![]() Méditations sur les Evangiles de Charles de Foucauld pour l' année C (suite Ascension, Pentecôte, ...) *** ( les Méditations de Charles de Foucauld sont recueillies par les Disciples de l'Evangile) à usage interne © Disciples de l'Evangile-Viviers et pour la mise en page , légèrement modifiées par M.Feillée (secrétariat évêché Laghouat-Ghardaïa) |
Bonjour à toutes et
tous, Oui, nous clôturons cette année
2016, du centenaire, avec les méditations du frère
Charles sur Noël et la Sainte Famille.
Pour apporter ma minuscule lumière,
en réponse à son deuxième texte, bien doloriste à
mon goût, je me permets de vous envoyer, en guise de
souhait d'une belle fête de Noël, où que vous soyez,
un de mes textes préférés de Noël, illustré par des
photos prises par Luc il y a quelques jours...
Le peuple qui marchait dans
les ténèbres a vu se lever une grande lumière ;
et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi,
comme on se réjouit de la moisson (Isaïe 9, 1-2)
Marie Feillée (avec Luc, bien sûr
!)
|
Lc 2,1-14 |
Charles De
Foucauld : Commentaires à l’Evangile selon
saint Matthieu |
![]() Méditations sur les Evangiles de Charles de Foucauld pour l' année C (suite Ascension, Pentecôte, ...) *** ( les Méditations de Charles de Foucauld sont recueillies par les Disciples de l'Evangile) à usage interne © Disciples de l'Evangile-Viviers et pour la mise en page , légèrement modifiées par M.Feillée (secrétariat évêché Laghouat-Ghardaïa) |
Charles
De Foucauld : Commentaires à l’Evangile selon
saint Matthieu LA SAINTE FAMILLE Mt 2,13-15. 19-23 «
Lorsqu'ils
furent partis, l'ange du Seigneur apparut en songe
à Joseph et lui dit :
Levez-vous, prenez l'enfant et sa mère, fuyez en
Egypte et n'en partez point
que je ne vous le dise, car Hérode cherche
l'Enfant pour le faire mourir. » (2, 13) Mon
Dieu, que
vous êtes bon de conduire ainsi vos serviteurs dans
toutes leurs voies ; tantôt
vous les conduisez par des moyens naturels, comme
quand vous amenez la sainte
Famille à Bethléem pour un recensement, tantôt vous
les guidez par des moyens
surnaturels comme ici : tout est entre vos mains, les
empereurs païens comme
les saints Anges, et vous vous servez de tout à votre
gré pour conduire à leur
fin, par les voies que vous voulez, les âmes de bonne
volonté. Ayons confiance.
Quand nous sommes dans les ténèbres, la nuit,
gardons-nous de nous décourager,
soyons persuadés que Dieu veille sur nous et nous
guidera toujours, soit que
nous nous en rendions compte, soit à notre insu,
pourvu que nous soyons
fidèles. Ce n'est pas seulement parce qu'il y a ici
Notre Seigneur Jésus que
Dieu conduit si constamment saint Joseph, car nous le
voyons avoir une
sollicitude semblable pour les saints de l'Ancien
Testament, et conduire dans
toutes leurs démarches par des moyens souvent
surnaturels Abraham, Isaac,
Jacob. C'est sa conduite avec toutes les âmes fidèles
: « Ses yeux sont
sur les justes», dit-il lui-même, pour les garder et
les conduire sans cesse.
Ne nous décourageons jamais dans les obscurités, mais
attachons-nous de plus en
plus fermement à la pure volonté de faire en tout ce
qui glorifie le plus Dieu,
dans son pur amour, et faisons tout ce que Dieu, tout
ce que l'Église
prescrivent pour connaître la volonté divine et la
faire, et soyons sûrs
qu'avec de telles dispositions et une telle manière de
faire, nous ne nous
tromperons jamais, dans quelques ténèbres que nous
marchions, Dieu guidant à
notre insu nos démarches jusqu'au moment où il lui
plaira de nous donner la
lumière et de nous faire voir le chemin où il nous
appelle. C'est pourquoi
saint Jean de la Croix dit ces mots si vrais et si
consolants : « Celui qui ne
veut pas autre chose que Dieu, ne marche pas dans les
ténèbres quelque pauvre
et dénué de lumière qu'il se puisse croire. » Et
l'Esprit-Saint nous laisse
entendre la même vérité, car que demande-t-il pour que
tout ce qui arrive
coopère à notre bien, c'est-à-dire nous fasse avancer
dans l'amour de Dieu et
le glorifier ? que nous ayons des lumières ? Non :
uniquement que nous aimions
Dieu, que nous l'aimions de cœur et d'œuvres : « Tout
ce qui arrive coopère au
bien de ceux qui aiment Dieu. » Il est aussi facile à
Dieu de nous conduire
dans les ténèbres que dans la lumière, et il nous a
donné un moyen infaillible
de ne jamais nous égarer, même dans la nuit la plus
profonde, en mettant près
de nous des représentants à qui il a dit : « Qui vous
écoute, m'écoute. »
Obéissance aux interprètes authentiques de la volonté
de Dieu, pureté
d'intention, volonté et cœur attachés à Dieu seul,
avec cela marchons en paix
et confiance dans les plus obscures ténèbres, nous
réjouissant de ces ténèbres
mêmes qui, d'une part, nous donnent le moyen de
glorifier Dieu par l'acte de
foi continuel qu'elles nous font faire, la vie de pure
foi qu'elles nous font
mener, ainsi que par le sacrifice qu'elles nous
imposent, et qui, d'autre part,
sont un bien pour notre âme puisque «tout ce qui
arrive coopère au bien de ceux
qui aiment Dieu», et que, comme l'a si bien démontré
saint Jean de la Croix, la
nuit intérieure est une épreuve indispensable à l'âme
pour se purifier de ses
impuretés, de ses attachements terrestres et naître à
la vie du pur amour.
L'âme plongée dans la nuit, et qui cependant sent en
elle qu'elle veut Dieu
seul et voit qu'elle est pleinement soumise à lui par
la parfaite obéissance à
son représentant, cette âme doit se dire qu'elle est
par cette nuit comme «
rentrée dans le sein de sa mère », selon la parole de
Nicodème pour renaître à
une vie nouvelle, la vie du pur amour, qui sera
d'autant plus rayonnante que la
nuit d'où elle sortira aura été plus profonde. Depuis
le péché d'Adam, le bien
ne se fait ici-bas qu'au prix d'une peine
proportionnée à ce bien : aussi le
plus grand des biens que nous puissions acquérir
ici-bas, l'amour pour Dieu, ne
peut être acquis par l'âme que par les plus grandes
souffrances : plus nous
souffrons, soit par les hommes, soit par les démons,
soit dans notre corps,
soit dans notre cœur, soit par les tentations, soit
par les obscurités intérieures,
lesquelles sont la plus poignante et par conséquent la
plus salutaire et la
plus utile de toutes les douleurs, plus nous souffrons
de quelque manière que
ce soit et surtout de cette dernière manière qui fait
pénétrer la douleur si au
fond, si jusqu'à la moelle, plus nous souffrons, plus
il faut nous réjouir et
bénir Dieu, car plus notre douleur est grande, plus
nous devenons capables d'un
grand amour ; en nous faisant beaucoup souffrir Dieu
ne fait que nous donner le
moyen de beaucoup l'aimer ; la mesure de nos
souffrances sera la mesure et de
notre amour pour Dieu et de la gloire que nous lui
rapporterons. Ne demandons
donc pas la lumière avant que Dieu juge lui-même le
moment venu de nous la
donner, puisque les ténèbres nous comblent de biens si
précieux, demandons
seulement à Dieu de le glorifier le plus possible en
tous les instants de notre
vie dans ce monde et dans l'autre, et pour cela de
l'aimer le plus possible :
et ajoutons que nous demandons cela non seulement pour
nous, mais non moins
pour tous les hommes, en vue de lui seul, pour sa
seule gloire : «Que votre nom
soit sanctifié, que votre règne arrive. » En vue de
vous seul, pour votre plus
grande gloire, ô Dieu bien-aimé[1] ! [1] C. de
Foucauld, Commentaire de Saint
Matthieu. Lecture Commentée de l’Évangile,
Nouvelle Cité, Paris 1989, p. 131. |
Charles
De Foucauld : Considerations sur les Fêtes
de l’Année NATIVITE DU SEIGNEUR Lc 2,1-14 Méditation de
Charles de Foucauld, écrite le jour de Noël Nativité de Notre-Seigneur
Jésus-Christ. Il est 2 à 3 heures du
matin... la messe de minuit est dite : j'ai reçu entre
mes lèvres votre corps
saint... Vous vous êtes donné à moi ; vous êtes entré
en moi, comme vous êtes,
il y a environ mille neuf cents ans, entré dans le
monde... Mon Seigneur Jésus,
le monde ne vous a pas reçu... Oh ! je veux vous
recevoir ! Mais hélas ! avec
tous mes désirs qu'ai-je à vous offrir ? Ai-je mieux à
vous offrir qu'une
grotte froide, obscure, souillée, habitée par le bœuf
et l'âne, par la nature
brutale, les pensées terrestres, les sentiments bas et
grossiers. Hélas ! mon
Dieu, je le reconnais, c'est là la triste hospitalité
que je vous offre.
