heure en heure les œuvres demandées par l'amour... Un seul acte d'amour vaut mieux que l'univers... Vous offrir un acte d'amour est plus vous donner que vous offrir en sacrifice mille mondes... Car l'âme humaine est tellement supérieure à la matière, que vous offrir le moindre acte de vertu purement spirituel est plus que vous offrir tous les mondes matériels possibles : à plus forte raison, le moindre acte d'amour, qui est la plus sublime des vertus, est-il une offrande infiniment supérieure à toutes les offrandes matérielles possibles... Il faut cependant dans certains cas, quand Dieu le veut, faire pour lui des œuvres matérielles, parce que esprit et matière, tout notre être doit l'adorer et le servir, mais sachons bien que la dignité de notre âme et sa supériorité sont telles, que le moindre acte de vertu purement spirituel de l'âme a plus de prix que tous les univers, tous les mondes matériels possibles ; ce qui nous montre jusqu'à quel point « une seule chose est nécessaire », l'amour brûlant dans le cœur, jusqu'à quel point « Marie a choisi la meilleure part », et jusqu'à quel point ce serait voler Dieu que de retirer à Marie une contemplation qui le glorifie plus en chacun de ses moments que ne le ferait l'offrande de tous les mondes... Cela montre aussi que l'âme qui veut glorifier Dieu doit aller avec Magdeleine à ses pieds et y vivre de la contemplation (en lui donnant comme gardiennes : le silence et la solitude), et rester dans cette vie de pure contemplation jusqu'à la mort, à moins que Dieu ne l'appelle lui-même clairement à un travail extérieur, comme il le fit pour saint Jean Baptiste et les apôtres... Alors, il faut obéir, bien entendu, puisque l'obéissance est le premier devoir de l'amour, mais tout en se livrant à toutes les œuvres extérieures que Dieu demande de nous, il faut rester par l'âme assis à ses pieds, il faut demeurer intérieurement dans la contemplation de Jésus tout en agissant extérieurement pour son service... On ne cesse pas alors de mener la vie de Magdeleine, mais on y joint celle de Marthe, comme fit Jésus dont la contemplation fut toujours incessante... Mais pour pouvoir joindre ainsi les deux vies, il faut avoir mené longtemps la vie de Marie dans la solitude et le silence, c'est pourquoi Dieu n'appelle aux œuvres extérieures les âmes qui veulent le glorifier, qu'après leur avoir fait passer longtemps d'abord dans la contemplation solitaire, où il forme et fortifie leur âme de telle sorte qu'elles peuvent rester ensuite contemplatives le reste de leur vie, tout en étant actives ; si elles étaient actives sans être contemplatives, elles le glorifieraient bien peu, les œuvres extérieures étant d'un prix infiniment moindre, comme nous l'avons vu, que les actes purement intérieurs... Saint Jean-Baptiste, saint Paul sont des exemples de cette conduite divine : Dieu les établit d'abord dans la vie contemplative, par une longue solitude, puis il les appelle à une vie active pour leur faire joindre aux mérites très supérieurs de la contemplation dans laquelle ils étaient établis et qu'ils ne cessèrent de pratiquer tous les instants de leur vie, les mérites très inférieurs, mais très réels cependant, de la vie active, ajoutant les seconds aux premiers, sans jamais perdre les premiers... La vie de Magdeleine est donc tellement supérieure à celle de Marthe, qu'on ne peut procurer grandement la gloire de Dieu par cette dernière seule et que pour y glorifier Dieu beaucoup, il faut absolument y joindre la première, dont le prix, incomparablement plus grand 1.

1 M/344, sur Lc 10,38-42, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 36-38.

edition du 2 juillet 2016
Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

15ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 343

Lc 10, 25-37

« Aime Dieu de toutes tes forces, de toute ton âme, de tout ton cœur et de tout ton esprit ; et aime ton prochain comme toi-même. »

 

edition du 26 juin 2016
Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

edition du 21 juin 2016
Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

13èME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C
Meditation Num. 335

Lc 9, 51-62

« Laissez les morts enterrer les morts ; vous, allez et annoncez le royaume de Dieu »...

edition du 13 juin 2016
Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

12ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 326  

Lc 9, 18-24

 

« Celui qui veut venir à ma suite, qu'il s'oublie soi-même, porte sa croix tous les jours et me suive. »

 

edition du 9 juin 2016
Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

11ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C

Meditation Num. 312

Lc 7,36 - 8,3

 

« Il parcourait les cités et les villages, prêchant... Et quelques femmes l'aidaient de leurs biens »...

 

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Méditations sur les Evangiles de Charles de Foucauld

pour l' année C (suite Ascension, Pentecôte, ...)
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( les Méditations de Charles de Foucauld sont recueillies par les Disciples de l'Evangile)
 à usage interne 
© Disciples de l'Evangile-Vivierset pour la mise en page , légèrement modifiées par M.Feillée
(secrétariat évêché Laghouat-Ghardaïa)

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texte du frère Charles, surtout à propos du Saint Sacrement, si central dans sa vie !

Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc

LE SAINT SACREMENT – ANNEE C

Meditation Num. 325

Lc 9, 11-17

 

 

« Ayant pris les 5 pains et les deux poissons, Il leva les yeux au ciel, les bénit, les rompit, et les distribua à ses disciples, pour les donner au peuple »...


Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon Saint Jean

SAINTE TRINITEANNEE C

Jn 16, 12-15

 


Méditations de Charles de Foucauld sur les Évangiles
pour le temps de Carême - Pâques - Pentecôte Année C

Autres pages sur Charles de Foucauld
(Rédaction site ADS)
 dont les cérémonies de la béatification à Rome le 13 novembre 2005

25 Pages sur Bhx Charles de Foucauld
De la Rédaction du site: le 1er décembre 2015 
Association Famille Spirituelle
Charles de Foucauld

Vidéo (12mn) : Vie du frère Charles de Foucauld, textes lus à partir de ses écrits
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De la Rédaction du site: le 1er décembre 2015
Fête du Bhx, 10ème anniversaire de sa béatification   

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vitrail à la Basilique du Sacré Coeur de Montmartre à Paris
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