phpMyVisites | Open source web analytics Statistics

Amis Diocèse du SAHARA
Accueil/sommaire

* * * * * * * * * * * * * * * * * *  * * * * *

Les Eglises d' Europe s'unissent autour des migrants (5 août 09)

Partir à tout prix : un témoignage de Mauritanie (22 août 09)

Avec les migrants à Tamanrasset

Sur une photo, un couple de type européen, sur une plage de sable fin, scrutant en amoureux l'horizon…Un peu surprenante cette photo dans la revue Réfugiés éditée par le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unis ! Mais, en y regardant de plus près, on peut observer à l'arrière plan, un amas de frusques, et en y regardant de plus près encore… c'est bien une main au bout d'un bras de couleur noire qui dépasse de cet amas. Il s'agit d'un cadavre rejeté par la mer sur cette plage, après qu'une énième embarcation de fortune ait chaviré au large.

Pour atteindre cette fameuse Europe, quel prix !

Déjà presque un an que je reçois chaque jour de la semaine ces hommes et ces femmes qui ont quitté leur pays pour atteindre cette fameuse Europe où il paraît que règnent la paix, la justice et la prospérité, apanage d'une minorité d'habitants de cette planète qui ont eu plus de chance que les autres en naissant là. Et pourtant il m'a fallu tout ce temps pour sentir en moi la légitimité de réagir sur le sujet de la migration que nous, Européens, jugeons clandestine et donc illégitime. Je pourrais vous parler des cas les plus critiques, mais je vais me limiter à la description de ma visite dans les rochers de Tamanrasset (expression que l'on utilise pour désigner les collines rocailleuses où se réfugient ces voyageurs pourchassés par la police), et du quotidien de ceux qui se mettent en route pour rejoindre l'Europe. Tamanrasset est un point de passage obligatoire durant la traversée du désert du Sahara.

Je voulais voir ce qu'il en était.
  Nous n'avons pas encore complètement quitté la ville que nous apercevons déjà ces fameux rochers parmi lesquels se dessinent quelques silhouettes humaines. Nous suivons l'oued, qui fait malheureusement office de décharge. Nous marchons ainsi plusieurs kilomètres, puis apparaît, s'avançant dans notre direction, une première silhouette ; il nous faut quelques minutes pour arriver à sa hauteur. Nous essayons d'entrer en contact, ce qui se fait assez facilement. Il s'agit d'un Nigérian. Après les présentations, nous entamons la discussion. Déjà 10 mois qu'il habite dans les rochers, parce qu'il n'a pas d'argent pour continuer ou rentrer chez lui. Nous lui demandons notre route. Il nous invite à continuer le long de l'oued, "là-bas nous sommes très nombreux, il y a le camp des Libériens, le camp des Nigérians et celui des Ghanéens."
.
Chacun est heureux de pouvoir raconter son histoire
Nous sortons de l'oued, notre arrivée a déjà été annoncée, la communauté s'est regroupée pour nous recevoir. "Bonjour", ils nous répondent, les regards sont méfiants, nous nous présentons comme des membres de l'Eglise. Malgré tout, la confiance s'installe vite et chacun est heureux de pouvoir raconter son histoire. Nous leur demandons s'ils ont des problèmes avec la police : "Quelques fois il y a des descentes, ils viennent avec des chiens, ils ramassent tout le monde et nous emmènent jusqu'à Tinzaouaten, à la frontière malienne (conditions très difficiles, debout dans des camions sur plusieurs centaines de kilomètres sur les pistes chaotiques et la chaleur du désert. Il y a déjà eu des accidents graves, des morts, enterrés à la va-vite au bord de la route ; c'est la hantise de tous les migrants, car ce village à la frontière est en plein désert. Ils sont lâchés là sans aucune ressource, toute nationalité confondue). - Et, ici, comment faites-vous, pour trouver à manger ? "Quand tu vas en ville il faut faire très attention, il y en a un qui surveille la rue". Mais comment trouvez-vous de l'argent ?-- "C'est très difficile, parfois on travaille, mais il faut faire très attention, on est payé 250 dinars par jour (environ 2 20, une misère même en Algérie), mais une fois sur deux le patron nous dit à la fin de la journée de dégager car il n'a pas d'argent. Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse, on est clandestins !