Pardon, pardon, pardon, pardon d'avoir si peu
travaillé à l'aide des grâces
sans nombre que vous m'avez données pour faire de
cette grotte de mon âme, où
je savais que vous deviez entrer, une demeure moins
indigne de Vous ; une
demeure chaude, claire, propre, ornée de votre
pensée... Mais ce que je n'ai
pas fait, faites-le, Seigneur Jésus ! Illuminez cette
grotte de mon âme, ô
divin Soleil ! Réchauffez-la, purifiez-la... Vous êtes
en elle, transformez-la
par vos rayons... Obtenez-moi cette grâce, ô mon Père
et ma Mère ! ô Sainte
Vierge et saint Joseph ! Que faites-vous, en ce
moment, tous deux ? Vous
adorez, recueillis, silencieux, vous vous perdez dans
une contemplation sans
fin, couvrant, baisant du regard celui que vous avez,
depuis quelques instants,
adoré, caché... Comme vous le regardez ! Que d'amour,
que d'adoration dans vos
yeux et dans vos cœurs !... O ma Mère, vous le tenez
dans vos bras, comme vous
le réchauffez sur votre cœur, comme vous le serrez
contre vous ! comme vous
l'embrassez ! comme vous le nourrissez !... Comme vous
lui prodiguez à la fois
les adorations et les respects dus à votre Dieu ; et
les tendresses, les
caresses, les soins que demande un petit enfant !...
Et vous, saint Joseph,
comme vous vous montrez vrai père pour Jésus, comme
vous Le regardez, comme
vous l'adorez ! et en même temps comme vous le soignez
et le caressez ! Comme
vos infinis respects et votre adoration profonde vous
empêchent peu de le
caresser !... Au contraire, vous sentez que ce divin
Enfant ne doit pas être
plus dépourvu de caresses, de tendresses que ne le
sont les enfants
ordinaires... il doit plutôt en recevoir mille fois
plus qu'aucun autre...
Aussi vous l'en comblez tous deux. O saints parents...
Votre nuit et désormais
toute votre vie sont partagées en deux occupations,
l'adoration immobile et
silencieuse, et les caresses, les soins empressés et
dévoués et bien tendres...
Mais soit immobile, soit agissante, votre
contemplation ne cesse pas ; vos
cœurs, vos esprits, vos âmes ne cessent d'être noyés
et perdus dans l'amour...
Faites que ma vie se conforme à la vôtre, ô parents
bénis, qu'elle se passe
comme la vôtre à adorer Jésus ou à agir pour Lui,
toujours abîmés dans son
amour en Lui, par Lui et pour Lui. Amen [1]. [1] C. de
Foucauld, Considérations
sur les
fêtes de l’année, Nouvelle Cité, Paris 1987,
81-82. |
En cette fin d'Avent, je vous
envoie les méditations du frère
Charles sur le songe de Joseph...
4ème
DIMANCHE DE L’AVENT – Annee A Mt 1, 18-24 « Comme Joseph, son époux était juste,
et qu'il ne voulait pas la livrer, il eut dessein
de la renvoyer secrètement. Lorsqu'il était dans
cette pensée, l'ange du Seigneur lui apparut en
songe et lui dit : ''Joseph, fils de David, ne
craignez point de retenir Marie votre épouse ; ce
qui est formé en elle vient du Saint-Esprit, Elle
mettra au monde un fils que vous nommerez Jésus,
car c'est Lui qui délivrera son peuple de leurs
péchés." Or tout ceci s'est fait pour
l'accomplissement de ce que le Seigneur a dit par
le prophète : Voilà qu'une vierge concevra, et
mettra au monde un fils que l'on nommera Emmanuel,
ce qui signifie : Dieu avec nous. Joseph
étant donc éveillé, fit ce que l'ange du Seigneur
lui avait ordonné, et retint son épouse.» (1, 19-24) On peut considérer bien des choses dans ce
passage : nous en remarquerons quatre : 1° le silence de la Très Sainte Vierge, 2° les perplexités de Saint Joseph, 3° la vie de Marie et de Joseph depuis
l'apparition de l'ange jusqu'à la naissance de
Notre-Seigneur, 4° notre vie à nous semblable à la leur,
puisque comme eux nous avons Notre-Seigneur entre
nous, contre nous, dans le Tabernacle, et puisque
comme la Très Sainte Vierge, nous L'avons en nous
corporellement au moment de la Sainte Communion et
spirituellement à toute heure par la communion
spirituelle. 1° Admirons le silence de la Très Sainte
Vierge et faisons-en le modèle du nôtre... Il jette du
jour sur sa vie cachée avec Saint Joseph, nous montre
à quel point leur vie était une vie religieuse, de
recueillement et de silence : combien ils vivaient
ensemble non comme un époux et une épouse terrestres,
mais comme deux religieux, observant entre eux le
silence religieux, chaque fois que le devoir ne leur
commandait pas de parler. La Sainte Vierge, si
éclairée, ne croit pas devoir rompre ce silence pour
faire part à ce grand Saint à qui elle était si unie
en Dieu une communication de cette importance : non,
le silence vaut mieux : «Savoir ce qu'on doit faire,
et, quand on le sait, le faire et se taire» c'est tout
ce qu'il faut, dit Saint Jean de la Croix... […] 2° Les perplexités de Saint Joseph... Que
pensa Saint Joseph en voyant les signes de la divine
maternité de la Sainte Vierge ? Cent opinions ont été
émises à ce sujet... Aucune n'est parfaitement
satisfaisante : les unes concordent mal avec le texte
du Saint Évangile, d'autres satisfont peu notre
piété... Il est certain que le texte sacré laisse
place à plusieurs interprétations... Est-ce défaut ?
Qui oserait le dire ? S'il y a obscurité, cette
obscurité est voulue. L'Esprit-Saint, à dessein, a
laissé ce point dans l'ombre et Il l'a indiqué
cependant : Il ne l'a pas éclairci pour que nous ne
nous y arrêtions pas, Il en a dit un mot pour nous
donner un enseignement... Pourquoi a-t-Il laissé ce voile ? D'une part
Il a voulu être bref, et comme il le dit dans Saint
Jean, s'Il avait voulu faire connaître tout ce qui
concerne Notre-Seigneur, «la terre ne suffirait pas à
contenir tant de livres». D'autre part parce que ce
dont il s'agit concerne moins Jésus que Joseph et
Marie, et l'Esprit-Saint n'écrit pas l'Évangile de
Marie ni de Joseph mais l'Évangile de Jésus : voulant
nous montrer que c'est JÉSUS, Jésus seul que nous
devons avoir comme Bien-aimé et prendre pour modèle,
Jésus seul qui doit être l'objet de toutes nos
pensées, le sujet de toutes nos méditations, l'exemple
de toute notre vie. La Bienheureuse Vierge est a elle
seule plus parfaite que tous les anges et tous les
hommes ensemble, que tout le reste de la création
réuni, la Sainte Humanité de Son divin Fils exceptée :
ce n'est cependant pas elle qui est «la voie, la
vérité et la vie» : c'est le seul Jésus... […] L'Esprit-Saint a jeté un voile sur les
pensées de Joseph pour que nous ne nous y arrêtions
pas ; Il a répandu une sainte obscurité dans ce
passage pour que nous passions outre et que sans nous
arrêter à la contemplation des parents de Jésus si
chéris et si saints qu'ils soient, nous allions
au-delà, droit à Jésus. C'est ce qu'ils faisaient
eux-mêmes : ils se comprenaient, s'aimaient et se
vénéraient comme jamais deux âmes ne se sont
comprises, aimées, vénérées ici-bas : mais ils étaient
bien loin de vivre dans la contemplation l'un de
l'autre, ils vivaient tous deux dans la seule
contemplation de Dieu. L'Esprit-Saint, par la brièveté et
l'obscurité voulue de ce passage, nous porte à faire
comme ces deux saintes âmes, à regarder comme elles
plus haut que toute créature, à ne pas nous arrêter
dans la contemplation d'êtres créés si attrayante et
si bienfaisante qu'elle puisse être, et à nous fixer
dans la seule contemplation de Dieu, de Jésus. En
effet, s'il ne nous arrête pas longuement à considérer
Marie et Joseph, mais nous fait aller rapidement d'eux
à Jésus, à combien plus forte raison ne faut-il jeter
qu'un regard rapide sur les autres créatures et les
exemples qu'elles offrent, mais monter droit à Jésus,
aux paroles de Jésus, aux exemples de Jésus.
