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le 18 décembre 2013

de la rédaction du site ADS

« Il faut que le désespoir soit grand pour risquer ainsi sa vie et celle de sa famille »
18 Décembre 2013: Journée internationale des migrants
Par William Lacy Swing, Directeur Général, OIM (Organisation Internationale pour les Migrants)

Dossier Migrants de Richard Nnyombi M.Afr.
 (extraits)
En cette période d'Avant-Noël, Marie et Joseph, "MIGRANTS" de Nazareth à Bethléem,
où ils ne furent pas accueillis... :
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Crèche de l' église St Gervais à Paris, en 2013, fonds d'images du Hoggar
La pastorale des migrants et des réfugiés en Europe: une proposition de communion
rencontrer les migrants à Ghardaïa, par le responsable Caritas Algérie,
Les catholiques et les migrations
extraits du colloque des 18 & 19 janvier 2013 sur Youtube
Maroc-Espagne: les barrières meurtrières pour les migrants
Message de Mgr S. Agrelo, archevêque de Tanger
Quelques Voeux d' Avent et de NOEL reçus par la rédaction,
du Carmel de Lisieux par Soeur Dominique, longtemps au M'zab
du Père Denys Pillet, toute sa vie surtout au service du diocèse de Laghouat - Ghardaïa,
*****
Dans l' Avant de l'Anniversaire de la Naissance...
*   *   *
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« Il faut que le désespoir soit grand pour risquer ainsi sa vie et celle de sa famille »

18 Décembre 2013: Journée internationale des migrants

        Par William Lacy Swing, Directeur Général, OIM (Organisation Internationale pour les Migrants)

Je dis depuis des années que la question de la migration peut se résumer en ces quelques mots : Démographie, Désastres, Demande, Disparités et...Rêves. Cette année, j’en ajouterai un autre : le désespoir
    En octobre dernier, le monde a assisté, avec horreur, à la noyade de 360 migrants africains alors qu’ils se trouvaient à quelques encablures de la terre ferme au large de l’île de Lampedusa en Italie. On ne connaîtra jamais le nombre de ceux qui ont péri en mer entre l’Indonésie et l’Australie ou encore au large des côtes de la Thaïlande. Les migrants d’Amérique centrale qui essayent d’aller aux Etats-Unis en passant par le Mexique sont violés, volés, battus et tués. Des migrants africains meurent de soif dans les déserts. Tout ce qui reste d’eux lorsqu’on les retrouve, ce sont leurs squelettes – tragiques témoignages de leur douloureux échec.

        Pourquoi des gens risquent-ils leur vie et celles de leur famille, sans arrêt, chaque jour, chaque heure, alors que tout ce qui les attend c’est un accueil des plus froids ?
    La réponse est toute simple : le désespoir. Ces gens ont tout simplement peur de rester dans un pays où ils risquent la persécution, où leurs familles ont faim. Il faut que le désespoir soit grand pour que risquer ainsi sa vie en vaille la peine.

    Les migrants risquent la mort, le danger et.... le désappointement à la poursuite de leur rêve. Ils s’endettent lourdement auprès d’agences de recrutement corrompues ou de trafiquants et de contrebandiers sans scrupule dans l’espoir de trouver un endroit où vivre dans la sécurité, où recommencer leur vie. Des raisons économiques, le manque de terres ou encore parce que leurs cabanes ont été emportées par des conditions climatiques extrêmes les poussent souvent à emprunter les routes les plus dangereuses au monde – le littoral, la pente abrupte d’une montagne, le bord de l’eau.
   
    Je crois que 2013 a été l’année de tous les records en ce qui concerne le nombre de migrants morts à la recherche d’une vie meilleure. Nous avons comptabilisé 2360 morts, soit six par jour, un toutes les quatre heures. Mais combien d’autres ont péri en mer, dans le désert ou dans des accidents dans l’anonymat le plus total ? Nous ne le saurons jamais.

