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Amis Diocèse du SAHARA
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(mise à jour du 8 septembre 2007)
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Mgr Michel GAGNON (+ 1er juin 2004)
Le mardi 1er juin 2004 Mardi de Pentecôte, terrassé par une crise cardiaque, Mgr Michel Gagnon , évêque du diocèse du Sahara, fondateur de l'ADS , décédait à El Bayadh en Algérie.  Il était âgé de 71 ans.Il fut inhumé au cimetière chrétien de Ghardaïa le dimanche suivant, 6 juin 2004, dimanche de la Fête de la Trinité.

Ayant découvert , au cours de l'année 2006, divers témoignages sur Mgr Gagnon, tant en Algérie au travers d'un "blog" en 2006, qu'au travers de documents parus  au Québec,

l' ADS a tenu à vous les faire partager le jour de la date anniversaire de sa disparition.A travers ces témoignages, une façon aussi de "tenir les 2 bouts de la chaîne",l'importance
, pour tout missionnaire,  des liens familiaux et d'amitié , l'importance aussi , dans le pays d'accueil, d'une présence qualitative et éducative, relationnelle et spirituelle, qui se perpétue au delà de soi-même.

Merci pour ces contributions, ainsi qu' à la famille Gagnon
pour nous avoir  transmis à la fois textes et photos du Québec.

Le "Père Gagnon",  "Michel",  " Mgr Gagnon", c'est selon,...


Temoignages- Blog en Algérie en 2006
(cliquez sur l'image pour lire le texte sur le blog)

blogbeghdadi.jpg

Temoignages du Québec en 2006  

mgfrprt.jpg Mon frère Michel tel que je l’ai connu      
par François Gagnon(**)
Lorsque mon frère Michel a quitté la maison familiale pour entrer au noviciat des Pères Blancs à Saint-Martin-de-Laval  en 1951, j’avais 12 ans, il en avait 18.  Autant dire qu’entre lui et moi, les liens fraternels étaient réduits à une certaine tolérance du plus grand à l’endroit du plus petit.  C’est pourtant ce grand bonhomme qui a invité son jeune frère à venir partager sa vie de missionnaire en Algérie.  C’est ainsi que le 23 septembre 1960, je partais pour l’Algérie afin d’aller travailler comme enseignant dans une école dirigée par les Pères Blancs à Aïn-Sefra, petite localité située au sud d’Oran, près de la frontière du Maroc.  Cette expérience m’a permis de connaître mon frère, de découvrir son enthousiasme face à son rôle de missionnaire et, surtout, d’entrer en contact avec une foi dont je n’avais jamais soupçonné l’intensité.  Pour lui, la prière et la méditation constituaient l’essentiel de sa nourriture spirituelle.  J’ai été imprégné de l’expression d’une telle foi et, aujourd’hui, au moment de livrer un témoignage sur l’impact de sa vie sur la mienne, j’ai le goût d’utiliser la formule qui nous a gardés en contact toute sa vie, à savoir la correspondance.  Permettez-moi de lui écrire une dernière lettre qui veut lui rendre hommage pour sa générosité, sa simplicité et son indéfectible engagement.  
Charlesbourg, le 23 janvier 2006

Cher Michel,

Tu n’as vraiment pas cherché à profiter des avantages, voire même, des satisfactions que la vie terrestre pouvait t’offrir.  Tu étais très intelligent, tu avais en toi un éventail de ressources qui semblaient inépuisables, tu aurais pu envisager une vie qui t’aurait apporté un plein épanouissement tant sur le plan matériel que professionnel.  Au contraire, tu as choisi une vie marquée par l’austérité et le renoncement dans la chaleur du désert saharien.  Toi qui aimais tant les plaisirs de la table, tu as opté pour la frugalité souvent dans un contexte de privation.  Toi qui aimais tant la forêt québécoise, la végétation abondante,  la cueillette des petits fruits sauvages, tu as choisi de répondre à l’appel de Dieu dans un environnement aride et austère nécessitant  une forme d’ascèse qui ne t’a jamais rebuté.  Au contraire, tu ne cessais de répéter que le chemin de la Terre Promise passe toujours par le désert, et que c’était le seul lieu où il était possible de faire une véritable Rencontre.

