Bien chers amis,
« Consolidez
vos relations fraternelles avec les
musulmans »…
C’est l’unique mais précieuse parole que nous,
évêques d’Afrique du Nord, avons reçu de notre
Pape François à l’audience générale du 9 octobre,
alors que nous étions réunis à Rome pour la CERNA.
Il venait de prendre à la fois un bain de foule,
et une douche pluviale qui ne l’a pas arrêté dans
sa chaleureuse procession habituelle. Nous voici
donc invités par lui à continuer inlassablement
l’édification d’un monde plus fraternel. Quelques
jours plus tard, à Alger, au cours de la rencontre
semestrielle du « Ribat Essalâm » (le lien de la paix), ce
petit groupe lancé avec le Fr. Christian de Chergé
en 1979, nous étions invités à répondre à cette
interrogation « Qu’est-ce
qui m’aide à construire un monde plus
fraternel ? », proposée à notre
méditation depuis notre dernière rencontre en
avril. L’invitation du Pape venait fortement
l’appuyer. Je voudrais partager tout simplement
avec vous ce que j’y ai exprimé : sur quoi
m’appuyer aujourd’hui pour que ce monde
devienne plus fraternel ? C’est
d’abord la certitude que nous sommes
une vaste famille humaine aimée de Dieu. Tous,
hommes et femmes de la Terre, nous sommes frères
et sœurs, pétris de la même humanité. Et dans
cette famille, Jésus est notre frère aîné, notre
point de référence. Il nous a tracé le chemin
d’une fraternité sans frontière, et il nous invite
à le suivre. La
certitude aussi qu’il y a
dans toute personne cette flamme d’humanité
commune, même si elle est mise en veilleuse
par les forces du mal : violence, volonté de
pouvoir à tout prix, recherche de la possession,
haine de l’autre différent. En toute personne,
cette flamme existe ; si infime soit-elle,
elle est toujours susceptible d’être réanimée. C’est
la prière qui
me fait rejoindre plus en profondeur mes
frères et sœurs,
à commencer par les personnes qui me sont proches
par le travail, la responsabilité et la vie
quotidienne, jusqu’à l’infini. Consolider
nos relations est la façon visible et tangible
d’incarner cette fraternité. Il
y a bien sûr les relations habituelles, familières
qui rendent visible cette réalité, mais il y a
aussi ces petits clins d’œil saisis comme une
grâce. « Que Dieu vous bénisse, mon
père », me dit le policier des frontières en
tamponnant mon passeport à mon retour de
Rome ! « Comment allez-vous, mon
père ? » me dit récemment un vieillard
inconnu croisé dans la rue ; « El hamdou
li Llah ! » lui répondis-je presque
machinalement. Et lui de me rétorquer :
« El hamdou li Llah, c’est comme
Alléluia ! » Il
faut aussi parler,
informer, à temps et à contretemps. Y
compris à l’intérieur de notre Eglise. Je ne puis
que constater – et je ne suis pas le seul – une
méfiance montante vis-à-vis de l’Islam et des
musulmans, basée sur des clichés transmis par les
médias et entretenus par les agissements de
minorités islamistes extrémistes. C’est vrai, et
il ne faut pas le cacher, des chrétiens sont
persécutés parce que chrétiens. Mais des musulmans
sont aussi très nombreux à tomber sous les balles
et les bombes d’autres musulmans ! Dieu
fait-il des différences ? Les musulmans sont
souvent les premiers atteints par cette grande
scission qui traverse le monde de l’Islam. Enfin, et c’est
une intime conviction ancrée dans ma foi dans
le mystère pascal : mystérieusement,
les
pires souffrances du monde sont une Energie
accumulée, mise en réserve pour la
construction d’un monde plus fraternel.
Je voudrais clore ces propos par
la finale d’une longue réflexion signée de
Mgr Sabbah, alors Patriarche latin de
Jérusalem, ainsi que de plusieurs de ses
plus proches collaborateurs des
hommes qui avaient toute raison de
désespérer, et qui espèrent contre toute
espérance : « En l’absence
de tout espoir, nous faisons entendre
aujourd’hui notre cri d’espérance.