    Nous vivons une époque de grande mobilité comme on n’en a jamais vu de toute l’histoire de l’humanité. Les victimes de catastrophes naturelles et causées par l’homme ne viennent que grossir les rangs des populations en mouvement. En une seule journée, plus de 5000 personnes ont fui le centre des Philippines après le typhon Haiyan le mois dernier. Plus de 100 000 autres ont fui les combats en Centrafrique ce mois-ci.

    Et pourtant, depuis des années, on a claqué la porte aux plus pauvres et aux plus désespérés des migrants qui se présentaient à la frontière, et cela en réponse aux cris des politiciens et des pressions de toutes sortes pour limiter l’immigration. Une attitude aussi rigide face à la migration dans les pays développés n’est-elle pas paradoxale quand on sait qu’une personne sur sept dans le monde est un migrant d’une manière ou d’une autre et que 232 millions de personnes vivent ailleurs que dans leur pays d’origine ?

    Les quelque rares pays qui sont prêts à accueillir une certaine immigration acceptent généralement des personnes hautement qualifiées. Résultat ? Surveillance aux frontières accrue et peu d’opportunités pour d’autres migrants. Le tout, combiné aux bouleversements politiques et économiques, poussent les gens à remettre leur sort entre les mains de contrebandiers sans scrupule dont l’odieux commerce est celui qui progresse le plus dans le domaine du crime organisé. Cela représenterait la coquette somme de 35 milliards de revenus par année.

    La migration est un phénomène aussi vieux que l’humanité. Mais nous devons y réfléchir d’une manière nouvelle, d’une manière plus intelligente. L’OIM lance un appel pour que des décisions politiques soient prises sur le respect des droits de ceux qui quittent leur chez soi. Nous sommes prêts à aider les pays qui le souhaitent à mette au point ces politiques.
    Nous avons besoin de mettre en place des mesures qui pourront permettre aux pays où il y a pénurie de main-d’œuvre d’avoir accès à des gens qui désespèrent de travailler, tout en nous assurant qu’ils ne seront pas exploités ou victimes de violence, surtout les femmes. Nous devons travailler tous ensemble, gouvernements, sociétés dans le meilleur intérêt des pays, des communautés et des gens, plus particulièrement des migrants.

    Je ne suis pas naïf. Je sais bien que gérer la migration est compliqué et que nous aurons probablement besoin de scénarios hybrides. Des visas de migration de courte durée, des visas saisonniers, une protection sociale ajustée, etc. – des mesures qui sont testées dans différents endroits du monde et qui, je pense, vont dans la bonne direction.

    Nous aurons en 2016 un Sommet Humanitaire Mondial. L’OIM va y poser la question suivante : comment la communauté humanitaire mondiale peut faire en sorte que les bouleversements politiques, les contraintes économiques et les catastrophes naturelles ne conduisent pas à un autre désastre, celui où des migrants désespérés, abandonnés à leur sort, n’ont d’autres choix que.... de prendre des mesures désespérées.

http://www.iom.int/cms/fr/sites/iom/home.html

******

Le problème des migrants est étroitement lié à celui de l’esclavage moderne. Un grand pourcentage des migrants deviennent victimes d’une exploitation sexuelle, ainsi qu’au travail, et sont conduits à vivre dans l’esclavage. Certains migrants sont aussi victimes du trafic d’humains qui est une des nouvelles formes de l’esclavage.
Alors que le contexte de ce dossier nous conduit à observer la question des migrants sous ses aspects négatifs, nous ne devons pas oublier les points de vue économiques, culturels et spirituels. En fait, aussi bien les nations d’origine que les nations hôtes ne seraient pas ce qu’elles sont aujourd’hui – spécialement en termes de développement économique – sans la contribution de millions de migrants.
Les deux textes ci-dessous, l’un du second Synode africain et l’autre des Nations Unies montrent que le problème est national et international. En conséquence, il demande une politique à ces deux niveaux pour trouver des solutions durables qui respectent la dignité humaine et les droits des migrants.

