martiniaout12
Amis du Diocèse du Sahara (ADS)
Accueil/sommaire
**************************************
Site : http://www.eglise-catholique-algerie.org                                              Site ADS : http://amisdiocesesahara.free.fr


Edition 26 septembre  2012
martini_fichiers/bijousahara.jpg
2012-09-26 AFRIQUE/ALGERIE Rome (Agence Fides)
****
Edition 8 septembre  2012
martini_fichiers/bijousahara.jpg
Bien chers amis,

L’Eglise vient de perdre un grand prophète de notre temps, le Cardinal Martini. Mais son message demeure d’une pressante actualité, même si de fait il s’inscrit dans un autre contexte que le nôtre.
Puissions-nous garder là où nous sommes cette flamme évangélique qui l’animait”.

En fidèle communion.
+Claude.

martini_fichiers/cardinalmartini.jpg
Interview du Cardinal Martini

parue dans le journal “La Croix” (03.09.2012)

L’Église est fatiguée. Notre culture a vieilli, nos églises sont vastes, nos maisons religieuses sont vides, et l’appareil bureaucratique de l’Église se développe. Nos rites et nos habits sont pompeux (…) Nous nous trouvons dans la situation du jeune homme riche qui s’éloigne, empli de tristesse, alors que Jésus l’appelle à devenir son disciple. Je sais bien qu’il est difficile de tout laisser… Mais au moins pourrions-nous chercher des hommes libres et attentifs au prochain, comme l’ont été Mgr Romero et les martyrs jésuites du Salvador. Où sont les héros qui pourraient nous inspirer ? En aucun cas, nous ne devrions nous en tenir aux limites de l’institution. (…) Dans l’Église aujourd’hui, je vois tant de cendres qui cachent les braises que je me sens souvent pris d’un sentiment d’impuissance. Comment peut-on libérer ces braises pour revigorer la flamme de l’amour ? (…) Je conseille au pape et aux évêques de chercher, pour les postes de direction, douze personnes « hors normes », proches des pauvres, entourées de jeunes, qui expérimentent des choses nouvelles. Nous avons besoin de ce contact avec des hommes qui brûlent, pour que l’Esprit puisse se diffuser partout.

Mon premier conseil est la conversion. L’Église doit reconnaître ses propres erreurs et entreprendre un chemin radical de changement, à commencer par le pape et les évêques. À commencer par les questions posées sur la sexualité et le corps. (…) Nous devons nous demander si les gens écoutent encore les conseils de l’Église en matière sexuelle. L’Église est-elle encore, dans ce domaine, une autorité de référence ou seulement une caricature pour les médias ?

Mon deuxième conseil est l’écoute de la Parole de Dieu. (…) Seul celui qui reçoit cette Parole dans son cœur peut aider au renouvellement de l’Église et saura répondre avec justesse aux demandes personnelles. (…) Ni le clergé ni le droit canonique ne peuvent se substituer à l’intériorité de l’homme. Tous les règlements, les lois, les dogmes ne nous sont donnés que pour clarifier la voix intérieure et aider au discernement de l’Esprit.

Enfin, les sacrements sont pour moi, non pas des instruments de discipline, mais un appui à la guérison des hommes pris dans les faiblesses de la vie. Portons-nous les sacrements à ceux qui ont besoin d’une force nouvelle ? Je pense à tous les divorcés et aux familles recomposées. Ils ont besoins d’une protection spéciale. L’Église soutient l’indissolubilité du mariage. C’est une grâce lorsqu’un mariage et une famille y parviennent. (…) L’attention que nous porterons aux familles recomposées sera déterminante pour la proximité de l’Église avec la génération de leurs enfants. Une femme abandonnée par son mari trouve un nouveau compagnon qui s’occupe d’elle et de ses enfants. Ce second amour réussit. Si cette famille est discriminée, la mère et ses enfants s’éloigneront. Si ces parents se sentent extérieurs à l’Église, ne se sentent pas soutenus par elle, l’Église perdra les générations futures. (...) La demande d’accès des divorcés à la communion doit être prise en compte. Comment l’Église peut-elle venir en aide avec la force des sacrements à ceux qui vivent des situations familiales complexes ? (…)

L’Église est en retard de 200 ans. Aurions-nous peur ? Peur au lieu de courage ? La foi, la confiance, le courage sont les fondements de l’Église. (…) Seul l’amour peut vaincre la fatigue. Je le vois bien avec toutes les personnes qui m’entourent désormais.