L'Esprit-Saint, en jetant un voile sur les pensées de
Joseph, les a indiquées cependant, pour nous donner un
rapide enseignement. […] 3° Vie de Marie et de Joseph depuis
l'Apparition de l'Ange jusqu'à la naissance de notre
Seigneur... Qui pourrait imaginer la paix, la félicité
qui envahissent l’âme de Joseph à la parole de l'Ange
? Qui pourrait imaginer la vie des deux saints
époux pendant ces six mois qui précédèrent la
naissance de Jésus ? Eux si saints dès leur enfance,
eux si favorisés des grâces célestes et si fidèles à
ces grâces, eux qui avant l'incarnation vivaient d'une
vie si divine, si perdue en Dieu, dans une si
continuelle contemplation de leur seul Amour, de leur
Tout, avec quelles délices ineffables, avec quelle
reconnaissance émerveillée, dans quelle extase d'amour
et de bonheur, dans quel ravissement céleste, ils se
noyèrent, s'abîmèrent, se perdirent dans la
contemplation et l'adoration de Jésus, de Jésus si
près de Joseph, de Jésus en Marie ! Quel ciel fut
l'humble toit de Nazareth durant ces mois qui
précédèrent Noël ! De quelles adorations, de quel
amour, de quelle contemplation Jésus y fut-il l'objet
! Dieu seul en fut témoin, avec les anges qui
s'unissaient jour et nuit à Marie et à Joseph pour
adorer Jésus dans le sein de la Vierge... […] 4° Notre vie est très semblable à celle de
Marie et de Joseph entre l'Incarnation et Noël ;
puisque comme Saint Joseph nous avons Notre-Seigneur
contre nous, dans le tabernacle ; et comme la Sainte
Vierge nous L'avons en nous, corporellement au moment
de la communion sacramentelle, spirituellement par la
communion spirituelle. Marie et Joseph adoraient Jésus
au milieu d'eux, et nous trouvons que c'était bien
doux... Jésus est-il moins au milieu de nous !
N'est-il pas dans ce tabernacle aussi réellement,
aussi complètement que dans le sein de la bienheureuse
Vierge ? N'y est-il pas aussi près de nous qu'il
l'était de Saint Joseph ? Y est-il plus caché pour
nous qu'il ne l'était pour ses saints Parents en ces
mois de bienheureuse attente ! L'avons-nous moins en
nous au moment de la sainte communion que ne l'avait
en elle la très Sainte Vierge ? Ne pouvons-nous pas
l'avoir sans cesse en nous spirituellement, par la
communion spirituelle ?... Que nous sommes heureux ?
Quelle destinée Dieu nous a fait ! Quelle béatitude
divine ! La grâce incomparable que vous avez faite
pendant quelques mois à vos saints Parents, vous nous
la faites tous les instants de notre vie, ô Dieu de
bonté […] [1]. [1] C. de
Foucauld, Commentaire de Saint Matthieu.
Lecture Commentée de l’Évangile, Nouvelle
Cité, Paris 1989, pp. 48-58. |
edition du 22
novembre
2016 1ER DIMANCHE DE
L’AVENT Meditation Num. 154 Mt 24, 37-44 «
Veillez »... C'est
à donner à vos apôtres toutes les instructions dont
ils ont besoin, à leur dire tout ce qui pourra leur
être utile, que vous passez vos deux derniers jours...
Que vous êtes bon, mon Dieu, à quel point vous vous
oubliez ! Vous Dieu, de qui il serait si juste de
parler, vous ne dites pas un mot de vous ! Que vous
êtes bon ! Vous nous aimez bien « jusqu'à la fin »,
vous qui non seulement vous donnez vous-même pour
nous, mais vous donnez à nous dans la Sainte
Eucharistie, vous qui pendant ces derniers jours de
votre vie, n'avez pas un mot pour vous et ne vous
occupez que de nous ! Veillons...
Soyons
vigilants... Notre-Seigneur nous dit par ce mot de
nous tenir purs, de nous tenir toujours en état de
paraître devant notre Maître... Veillons, veillons en
attendant sans cesse la mort, en y pensant souvent, en
nous y préparant, en faisant tout avec cette pensée
que nous mourrons peut-être ce soir... Veillons en
pensant à la mort. Veillons
aussi en étant attentifs à toutes nos actions, en
veillant sur nous pour ne rien faire qui puisse
déplaire à notre Maître, à notre Epoux, en faisant
grande attention à tout ce que nous faisons pour ne
rien faire qui ne soit fait en vue de Dieu, qui ne
soit pour sa gloire, qui ne soit sa volonté... Veillons
aussi dans le sens le plus propre, faisons la guerre
au sommeil, dormons le moins possible pour imiter
Jésus passant ses nuits en prière, pour imiter Marie
et Joseph passant leurs nuits dans la contemplation et
l'adoration de Jésus ; dormons le moins possible, par
mortification, pour trouver le temps de donner à nos
âmes la nourriture spirituelle (prières, méditations,
lectures), et surtout pour adorer le plus longtemps
possible notre Dieu, pour être le plus longtemps
possible en présence de Jésus, pour l'adorer le plus
possible, pour employer autant que possible tous les
moments de notre vie à l'adorer, à l'aimer, à le
contempler, à nous noyer, à nous abîmer dans sa
contemplation et son amour. Amen [1]. [1] M/154, sur Mt 24,14-42,
en C. de
Foucauld, La bonté de Dieu. Méditations sur les
Saints Évangiles (1), Nouvelle Cité,
Montrouge 1996, 23-24. |
Charles De Foucauld
: Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc NOTRE SEIGNEUR JESUS
CHRIST ROI DE L’UNIVERS – ANNEE C Meditation Num. 423 Lc 23, 35 - 43 « On se moquait de lui... On le
raillait... En vérité je te le dis : tu seras
aujourd'hui avec moi en Paradis. » Que
vous êtes bon, mon Dieu ! Que vous nous aimez ! vous
qui embrassez volontairement tant de douleurs pour
notre amour, pour notre sanctification, pour nous porter
à vous aimer par la vue de votre amour, et pour nous porter
à embrasser la souffrance (qui nous est
nécessaire pour nous détacher du créé et, par là,
disposer notre âme à s'attacher à Dieu seul... «qui
nous est nécessaire pour la conservation de la
charité, de l'amour de Dieu», comme dit saint Benoît),
par l'exemple que vous nous en donnez, la faisant
désirer désormais par tous les cœurs qui vous aiment,
comme une condition indispensable de votre
ressemblance !.. Et que vous êtes bon de vous oublier
jusqu'à la fin, pensant jusque du haut de la croix
tantôt à vos bourreaux, pour prier pour eux, tantôt à
votre compagnon de supplice pour lui donner le ciel,
tantôt à votre mère, à votre disciple, à tous les
hommes ! Aimons Jésus qui nous a tant aimés, « qui nous a aimés
le premier », lui tout aimable qui nous aime, nous
misérables, plus que nul autre cœur humain ne peut
aimer, plus que nous ne pouvons le concevoir, lui qui
nous a prouvé son amour par des délicatesses si
célestes et en souffrant de si effroyables tourments.
Embrassons la
souffrance, recevons avec bénédiction, pour
l'amour de Jésus, à son exemple et en la lui offrant,
toute souffrance qui nous atteindra : ne nous
contentons pas de cela ; recherchons la souffrance
pour imiter notre Bien-aimé, pour le suivre, pour
partager son sort, mortifions-nous
volontairement dans la plus grande mesure
possible, sans autre mesure que celle de l'obéissance
à notre directeur... Oublions-nous pour
Jésus
d'abord en lui consacrant tous les instants de notre
vie... Pour tous les hommes ensuite, ses enfants
chéris, en leur consacrant tous les instants qu'il
veut que nous leur consacrions et en les aimant «
comme il les a aimés », « comme nous-mêmes », eux et
nous également en
vue de Lui seul [1] ! [1] M/423, sur Lc
23,35-43, en C. de Foucauld,
L’imitation
du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints
Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge
1997, 137-138. |
Charles De Foucauld
: Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc 33ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 409 Lc 21, 5-19 « On vous
persécutera... Ne préméditez pas ce que vous
répondrez... Moi je vous donnerai ma sagesse à
laquelle vos adversaires ne pourront résister. » Que
vous êtes bon, mon Dieu, vous n'avez plus que deux
jours à vivre et vous vous oubliez sans mesure... Pas un mot de vous, pas une pensée pour
vous... Tout pour vos apôtres ; toutes vos paroles,
tous vos soins pour leur donner les derniers avis, les
derniers conseils... Que vous êtes divinement bon ! Si nous
comparaissons devant les juges pour le service de
Dieu, ne préméditons pas notre réponse, ayons foi en
Jésus qui nous a promis de nous l'inspirer au moment
même. Oublions-nous
comme Jésus s'oublie pour nous, pour le service de
Jésus : il s'oublie pour nous, oublions-nous pour lui.
Oublions-nous à tout instant pour ne faire absolument
que ce qui lui plaît à ce moment ; faisons comme les
filles de Jérusalem, qui s'oublièrent pour penser à
Jésus, méritons le reproche qu'il leur fit. Oh !
Puissions-nous, tous les instants de notre existence,
mériter ces reproches de nous oublier totalement pour
Jésus, et puissions-nous n'en jamais mériter d'autres
! Oublions-nous
aussi, dans la mesure où c'est la volonté de Dieu,
pour notre prochain, en vue de Dieu, comme Notre
Seigneur nous en donne ici l'exemple[1] . [1] M/409, sur Lc
21,5-15, en C.
de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints
Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge
1997, 114-115. |
Charles
De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon
saint Luc 32ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 407 Lc 20, 27-38 La femme qui épouse les 7 frères. « Tous sont vivants devant Dieu... Tous
seront comme des anges de Dieu. » Quelles douces promesses, quelles douces
assurances ! Que vous êtes bon de nous les donner ! Et
que vous êtes bon de répondre avec cette douceur, avec
ces détails, avec cette patience, à des interrogations
ou malveillantes ou du moins peu respectueuses, faites
ou pour vous tenter, ou tout au moins par pure
curiosité ! À l'exemple de notre Seigneur, répondons
avec douceur, bienveillance, patience, aux questions
qu'on nous fait, même quand elles sont faites avec
malveillance, avec ironie, par des ennemis ; ou quand
ce sont des questions indiscrètes, ridicules, faites
par pure curiosité, par des désœuvrés, des oisifs, des
railleurs. Imitons par cette patience, cette
bénignité, cette douceur inaltérables et universelles,
la divine bonté de Notre Seigneur Jésus. Cela ne nous
sera pas difficile, si nous nous souvenons de ce dont
nous devons toujours nous souvenir dans nos rapports
avec le prochain : que tout humain est membre de
Jésus... Que ce que nous faisons à un de ces petits,
nous le faisons à Jésus... Que nous devons être avec
les autres comme Jésus a été, serait avec eux... Que
tous les hommes sont les enfants chéris de Dieu tant
aimés de lui qu'il a donné pour eux son Fils unique...