Nous croyons en un Dieu bon et juste. Nous
croyons que sa bonté finira par triompher
sur le mal de la haine et de la mort qui
règnent encore sur notre terre. Et nous
finirons par entrevoir une “terre
nouvelle” et un “homme nouveau”, capable
de s’élever par son esprit jusqu’à l’amour
de tous ses frères et sœurs qui habitent
cette terre. »
(Bethléem, 11 nov. 2009) |
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Nouvelles…. Pour rester proches
● Ps
Noura de Beni Abbès a fait un
saut dans sa famille pour les
funérailles de son frère Edouard,
qui était atteint d’un cancer. Nous
l’assurons de notre fraternelle
amitié et de notre prière. ● Les petites
sœurs de Touggourt attendent le
retour de Ps
Solange-Paule
à la fin de la rééducation pour
son genou ; nous nous
réjouissons avec elles que Ps Meriem ait pu,
fin septembre, rejoindre sa
Fraternité ; elle se
déplace encore difficilement
mais le moral est bon ! ● Ps
Gabrielle de Touggourt est au
Maroc pour une quinzaine de jours
pour renforcer les liens entre
Fraternités au-delà des frontières.
Puis elle séjournera quelques temps
à Béni Abbès pour donner un coup de
main à cette fraternité. ● Le P.
Jean Gaignard d’Ouargla est
reparti en France pour six semaines
dans le cadre d’un suivi médical. Il
obéit aux médecins qui lui ont dit
de se reposer ! ● La formation à l’arabe algérien a commencé à Ouargla avec le P. Krzysztof pour les nouveaux arrivés : Alex, stagiaire Père Blanc à Ghardaïa et Sr Isabelle d’Aïn Sefra. Nous leur souhaitons bon courage ! ●Jasmin
et Giulia de Touggourt vont
participer à une session de
formation sur les Eglises
Orientales à Rome, à Tre
Fontane, en novembre. A elles
aussi, bon courage ! ● Notre évêque
Claude est allé à Rome pour
participer à deux rencontres
importantes. Voici ce qu’il
nous transmet : « J’ai
d’abord participé au Conseil
pour le 2ème Synode pour
l’Afrique dont
je suis membre depuis le
début de l’été. Quinze
cardinaux, archevêques et
évêques étaient sensés y
participer. Mais
l’absentéisme ne semble pas
être propre aux Assemblées
Nationales… Nous n’étions
que sept ! Mais, je
crois que les participants
en ont aussi retiré un
profit personnel en ce qui
concerne l’échange
d’informations. Notamment en
ce qui concerne l’Afrique du
Sud. Le Cardinal
de Durban, nous a
transmis l’inquiétude du
pays concernant l’après
Mandela. Le pouvoir semble
bien fragile et la
corruption galopante. Par
contre les Eglises jouent
incontestablement un rôle
pacifiant et modérateur.
Le Cardinal représentant
le Nigeria nous a fait
remarquer aussi la fragilité
du pouvoir malgré un effort
réel pour arrêter la
déferlante de Boko Haram,
qui, de fait, ne semble être
le fait que de quelques
centaines de membres. Les participants
se sont beaucoup intéressés à
l’Eglise d’Afrique du Nord...
sur laquelle ils étaient avides
d’en savoir plus. Les séances de
travail se sont terminées par un
questionnement sérieux sur la
refonte du fonctionnement des
Synodes, mise en route par notre
Pape François et le groupe de ses
huit conseillers. Ce ne fut pas
inutile à ce niveau puisque quelques
jours plus tard le Pape se rendait
personnellement au Bureau des
Synodes avec son “G8” pour amorcer
cette réforme en vue du
prochain synode d’octobre 2014. Pour
ce qui est de la CERNA,
un des objectifs de notre présence à
Rome était de rencontrer plus
facilement les deux évêques de Lybie.
Vous en avez eu des échos dans les
communiqués qui vous ont été
transmis ». ●
Nous venons d’apprendre
que notre Nonce Apostolique, Mgr
Thomas Yeh, a subi une grave
opération à Tunis. Il est maintenant hors
de danger. Nous le portons dans notre
prière. *********** Calendrier de Mgr Rault Octobre 2013
Début octobre: Visites à Rome
: Conseil du 2ème Synode pour l’Afrique, CERNA, puis Ribat Essalâm à Alger puis
Normandie, centenaire
du Lycée de ND de la Providence à
Avranches (Manche) où Mgr Rault a fait
ses études avec deux autres évêques amis de France (Mgr
Simon et Mgr Santier), Conseil d’Administration de l’ADS
à Paris, et retour sur l'Algérie.
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|||
De
la rédaction du site ADS Cadeau d'un ami de la rédaction du site ADS pour le 100ème anniversaire du lycée ND de la Providence à Avranches (Manche) ***** liens entre les diocèses du Sahara et de Créteil ***
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