D I O C
E S E D E L A G H O U A T – G H A R D A I A
.
Bien chers sœurs, frères et amis, Ce 1er juin, nous faisons mémoire du départ
brutal de mon prédécesseur Michel Gagnon de notre
horizon familier. Voici un an, il s’est éteint entre un ami musulman
et un jeune missionnaire venu partager notre vie diocésaine : double
signe de sa vocation profonde !
Je voudrais vous partager ce que je garde dans mon cœur du
visage et de la présence de cet homme, de cet ami, missionnaire
et évêque de ce Diocèse. Je réalise une
fois de plus que la mort de l’autre nous le fait apparaître enfin
dans sa pleine lumière : celle de l’éternité !
Michel, je le vois plus que jamais comme
un marcheur du Bon Dieu, une sorte de cavalier infatigable, tel qu’il
s’est vu dans la fameuse prière du cow-boy que nous avons tous
lu et prié à notre tour. C’était un vrai " routard de
Jésus" . Il était inévitable qu’il prenne à cause
de cela une certaine indépendance, une certaine originalité,
voire même une certaine marginalité. Il a marché jusqu’au
bout de sa route, arraché en pleine course, épuisé
de cette longue randonnée de sa vie donnée jusqu’au bout.
Michel m’a beaucoup impressionné
par son humilité. Une humilité qui l’a sans doute desservi
dans certaines relations pastorales, mais qui l’a grandi dans sa vocation
de serviteur de Dieu, de serviteur de l’Evangile, de serviteur de ce peuple
qu’il aimait tant.. J’ai rencontré un jour un jeune Père
Blanc d’Afrique anglophone qui m’a dit lui devoir sa vocation : il n’avait
jamais rencontré un évêque aussi humble, aussi
simple, parlant de son Eglise diocésaine avec amour, sans fioriture.
Et cela a déclenché chez ce jeune sa vocation missionnaire.
Michel m’a saisi aussi par son réalisme
sur lui-même. Il a eu le courage de demander à être
relevé de sa charge, sans présumer de ses forces, sans s’accrocher
à la tâche comme s’il était indispensable. Il désirait
servir autrement l’Eglise, prêt à prendre une autre charge
plus cachée, si possible au service des musulmans. D’eux il parlait
à la fois avec passion et réalisme. Partout où
il passait, il les faisait aimer, il les aimait, et s’en faisait aimer
sans complaisance facile. De nombreux témoignages en font foi.
Michel m’a fortifié dans ma foi.
Il m’avait demandé de le rejoindre à Laghouat lorsqu’il
a pris la charge du Diocèse. Comme le zèle des confrères
de cette communauté leur faisait célébrer la messe
à 6h30 du matin, et qu’il avait des problèmes de sommeil, je
concélébrai avec lui avant le repas de midi. Il était
ainsi plus réveillé… et moi aussi. Nous évitions l’un
et l’autre une messe " sous anesthésie " ! Michel célébrait
toujours. Et à la fois pour moi et pour lui, il faisait une véritable
homélie. Ses paroles dites dans un climat de confidence m’ont
nourri au quotidien pendant tout ce temps passé avec lui.
Michel, enfin, a été un infatigable
serviteur de la vie de ce Diocèse. Ses longues randonnées
à travers le désert, il les a faites pour entretenir la
flamme de la vie de nos communautés. Il voulait être là,
aller sur place, au péril de sa vie, surtout pendant les années
de violence. Rien ne l’a jamais arrêté pour aller rejoindre
ceux et celles dont il avait la charge.
Enfin pour laisser la parole à l’un de ses proches,
je voudrais vous lire ce que son frère François vient
de m’écrire. C’est un magnifique hommage à Michel que
je fais mien.
" Notre père blanc familial nous avait toujours édifié
par ses grandes qualités de missionnaire : don total de sa personne,
une grande simplicité volontaire allant jusqu’à l’abjection
de Charles de Foucauld, une générosité qui allait
bien au-delà de toute fatigue, une foi imprégnée
d’une très grande discrétion, un amour sans borne pour le
peuple algérien qu’il portait dans son cœur, un amour tel qu’il
est allé jusqu’à épuiser toutes les force physiques
et morales qui l’habitaient. Michel est allé jusqu’au bout de son
engagement ".
+ Claude, votre frère évêque.
Nouvelles…. Pour rester proches
Assemblée Diocésaine.