Qu'ils sont tous couverts du sang de Jésus... Que nous
devons tous les aimer comme nous-mêmes, comme Jésus
les a aimés, que c'est à cela qu'on reconnaîtra que
nous sommes ses disciples [1] ! [1] M/407, sur Lc
20,27-40, en C. de Foucauld,
L’imitation
du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints
Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge
1997, 111-112. |
Charles De Foucauld
: Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc 31ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 401 Lc 19, 1-10 « Le fils de
l'Homme est venu chercher et sauver ce qui avait
péri », dites-vous, mon Dieu, après la conversion
de Zachée... Que vous êtes bon, mon Dieu, de chercher
l'humanité entière qui a péri, d'avoir cherché, et les
Juifs, presque tous périssant dans le pharisaïsme ou
le sadducéisme, et les gentils périssant dans
l'ignorance totale des premières vérités. Que vous
êtes bon de chercher à toute heure chaque homme qui
périrait sans le secours de votre grâce, comme il
cesserait d'exister, sans le soutien de votre volonté.
Que vous êtes bon de rechercher avec une miséricorde
toute particulière certaines âmes tombées, égarées,
souillées, Magdeleine, Zachée, Paul, Augustin, et cet
être indigne qui vous parle et qui a, avec ces grands
saints, en commun, d'avoir péché et d'avoir été
converti par votre divine bonté sans avoir hélas ! en
commun avec eux, leur fidélité et leur ferveur après
leur conversion... Que vous êtes divinement bon ! À l'exemple de Notre Seigneur, courons après
les brebis perdues, par nos prières toujours, par tous
les moyens qu'il met à notre disposition, quand il
nous en donne les moyens... Ne faisons pas comme les
pasteurs qui soignent amoureusement les brebis bien
portantes et négligent les brebis malades. Toutes sont
membres de Jésus, toutes ont droit au même religieux
amour ; mais les malades ont droit à plus de soins,
parce qu'elles ont plus de besoins, elles ont droit à
ce qu'on s'occupe d'elles les premières, parce que
cela presse davantage. Ne négligeons donc pas les
pécheurs pour les saints, ni les pauvres pour les
riches, ni les malheureux pour les heureux ; soignons
les membres blessés de Jésus avant de parfumer ses
membres sains, tout en aimant également les uns et les
autres. « Je suis venu chercher et sauver ce qui était
perdu... Je suis venu non pour les justes, mais pour
les pécheurs. » [1] [1] M/401, sur Lc
19,1-10, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints
Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge
1997, 105-106. |
Charles De Foucauld : Commentaires sur
l’Evangile selon saint Luc 30ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE
C Meditation Num. 395 Lc 18, 9-14 La prière du
Pharisien et celle du publicain. « Qui s'élève
sera humilié, et qui s'humilie sera élevé. » Que vous êtes bon, mon Dieu ! Que vous êtes
bon de nous prémunir contre les dangers qui nous
menacent, contre ce danger d'une prière, d'une action
de grâces orgueilleuse et sans charité ! Que vous êtes
bon de nous montrer une à une les qualités que doit
avoir cet acte si important de la prière, « notre entretien
avec vous », et de faire comprendre nettement
chacune d'elles par une parabole. Vous venez de nous
montrer successivement la foi, la constance que
doit avoir la prière ; maintenant vous nous montrez l'humilité dont
elle doit être remplie. Que vous êtes bon d'apprendre
ainsi à vos pauvres enfants tout ce dont ils ont
besoin. Humilions-nous ! Humilions-nous
dans la prière, toujours. Quand devons-nous plus nous
humilier que quand nous sommes seuls avec Dieu, nous
si souillés, si pécheurs, si ingrats, si défaillants,
lui si grand et si saint ! Humilions-nous
en tout. En pensées, en paroles, en actions ; ayons de
bas sentiments de nous, ne laissons pas notre esprit
divaguer en vaines et orgueilleuses rêveries, mais
maintenons-le dans cette humilité qui est la vérité.
Que nos paroles, notre ton, notre amour du silence,
soient remplis d'humilité. Que tous nos actes, notre
conduite, nos goûts, notre manière de vivre, les
objets matériels à notre usage, notre façon d'agir, le
choix de nos relations, notre amour de l'abjection
soient conformes à la plus profonde humilité[1]. [1] M/395, sur Lc
18,9-14, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints
Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge
1997, 96-97. |
Charles
De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon
saint Luc 29ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 394 Lc 18, 1-8 « Il faut toujours
prier et ne jamais cesser de le faire »... Et vous le prouvez ici, mon Dieu, par la
parabole du mauvais juge. Que vous êtes bon, mon Dieu,
de nous ordonner
d'avoir cette foi
en votre bonté, cette confiance que
vous exaucerez toujours nos prières, pourvu qu'elles
soient ferventes,
constantes, confiantes, humbles, et surtout
quand elles sont en outre faites en votre nom.
C'est nous ordonner
de croire que vous nous aimez au point de ne pouvoir
rien nous refuser (de ce qui est bon, bien
entendu)... Que cela est doux ! Quel commandement
d'une douceur céleste ! Nous commander de
croire que vous nous aimez au point de ne jamais
rien nous refuser, quel son divin ont ces
paroles ! Quelle douceur céleste ! Quelle suavité
pour nos oreilles ! Ô Dieu d'amour ! Ô Dieu de mon
cœur, que vos inventions sont admirables ! « Je vous
commande de croire que je vous aime au point de ne
jamais vous refuser aucune demande vraiment bonne. »
Ô mélodie divine ! Mon Dieu que vous êtes bon ! «
Deus charitas est. » Demandons, demandons, craignons d'encourir
le reproche fait aux apôtres : « Vous n'avez pas
encore demandé. Demandez ! Demandez en mon nom ! »...
Demandons, puisque nos demandes peuvent tant pour la
manifestation de la gloire de Dieu et le bien des
hommes, ses enfants bien-aimés. Mon Dieu, faites-moi
la grâce de
vous demander tout ce que vous voulez que je vous
demande et de vous le demander avec foi, humilité,
ferveur, constance, charité pour tous les hommes, et
en votre nom [1]. [1] M/394, sur Lc
18,1-8, en C.
de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints
Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge
1997, 95-96. |
edition du 4
octobre
2016 Charles De Foucauld
: Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc 28ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 392 Lc 17, 11-19 « Les dix
n'ont-ils pas été guéris ? Où sont les neuf autres
? » Que vous êtes bon, mon Dieu, et de guérir
ces lépreux, et de nous enseigner la charité, la
charité en tout, envers les âmes, les cœurs et les
corps, la charité envers tous, envers les
reconnaissants et les ingrats... et de nous enseigner
combien vous aimez, vous approuvez, vous commandez
cette douce vertu de la reconnaissance, avec tout ce
qui l'accompagne, actions de grâces, remerciements,
tendre affection... Que vous êtes bon, par ces leçons
comme par tant d'autres, de nous porter à cette
tendre, fraternelle union que, bon père, vous voulez
voir régner entre tous les hommes, tous vos enfants :
la charité et la bienfaisance envers tous, la
reconnaissance et les doux liens qu'elle forme sont
éminemment propres à cimenter cette union, cette unité
fraternelle que vous voulez voir régner dans votre
grande famille humaine. Directement ou indirectement
presque toutes vos paroles, presque tous vos exemples
ont pour but, ou de nous amener à vous aimer
parfaitement, ou de nous amener à aimer le prochain
comme nous-mêmes... Que vous êtes bon, que vous
êtes aimant, ô mon Dieu ! « Deus charitas est ! » Soyons reconnaissants...
Reconnaissants envers Dieu de qui nous recevons tout,
et ce que nous recevons, intérieurement, et ce que
nous recevons extérieurement, et ce qui nous vient
directement de lui, et ce que nous recevons
indirectement par les créatures : si un humain nous
sourit, nous dit une bonne parole, nous fait du bien,
c'est que Dieu, seul
auteur de tout bien, lui met, par sa grâce, ce
sourire, cette bonne parole sur les lèvres, cette
bonne action dans la volonté. Sainte Thérèse ne voyait
que Dieu partout où elle voyait le bien, ce qui lui
ôtait toute tentation de s'attacher aux créatures et
faisait monter sa pensée à tout instant vers le ciel.
