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JUBILE de Soeur Solange RAULT et de Mgr Claude RAULT
MESSE 2/3
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Evangile de Jésus-Christ
selon saint Matthieu (Mt 13, 44-52)
Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète la perle. Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu'on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s'assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents. Avez-vous compris tout cela ? — Oui », lui répondent-ils. Jésus ajouta : « C'est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l'ancien. » Site alternatif de la Bible de la liturgie |
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Jubilé de Claude et de
Solange. Poilley 27 juillet 08.
 HOMELIE de Mgr RAULT Chers frères, sœurs, proches et amis. Vous êtes venus nous accompagner pour notre merci à Dieu et pour ce merci que nous devons à tous ceux et celles qui nous ont aidés à dire chaque jour notre oui à la suite de Jésus. Ce " oui ", nous essayons de le vivre de notre mieux depuis les quarante années de notre engagement dans la vie religieuse ou la vie sacerdotale. Si vous avez été invités, ce n’est pas pour entendre parler de nous, mais pour être mieux ouverts à nos engagements présents, dans ces deux déserts qui se rencontrent aujourd’hui : le désert de la ville et le désert des oasis sahariennes. L’abbé Pierre disait qu’il faut toujours garder les yeux grand ouverts, l’un sur la misère du monde pour la combattre, l’autre sur la beauté pour rendre grâce. C’est donc ce double regard sur la misère et sur la beauté que je voudrais, avec Solange, vous aider à porter aujourd’hui dans cette célébration qui nous rassemble. Solange s’est surtout engagée dans le désert des villes, celle du Havre, puis celle de Paris, notamment auprès des gens de la rue. Et je me suis investi dans le désert du Sahara algérien à travers différents engagements, dernièrement comme évêque du Diocèse de Laghouat-Ghardaia. Au-delà des images que nous renvoient les publicités touristiques, ces déserts renferment à la fois leurs beautés et leur lot de pauvreté. Finalement, Solange et moi-même, nous trouvons dans notre vocation à la suite du Christ beaucoup de points communs. Même si nos déserts sont différents, s’ils n’ont pas la même configuration géographique ou humaine, ils se partagent aujourd’hui leurs beautés et leurs misères. Les deux lectures qui viennent d’être lues sont choisies dans ce sens. L’une est une invitation à garder toujours un œil sur le pauvre et le démuni ; elle est bien résumée en cette phrase : " Penche l’oreille vers le pauvre
et réponds avec douceur à son salut de paix "
L’autre est un rappel que nous avons tous un trésor inestimable ou une perle fine entre les mains, que nous soyons pauvres ou riches, hommes ou femmes, que nous ayons une foi solide ou handicapée. Tous et toutes, nous avons un trésor à partager. " Le Royaume de Dieu est
comparable à un trésor… le Royaume de Dieu est semblable
à un négociant qui cherche des perles fines "
Nous garderons donc les deux yeux ouverts. Tout d’abord, l’un sur la misère du monde pour la combattre. Je n’étalerai pas ici toute la pauvreté du monde, mais celle qui nous touche de plus près aujourd’hui dans nos engagements. " Penche l’oreille vers le pauvre et réponds avec douceur à son salut de paix " Le désert où vit Solange est celui des cités, des grandes villes, où nous voyons parfois des hommes et des femmes amenés à élire leur domicile dans la rue, dans un coin de portail, sous une galerie, sur un banc de jardin public, ou sous un pont. Ce coin de rue est devenu leur domicile. Ces hommes et ces femmes n’ont pas choisi cette vie. Leur condition est souvent le fruit d’une société qui exclut, d’une famille qui rejette, d’un malheur personnel qui les a conduit à cette existence. Il faudrait pourtant parfois peu de chose pour leur faire recouvrer leur dignité humaine et sociale. Mais nos sociétés oublient trop souvent que ce sont des personnes avant tout, des citoyens et des citoyennes de notre terre. Et donc qu’ils ont droit à ce que leur dignité de personnes soit garantie. Le droit au logement, à la nourriture, au travail en font partie.  