Homme de foi avant tout, tu recherchais dans ces lieux les occasions, les temps de prière et de méditation qui constituaient l’essentiel de la nourriture qui savait te rassasier.  Au moment d’écrire ces lignes, je te revois à Aïn-Sefra, au mois de novembre, seul  dans cette chapelle habitée par la froidure et l’inconfort.  Longtemps, tu restais plongé dans une intense méditation à la recherche d’une rencontre encore plus intime avec Celui qui s’était saisi de toi et t’avait appelé à donner ta vie pour la mission.   Je te revois aussi dans le grand dénuement que constituait ta vie au quotidien :  soutane ou pantalon trop courts, lunettes qui ne tenaient plus qu’accrochées à une seule oreille, chandail étriqué que pas une seconde tu n’avais pensé à remplacer, sandales tellement usées que seuls tes pieds pouvaient les endurer.  Et pourtant, ton visage exprimait la joie  de celui qui était heureux de pouvoir servir le Seigneur dans un constant climat de défis et de difficultés.

Tout ce qui tu entreprenais, que ce soit dans le domaine de l’enseignement ou celui de la construction d’écoles, tu le faisais avec un sens du devoir peu commun, avec un acharnement parfois même désagréable, comme si la réussite du dessein de Dieu en dépendait.  Parce que tu étais un homme de foi, j’ai souvent vécu des situations de fermeture de ta part car tu refusais de te laisser investir au niveau des émotions et des sentiments.  On aurait dit que tu gardais tout cela pour tes échanges personnels avec Dieu.  Par conséquent, si je redoutais parfois tes réactions, plutôt imprévisibles, d’être humain, je n’avais que de l’admiration pour tout ce que ton  être pouvait exprimer de ton adhésion à Dieu, que ce soit sous forme d’homélies, d’oraisons ou même de liturgie.  Quand tu célébrais la messe, tu étais en quelque sorte dans un état second, loin de toute distraction extérieure, toujours à la recherche d’une plus grande intimité avec Dieu.  Tes paroles et tes gestes à eux seuls témoignaient de cet abandon total à Celui qui t’avait interpellé et auquel tu avais si généreusement répondu.  Tu avais fait tiennes les paroles même de Jésus en renonçant à ce monde, en portant ta croix et en acceptant de suivre le Seigneur là où la mission t’avait appelé.

Si tu savais jusqu’à quel point j’ai profité des " retombées " de ton expérience spirituelle unique!  Durant les quelque 30 années d’enseignement religieux ou catéchétique que j’ai assumées, mon contenu de cours a été enrichi abondamment par cette nourriture qui tu me procurais dans la correspondance que nous entretenions.  Combien de fois, au beau milieu d’un cours, je lisais à mes élèves, textuellement, ce qui tu m’écrivais en réponse à une question d’ordre pédagogique sur tel ou tel aspect de la parole de Dieu.  Curieusement, les élèves étaient généralement réceptifs à tes propos si incarnés, si près de leur propre expérience parce qu’ils les plaçaient en face de la réalité humaine de Jésus, alors qu’on leur présentait plutôt le caractère divin du fils de Dieu.  Tous ces parallèles que tu établissais entre l’islam et le christianisme avaient le don de susciter la curiosité des adolescents(tes) auxquels je m’adressais et le résultat de cette démarche favorisait sans doute l’action de l’Esprit-Saint dans le cœur et l’âme de ces jeunes.

Il a fallu que tu quittes ce monde pour que je réalise l’importance que tu as eue dans ma vie et mon parcours d’enseignant.  En essayant de répandre autour de toi ta passion et ton enthousiasme de missionnaire engagé, tu es allé au bout de tes forces physiques.  Le Seigneur, à sa manière, comme un voleur, est venu te ravir à ceux et celles qui t’aimaient.  Heureusement, et tu dois t’en réjouir, le diocèse de Laghouat, ton diocèse, est maintenant sous la gouverne d’un pasteur qui fut jadis ton ami en plus d’être ton vicaire général, Monseigneur Claude Rault, un homme pour qui tu avais beaucoup d’estime et d’admiration.  En outre, la cause qui te tenait le plus à cœur a enfin connu son dénouement : Charles de Foucauld a été béatifié et a ainsi obtenu de l’Église la reconnaissance de son travail remarquable au Sahara.  En sa compagnie, je ne doute pas que tu intercèderas auprès du Seigneur afin qu’Il accorde ses grâces à ceux et celles qui, aujourd’hui, sont privés de ta présence et des bienfaits qu’elle procurait.