Faisons de même : dans tout bien que nous voyons dans
les créatures, dans tout bien que nous recevons
d'elles, voyons uniquement la grâce de Dieu, l'action
de Dieu, admirons la bonté, la beauté, la tendre
délicatesse de Dieu, enthousiasmons-nous et
attendrissons-nous à la vue de ces reflets de ses
perfections et de ces reflets de son délicat et chaud
amour ; ne voyons que lui et faisons monter vers lui
l'admiration, la louange et le remerciement de notre
cœur. Mais remercions aussi les hommes qu'il choisit
comme instruments
; ils sont ses membres, ils sont quelque chose de
lui, quelque chose du corps de Jésus : « Ce que vous
leur faites, vous me le faites. » Il s'est servi de
ces membres qui sont siens, pour nous faire du bien, remercions-les,
eux à qui nous devons d'ailleurs (puisqu'ils sont
membres de Jésus) un si religieux respect, et un si
brûlant amour, et témoignons-leur
notre tendre reconnaissance par tous les moyens
qui conviennent[1]. [1] M/392, sur Lc
17,11-19, en C. de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints
Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge
1997, 93-94. |
27ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 390 Lc 17, 5-10 «
Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé,
vous diriez à ce mûrier : déracine-toi et va te
transplanter dans la mer, et il vous obéirait. » Que vous êtes bon, mon Dieu ! Vous nous
donnez part à votre toute-puissance ! Vous mettez en
nos mains votre pouvoir souverain ! Vous nous faites
tellement vos enfants que vous mettez votre sceptre
entre nos mains ! Nous pouvons tout par la prière,
vous nous le dites formellement : tout bien, puisque
vous-même ne pouvez faire que le bien... Nos prières
sont toujours exaucées ; si parfois elles semblent ne
pas l'être, c'est ou bien qu'elles étaient trop peu
ferventes, leur peu de chaleur les a empêchées
de monter jusqu'à votre trône... Ou bien sans charité
pour le prochain : en vous priant nous
n'exaucions pas vos enfants, nous ne pardonnions pas à
vos enfants... Ou bien trop peu humbles
: leur orgueil leur a donné une odeur
insupportable et les a empêchées d'être admises devant
vous... Ou trop
peu confiantes : après vos promesses, notre
manque de foi vous est une insulte... Ou trop peu répétées
: vous voulez que par foi, par confiance, par
certitude d'être exaucé, on vous demande, redemande,
sans paix ni trêve, jusqu'à ce qu'on soit exaucé; si
on se décourage, vous punissez ce manque de confiance,
ce manque de foi en votre parole, véritable injure, en
n'accordant pas ce que vous auriez accordé de si grand
cœur à plus de foi, prouvée par plus de constance dans
la prière... Parfois elles avaient un ou deux de ces
défauts ou tous les trois et vous les auriez exaucées
quand même, si nous avions suivi votre avis tant
répété de « demander à votre Père en votre nom » ; de
« vous demander en votre nom », mais faute d'avoir
profité de ce moyen de rendre nos prières
incomparablement plus puissantes, faute « d'avoir
demandé en votre nom », vous n'exaucez pas nos prières
trop défectueuses et qui avaient besoin de ce divin
correctif... Parfois aussi nos prières semblent n'avoir
pas été exaucées et l'ont été en réalité d'une façon
beaucoup plus parfaite que nous ne le demandions ;
nous vous demandions une chose médiocre, vous nous
exaucez, non en nous la donnant, mais en nous en
donnant une très supérieure : nous vous demandons la
guérison du corps d'une personne, vous nous exaucez
suréminemment en nous accordant non cette guérison,
mais celle de son âme : nous vous demandons la vie
temporelle pour quelqu'un, vous nous exaucez
suréminemment en nous accordant pour elle, non la vie
ici-bas, mais une mort sainte et la vie dans le
ciel... Que vous êtes bon, mon Dieu, que vous êtes bon
de nous exaucer toujours, toujours, quand nous vous
demandons avec ferveur,
humilité, foi, charité, constance, au nom de Jésus,
de nous exaucer, ou en nous accordant ce que nous
demandons, ou en nous accordant mieux que ce que nous
demandions... Que vous êtes divinement bon ! Mon Seigneur Jésus, faites-moi la grâce de
demander, de beaucoup demander, de demander tout
ce que vous voulez que je demande; de le
demander avec ferveur,
charité, humilité, constance, foi, en votre nom ! Je
puis, je dois demander pour tous les hommes en
général, et pour chacun en particulier, d'une manière
absolue, non d'une manière conditionnelle, ce que
vous-même m'apprenez à demander pour tous d'une
manière absolue : « Que votre nom soit sanctifié, que
votre règne arrive, que votre volonté soit faite par
tous les hommes sur la terre comme elle est faite par
les anges au ciel »... « Donnez-nous à tous le pain de
la grâce, le pain de la sainte Eucharistie, le pain
qui consiste à faire sans cesse votre volonté »...
« Pardonnez-nous nos offenses »... « Ne nous
laissez pas succomber à la tentation »...
« Délivrez-nous du péché et du démon en cette vie
et en l'autre »... Toutes ces paroles reviennent à
demander « le bon esprit », « la Sagesse » que Notre
Seigneur nous a promis de ne jamais nous refuser...
Ici il nous les fait demander formellement et
absolument pour tous les hommes ; d'ailleurs nous
n'aimerions pas tous les hommes « comme nous-mêmes »,
si nous ne tâchions d'obtenir pour eux le « bon esprit
», « la sagesse », les dons du « Pater », c'est-à-dire
: les seuls vrais biens... Demandons-les donc formellement,
absolument, comme Jésus nous l'enseigne, pour tous les
hommes, parce que nous devons aimer tous les
hommes également (nous-mêmes avec eux, comme l'un
d'eux, pas plus que les autres, « les autres comme
nous-mêmes ») pour le motif supérieur que tous les
humains sont membres de Jésus (comme matière proche ou
éloignée de son corps mystique) et par conséquent
portion de Jésus, c'est-à-dire dignes d'un respect et
d'un amour presque infinis. Demandons-le ensuite plus
particulièrement pour ceux dont nous sommes
spécialement chargés (parents, amis, bienfaiteurs,
voisins, etc.) ; et demandons-le plus particulièrement
que pour tous les autres, pour nous-mêmes, parce que
nous sommes chargés plus spécialement de nous-mêmes
que de tous les autres [1]. [1] M/390, sur Lc
17,5-6, en C.
de Foucauld, L’imitation
du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints
Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge
1997, 88-91. |
edition du 26
août
2016 26ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 387 Lc 16, 19-31 Lazare et le mauvais riche. « Il désirait les miettes de pain qui tombaient de la table du riche et personne ne lui en donnait. » Que vous êtes bon, mon Dieu, et que cette parabole est faite pour faire régner la paix entre tous les hommes... pour établir chaque âme dans la paix intérieure... et pour nous porter tous à votre pur amour ! Elle fait régner la paix entre tous les hommes, car elle porte les riches à donner aux pauvres, les pauvres à ne pas envier les riches dont les biens passent comme l'éclair et sont un péril pour l'éternité. Elle établit chaque âme dans la paix intérieure, car elle lui fait voir que « tout ce qui arrive est pour le bien de ceux qui aiment Dieu », tout, même de mourir de faim ; il n'y a donc pas à s'inquiéter de la nourriture, puisque mourir de faim peut nous conduire au ciel, mais seulement « à chercher le royaume de Dieu et sa justice » ; « Le reste nous sera donné par surcroît », si ce reste est la pénurie du pauvre Lazare, c'est là ce qui est particulièrement bon à notre âme, c'est là le chemin qui la conduira droit au ciel comme Lazare... Il n'y a donc qu'à faire en tout ce qui est le plus agréable à Dieu, et ceci fait, se réjouir de tout ce qui arrive, fut-ce de mourir de faim, fût-ce d'être tué par des brigands, fût-ce toute maladie, tout opprobre, tout anéantissement, toute douleur ; tout cela n'est que le chemin du ciel, le chemin de Lazare. Quelle paix profonde envahit l'âme qui vit ainsi en ne voyant plus en elle que son amour pour Dieu, et hors d'elle que l'amour de Dieu pour elle, disposant tout, tout, tout, pour son éternel bonheur ! Cette parabole nous porte tous au pur amour de Dieu : elle nous montre que l'amour des choses créées conduit où est le mauvais riche, en enfer ; que l'amour de Dieu conduit où est Lazare, au ciel. Ne nous inquiétons jamais de notre nourriture ni d'aucun de nos besoins matériels ; Dieu nous l'a promis une fois pour toutes ; il nous l'a dit nettement : « Cherchez le royaume de Dieu et sa justice, tout le reste vous sera donné par surcroît. » Après de telles promesses d'un tel Maître, nous, ses serviteurs, lui ferions une extrême injure en doutant un seul instant que nous puissions jamais manquer des biens matériels dans la mesure où ils sont nécessaires pour notre véritable avantage, c'est-à-dire pour notre sanctification... Ne nous en préoccupons donc jamais, n'y pensons jamais, ne nous en inquiétons jamais, faisons seulement à toute heure ce qui est le plus agréable à notre Maître. Pour les choses matérielles, nous recevrons toujours tout à point par les moyens qu'il jugera à propos ; ce Maître si bon, si sage et si puissant, nous donnera ou beaucoup ou peu ou rien, selon ce qu'il sait être utile à notre âme. Qu'il nous donne ou beaucoup ou peu ou rien, ce beaucoup, ce peu, ce rien, sont ce qu'il y a de spécialement bon pour notre âme, nous devons le remercier également ; et si nous mourons de faim, nous devons, en mourant, le remercier de nous avoir donné sous cette forme « ce reste » qu'il nous a promis « par surcroît », forme qu'il savait être particulièrement avantageuse à notre âme 1 . 1 M/387, sur Lc 16,18-31, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 84-86. |
