LD2062
Amis du Diocèse du Sahara
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OFFICIEL

avril  2006
page 4/4
 Assemblée Diocésaine


N° spécial  * ASSEMBLÉE DIOCÉSAINE de Mars 2006  *



Ce que j'ai vu et entendu de notre Eglise diocésaine au cœur du monde saharien
 par Mgr Claude RAULT


2- Notre Eglise diocésaine au coeur de ce monde saharien: vie des secteurs et liens en Eglise

3- Notre Eglise diocésaine au coeur de ce monde saharien: vie des personnes, engagements, valeurs et défis



Homélie d’Edouard au cours de l’Eucharistie clôturant l’Assemblée diocésaine

" Tout ce qui fait l’originalité ou la spécificité de la sainteté de Charles de Foucauld, nous l’avons suffisamment évoqué et je ne peux maintenant rien ajouter, mais seulement partager ce que, personnellement et librement, j’ai aimé en lui et ce qui, de lui, m’a aidé à vivre.

C’est tout d’abord sa relation au Christ, à Jésus, toujours recherché, toujours regardé, toujours aimé. Cette relation il l’a peut-être davantage exprimée ou racontée dans la première partie de sa vie après sa conversion, surtout quand il est à Nazareth, à la recherche d’une conformité de sa vie avec celle de Jésus. Dans un moment d’écoute où l’Esprit semble lui faire entendre la voix de Jésus.

J'aime aussi dans sa vie, le tournant radical qu’il prend au moment de son ordination : ne plus tant se préoccuper d’aller, personnellement, le plus loin possible dans l’imitation de Jésus, mais se passionner avant tout  pour le salut des hommes, donner sa vie pour eux, spécialement pour ceux qu’il croit être loin de Dieu, tout en gardant toujours son regard orienté vers Jésus à travers l’Evangile ; vers Jésus qui a donné sa vie pour le salut de tous.

Et j’apprécie aussi dans l'itinéraire spirituel de Charles de Foucauld la liberté qu'il prend dans les dernières années vécues dans le Hoggar, sa liberté par rapport aux règles ou résolutions qu'il a pu se fixer dans ses retraites, chaque fois qu'il lui semble plus important d'être disponible aux autres, spécialement mais pas uniquement aux touaregs, à des travaux linguistiques ou aux taches humaines que sa solidarité avec les habitants de Tamanrasset lui inspira.

Bref, tout cela que j'ai aimé ou apprécié dans ce qu'il a vécu n'a rien, en soi, de bien original : c'est l'itinéraire de beaucoup d'autres saints et d'autres disciples. Mais en tout cas, c'est essentiellement de cette manière qu'il a été disciple du Seigneur, qu'il est demeuré lui-même dans l'Amour du Seigneur, en croyant en cet amour reconnu, accueilli, contemplé. Et c'est ainsi qu'il a progressé dans la connaissance de Jésus et de sa volonté sur lui et dans la fidélité à ses commandements qu'il a su accueillir non plus comme des ordres, mais comme des Paroles de vie, des appels à la Vie, adressés d'ailleurs à tout disciple que le Seigneur choisit pour le suivre et porter du fruit c'est-à-dire finalement à nous tous, qui sommes appelés et choisis pour demeurer dans l'Amour du Seigneur, pour accueillir son amitié et même la partager, ou espérer le faire, avec tous ceux et celles qu'il nous est donné de rencontrer, dans ce monde du Sahara où nous faisons Eglise et où nous voulons travailler au service du Royaume de Dieu et de son cheminement visible et invisible dans le cœur des hommes. Et cela en criant l'Evangile par toute notre vie. En le criant plus ou moins fort selon nos charismes et nos insertions ! Mais toujours sous le regard de Jésus et dans la force de l'Esprit, avec une confiance éperdue en Dieu notre Père. "
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Et le Dimanche …

Tandis que chacun reprenait la route et retrouvait ceux qui partagent leur quotidien, les responsables de secteurs – Martine (Hoggar) – Denys (Est) – Karima (Nord-Ouest) – Bernard (Sud-Ouest) – Marie-Chrisine (Centre en remplacement de Anne-Christine) – poursuivaient le travail avec l'évêque et son conseil rapproché (Miguel, Spécioza, Alain et Cécile).
Après lecture des évaluations qui permettent de mesurer la satisfaction de l'ensemble et les points d'attention pour d'autres rencontres, nous avons repris les convictions énoncées par les secteurs – et dans le respect de ce qui était dit – nous avons formulé 3 convictions qui détermineront les axes du projet pastoral :
1. Ecoute, accueil, gratuité, disponibilité, qualité d'être … puisent dans le don de Dieu Amour et rejoint l'autre dans la naissance de son humanité.
2. Nous sommes une petite Eglise, humble passerelle, lien de profondeur et d'ouverture à l'universel.
3. Nous vivons un service libre et responsable, en collaboration avec toute personne de bonne volonté, pour un monde plus humain, attentif à toute pauvreté.
A partir des suggestions proposées en intersecteur, nous avons choisi des moyens particuliers pour avancer dans une démarche ecclésiale. Les responsables de secteur en feront le compte-rendu.