***
SYNODE POUR L’AFRIQUE (2009) Proposition 28

A la fin du second synode africain (2009), les évêques ont présenté 57 propositions au Pape. L’une d’elles concernait les migrants et réfugiés. Le Pape a inclus ce point dans le document Africae Munus sous le titre : Migrants, personnes déplacées et réfugiés. (Nos. 84-85)

Les migrants et les réfugiés
          "Sur le Continent africain se trouvent 15 millions de migrants qui cherchent une patrie et une terre de paix. Le phénomène de cet exode révèle la face des injustices socio-politiques et des crises de certaines régions de l'Afrique. Des milliers ont essayé et essayent encore de traverser les déserts et les mers à la recherche de "verts pâturages", où ils croient recevoir une meilleure formation, gagner davantage d'argent et, dans certains cas, jouir plus grande liberté. Malheureusement, ce phénomène afflige de nombreux pays du continent. À l'heure même où nous parlons, de nombreux réfugiés traînent dans les prisons; des centaines sont déjà morts.
              Cette situation de précarité pour de si nombreux étrangers doit susciter la solidarité de tous; au contraire elle est cause de plus de peurs et d'anxiétés. Beaucoup considèrent les migrants comme un poids, les regardent avec suspicion et en réalité les considèrent comme un danger et une menace. Celle-ci provoque souvent des formes d'intolérance, de xénophobie et de racisme.
              Parmi les derniers développements préoccupants on trouve: une législation qui déclare criminelle toutes les entrées clandestines dans les pays étrangers et les consulats et des politiques frontalières discriminantes à l'égard des voyageurs en provenance d'Afrique dans les aéroports.2
             En effet, la migration à l'intérieur et à l'extérieur du continent est un drame multi-dimensionnel, qui affecte tous les pays, provoquant la déstabilisation, la destruction des familles et une perte pour le capital humain de l'Afrique.
             Les Pères synodaux croient, tout d'abord, que le principe de la destination universelle des biens et les enseignements de l'Église sur les droits humains, la liberté de mouvement et les droits de travailleurs migrants sont de plus en plus violés par les politiques et les lois mondiales sur la migration au détriment des Africains.

Aussi, le Synode est-il convaincu qu'il est nécessaire et urgent de:
1.    demander aux gouvernements d'appliquer en toute justice et équité la législation internationale sur les migrations, sans discriminations à l'égard des voyageurs africains;
2.    fournir un service pastoral aux franges vulnérables de la population africaine par un effort conjoint entre les Églises d'origine et les Églises d'accueil;
3.    plaider pour un juste traitement des réfugiés, en coopération avec le Conseil Pontifical pour les Migrants et les Personnes en déplacement, la Commission catholique internationales des migrants et les Commissions Justice & Paix à tous niveaux de l'Église;
4.    établir des bureaux ou des "Commissions" pour le Mouvement des Peuples au secrétariat des Conférences Épiscopales, chargés de travailler avec le Conseil Pontifical pour les Migrants et les Personnes en déplacement ;
5.    développer des programmes de service pastoral pour les migrants et les familles.
Le Synode invite les gouvernements africains à créer un climat de sécurité et de liberté, à organiser des programmes de développement et de création d'emplois pour dissuader leurs citoyens d'abandonner leur maison et de devenir des réfugiés, et prendre des initiatives afin d'encourager les réfugiés à rentrer avec un programme d'accueil."

*** Migrants par origine et destination
Le rôle de la migration Sud-Sud

1. La migration Sud-Sud est presqu’aussi commune que celle Sud-Nord.
*        En 2010, environ 73 millions de migrants originaires du Sud vivaient dans le Sud.
*         En 2010, environ un tiers (34%) des migrants originaires du Sud vivaient au Sud.

2.  La migration Sud-Nord a été en tête de la migration globale.
*     De 1990 à 2010, le groupe de migrants nés au Sud et résidant au Nord a augmenté de 85%, plus de deux fois plus vite que la migration globale (38%).
*     En 2010, les migrants du Sud au Nord ont dépassé le nombre des migrants Sud-Sud pour la première fois.