edition du 26
août
2016 25ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 384 Lc 16, 1-13 « Nul ne peut servir deux maîtres... Vous ne pouvez servir Dieu et l'argent. » Merci, mon Dieu, de nous exposer si fortement cette vérité qu'on ne peut avoir deux amours à la fois, qu'on ne peut aimer à la fois Dieu et quelque chose d'autre. Vous ne cessez de nous le répéter sous toutes les formes : « Ne vous préoccupez pas de votre nourriture ni de vos vêtements. » « Celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple, » « Celui qui ne hait pas son père, sa mère, tous ses parents et sa propre âme n'est pas digne de moi. » Que vous êtes ineffablement bon, vous dont toutes les paroles vont directement ou indirectement au même but : nous amener à vous aimer sans partage et sans mesure !.. Que pouvez-vous faire de plus tendre, de plus divinement aimant pour nous que de nous appeler et de nous tirer par tant de moyens à vous aimer ! Que vous êtes bon ! Ne servons pas deux maîtres... Ne partageons pas notre cœur... N'ayons nul attachement, ni pour l'argent, ni pour rien de matériel, ni pour aucune jouissance sensible, ni pour la famille, ni pour les amis, ni pour la santé, ni pour les consolations spirituelles, ni pour rien de créé, rien de ce qui n'est pas Dieu, son amour et sa grâce. Que notre cœur soit absolument vide de ce qui n'est pas Dieu et que Dieu l'occupe absolument seul. C'est toute la doctrine de saint Jean de la Croix : nous ne pouvons pas être pleins de deux choses ; il faut être vide de tout ce qui n'est pas Dieu pour pouvoir être plein de Dieu 1 . 1 M/384, sur Lc 16,10-13, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 82. |
edition du 26
août
2016 24ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 380 Lc 15, 1-32 « Il va à celle qui était perdue, jusqu'à ce qu'il la trouve, et quand il l'a trouvée, il la met sur ses épaules, joyeux... » Que vous êtes bon, mon Dieu, et qu'il est tendre ce divin Pasteur qui va, par les monts et les ravins, à travers rochers et buissons, chercher cette brebis infidèle ! C'est jusqu'au calvaire qu'il monte pour la chercher. C'est non seulement le sang de ses pieds, mais celui de tout son corps qu'il donne pour la trouver. Il donne pour elle, comme dit sainte Thérèse, son repos, son honneur et sa vie. Et il ne se contente pas de la chercher, de la chercher longtemps, non, il la cherche jusqu'à ce qu'il l'ait trouvée. Il semble qu'il soit toujours possible de sauver une âme : « Le fils de tant de larmes ne saurait périr. » « Cherchez et vous trouverez » ... « C'est impossible aux hommes, mais tout est possible à Dieu. » Dieu respecte toujours la liberté humaine, mais il a des trésors de grâces d'une puissance souveraine, et il les répandra sur les âmes si nous savons les obtenir de lui, à force de prières ; bien plus, il ne demande, il ne désire que de les répandre et il nous reprochera un jour de ne pas avoir su les obtenir de lui pour tant de pauvres âmes que nous aurions pu et dû sauver par nos prières. « Demandez... Vous ne m'avez encore rien demandé... Demandez en mon nom... » disait-il, répétait-il à ses apôtres... On dit que sainte Thérèse a sauvé des millions d'âmes par ses prières, ses soupirs... Et après l'avoir trouvée, il la prend sur ses épaules. Il ne tombe pas seulement sur son cou, il ne va pas seulement à sa rencontre comme le père de l'enfant prodigue, non, il va la chercher, la chercher jusqu'à ce qu'il la trouve, et alors la charge sur ses épaules. Que vous êtes divinement bon, ô bon pasteur ! Et alors, c'est bien à cette pauvre brebis, si bienheureusement sauvée après avoir été si perdue, de se réjouir, mais non, on ne dit pas que c'est elle qui se réjouit, c'est ce bon, ce divinement bon pasteur, qui se réjouit d'avoir retrouvé cette pauvre brebis si coupable et si souillée... C'est mon histoire, ô mon Dieu, c'est ainsi que vous m'avez cherché, retrouvé, rapporté, coupable et souillé, au bercail et mis tout contre vous, non dans la bergerie ordinaire, avec les autres brebis, mais dans votre propre chambre, « in abscondito faciei tuae1 »... Que vous êtes bon, ô mon Dieu ! Faisons aux autres ce que Jésus a fait pour nous... Imitons l'exemple de Jésus bon pasteur, en courant à la recherche des brebis égarées, par nos oraisons toujours, et par des courses réelles, matérielles, chaque fois que sa volonté nous y appelle... Courons dans ce dernier cas comme Jésus y a couru, «sacrifiant notre repos », comme Jésus dans sa vie publique, « sacrifiant notre honneur » comme Jésus conspué et condamné comme blasphémateur, « sacrifiant notre vie » comme Jésus crucifié... Courons comme le bon Pasteur, «jusqu'à ce que nous ayons trouvé la brebis»; encore que Jésus respecte la liberté humaine, il ne met pas de limites à sa grâce et il a des trésors de grâces irrésistibles ; à nous de les lui ravir, ce qui est le plus ardent désir de son Cœur. Et après l'avoir trouvée, si Dieu nous en fait la grâce, n'ayons pour elle ni reproche, ni paroles amères, ni sévérité : le repentir descendra plus tard dans son cœur, c'est à Dieu même de l'y faire descendre par sa grâce intérieure ; nous, n'ayons que des paroles de tendresse, de compassion, d'amour; tombons sur son cou, rendons-lui sa tunique première, tuons le veau gras, prenons-la sur nos épaules, réjouissons-nous et disons aux âmes qui aiment Dieu de se réjouir avec lui, avec les anges et avec nous, car « il y a plus de joie dans le ciel pour un pécheur faisant pénitence que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de pénitence. » 2 1 « au secret de ta face ». 2 M/380, sur Lc 15,1-7, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 75-77. |
edition du 26
août
2016
Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc 23ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 377 Lc 14, 25-33 « Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut être mon disciple. » Que vous êtes bon, mon Dieu, de demander à ceux qui veulent être vos disciples ce qui est pour eux le plus heureux, le plus doux et le plus haut : de vous aimer ; porter sa croix, non pas la croix, mais sa croix, c'est-à-dire la croix que vous imposez, c'est à la fois souffrir pour l'être aimé et lui obéir : le suivre, c'est imiter... Souffrir pour le Bien-aimé, lui obéir, l'imiter, qu'y a-t-il de plus doux, qu'y a-t-il qui soit plus pur amour, qu'y a-t-il qui fasse plus partie de l'essence de l'amour ?.. Comment pourrait-on croire qu'on aime, si on n'obéissait pas à un Bien-aimé parfait, si on ne l'imitait pas, si on n'était pas prêt à tout souffrir pour lui ?.. Mon Dieu, que vous êtes bon ! Toutes, toutes vos paroles directement ou indirectement reviennent à nous dire cela et cela seul : « Aime-moi. » Que vous êtes bon et que nous sommes heureux ! Embrassons la croix avec un grand courage, un grand bonheur, un grand amour ! Il est si doux de souffrir pour ce qu'on aime, quand on aime vraiment ! Ce serait si indigne que nous, créatures pécheresses, nous refusions de souffrir pour honorer notre Dieu qui a souffert pour nous jusqu'à la mort de la croix ! Obéissons, n'embrassons pas une croix de notre choix, selon notre propre volonté, portons fidèlement celle que Dieu nous donne par les événements ou par la sainte Obéissance : obéissons à Dieu en tout, en obéissant à notre père spirituel d'abord, puis si parfois les circonstances, l'éloignement, nous rendent impossible d'avoir son avis, au Saint Évangile, à la raison éclairée par la foi, à l'inspiration du Saint-Esprit, aux conseils des personnes saintes et sages. Imitons, imitons Jésus toujours, toujours, sans autres limites que la sainte Obéissance et pour cela contemplons dans l'oraison, méditons le Saint Évangile, lisons aussi les écrits et les vies des saints ; mais gardons-nous, comme dit saint Jean de la Croix, « d'imiter complètement, de prendre complètement comme modèle aucune créature, parce que toutes sont imparfaites en quelque chose, même les plus grands saints, et le diable est si fin qu'il trouverait moyen de nous faire imiter en elles précisément ce qu'elles ont d'imparfait. Imitons complètement Jésus seul. Lui seul est pleinement, entièrement parfait. Lui seul est en tout, pour tout, notre modèle ! » 1 1 M/377, sur Lc 14,27, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 71-72. |
22ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 374 Lc 14, 1.7-14 « Quand vous préparez un dîner ou un souper, n'invitez pas vos amis, ni vos frères, ni vos parents, ni vos voisins riches, mais invitez les pauvres, les faibles, les boiteux, et les aveugles. » Que vous êtes bon, mon Dieu, vous qui voulez que non seulement on donne à tous les hommes, tous vos enfants, ce qu'on peut leur donner de biens spirituels, doctrine chrétienne, prédication de l'Evangile, moyens de sanctification, les seules choses au fond qui aient une valeur réelle, les seules qui durent éternellement ; non, il nous pourrait sembler que ces biens, si supérieurs aux autres qu'eux seuls semblent des biens et que tout le reste près d'eux est un néant, suffisent ; mais ce n'est pas assez à votre délicatesse, à votre paternelle tendresse : vous voulez qu'on ne se contente pas de donner aux hommes les biens de l'âme, vous voulez qu'après les leur avoir donnés, dans la mesure où on peut, on y ajoute les friandises des biens terrestres et des consolations du cœur... Que vous êtes divinement bon ! N'employons pas notre temps, nos ressources, nos biens, ce que nous avons et ce que nous sommes, à parler de Dieu aux justes, à faire des cadeaux aux riches, à faire plaisir aux heureux; mais à appeler à Dieu les pécheurs, à donner ce qui leur manque aux pauvres, à consoler les infortunés... Oh ! sans doute il faut aimer les bons, les riches et les heureux, Jésus aimait Marie, Lazare et ses sœurs. Tous les hommes sont membres de Jésus, membres de son corps (comme matière prochaine ou éloignée de son Église) ; tous à ce titre ont droit à un immense et religieux amour de notre part. Membres de Jésus ! Quelque chose de Jésus ! Une portion de Jésus ! Quelle vénération, quel respect, quel amour pour chacun d'eux ! Tous, tous, nous leur devons le même immense amour, riches, pauvres, bons, mauvais, heureux, malheureux, puisque tous sont membres de Jésus, sont quelque chose de Jésus. Mais si Jésus venait à nous, avec une partie de ses membres blessés, souffrants, ensanglantés, infirmes, oh ! sans doute, avant de lui parfumer les cheveux (quoique ses cheveux soient dignes de plus de parfums que n'en peuvent produire la terre et les cieux), nous panserions ses membres endoloris, sanglants. Oindre d'eau de rose ses membres sains et laisser là les parties de son corps blessées, saignantes, sans nous en occuper, ou bien ne vouloir nous occuper de les panser qu'après avoir bien parfumé les autres, ce serait non pas amour, mais folie... Ainsi ferait celui qui s'occuperait des riches, des justes, des heureux, avant de s'occuper des pécheurs, des pauvres, des malheureux : celui qui ferait ainsi ferait une folie, comme nous le voyons ; il désobéirait à la parole si nette de Notre Seigneur dans ce passage, il n'imiterait pas son exemple car il « est venu chercher non les justes, mais les pécheurs » ; il est venu « non pour les sains, mais pour les malades », il s'est entouré de pauvres, a vécu parmi les pauvres, consolé les pauvres, appelé à Lui « tous ceux qui sont fatigués et accablés. » 1 1 M/374, sur Lc 14,12-14, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 67-68. |
edition du 16
août
2016 21ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 371 Lc 13, 22-30
« Entrez par la porte étroite. »
Quelle est cette porte ? C'est vous, mon Dieu, car vous dites ailleurs : « Je suis la porte. » Oui, mon Dieu, c'est vous, car quand on entre par vous on entre par la meilleure des portes... Et quand on n'entre pas par vous, on reste dehors. C'est donc vous qui êtes la porte ! Pourquoi dites-vous que vous êtes une porte étroite ? Pour nous indiquer qu'il nous faut passer par l'étroitesse de la porte et non à côté, qu'il nous faut absolument passer par là et non par ailleurs : il n'est pas si étroit qu'on ne puisse y passer à l'aise, mais vous entendez nous dire qu'il faut de toute nécessité nous engager dans les limites de ce passage ; c'est comme s'il y avait : « Passez dans l'étroitesse de la porte ; passez dans le passage de la porte, passez entre les limites de la porte. » Que vous êtes bon, mon Dieu, que vous êtes divinement bon ! Vous ne nous donnez d'autre moyen de nous sauver que de passer par vous, c'est-à-dire : par votre amour, et votre obéissance (laquelle est contenue dans votre amour). Que cela est doux ! Nous ordonner de vous aimer, quel commandement suave ! Nous ordonner, sous peine de ne pouvoir nous sauver, quel surcroît de suavité ! Que vous êtes bon ! Que nous sommes heureux ! Entrons par l'unique porte qui est Jésus, entrons par Jésus, en aimant Jésus, et en ne vivant que pour son amour, en ne vivant que dans sa contemplation, son imitation, son obéissance, en ne nous occupant que de l'aimer et de pratiquer les œuvres que demande son amour 1. 1 M/371, sur Lc 13,18-30, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 64-65. |
edition du 9
août
2016 20ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 365 Lc 12, 49-53 « Je suis venu apporter le feu sur la terre. Que veux-je, sinon qu'il s'allume. » Vous êtes venu apporter l'amour sur la terre ; vous êtes venu mettre au milieu de nous les flammes de votre Cœur. Que vous êtes bon ! Et vous nous dites nettement votre volonté à notre égard, c'est que nous vous aimions à notre tour ; c'est là tout ce que vous demandez, tout ce que vous voulez de nous ; vous ne voulez rien d'autre de notre part : « Que veux-je ? », si ce n'est que vos cœurs s'allument ? Que vous êtes bon d'être venu apporter sur la terre d'une manière visible ce feu d'amour ! Que vous êtes bon de ne vouloir qu'une chose de nous, que nous vous aimions ! Que vous êtes bon de nous le dire ! Dieu ne veut qu'une chose de nous, que nous l'aimions, que nous brûlions d'amour pour lui. Aimons, aimons, que toute notre occupation soit d'aimer, de contempler le Bien-aimé, de lui demander ce qu'il veut de nous, de penser, dire, faire ce qu'il veut que nous pensions, disions, fassions... Ayons une grande dévotion à ce Cœur Sacré de Jésus, par lequel Dieu a allumé le feu sur la terre ! Jésus Charitas : « Je suis venu allumer un feu sur la terre, que veux-je, si ce n'est qu'il brûle ? » O mon Dieu, faites brûler ce feu dans mon cœur et dans celui de tous les hommes ! Amen... C'est l'unique nécessaire : « Que veux-je, si ce n'est qu'il brûle ? » 1 1 M/365, sur Lc 12,49, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 59-60. |
edition du 1er
août 2016 19ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 360 Lc 12, 32-48 « Ne craignez pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner un royaume. » Que vous êtes bon, mon Dieu ! Quelles douces paroles en ces trois mots : « Ne craignez pas » ! Nous n'avons rien à craindre, et c'est vous qui nous le dites, suprême Vérité ! Que cela est doux ! Dans quelle paix vous nous mettez !.. « Petit troupeau », petits enfants, tendre parole toute paternelle, toute suave. « Votre Père », vous appelez Dieu « Notre Père ». Nous sommes les enfants de Dieu ! Dieu est pour nous un père, nous regarde d'un œil paternel, nous aime comme un père aime ses enfants ; que nous sommes heureux !.. « Vous a donné un royaume », le royaume du ciel dont deux pas, deux jours nous séparent encore : il est à nous, il nous est préparé, à nous de faire les deux pas qui nous en séparent. Oui, nous avons un royaume, le royaume des cieux. Ne nous attachons donc pas aux choses de la terre qui ressemblent si peu à un royaume, un peu de boue, un peu de nourriture, un peu de laine, telle ou telle misère, voilà ce que nous offre la terre. Quelle insanité de nous attacher à cela, nous rois, nous possesseurs du royaume céleste1 ! 1 M/360, sur Lc 12,32, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 56. |
edition du 25 juillet
2016 18ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 357 Lc 12, 13-21 « Hommes, qui m'a établi juge ou diviseur entre vous ? Gardez-vous de toute avarice. » Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous attacher si étroitement à vous, si complètement à vous seul, en nous détachant si nettement de tout ce qui passe ! Dans quelle paix vous nous ensevelissez ou plutôt dans laquelle vous nous faites vivre de la vraie vie, en nous détachant de tout bien matériel, de toute créature ! Que vous êtes bon de nous détacher de tout ce qui n'est pas vous, pour que, absolument vides de tout le créé, parfaitement pauvres dans notre âme, dans notre esprit, vidés et dépouillés de tout attachement à ce qui n'est pas vous, nous puissions être parfaitement attachés à vous, pleins de vous seul, riches sans mesure en vous possédant autant que notre nature aidée de la grâce en est capable. Gardons-nous de toute avance... Ne nous attachons à aucun bien matériel ni pour nous, ni pour les autres... Car tous sont un néant, ils n'ont aucune valeur pour nous, ni aucune valeur pour les autres ; encore que les autres s'y attachent peut-être, nous qui savons quel néant ils sont et qu'ils ne leur sont point un avantage mais plutôt un danger, gardons-nous, gardons-nous de nous y attacher pour eux. Soyons aussi détachés de ces vanités pour les autres que pour nous, car ce détachement, c'est la vérité... Les créatures ne nous sont un avantage que si elles contribuent à nous unir à Dieu ; or les biens matériels contribuent plutôt à nous détacher de lui et (quoiqu'ils ne soient point un mal en eux-mêmes) ils sont toujours un danger : « Combien difficilement les riches entreront dans le royaume des cieux ! » 1 1 M/357, sur Lc 12,13-21, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 51-52. |
edition