Dans « Le Rêve de Jérusalem », un livre d'entretiens de Georg Sporschill avec le Cardinal Carlo Maria Martini (traduit de l’allemand par Paul Kessler, Desclée de Brouwer), l’ancien archevêque de Milan livre ses convictions et son espérance en la jeunesse de l’Eglise. Extraits.

Avec cet article

Que demander à Dieu ?

« Lorsque j’étais évêque, j’ai demandé souvent à Dieu : Pourquoi ne nous donnes-tu pas de meilleures idées, pourquoi ne nous rends-tu pas plus forts dans l’amour, plus audacieux dans la confrontation des problèmes actuels ? Ou encore : Pourquoi avons-nous si peu de prêtres ? Pourquoi existe-t-il si peu de membres du clergé régulier, alors qu’on les recherche et que l’on en a besoin. C’est ce que je lui ai demandé autrefois. Aujourd’hui, je lui demande plutôt qu’il m’accueille et qu’il ne me laisse pas seul lorsque les choses deviendront difficiles. »

 (p. 21)  

Faiblesses de l’Église

« Les uns pensent que les hommes âgés de l’Église n’ont rien à dire à notre époque. Pour les autres, ce sont les jeunes qui ne disent rien et ne participent pas. Que ce soient les jeunes qui ne disent rien ou les vieux qui n’écoutent rien, la simple question “À qui la faute ?” ne nous mène nulle part. La communication entre les générations doit s’améliorer, car elles ont beaucoup à se dire l’une à l’autre. Elles ne doivent pas nécessairement être du même avis, mais surtout se provoquer et se faire avancer mutuellement sur le chemin vers Dieu. La discussion sert précisément à cela. La plus grande épreuve de l’Église dans la société d’abondance, c’est-à-dire en Occident, réside à coup sûr dans le fait que cette communication est devenue faible. Ce qui importe, c’est le dialogue – je veux bien qu’il prenne même la forme de la querelle – entre jeunes et vieux, entre la tradition et les problèmes modernes. Si ce dialogue retrouvait sa dynamique, j’en serais heureux. Nous pourrions alors nous faire avancer mutuellement dans l’amour et serions davantage capables d’aimer. Nous sentirions que nous sommes à tel point abrités en Dieu que nous pouvons oser nous engager dans tous les sujets, toutes les tâches et même tous les conflits. »

 (p. 52-53)  

L’Église a besoin de courage

« En tant qu’évêque, il m’a été demandé souvent de faire preuve de courage, bien que je sois un homme prudent et timoré : dans la rencontre avec les terroristes des Brigades rouges, dans la proximité vis-à-vis de la jeunesse, dans la discussion avec les prêtres et collaboratrices, dans le cadre de la Congrégation pour la doctrine de la foi où j’ai parlé en toute liberté durant dix années avec le cardinal Ratzinger. Et également dans la préparation du choix du dernier pape : à cette occasion, nous avons discuté ouvertement, entre cardinaux, des problèmes qui allaient se poser au nouveau pape et auxquels il fallait donner des réponses nouvelles. Parmi ces problèmes, il y avait – pensais-je – l’attitude à prendre en face de la sexualité, ainsi que la communion pour les personnes divorcées et remariées. Précisément parce que je suis timoré, je me dis aussi à moi-même dans le doute : “Courage !” (…) Davantage de courage, c’est ce que je souhaite à nous tous dans l’Église. »

 (p. 67-68)  


Sur « Humanæ vitæ »