De l'eau qui suinte au pied du rocher
On  s'inquiète des possibilités de trouver de l'eau "on a creusé au pied d'un rocher où l'eau suinte. Le ciel s'assombrit, je frissonne malgré l'épaisseur de mon pull, je constate que la plupart n'ont qu'un T-shirt, certains sont tremblants de froid. "Vous n'avez pas pensé à rentrer chez vous ?" - "Si, mais avec quel argent ? De toute façon on est plus loin de chez nous que de l'Europe." Lorsque nous leur annonçons qu'il reste plus de 2000 km à parcourir, ils sont surpris, mais ils ne changent pas d'avis:"Moi, j'ai une femme et trois enfants au pays, pour faire le voyage j'ai dû vendre la vache que j'avais, alors si je rentre, on sera plus pauvres qu'avant, plutôt mourir ici !" "La saison des pluies a encore été mauvaise cette année, je ne peux pas rentrer." Cette dernière phrase m'a beaucoup marqué. Je crois qu'elle montre toute l'étendue de cette folie : des hommes de la terre, des petits paysans, qui ont entendu des échos d'anciens membres de leur communauté ayant réussi à atteindre l'Europe, se sont lancés sur la route avec les économies de leur famille parfois de leur village sans trop savoir ce qui les attendait.

Merci pour votre considération pour nous
Lorsque nous sommes repartis, il faisait nuit, le froid nous faisait accélérer le pas pour rentrer. Nous avons croisé des jeunes jusqu'à l'entrée de la ville, les derniers nous saluèrent avec cette phrase "Merci pour votre considération pour nous".
Voilà ce qui se passe aux portes de l'Europe, le résumer en quelques phrases est très loin de ce que l'on peut percevoir quand on est face à ces réalités

.
Damien Geldreich



Psaume d'un migrant abandonné au désert.

 


Seigneur mon aide et mon refuge,
Depuis le sein de ma mère, tu me connais et tu m'aimes….
Ma mère m'a dit que tu n'abandonnes jamais
Ceux qui ont confiance en toi,

Mais que tu les guides sur des chemins droits
Et que tu les nourris avec le pain du ciel.
Regarde- moi, Seigneur,
Je suis perdu, ici, loin de mon pays,
Dans un pays qui n'appartient à personne.
Je voudrais vivre !
Je voudrais échapper au grappin des multinationales
Qui ont fait de notre terre un tas de détritus….
Je voudrais échapper aux guerres
Qui nous ont apporté à nous les pauvres,
Tant de famines et de détresses
Je voudrais VIVRE, Seigneur !
Mais regarde où je suis.
Autour de moi, il n'y a pas de vie,
Mais seulement les corps sans vie de mes compagnons d'infortune.
Je sais que bientôt ce sera la même chose pour moi.
Je sais que je vais mourir, Seigneur,

Mais je voudrais te demander une chose :
Ne laisse pas ma mère, ma sœur, mes petits frères
Et tous ceux que je ne reverrai jamais être malheureux
Parce que je ne suis plus là.
Sois leur refuge, leur aide et leur berger, Seigneur !
Accueille - nous dans une place
Où il n'y a ni guerres, ni multinationales, ni exploitation,
Mais seulement la vie et la vie en abondance.

 

Paquita Reche, SMNDA.
 
Extraits du site de l'Eglise Catholique d'Algérie        


  
******

Edition du 11 août 2009

 
Les Eglises d' Europe s'unissent autour des migrants (5 août 09)
La clé de la paix, selon un évêque en pays musulman
Immigration
LE PIEGE
un projet mis en oeuvre
par le C.I.S.P.
et
ram-network

Les difficultés auxquelles sont confrontés les migrants qui se trouvent au Maghreb, le fait qu’ils séjournent souvent de façon illégale dans ces pays, les poussent à vivre dans la clandestinité avec des répercussions parfois dramatiques sur leur vie au quotidien…« Mais avec toutes ces difficultés, pourquoi restent-ils dans le Maghreb et que sont-ils venus chercher ? » se demandent certains maghrébins.

Le Comité International pour le Développement des Peuples (C.I.S.P.) a mis en oeuvre ce projet pour tenter d'apporter un éclairage aux populations maghrébines sur le phénomène de la migration trans-saharienne. (texte de la jaquette)


 Voir le film       "LE PIEGE"
par Réseau Afrique Migration



* * * * *  * *  * * * * *
Accueil