du 18 juillet 2016 17ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 346 Lc 11, 1-13 « Demandez et on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et on vous ouvrira. » Que vous êtes bon, mon Dieu, de nous donner en quelque sorte part à votre toute-puissance en nous promettant d'exaucer nos prières !.. Vous nous le promettez formellement, en nous donnant comme exemple celui des hommes qui, mauvais, cependant exaucent celle qu'on leur fait... Vous y mettez une condition : c'est qu'on vous prie avec constance... Ailleurs vous en mettez d'autres : qu'on vous prie avec humilité (le pharisien et le publicain), avec foi, confiance (figuier stérile. Épître de saint Jacques) ; vous recommandez aussi de demander en votre nom (discours après la Cène). Vous nous donnez par ces instructions la recette, pour ainsi dire, pour rendre nos prières infaillibles... Que vous êtes divinement bon ! Demandons, demandons, demandons constamment, et pour tous les hommes et pour ceux dont Dieu nous a spécialement chargés, et pour nous-mêmes de qui nous sommes très spécialement chargés (nous ne devons pas nous aimer plus que les autres, ni telle ou telle âme plus que telle ou telle autre, car nous leur devons à toutes tout ce que notre cœur peut donner d'amour à des créatures, en vue de Dieu, leur Père commun : l'amour que nous devons à nous-mêmes, à ceux dont nous sommes chargés, à tous les hommes, parce que nous sommes enfants de Dieu, est si grand que tous les autres motifs qui pourraient apporter des distinctions disparaissent et sont noyés dans la grandeur de cet amour qui par le rapport étroit qu'il a avec Dieu, par son motif qui est Dieu, a quelque chose de l'amour infini dont nous devons aimer Dieu)... Demandons sans cesse, puisque notre prière est si puissante... Pour les autres demandons tous les biens de l'âme, du cœur, du corps, puisque nous devons demander pour eux tout ce que nous demanderions pour Jésus vivant parmi nous, eux qui sont tous les membres du corps de Jésus, quelque chose de Jésus, en quelque sorte Jésus (Mt 25)... Demandons pour nous-mêmes les seuls biens spirituels, puisque Jésus nous a dit : « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et tout le reste vous sera donné par surcroît »... Si nous prions avec constance, humilité, foi et confiance, si surtout nous prions ainsi au nom de Jésus, nous serons toujours exaucés, nous en avons pour garantie la parole de Dieu... Il met une seule restriction à sa promesse, et c'est sa bonté ineffable, son amour souverain qui la met : il nous exaucera toujours, mais il se réserve une seule chose, de nous donner quelque chose de meilleur encore que ce que nous demandons ; aveugles, nous demandons souvent des biens faux ou médiocres, ou inopportuns ; si nous demandons comme nous le devons et que nous n'obtenons pas visiblement l'objet de nos prières, c'est que Dieu dans sa bonté paternelle nous a donné ou nous donnera quelque chose de meilleur, nous exauçant non selon notre aveuglement, mais selon sa sagesse et avec surabondance. .. Mon Dieu, que vous êtes divinement bon1 ! 1 M/346, sur Lc 11,5-10, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 40-42. |
edition du
13 juillet 2016
Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc 16ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C Meditation Num. 344 Lc 10, 38-42 « Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera point ôtée. » Mon Dieu, que vous êtes bon de défendre votre servante que sa sœur attaque!.. Que vous êtes bon de défendre une fois pour toutes tous ceux qui laissent tout pour vivre dans votre divine contemplation !.. Que vous êtes bon de déclarer « la seule chose nécessaire » et « la meilleure part » ce qu'il y a de plus doux au monde, ce qui fait de notre vie un ciel, votre contemplation, ô Bien-aimé Jésus ! Une seule chose est nécessaire, ô Jésus, vous aimer et accomplir d'heure en heure les œuvres demandées par l'amour... Un seul acte d'amour vaut mieux que l'univers... Vous offrir un acte d'amour est plus vous donner que vous offrir en sacrifice mille mondes... Car l'âme humaine est tellement supérieure à la matière, que vous offrir le moindre acte de vertu purement spirituel est plus que vous offrir tous les mondes matériels possibles : à plus forte raison, le moindre acte d'amour, qui est la plus sublime des vertus, est-il une offrande infiniment supérieure à toutes les offrandes matérielles possibles... Il faut cependant dans certains cas, quand Dieu le veut, faire pour lui des œuvres matérielles, parce que esprit et matière, tout notre être doit l'adorer et le servir, mais sachons bien que la dignité de notre âme et sa supériorité sont telles, que le moindre acte de vertu purement spirituel de l'âme a plus de prix que tous les univers, tous les mondes matériels possibles ; ce qui nous montre jusqu'à quel point « une seule chose est nécessaire », l'amour brûlant dans le cœur, jusqu'à quel point « Marie a choisi la meilleure part », et jusqu'à quel point ce serait voler Dieu que de retirer à Marie une contemplation qui le glorifie plus en chacun de ses moments que ne le ferait l'offrande de tous les mondes... Cela montre aussi que l'âme qui veut glorifier Dieu doit aller avec Magdeleine à ses pieds et y vivre de la contemplation (en lui donnant comme gardiennes : le silence et la solitude), et rester dans cette vie de pure contemplation jusqu'à la mort, à moins que Dieu ne l'appelle lui-même clairement à un travail extérieur, comme il le fit pour saint Jean Baptiste et les apôtres... Alors, il faut obéir, bien entendu, puisque l'obéissance est le premier devoir de l'amour, mais tout en se livrant à toutes les œuvres extérieures que Dieu demande de nous, il faut rester par l'âme assis à ses pieds, il faut demeurer intérieurement dans la contemplation de Jésus tout en agissant extérieurement pour son service... On ne cesse pas alors de mener la vie de Magdeleine, mais on y joint celle de Marthe, comme fit Jésus dont la contemplation fut toujours incessante... Mais pour pouvoir joindre ainsi les deux vies, il faut avoir mené longtemps la vie de Marie dans la solitude et le silence, c'est pourquoi Dieu n'appelle aux œuvres extérieures les âmes qui veulent le glorifier, qu'après leur avoir fait passer longtemps d'abord dans la contemplation solitaire, où il forme et fortifie leur âme de telle sorte qu'elles peuvent rester ensuite contemplatives le reste de leur vie, tout en étant actives ; si elles étaient actives sans être contemplatives, elles le glorifieraient bien peu, les œuvres extérieures étant d'un prix infiniment moindre, comme nous l'avons vu, que les actes purement intérieurs... Saint Jean-Baptiste, saint Paul sont des exemples de cette conduite divine : Dieu les établit d'abord dans la vie contemplative, par une longue solitude, puis il les appelle à une vie active pour leur faire joindre aux mérites très supérieurs de la contemplation dans laquelle ils étaient établis et qu'ils ne cessèrent de pratiquer tous les instants de leur vie, les mérites très inférieurs, mais très réels cependant, de la vie active, ajoutant les seconds aux premiers, sans jamais perdre les premiers... La vie de Magdeleine est donc tellement supérieure à celle de Marthe, qu'on ne peut procurer grandement la gloire de Dieu par cette dernière seule et que pour y glorifier Dieu beaucoup, il faut absolument y joindre la première, dont le prix, incomparablement plus grand 1. 1 M/344, sur Lc 10,38-42, en C. de Foucauld, L’imitation du Bien-Aimé. Méditations sur les Saints Évangiles (2), Nouvelle Cité, Montrouge 1997, 36-38. |
edition
du 2 juillet 2016 15ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C |
edition du
26 juin 2016 Charles De Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon saint Luc |
edition du
21 juin 2016 13èME
DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C « Laissez les morts enterrer les morts ; vous, allez et annoncez le royaume de Dieu »... |
edition du 13
juin 2016 12ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C « Celui qui veut venir à ma suite, qu'il
s'oublie soi-même, porte sa croix tous les jours
et me suive. » |
edition du 9 juin
2016 11ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE – ANNEE C « Il parcourait les cités et les
villages, prêchant... Et quelques femmes
l'aidaient de leurs biens »... |
![]() Méditations sur les Evangiles de Charles de Foucauld ** ( les Méditations de Charles de Foucauld sont recueillies par les Disciples de l'Evangile) à usage interne © Disciples de l'Evangile-Vivierset pour la mise en page , légèrement modifiées par M.Feillée (secrétariat évêché Laghouat-Ghardaïa) ***** |
texte du frère
Charles, surtout à propos du Saint Sacrement, si
central dans sa vie ! Charles De Foucauld : Commentaires sur
l’Evangile selon saint Luc « Ayant pris les 5 pains et les deux
poissons, Il leva les yeux au ciel, les bénit, les
rompit, et les distribua à ses disciples, pour les
donner au peuple »... |
Charles De
Foucauld : Commentaires sur l’Evangile selon Saint
Jean |
Méditations de
Charles de Foucauld sur les Évangiles pour le temps de Carême - Pâques - Pentecôte Année C |
Autres
pages sur Charles de Foucauld (Rédaction site ADS) dont les cérémonies de la béatification à Rome le 13 novembre 2005 25 Pages sur Bhx Charles de Foucauld |
De la Rédaction du site: le 1er décembre
2015
Vidéo
(12mn) : Vie du frère Charles de Foucauld,
textes lus à partir de ses écrits
|
De la Rédaction du site: le 1er
décembre 2015
Fête du Bhx, 10ème
anniversaire de sa béatification
25 Pages sur
Bhx Charles de Foucauld
![]() attente d'un nouveau miracle pour sa canonisation *****
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