Le désert où je vis en Algérie est celui des immenses étendues stériles, parfois lumineuses, parfois tristes. Ce désert renferme aussi ses pauvretés et ses misères. Elles ont un autre visage, mais elles sont aussi à la base de l’exclusion. Pour n’en citer que quelques-unes, je ferai mention des nombreux jeunes qui n’ont pas accès au travail, et pourtant la manne pétrolière est abondante. Mais aussi des milliers de migrants venus des pays d’Afrique subsaharienne, contraints par la misère à rechercher leur avenir ailleurs, espérant traverser le désert et la mer pour venir dans nos pays d’Europe ; cette aventure est très souvent perdue d’avance. Ce désert de l’exclusion est aussi celui des camps de près de 150.000 réfugiés du Sahara Occidental. Chassés de leur terre, ils ont trouvé asile dans le grand Sud du Sahara. Et cela dure depuis plus de trente ans ! Au nom de notre foi en Dieu et en l’Humanité, nous nous sommes engagés, avec de nombreux hommes et femmes de bonne volonté, dans ces déserts humains, sachant que c’est là que le Christ nous attend. Mais il nous faut aussi garder un œil ouvert sur la beauté du monde et de l’humanité, et cette beauté est souvent cachée comme un trésor et des perles à découvrir. Quel trésor, quelle perle fine allons-nous partager pour devenir proches de ces pauvretés étalées devant nos yeux ? Et si nous commencions à réaliser que les pauvres sont les premiers à nous offrir leurs trésors ? Je vous parlerai de Chantal, une femme de la rue qui, à Paris, quitte chaque jour son squat pour aller mettre des gouttes dans les yeux d’un ami algérien vivant seul dans la rue comme elle. Je vous parlerai aussi de Jean François, un autre homme de la rue que Solange rencontre chaque jeudi dans son jardin public. Il partage le nécessaire qu’il reçoit, et son banc devient table d’accueil et de solidarité, notamment au moment des fêtes.. J’évoquerai aussi Tayeb, un ami de longue date, père d’une famille nombreuse dans une de nos oasis sahariennes. Rencontrant par une nuit froide et pluvieuse un homme sans domicile, il l’a accueilli chaque soirée et chaque nuit pendant onze ans, considérant que cet homme était l’hôte de Dieu ! Mais aussi Slimane, un jeune homme handicapé physique d’une autre oasis. Ayant subi un échec scolaire, il était au bord du suicide. Sur l’invitation de sœur Christiane, une religieuse qui avait créé un petit centre pour des enfants handicapés, il est devenu son collaborateur et moniteur dans ce petit centre. Voilà des perles que l’on ne trouve ni sur nos écrans ni sur les pages de nos journaux. Ce sont pourtant ces multiples trésors invisibles qui changent la face de notre monde. Il nous faut donc regarder attentivement pour les découvrir car monde ne changera que si toute personne, quelle qu’elle soit, est reconnue dans sa dignité d’enfant de Dieu. Ces perles fines portent le nom de fraternité universelle, d’humanité sans frontière et de solidarité. Tous et toutes nous avons ces perles et ces trésors dans nos mains, dans notre intelligence, dans notre cœur. Allons-nous les enfouir ? Qu’avons-nous aujourd’hui à donner, mais aussi à recevoir? Qu’avons-nous aujourd’hui à partager pour que dans cet échange de celui qui donne comme de celui qui reçoit nous connaissions la joie de la solidarité et de l’amitié partagée? A nous de déployer nos énergies, notre imagination, notre créativité, notre engagement, à partir de là où nous sommes, pour continuer à changer la face de notre monde. Pour que notre terre devienne plus humaine. La force de notre Foi en Dieu, la force de notre Foi en l’Homme sont un trésor inestimable à mettre au service de cette Humanité en marche. Et surtout ne disons pas que cela n’est pas à notre portée. " Le Royaume de Dieu est comparable à un trésor… le Royaume de Dieu est semblable à un négociant qui cherche des perles fines " Gardons les yeux grand ouverts, comme nous le demandait l’abbé Pierre. La vraie joie est là, chaque fois que nous partageons nos trésors et nos perles fines. Amen. |
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(cliché Robert
Simeone) 
Petites soeurs de Jésus de
Campeaux
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