3. Depuis 1990, le groupe de migrants au Nord a augmenté trois fois plus vite que le groupe de migrants du Sud.
    En 2010, environ le 60% des migrants du monde vivaient au Nord, comparé à 53% en 1990.
  L’augmentation du groupe des migrants au Nord de 1990 à 2010 a été largement le fait des migrants du Sud.
1 United Nations - Population Facts N0. 2012/3. http://www.un.org/esa/population/publications/popfacts/popfacts_2012-3_South-South_migration.pdf
    Entre 1990 et 2010, l’augmentation du groupe des migrants dans le Sud fut entièrement le fait de migrants du Sud.

4.    ...Alors qu’une migration significative a lieu sur les cinq régions majeures du monde...
   
La plupart des migrants internationaux nés en Europe (63%), Océanie (57%), Asie (56%) et Afrique (53%) vivent dans la grande région où ils sont nés.
Inversement, la plupart des migrants nés en Amérique latine et dans les Caraïbes (72%) habitent en Amérique du Nord.
Une grande majorité des migrants internationaux habitant en Afrique (81%), Asie (75%) Amérique latine et Caraïbes (60)%) sont nés dans leur grand région de résidence.
L’Asie est la seconde plus grande région d’origine des migrants résidant en Europe (19 millions), Amérique du Nord (14 millions), Océanie (2millions) et Afrique ( un million).

5    la majorité des migrants nés dans le sud résident hors de leur région natale...

  En 2010, la plupart des migrants internationaux nés en Afrique, Amérique latine, Caraïbes et Océanie résident hors de leur région natale.

6    L’Asie du Sud et de l’Ouest reçoit le plus grand groupe “bilatéral” de migrants du Sud.
 En 2010, les migrants internationaux du Bangladesh résidant en Inde constituent le plus grand “groupe bilatéral” de migrants internationaux résidant dans le Sud (3.2 millions).

7    Les Etats Unis d’Amérique reçoivent le plus grand groupe “bilatéral” de migrants dans le Nord.
 Le “corridor” le plus large de migration internationale se trouve entre les Etats-Unis d’Amérique et le Mexique.

8    L’Allemagne reçoit le plus grand groupe “bilatéral” du Sud habitant en Europe.
 L’Allemagne est l’hôte du plus grand groupe “bilatéral” de migrants en Europe.

9    Alors que la majorité des réfugiés du monde sont accueillis par des pays du Sud...  Neuf réfugiés du monde sur dix sont reçus dans des pays en développement.

10  ... ils constituent généralement une petite fraction du groupe des migrants...
    En 2010, les réfugiés constituent 7% de la totalité des migrants. Le stock international des migrants par la zone d'origine et destination, 2010 (millions)
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Autres sources
-    Organisation mondiale du travail: http://www.ilo.org/global/lang--en/index.htm
-    Le Conseil pontifical pour les migrations et la pastorale des migrants. http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/migrants/index.htm
-    Erga migrantes caritas christi (L’amour du Christ envers les migrants) - Vatican City 2004.
http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/migrants/documents/rc_pc_migrants_doc_20040514_erga-migrantes-caritas-christi_en.html
-    L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés : -    Migration internationale: http://www.unhcr.org/pages/4a16aa156
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La pastorale des migrants et des réfugiés en Europe: une proposition de communion

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Mosta, Malte, 2-4 Décembre, 2013

L'approche de la migration en Europe est touchée par une sorte de schizophrénie. Si l'UE reconnaît de plus en plus de droits aux immigrés en situation régulière, la «forteresse Europe» continue de faire face à la mobilité humaine comme une question purement économique. Les migrants ne sont pas une marchandise que vous pouvez importer et exporter à volonté! Une approche du phénomène de la migration qui ne prend pas en compte toutes les dimensions de la personne humaine et la réalité sociale et culturelle de chaque nation devrait générer l'exclusion, la marginalisation et les tensions sociales. L'approche pastorale proposée par l' Eglise attend des acteurs un accent réaliste sur la réalité des individus et des communautés de migrants, évitant ainsi de réduire le caractère problématique de la question à des évaluations purement économiques, sociologiques ou politiques. C'est ce qui ressort d'une réunion de deux jours parrainée par le Conseil de la Conférences d'Europe (CCEE), pour les évêques et directeurs nationaux de la pastorale des migrants et des réfugiés des Conférences épiscopales catholiques européennes, qui s'est tenue à Mosta (Malte) sur Décembre 2-4 2013.