Pour le suivi et les suggestions de chacun des ateliers, nous prendrons le temps avec chacun de ceux qui ont animé un atelier de faire un travail spécifique. Dans la lettre diocésaine prochaine, nous rendrons compte de la synthèse écrite.
Il nous fallait préciser par quels "canaux" nous allions faire passer ce projet de notre Eglise diocésaine pour qu'il prenne corps au niveau des paroisses, des secteurs, de l'Eglise diocésaine. Nous avons déjà fait le choix de propositions concrètes.


Vous le devinez, l'Esprit a été très présent jusqu'au bout. Il nous a donné de vivre une belle complicité laborieuse, respectant nos différences, acceptant de nous défaire de notre parole personnelle, soutenant nos fatigues !
Maintenant, chaque secteur poursuivra l'appropriation de cette mise en forme du projet pastoral, en l'enracinant dans une parole de l'Ecriture et de la Tradition.

Aujourd'hui nous vous faisons le récit de la densité de notre assemblée. Il y a la "face cachée", celle de notre soirée de détente, des témoignages sur les familles spirituelles présente dans le diocèse… l'exposé de Bernard (petit frère à Beni Abbès) qui seront partagés dans la lettre diocésaine de Pentecôte. Restez en éveil; notre diocèse est une caravane en route !
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En guise de conclusion et d'envoi par Mgr Rault, évêque du Sahara

Que dire au terme de ces trois jours de vie ensemble,où nous nous sommes… mélangés, mieux connus, mieux aimés…dans tout ce que nous avons de " spécific " (pour reprendre l’expression de nos frères de Ouargla) et de commun à partager ?   Cette rencontre avait pour but de nous " projeter en avant ", mesurant le chemin parcouru dans notre quotidien.

Nous avons dans notre première journée mieux regardé notre monde saharien, et au cœur de ce monde notre petite Eglise mêlé à lui comme un levain dans la pâte. Nous voulons être de cette pâte, mais nous voulons aussi apporter un surcroît de saveur évangélique à ce monde.
Pour cela…et je ne vais pas détailler…nous voulons être – parce que c’est "  notre mission ", notre trésor à partager :

--Une Eglise de la relation, à l’écoute de l'autre, les mains ouvertes pour recevoir de lui le Don de Dieu qu’il désire nous transmettre.
--Une Eglise de la Proximité, c'est-à-dire portant au cœur la reconnaissance que le Royaume de Dieu est proche. Et pour le rendre plus proche encore, nous désirons vivre cette proximité qui rejoint l’Incarnation, celle du Verbe fait chair.
--Une Eglise de l’engagement, un engagement " synodal ", qui nous permet de faire route ensemble, de faire " caravane ensemble ", mais pas seul, dans un compagnonnage, un partenariat et une collaboration avec tous ces hommes et ces femmes de bonne volonté qui font aussi de leur vie un don pour les autres.
--Une Eglise de l’Avenir. Même si cet avenir n’est pas massif, il est déjà présent devant nous et au milieu de nous. Nous désirons communiquer ici et dans nos pays et Eglises d’origine la Passion qui nous habite et inviter les bonnes volontés à nous rejoindre dans cette Aventure évangélique où nous sommes engagés.

Pour concrétiser tout cela, nous nous sommes mieux connus dans nos diversités, dans ces couleurs, ces âges, ces origines, ces sensibilités si différentes, si belles lorsqu’elles s’unissent en bouquet.
Ce matin, nous avons travaillé ensemble dans divers ateliers qui sont comme autant de " plates-formes  de rencontres " où s’exerce un véritable partenariat.
Vous avez fait une " tempête de cerveau " et de la créativité, et fait un certain nombre de propositions concrètes que nous mettrons en œuvre dans ces 3 années à venir.

Mais, le travail de ces 3 jours n’est pas terminé…vos propositions ont été retenues et vont servir à notre travail demain, dans le cadre de notre Conseil diocésain élargi. Nous essaierons de faire les choix les meilleurs, en vue de mieux cerner les grands axes de notre projet diocésain et aussi en vue de mettre à votre disposition les moyens humains et matériels pour aller plus loin et plus profond dans nos engagements.
Merci pour votre collaboration, votre générosité, le déchaînement de votre créativité. Nous sommes en chemin ; continuons notre caravane…dans la patience, la stimulation mutuelle…le soutien dans l’engagement et dans la prière.