Fraternellement,

François

(**) prtlouisefrancois.jpg  François & Louise son épouse - Paris  septembre 2007
 François Gagnon, frère cadet de Michel, a travaillé en deux périodes de 2 ans en Algérie: en 1960 -61, comme professeur d'anglais à Aïn Sefra, à l'Institut Lavigerie.En 1964-65 , à Biskra comme moniteur d'enseignement général ( préformation) au centre FPA ( formation professsionnelle pour Adultes), son épouse Louise étant infirmière à l'hopital Lavigerie .
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Cette prière, qui évoque les grands espaces, était chère à Monseigneur GAGNON, qui avait conclu son premier bulletin diocésain à Laghouat avec les deux dernières lignes. Voici ce texte dans son intégralité; un texte où l'on pourrait aisément remplacer la plaine par le désert, le lasso par la croix  et le cow-boy par l'évêque...
 

Prière du cow-boy
 
Seigneur, je n'ai jamais vécu où poussent les églises.
J'aime mieux la création telle qu'elle était
Le jour où tu l'as achevée, il y a si longtemps,
Où tu as regardé ton travail et trouvé qu'il était bon.
Je sais que d'autres te trouvent dans la lumière
Qui descend tamisée, des vitraux de verre coloré.
Et pourtant, ce soir, il me semble que tu sois tout proche
Dans la calme pénombre du ciel étoilé sur la plaine.
 
Je te remercie, Seigneur, de m'avoir si bien placé,
De m'avoir donné une liberté aussi complète,
De n'être ni l'esclave du sifflet, de l'heure ou de la cloche,
Ni prisonnier myope des murs et des rues.
Laisse-moi continuer ma vie comme je l'ai commencée
Et accorde-moi de toujours travailler à ciel ouvert.
Fais de moi un compagnon du vent et du soleil
Et je ne réclamerai ni la vie facile ni les honneurs.
 
Accorde-moi d'être compatissant pour l'homme qui est tombé.
Accorde-moi d'être franc et généreux avec tous.
Seigneur, je me laisse aller parfois quand je vais en ville,
Mais ne permets jamais qu'on puisse dire que je suis vil et mesquin !
Donne-moi d'être aussi grand et ouvert que la prairie,
Aussi fiable que le lasso contre mes genoux,
Aussi propre que le vent qui souffle après la pluie.
Aussi libre que le faucon qui se laisse porter par la brise.
 
Pardonne-moi, Seigneur, s'il m'arrive d'oublier.
Tu connais les raisons qui ne sont pas toujours visibles.
Tu comprends les choses qui me rendent amer ou soucieux.
Il suffit que tu gardes un oeil sur mes actes et mes paroles,
Et me ramènes sur le chemin quand parfois je m'égare.
Guide-moi enfin tout au long de la piste longue et grise
Qui s'étire en montant vers la Grande Montagne.
 
 
 Red Steagall, Sénateur américain, 1990          


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 Blaise, François, Jean-Pierre
Liliane, Michel & Odette
frères et soeurs de Michel
lors de sa dernière visite en 2003

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Cécile, maman de Mgr Michel Gagnon; puis François et sa fille France, (née à Biskra,) portant son fils Antoine
à son baptême en aout 88

mgfrere.jpg Michel, Louise, femme de François, Liliane, Odette François et Jean- Pierre (de dos)

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mgmitre.jpg
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à Tamanrasset et au Hoggar
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avec 2 Pères Blancs, D.Sarrio, et François Cominardi (+2005) , compagnon d'ordination de Michel
maisonqbclili.JPG Maison québécoise en fin d'hiver
mglouled.jpg avec des amis au sahara

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autre page commémorative en 2007  boutondroit.jpg

11bio.jpg Mgr Michel GAGNON, évêque de LAGHOUAT, diocèse du Sahara :1991-2004
Biographie Mgr Gagnon(1933-2004)     (maj avril 2006)
Messe des Funérailles (1)    le  6 juin 2004
Messe des Funérailles (2)    le  6 juin 2004
Inhumation  le 6 juin 2004 à Ghardaïa (maj avril 2006
Messe commémorative à Paris  le 9 octobre 2004
Couscous fraternel  à Paris le  9 octobre 2004
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