À Malte, les évêques et les délégués pour la pastorale des migrants ont exprimé leur préoccupation pour toutes les situations où les réfugiés ou demandeurs d'asile ne sont pas respectés dans leur dignité. La politique européenne et la politique de chacun des États membres ne peuvent être fondées sur le respect des individus, et la reconnaissance de la valeur et de l'importance de la famille. Chaque mouvement migratoire devrait avoir lieu dans un cadre légal. Sinon, l'ordre public des pays de destination est susceptible d'être menacé, ce qui rend ces pays moins attrayant pour l'immigration. Dans tous les cas, les critères de l'amour et de la légalité doivent toujours être respectées.

Une politique de migration de son devrait encourager une participation active des migrants dans la société et faciliter leur intégration dans le marché du travail. Une activité permanente qui permet de gagner leur vie ou qui répond aux besoins de leur famille est fondamentale dans leur processus d'intégration: il est, en fait, le moyen principal pour permettre à l'immigrant de commencer une «nouvelle vie». Dans le même temps, cette politique doit toujours être accompagné par la lutte contre les différentes formes d'injustice économique et sociale, dans les différents pays et dans le monde (l'exploitation de régions entières, la destruction de l'environnement dans de nombreux pays pauvres, des guerres injustes ... ).

Pour les nombreux réfugiés qui arrivent en Europe à travers ses frontières méridionales et orientales, les s'efforce de l'Église, autant qu'elle peut, d'être actif avec différentes initiatives (centres d'accueil, auberges, maisons d'hôtes de l'enfant, des cours de langue ...). De toute évidence, l'Église n'a pas l'intention de remplacer l'État, mais elle ne peut pas éviter d'être remis en question par la souffrance humaine, que ce soit matériel ou spirituel. L'Église a une vocation d'être proche, à atteindre et à accompagner le chemin de chaque être humain, à la suite de son Seigneur. Dans ce sens, une attention particulière a été accordée au thème «la famille et de la migration. Une pastorale adéquate des migrants ne peut pas ne pas tenir compte de leur besoin d'affection, d'avoir une famille et de faire partie d'une communauté.

Dans le même temps, la migration est un véritable défi pour la communauté chrétienne car elle remet en question sa capacité à accepter et à faire face à la différence. Le pluralisme ne doit pas être perçue comme un conflit des réalités antagonistes, mais comme une complémentarité de richesses multiformes. D'autre part, les participants ont insisté à plusieurs reprises que nous ne devrions pas nous contenter d'offrir ce que nous avons, mais nous devons apprendre à donner ce que nous sommes. Pour accueillir les moyens d'aimer, de prendre au sérieux l'humanité des personnes, permettant à chacun d'être eux-mêmes. Cela signifie de laisser l'autre personne n'existe sans se sentir menacé par sa propre différence.

Pendant de nombreuses années, l'Eglise a été la construction des relations entre les communautés d'origine et les communautés de destination. La coopération entre les Eglises locales est de plus en plus un terrain de travail pastoral. Cette coopération n'est pas exigé par les besoins sociologiques ou des raisons d'efficacité. Ce qui est en jeu, c'est l'identité de l'Eglise être même et. Coopération, lorsque compris de cette façon, n'est pas seulement donner, il reçoit également: les immigrants ont certainement besoin d'aide, mais ils sont aussi une ressource pour les communautés qui les accueillent dans le droit chemin.