Presque
chaque année, et sous diverses formes, l’Eglise Diocésaine
se rassemble pour mieux faire route ensemble. Cette année encore,
nous avons tenu à garder cette bonne tradition ! L’an dernier,
avait eu lieu à Alger une Assemblée Inter Diocésaine
(vite baptisée " A.I.D. "), et tout au long de ces derniers mois,
les Secteurs se sont retrouvés pour travailler et échanger
sur tel ou tel thème retenu lors de l’AID. La prochaine " Lettre
du Diocèse " sera consacrée en grande partie à la
diffusion de nos travaux.
Cette Assemblée a été l’occasion de ternir
un Conseil rapproché, un Conseil Financier, et aussi un Conseil
Diocésain pour mettre en route les orientations de l’Assemblée
Diocésaine.
Nous partageons nos peines…
Plusieurs d’entre nous ont été éprouvés
durant ce dernier mois. Le Fr. Raymond, d’El Abiodh, a
dû assez vite rejoindre la France à cause du décès
de son beau-frère. Il doit revenir au début du mois.
Sr Martine avait dû quitter Tamanrasset
à cause d’une aggravation subite de la santé de son papa. Elle
a pu se joindre à sa famille, et spécialement sa maman
et être proche de son papa jusque dans ses derniers moments. Voici
le message reçu d’elle pendant notre Assemblée Diocésaine
: " Bonjour à chacun(e) que je rejoins de tout coeur !" Dieu nous mène
par des chemins si inattendus " disait Ch. de Foucauld. Vous
avez appris par le billet mensuel que je me suis rendue en famille fin avril,
et le 6 mai. Papa entrait dans la lumière de Dieu. Nous avons pu l'accompagner
de notre présence à la maison jusqu'a son dernier souffle
: je vous remercie pour votre prière très fraternelle et pour
vos nombreux mails... j'ai été porté pour que " tout
s'accomplisse" dans la paix et la sérénité. Inch allah
! mon retour sur Tamanrasset fin juillet.
Je vous souhaite une assemblée diocésaine, toute
d'élan pentecostal !!
Bien fort avec chacun(e) particulièrement en action
de grâces pour le jubilé de Sr Christiane !
bien fraternellement ".
Vous avez aussi appris le décès de François
Cominardi, le 30 avril, jour de la fête de Notre Dame d’Afrique.
Nous avons reçu de nombreux témoignages d’amitié
à cette occasion. Nous verrons comment vous les partager ultérieurement.
Gérard Chanron et son beau-frère Jean sont parmi nous pour
un mois. Il sont à Ain Séfra, et font du rangement dans
la maison qui, nous l’espérons, ne restera pas vide pendant longtemps.
Nous partageons nos joies et nos
espérances…
Dieudonné, stagiaire P.B. de Ghardaia, a donc
quitté le Diocèse pour le Congo via Abidjan. Il espère
pouvoir participer à l’ordination de Lambert Basabose (ancien
stagiaire d’Oran), qui est nommé à Ouargla ! Quel joli cadeau
nous est fait ! Si tout va bien, nous espérons accueillir deux stagiaires
: l’un à Ouargla (qui va élargir l’espace de sa tente) et l’autre
à Ghardaïa.
La communauté des Sœurs Blanches de Ghardaïa
élargit aussi son espace communautaire. Sr Marie Christine Rousseau
nous arrive de Mauritanie et cherche son point d’insertion sur Ghardaia.
Elle est médecin. Bienvenue dans notre Diocèse ! Alain et Cécile (de Ghardaia) viennent de partir
pour quelques jours pour le mariage de leur fils à Dinard (France).
Aux nouveaux époux et aux heureux parents, tous nos vœux de bonheur
!
Félix (Ghardaia) s’apprête à subir
une intervention chirurgicale en Espagne… pour se débarrasser
de quelques cailloux… ce n’est pas cela qui manque ici !
Aux dernières nouvelles, Abdallah (de Tazrouk)
est à l’hôpital de Nîmes et son état est rassurant.
Tahar, qui était auprès de lui, a pu rejoindre Tazrouk.
Nous sommes toujours en attente d’une date pour la béatification
de Charles de Foucauld. La procédure a été
modifiée par notre nouveau Pape Benoît : il ne présidera
plus les béatifications, qui seront davantage du ressort des Eglises
locales. Nous avons proposé une date et un lieu à la
Congrégation des Saints. Nous aimerions qu’elle ait lieu à
Rome dans le courant de l’automne…mais nous n’avons pas la maîtrise
du calendrier…