+ Claude
04-03-06
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Partages pour rester proches

Parce que c'était Lui …

Le surlendemain de l'Aïd Kibir mourait à Adrar, à 15H20, notre ami fidèle "Reggane"… à l'instant même où mon petit car qui m'amenait de Ghardaïa, entrait en ville. Ce petit détail peut être lu comme une coïncidence… Cependant c'était l'aboutissement d'une longue maladie et de longs jours de coma… Les gens d'Adrar ne se sont pas trompés en disant :
"Miguel va arriver et il va mourir" Ainsi se termine une longue histoire que j'hésite à qualifier d'amitié ou de fraternité; je pencherais pour le deuxième !

Je suis arrivé à Adrar en mai 1977, au moment de la "ziyyara" de Sidi el Oungali, saint patron du quartier où nous habitons. Dès le premier instant, au cours du repas commun, nous nous sommes adoptés comme 'frère" et çà a duré 29 ans !...
Mohammed, de son vrai nom, ne parlait pas beaucoup; dans ces grands yeux ronds on lisait une grande bonté. Il rendait service à tout le monde; chacun, hommes et femmes lui faisait confiance. Entre nous, jamais de comptes; nos portes respectives étaient toujours grandes ouvertes. Combien d'heures de bricolage avons-nous passé ensemble à dépanner les uns et les autres, les plus démunis. Nous avons aussi partagé les années dures de la pauvreté; les années des commencements et des projets; les années des amours et des amitiés fortes; les années de l'apprentissage de la vie; les années de la joie et de la jeunesse !

Mohammed fut un des "laïcs" du diocèse sans lequel nous ne pouvons tourner. Il fait partie de ces hommes et femmes avec qui on a grandi. Certains nous ont quitté, récemment encore : Boudjema, M'barka, Mouloud, Bachir … D'autres sont encore avec nous : Tayeb, Messaouda, Saad, Kheira… tous si attachants et attachés ! au point de nous protéger, à leur corps défendant, dans un environnement où "nous avons beaucoup d'amis mais pas que des amis"

De même que nous avons vécu une communion en humanité, la Foi, la Vie… nous assurent que nous serons en pleine communion en Dieu !

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Pèlerinage sur les traces de Charles de Foucauld

Suite à l'invitation de Mgr Claude Rault pour faire un pèlerinage de prière sur les traces de Charles de Foucauld à l'Assekrem, 8 personnes, dont 6 du diocèse d'Alger, une d'Oran et une de Constantine ont répondu à l'appel et ont pris la route vers Tamanrasset.

C'est avec une grande joie et un renouvellement spirituel que nous avons vécus ces quelques jours inoubliables en compagnie de Ventura et de Martine qui nous ont si formidablement guidés et aidés à atteindre l'objectif de cette démarche.

Comme pèlerins aux traces de Charles de Foucauld, cette étape, passée entre Tamanrasset, les ermitages à l'Assekrem et la marche dans le désert nous a permis de vivre une expérience de prière et d'intériorité visant à nous introduire davantage dans l'intimité du Seigneur. Durant ces jours, l'accent était mis sur la prière personnelle de chacun. Mais ces moments de prière étaient précédés par des conférences animées par Ventura et Martine et suivis de rencontre de partage. Les homélies dans les messes étaient remplacées aussi par des partages. Un partage de ce que " nous avons " et de ce que " nous sommes ". Ce partage a resserré les liens entre nous et nous a enrichi mutuellement en favorisant l'échange fraternel.

Si nous devons garder une seule image du pèlerinage,nous voudrons conserver celle-ci : un groupe de personnes de toutes formations variées, de profils différents, marchant dans le désert conduit par Ventura et Martine ; c'est une église en marche, qui peine un peu dans les montées, qui tend à se disperser aux virages, qui cherche parfois des raccourcis, qui sent la soif, mais qui en définitive reste unie derrière ceux que son maître lui a donnés pour guide. Il est difficile d'exprimer les consolations reçues à cette occasion mais nous prions pour qu'elles restent gravées en nous.

Nous avons vécu ce pèlerinage comme un moment de prière et de silence, à l'exemple des disciples dans l'Evangile que le Seigneur de temps en temps invite "à venir à l'écart se reposer un peu, Lui dire ce qu'ils ont fait. " jouir sur la montagne de sa lumière et de sa beauté, puis " descendre " de la montagne pour rejoindre de nouveau la plaine . (Mc 6/31 et 9/2)

L'exemple de Foucauld nous a prouvé que la sainteté est possible, car il a su se donner totalement au Seigneur, miser toute son existence sur son amour. Aurions-nous le courage de mettre nos pas dans son sillon en aspirant à cette maturité spirituelle, à cette transparence grâce auxquelles tout ce que nous sommes, tout ce que nous disons et faisons devient Bonne Nouvelle ?


Le groupe des pèlerins
Christine Nabatanzi, Felisa Maria Diaz Marin, Ghislain Mulumbu, Gisele Nonge Agula,
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Henri Delasalle, Henriette Rasoamazava, Hyam Habib, Nancy Choufani


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