Enfin, il est important de donner un contenu aux mots que nous utilisons. Des termes tels que «l'assimilation», «intégration», «inclusion», sont souvent insuffisantes ou incomplètes, en particulier lorsqu'il est utilisé dans l'Église. La culture de la rencontre, dont la méthode est tendre la main et prendre soin des autres, s'attend à ce que le phénomène de la migration est perçue non seulement comme un défi qui appelle à la charité, mais aussi comme une opportunité pour enrichir notre communion ecclésiale.

Lors de la réunion, parrainée par la section "Migration", Caritas in Veritate Commission CCEE, présidée par le Cardinal Josip Bozanic, Archevêque de Zagreb, les participants ont visité un centre fermé de Hal Safi pour les demandeurs d'asile et un centre ouvert à Balzan, qui est géré par l'Eglise locale. En particulier, le centre de Balzan est un exemple réussi de la façon de combiner l'évangélisation et l'action sociale: la foi et la production d'œuvres fonctionne témoignage de la foi.
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    La réunion s'est tenue à Malte à l'invitation de l'archevêque du lieu, Mgr. Paul Cremona, et le Président de la Conférence des évêques catholiques de Malte, Mgr. Mario Grech, évêque de Gozo, et a été organisé par Mgr. Alfred Vella, Directeur de la "Malte émigrants" Commission. Il a été suivi par les dirigeants du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Itinérants: son président, le cardinal Antonio Maria Vegliò,et son sous-secrétaire, Mgr. Gabriele Ferdinando Bentoglio. Les orateurs de la réunion: MP Emanuel Mallia, ministre de l'Intérieur et de la sécurité nationale de la République de Malte, député Helena Dalli,ministre des Politiques sociales, protection des consommateurs et la liberté civile de la République de Malte, l'Ambassadeur José Angel Oropeza Rojas, Directeur du Bureau de la coordination de l'OIM pour la région méditerranéenne et l'OIM chef de délégation en Italie et à Malte, Mgr. Ciriaco Benavente Mateos, président de la Commission épiscopale pour les migrations en Espagne, et Mme Laura Zanfrini, Université catholique du Sacré-Cœur de Milan, Italie.

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Rencontrer les migrants à Ghardaia  
 


Nous publions (extraits de Missionnaires d'Afrique)  ci-dessous la lettre écrite par Jean François Debargue, responsable Caritas en Algérie, qui parle du contact avec des personnes qui traversent le Sahara pour trouver mieux au Nord, cela au prix de grandes souffrances. La rencontre par contre se révèle très enrichissante.
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Une petite centaine. Autant que de cadavres retrouvés dans cette partie du désert, entre le Niger et l’Algérie. Essentiellement des femmes, petites, fluettes, maigres, accompagnées d’enfants, à peine adolescents pour les plus âgés, comme les restes de ceux trouvés entre Sahel et Sahara. On les signale dans plusieurs villes d’Algérie. Leur provenance ? Le Niger, dernier pays au monde au classement de l’indice de développement humain, pays pourtant fournisseur d’uranium, d’or, de pétrole et de fer. A qui profite le développement ?
La petite centaine de femmes et de jeunes enfants, accompagnée de moins d’une dizaine d’hommes vient de la région de Zinder. Habituellement les migrations de cette région essentiellement agricole étaient saisonnières et en cas de difficultés plutôt tournées vers la Libye. La sécheresse et les conflits depuis 2011 ainsi que la révolution libyenne les ont poussés vers l’Algérie. Depuis une année, ils sont arrivés à Ghardaïa. Après avoir posé leurs haillons le long du mur de la gare routière et dans l’Oued, les voilà déplacés plus discrètement dans un terrain vague, près de la poste. Par petits groupes de trois enfants ou d’une femme accompagnée de deux enfants, ils mendient toute la journée dans Ghardaïa.