« L’encyclique a souligné de façon correcte un grand nombre d’aspects humains de la sexualité. Cependant, de nos jours, nous disposons d’un horizon plus large pour aborder les questions touchant à celle-ci. Il y a lieu aussi de tenir compte, bien davantage, des demandes des directeurs de conscience et des jeunes. Nous ne pouvons pas les laisser seuls. Ils ont le droit de nous demander des repères ou des explications concernant les thèmes du corps, du mariage et de la famille. Nous cherchons donc une voie pour parler de manière appropriée du mariage, du contrôle des naissances, de la fécondation artificielle et de la contraception. (…)

La hiérarchie de l’Église peut montrer un meilleur chemin que celui tracé par l’encyclique Humanæ vitæ. L’Église y retrouvera sa crédibilité et sa compétence. On sait à quel point le pape Jean-Paul II a aidé à faire revivre la relation entre l’Église et le judaïsme, comme la relation entre l’Église et la science, parce qu’il a prononcé les inoubliables aveux de culpabilité qui exercent un grand effet de nos jours, plusieurs siècles après l’injuste condamnation de Galilée ou de Darwin. Pour les sujets où il s’agit de la vie et de l’amour, nous ne pouvons en aucun cas attendre si longtemps. C’est un signe de grandeur et de confiance en soi lorsque quelqu’un est capable de reconnaître ses fautes et son manque de lucidité d’hier. »

 (p. 141-145)  

Fidélité à Vatican II

« Lorsque des évêques et des enseignants conservateurs, en premier lieu, veulent limiter les phénomènes de dissolution et sont tentés de revenir au “bon vieux temps”, cela est compréhensible. Néanmoins, nous devons regarder en avant ; même s’il est vrai que toute révolution exige des sacrifices et que certaines exagérations sont inévitables, je crois à la perspective à long terme et à l’effet positif du Concile. Celui-ci a affronté courageusement les problèmes de notre temps. Il a entamé le dialogue avec le monde moderne tel qu’il est, sans se refermer frileusement sur lui-même. Et surtout, le Concile a perçu où se trouvent les nombreuses forces positives dans le monde qui poursuivent le même but que notre Église, à savoir celui d’aider les hommes, ainsi que de chercher et de vénérer le Dieu unique. »

 (p. 161-162)  

Pour une Église ouverte

« Oui, je veux une Église ouverte, une Église dont les portes sont ouvertes à la jeunesse, une Église dont le regard est orienté vers un horizon lointain. Ce qui rend l’Église attrayante, ce n’est pas l’adaptation et les offres tièdes. J’ai confiance dans la parole radicale de Jésus, que nous devons transposer dans notre monde : en tant qu’aide à la vie, en tant que Bonne Nouvelle que Jésus veut apporter. “Transposer” ne veut pas dire “banaliser”. C’est par notre vie,

avec le courage de l’écoute et de la confession, que la parole de Jésus doit montrer son profil aujourd’hui. Jésus veut soulager ceux qui mènent une vie pénible et ceux qui sont accablés, il veut montrer aux riches leurs possibilités et s’opposer à ceux qui pratiquent l’injustice. Je suis impressionné par la question de Jésus : “Le Fils de l’Homme, lorsqu’il reviendra, rencontrera-t-il la foi sur la terre ?” Il ne demande pas : “Rencontrerai-je une grande Église bien organisée ?” Il sait apprécier aussi bien une Église pauvre et petite, animée d’une foi puissante et agissant selon cette foi. Nous ne devons pas nous rendre dépendants des chiffres et des résultats. Nous sommes dès lors beaucoup plus libres de suivre l’appel de Jésus. »

 (p. 170) 

martini_fichiers/lacroix3sept12.jpg

***
Petite Revue de Presse des Nouvelles, parfois anciennes, reçues cet été 2012
Action pour Rencontre des Cultures et Religions en Europe ( P. Miguel LARBURU, M.Afr.)
Vox Clamantis in deserto...
in Ouest France Laval , Mgr Rault évoque son diocèse en Algérie...
Retraite à la Marsa (Tunisie) , par Mgr Claude RAULT
A propos de la paix confessionnelle ( Aisa,Suisse), écoutez Mgr Rault
Sur RCF Le Mans
******
Amis du Diocèse du Sahara (ADS)
Accueil/sommaire