Après la prière du soir, nous sommes allés les rencontrer. En sortant de l’oued nous avons vu leurs quatre à cinq feux. Les pauvres baluchons alignés le long du mur pendant la journée délimitaient chaque foyer autour desquels vingt à trente personnes s’étaient regroupées. Quelques toutes petites filles revenaient de la gare, des bouteilles d’eau en équilibre sur la tête. Nous étions brusquement dans un village de la région de Zinder. Comme chaque soir cette petite caravane, qui avait traversé nous ne savions comment le Sahara, rapportait au bivouac quelques pièces d’aumône et de quoi se restaurer.
La plus belle natte a été dépliée pour les trois visiteurs que nous étions, rois mages aux mains vides. Les rares hommes nous ont accueillis, puis quelques femmes ont approché leurs nattes. En quelques minutes seulement,nous étions devenus le noyau d’un fruit de femmes et d’enfants. Le plus ancien de nous trois ayant vécu au Niger, connaissant leurs traditions et parlant Haousa fit naitre sourires, puis rires et applaudissements en cherchant parfois ses mots ou en les mimant. Notre situation de dépendance rétablissait une forme de partage. C’est eux qui venaient à notre aide. De notre côté, nous avions du mal à croire que ces femmes aient pu changer leur plainte mendiante en une parole retrouvée. De leur côté, certaines nous ayant croisé durant la journée ont dû aussi s’étonner de ne plus voir sur nos visages une indifférence gênée, mais un vrai regard.

A cet instant précis, nous étions les invités des personnes les plus pauvres de la terre. Au moment de partir, une heure plus tard, les mains se sont tendues, non plus horizontalement mais verticalement. La dignité se joue parfois à un quart de tour. Nous avons serré des dizaines de mains vivantes.
Puis nous sommes montés, sur la colline éclairée par la pleine lune, de l’autre côté de l’Oued. Une bonne demi-heure de marche pour arriver aux ghettos. Autre visage de la migration. Des hommes jeunes exclusivement, la plupart entre 16 et 30 ans, du Libéria, du Cameroun, de Côte d’Ivoire, du Togo, du Mali, du Congo, de Centre-Afrique,…Certains suivent les routes séculaires d’une migration saisonnière qui mêle le caractère initiatique et le besoin économique, d’autres ont fuit des massacres comme au Libéria et en Sierra Leone, ont trouvé un refuge provisoire dans des pays voisins avant d’être à nouveau chassés. D’autres encore cherchent à gagner l’Europe parle Maroc., ou reviennent expulsés. Leurs espoirs, leurs déceptions, la fatigue se lisaient sur la quarantaine de visages. Avant le lever du jour les hommes partent sur les chantiers, certains y vivent la semaine, remplaçant les bétonnières, d’autres travaillent dans les palmeraies. Certains économisent pour poursuivre la route, d’autres renvoient l’argent au pays.

De la présence du peuple Sahraoui exilé sur son sol depuis 38 ans, aux Harragas, jeunes algériens fuyant le mal vivre, en passant par les migrations subsaharienne ou du Moyen-Orient, l’Algérie continue d’être pays de transit et devient pays d’accueil forcé de ces différentes formes de migration. Six mille kms de frontières désertiques ou minées sont limitrophes de pays en guerre ou en grande difficulté. Et après la mortelle traversée du Sahara,l’ultime frontière, la Méditerranée, est devenue un véritable cul de sac renforcé par l’externalisation des frontières. Veut-on faire du plus grand pays d’Afrique, ou du Maghreb un centre de rétention à ciel ouvert, un terminal de la migration ? Rappelons que l’Afrique est le continent où les flux migratoires internes sont les plus importants.
Nous étions là, dans cette pièce cimentée d’une carcasse d’immeuble, à nous demander si nous aurions accepté de mourir légalement chez nous, de famine , de guerre ou de simple misère ou de survivre « irrégulièrement »au-delà des frontières tracées par ceux-là même qui étaient entrés « légalement » pour coloniser et qui aujourd’hui encore, par les multinationales et la mondialisation, « développillent » et entretiennent l’insécurité dans cette même Afrique.
Je suis resté touché par la dignité et l’humanité de ces personnes rencontrées. Et pourtant nous avons vu ce soir là ceux qui font trembler l’Europe. Ces hommes, ces femmes et ces enfants qui justifient que Frontex, Eurosur et autres agences déploient drones et matériels de haute technologies , non pas pour sauver des vies mais pour protéger la citadelle Europe. Ces mêmes agences de l’UE qui ont également la barbarie d’envisager de réinstaller des lames coupantes au sommet de la triple clôture frontalière de Melilla.
Nous avons partagé des moments de convivialité, des échanges simples bien loin des grands discours, la possibilité de vivre décemment, dans le respect des Droits. Une journée ordinaire de mendicité, de travail, d’espoir d’une vie meilleure. Une journée que l’on peut choisir d’ignorer ou de simplement partager. En quittant nos hôtes, cette constatation. Pourquoi ne croise-t-on pas les gens censés trouver des solutions sous les tentes Sahraouies, dans les ghettos ou les pateras ? Pourquoi avoir intérêt à transformer un phénomène en problème ? Pourquoi choisir de gérer toujours plus les conséquences et refuser de s’attaquer aux causes ? A qui profite la situation ?

Jean-François Debargue, Ghardaïa novembre 2013

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14 décembre 2013 - Maroc-Espagne
Les barrières meurtrières pour les migrants

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Les catholiques et les migrations
extraits du colloque des 18 & 19 janvier 2013 sur Youtube


avec Mgr Rault , évêque du Sahara algérien  et Mgr Landel, archevêque de Rabat, président de la CERNA
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Mgr Rault (2ème G)                             Colloque du 19 janvier 2013 : Les catholiques et les migrations : histoire, actualité, perspectives.              Mgr Landel (milieu)
                           En partenariat avec le CIEMI, le vicariat pour la solidarité du diocèse de Paris, la pastorale des migrants et le diocèse de Paris. Depuis le milieu des années 1970, la question de l'immigration est devenue centrale au sein des institutions catholiques françaises et européennes. En témoignent les nombreuses déclarations et prises de positions des évêques, mais aussi les actions sociales développées par des organisations se réclamant ouvertement du catholicisme. D'où une interrogation légitime sur les motivations "réelles" qui poussent l'Église catholique et ses fidèles les plus engagés à intervenir dans le domaine de l'immigration : charité chrétienne ? Volonté d'évangéliser les nouveaux immigrés ? Humanisme désintéressé ? Les intervenants tenteront de répondre à ces questions encore taboues et loin de faire l'unanimité au sein de la "grande famille" catholique européenne. Avec : Mgr Antonio Maria Vegliò, Cardinal, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement ; Mgr Jean-Luc Brunin, Evêque du Havre ; Mgr Renauld de Dinechin, Evêque auxiliaire du Diocèse de Paris ; Mgr Vincent Landel, Archevêque de Rabat ; Père Jean-Pierre Ningaina, prêtre tchadien ; Père Lorenzo Prencipe, sociologue, théologien, prêtre de la congrégation scalabrinienne ; Mgr Claude Rault, père Blanc, Evêque de Laghouat-Ghardaïa (Algérie) ; Pedro Vianna, économiste, rédacteur en chef de Migrations Société.
Émission du 07/05/2013.
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autres pages du site ADS sur les migrants

Avant Noël et voeux 2013-2014
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De Mgr S. Agrelo, archevêque de Tanger
(2ème dimanche de l'Avent)
Pobres, a la espera de Cristo.
Adjunto unos bellísimos mensajes que he recibido y gustado.
-- Siempre en el corazón Cristo.
 
+ Fr. Santiago Agrelo
Arzobispo de Tánger
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du Carmel de Lisieux
Voici les dernières nouvelles de notre carmel avec tous nos meilleurs vœux pour Noël et la nouvelle année !
Soyez sûrs de notre fidèle prière à toutes vos intentions surtout en la nuit de Noël mais déjà pendant tout cet Avent qui s'ouvre !
Soeur Dominique du carmel de Lisieux (ndlr: longtemps au M'Zab)
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Du Père Denys Pillet, longtemps au Sahara algérien
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Amis du Diocèse du Sahara
(ADS)
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